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Mes Univers
4 février 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 118 - 122

x_zeus_jThoÿt cherche longtemps le cercueil d’Osyrith. Il parcourt le champs de bataille de long en large. Il croise les cadavres de nombre de ses Frères et de ses Sœurs qui ont combattu à ses cotés ; ou de ceux qui se sont jadis retournés contre son Père. Il rencontre aussi les dépouilles des Atlantes ayant suivi l’un ou l’autre des deux camps s’affrontant jusqu’au bout. Et, à chaque fois, des larmes se mettent à couler malgré lui quand il pense à tout ce gâchis. Tout cet espoir détruit à cause de la bêtise et de l’avidité, du désir de pouvoir et de puissance des uns et des autres qui les a amené peu à peu à affronter la catastrophe finale. Thoÿt se souvient des paroles de son Père, qui lui même les tenait du Lyvre d’Efraüm, au sujet du Destin du Peuple Atlante, et comment celui des Demi-Dieux était inévitablement lié au leur. Bien avant le Cataclysme ayant englouti l’Atlantyde, à l’époque de la guerre des Piliers, Osyrith avait tenté de prévenir ses Frères et ses Sœurs des dangers du chemin sur lequel ils étaient en train de s’engager. Mais rares étaient ceux qui l’avaient écouté. Et les conséquences qui en avaient découlées avaient été incalculables. Jusqu’au résultat final d’aujourd’hui, pense Thoÿt en examinant la terre noire de cendres et de sang séché autour de lui.

Enfin, après de longues heures d’exploration macabre au milieu du champs de bataille, Thoÿt découvre les restes du sarcophage de son Père. Il prend le corps d’Osyrith dans ses bras. Puis, il s’éloigne. Maintenant, il veut retrouver Isys – sa Mère – et les quelques Frères et Sœurs qui ont miraculeusement échappé au massacre général.   

Quand les Enfants de la nuyt reprennent leurs esprits, autour d’eux, tout est silencieux. Malgré tout, les hurlements de rage, de souffrance, des blessés et des agonisants résonnent encore à leurs oreilles. Mais, désorientés par le calme pesant qui règne, ils ne savent ce qu’ils doivent faire. Doivent t’ils retourner sur le champ bataille pour soutenir leur Maytresse dans son combat titanesque contre Thoÿt et ses affidés ? ; ils savent, de toute façon, que celui-ci est perdu d’avance. Doivent-ils l’abandonner et penser en premier lieu à leur propre sauvegarde ? ; Ils ont déjà vu tant des leurs tomber sous les assauts de leurs ennemis.

Pendant longtemps, la polémique bat son plein. Quand la nuit tombe enfin, ils n’ont toujours rien décidé. Ils se rendent compte qu’il est de toute façon trop tard. 

Les Enfants de la nuyt décident d’aller voir ce qu’il est advenu des combattants. Dès lors, ils franchissent le morceau de plaine qui les sépare du lieu de carnage. Ils y arrivent bientôt ; et la première chose qu’ils y voient, c’est un épais brouillard verdâtre recouvrant les lieux : des centaines de cadavres de Serviteurs la parsèment de loin en loin. Un manteau de poussière et de matières en décomposition les habille tandis que leurs traits sont figés par une terreur absolue pour l’Eternité.

En apercevant ce spectacle de désolation, les Enfants de la nuyt ne peuvent retenir leurs larmes. Jamais ils n’auraient imaginé de spectacle plus épouvantable.

Rapidement, quelques uns d’entre eux se demandent si leur Maytresse a péri au cours de l’affrontement. Ils se mettent donc aussitôt en quête de sa dépouille. Ils remuent la totalité de la surface du champ de bataille. Ils inspectent chaque recoin, chaque creux, chaque monceau de ronces. Ils retournent chaque caillasse moussue, chaque ruine, chaque endroit où un affidé aux Demi-Dieux s’est effondré. Mais ils ne la retrouvent pas ; comme ils ne retrouvent non plus aucune trace de ses Frères et de ses Sœurs.

Rapidement, l’espoir renaît en eux. Peut-être leur Maytresse n’est-elle pas morte au combat ? Peut-être n’a t’elle pas été vaincue par Thoÿt et ses Ombres ? Peut-être est t’elle parvenu à s’enfuir dans un lieu à l’abri ; un lieu où elle les attend pour les emmener loin de cette plaine maudite ?

Les Enfants de la nuyt réalisent qu’ils ne doivent pas rester ici. Ils quittent de nouveau précipitamment le champ de bataille. Ils se lancent à l’assaut de la steppe alentours. Au fur et à mesure de leur progression, ils tentent de repérer le moindre signe de son passage éventuel. Mais en vain. Il n’y a rien qui indique qu’elle s’est arrêtée en un endroit quelconque de l’étendue mi-herbeuse mi-sablonneuse qu’ils parcourent.

En même temps, ils essayent de se représenter dans quelle sorte de refuge elle pourrait bien se dissimuler. Ils passent en revue tous les lieux qu’ils connaissent ; tous les Temples, le Sanctuaires, les cités et les Provinces proches où elle aurait l’occasion de se cacher. Ils fouillent aussi tous les Monuments dédiés à la gloire déchue des Fils d’Elaüs. Ils explorent toutes les ruines abandonnées dont ils ont souvenance. Ils sondent toutes les grottes des collines et des montagnes s’étendant aux frontières Sud, Est et Ouest de l’ancien pays de Pount. Mais, malheureusement, chaque caverne est vide, chaque ville ou habitation isolée est abandonnée. Bien que parfois, ils se rendent compte qu’une ou plusieurs personnes a séjourné dans les parages peu de temps auparavant.

Les Enfants de la nuyt se disent peu à peu qu’il serait préférable de se rendre dans un lieu dans lequel Baÿstêt aurait plus de facilité à entrer en contact avec eux. Ils commencent à penser que ce n’est pas eux qui la découvriront si elle a décidé de disparaître aux yeux de tous. C’est plutôt elle qui, au moment qu’elle jugera opportun, entrera en contact avec ses Serviteurs. En attendant, ils doivent se tenir prêts à recevoir son appel. Et pour cela, il faut qu’ils se réfugient quelque part. Un de ses anciens Sanctuaires érigé sur un Nœud Tellurique encore un peu actif serait certainement le mieux.  Ils se dirigent donc vers l’un de ceux-ci.

Thoÿt, Isys et la 345 Humains et Demi-Dieux qui les accompagnent vers le Nord de l’Egypte, fabriquent un nouveau cercueil où ils déposent le corps d’Osyrith. L’emportant avec eux, ils s’enfoncent parmi les dunes sablonneuses du territoire en train de s’assécher progressivement. Au bout de plusieurs semaines de périple, ils parviennent finalement devant les étendues d’herbes, de ronces et de caillasses. Un peu plus loin de là, ils voient apparaître un fleuve : le Nil. Celui-ci est rattaché à d’innombrables cours d’eau de plus ou moins grande taille ; lesquels, comme un labyrinthe gigantesque, partent dans toutes les directions. Et Thoÿt espère que ses compagnons et lui sont désormais à l’abri et qu’ils peuvent enfin se reposer un peu.

Mais, de nouveau, ils sont obligés d’affronter la fureur des éléments. Ils subissent bientôt les assauts continuels des tempêtes de sable. Le jour, une chaleur étouffante et un Soleil implacables s’abattent sur eux. La nuit, le froid glacial les enveloppe et les submerge. La soif et la faim, la fatigue, ne leur laisse aucun répit, et peu à peu leur Essence de Vie s’amenuise. Très rapidement, celle-ci use les derniers vestiges de la magye du Verbe Initial pour les faire survivre le plus longtemps possible. Ils exploitent au maximum leurs ultimes capacités psychiques pour se donner la force d’avancer car chaque aube qui s’annonce est plus pénible à affronter que la précédente. Ils pressentent que leur fin est proche, et que, comme Osyrith, leurs Ames Immortelles vont sous peu elles aussi franchir le Seuil Obscur pour rejoindre l’Au-delà où se sont réfugiées jadis celles de leurs Grands Ancêtres. 

Pourtant, un jour, ils parviennent à destination : le Delta du Nil. Arrivés là, ils inhument le cadavre d’Osyrith dans une grotte cachée sous une colline nommée « Abydos ». Thoÿt confie à Ghenkän la restauration sommaire du Sanctuaire. Et celui-ci se met aussitôt au travail. Il fait creuser le sol. Il fait retourner la terre et les caillasses. Il ordonne de briser les cavités déjà existantes pour les agrandir démesurément. Il les pénètre profondément et le fait transformer. Il les fait tailler en forme de corridors et de salles labyrinthiques et les érige en crypte à plusieurs niveaux s’enfonçant très loin sous l’édifice. Puis, Thoÿt et les siens prenant le relais, ceux-ci parsèment les salles de peintures murales retraçant les grands moments de la vie terrestre d’Osyrith. Ils représentent aussi le trajet du Long Voyage que ce dernier doit accomplir pour rejoindre ses Ancêtres dans le Monde de l’Au-delà. Ils montrent toutes les épreuves et tous les dangers qu’il doit affronter dans ce but. Ils ancrent ensuite des symboles séculaires, des sceaux protecteurs, des figures mythiques datant de l’époque où les Fils d’Elaüs étaient encore de ce Monde, dans leurs parois. Se référant en effet, aux textes et aux symboles que ces derniers ont autrefois érigé au cœur des Piliers, ils les reproduisent sur les murs des lieux. Et, dès lors, ils sentent les pouvoirs dont ils sont les relais dans cette Réalité, se démultiplier. Thoÿt sait que leur influence n’est que momentanée. Ce n’est qu’un sursaut de leur part ; en fait, ils dévorent toute l’Energie du Nœud Tellurique, et lorsque celle-ci se sera complètement éteinte, leur influence retombera définitivement dans le Néant. Thoÿt veut donc profiter du court laps de temps qu’il possède pour accomplir son dessein. 

Thoÿt demande d’abord à Anÿbis d’accomplir son devoir. Alors, ouvrant un moment le cercueil d’Osyrith, celui-ci enveloppe le corps remodelé du mari d’Isys de bandelettes et le purifie. Il y inscrit un certain nombre de Lettres particulières issues du Verbe Initial. Il murmure celles-ci sur plusieurs tons différents. Et, autour de lui, d’Isys et de ses compagnons, l’air se met à vibrer. Des fumerolles multicolores surgissent de nulle part et environnent presque immédiatement le défunt. Les lettres ancrées sur les banderoles commencent à briller d’une lueur tantôt dorée, tantôt argentée ; en fait, en fonction des parties de l’anatomie d’Osyrith concernées par la magye qui s’exerce sur elles. Puis, bientôt, Osyrith est auréolé d’une multitude de vapeurs aux formes indistinctes, sans cesse changeantes, qui se mêlent les unes aux autres.

Alors, soudain, une clarté se perçoit à l’intérieur des membres du trépassé. Une de ses mains frémit, s’agite faiblement. Ses yeux s’ouvrent et regardent autour d’eux l’endroit où ils se trouvent. L’Espryt d’Osyrith se matérialise sous la forme d’un visage fantomatique s’élevant dans les airs.

Thoÿt, Anÿbis, Isys et leurs amis sont émerveillés par le phénomène. Mais Thoÿt reprend le contrôle de lui même ; il dépose les insignes de la royauté – les quatre Objets Mythiques – sur la poitrine de son Père. Ce sont eux qui vont permettre à son Ame Immortelle d’être reconnue par les Fils d’Elaüs comme étant de leur Famille dans l’Au-delà. Il y glisse aussi les quelques volumes du Lyvre d’Efraüm – ou autres – qu’il a encore en sa possession ; ainsi, les Dieux de l’Age précédent ne la rejetteront pas dans les Limbes qui entourent leur Palais. Il retire une part de l’Essence Divine d’Osyrith, concentrée dans le « Cœur Immortel » de celui-ci, de son cadavre ; il la place dans une urne engendrée à partir d’un morceau de son cercueil de pierre. Puis, enfin, il referme le couvercle et inscrit sur ses façades les Paroles issues du Verbe Initial qui vont aider son Espryt à entamer définitivement son Long Voyage. Il prononce en effet les Mots Divins qui ouvrent la porte entre les Mondes, afin d’attirer vers leurs monogrammes distincts les Ombres issues des Abysses. Il les restructure pour enchaîner définitivement ces dernières au sarcophage ; les symboles se mettent dès lors à luire d’une couleur intense tandis que les silhouettes des créatures semblent aspirées dans la pierre du sol et des murs ; leurs hurlements affreux résonnent longtemps dans la crypte.

D’un autre coté, dans l’alcôve murale derrière l’autel aménagée à cette intention, il place le « Cœur Vivant » d’Osyrith ; lequel continue de vibrer au rythme des pulsations du Nœud Tellurique proche. Puis, il pose des glyphes mortels pour empêcher quiconque de l’approcher. Il y accole des Mots Divins que seul lui connaît, et qui sont les seuls à pouvoir désactiver les artifices mortels qui l’entourent. Il en prononce d’autres qui amenuisent peu à peu les forces en présence à l’intérieur de la salle ; l’aura de la porte entre les Mondes, sa luminosité plus intense que mille Soleils, décline.       

Isys, Thoÿt, Anÿbis et leurs compagnons considèrent désormais Osyrith comme l’un des Seigneurs de l’Au-delà au même titre que les Fils d’Elaüs ; ou, autrement dit, l’un des Maîtres de l’Occident. Pour eux, il vient d’amorcer son Long Voyage. Il est en train de franchir irrévocablement les multiples obstacles qui vont lui ouvrir les Portes du Royaume des Dieux. A partir de maintenant, Osyrith devient l’un d’eux. Et avec eux, il va ainsi bientôt régner sur l’Autre Monde, ainsi que sur tous les Etres – Humains ou Inhumains -, qui y habitent. Isys et ses Frères le considèrent donc, dès aujourd’hui, comme un des « Maytres de l’Eternité, celui qui possède des Noms Secrets et des Sanctuaires Mystérieux ».

De fait, tout à coup, Isys et la demi-douzaine de Demi-Dieux présents réalisent l’importance de ce qu’ils sont en train de vivre. Ils déclarent à Thoÿt qu’ils ne veulent pas quitter les lieux. Sachant que, de toute façon, et quoi qu’il arrive, leur fin est proche, ils préfèrent s’endormir à tout jamais dans les profondeurs de ce Sanctuaire ; au plus près de la dépouille d’Osyrith. Ils désirent reposer d’un sommeil volontaire aux cotés du dernier Enfant issu du sang des Fils d’Elaüs, que de succomber lentement sur une terre non rattachée à leurs traditions ancestrales. Thoÿt comprend parfaitement leur décision, et l’accepte, bien que lui-même ne souhaite pas les suivre dans cette voie.

Car, lui, n’entend pas finir de cette manière, piégé comme un rat aux fins fonds d’une crypte condamnée pour l’éternité. Même si il se retrouve seul, il désire reprendre la route et aller au-delà du désert. Il a l’intention de s’user, dépasser la limite de ses forces, pour se rendre compte par lui même si il n’y a pas quelque chose de plus à faire. « C’est inimaginable, se dit t’il, de penser que tout se termine ainsi ; que les efforts accomplis par une Civilisation entière sur tant de siècles et de millénaires, s’effondre, puis s’éteigne de cette façon ; que ses derniers vestiges si peu de temps auparavant restaurés, s’ensevelissent aussi rapidement sous les sables du désert. Il y a forcément un moyen de modifier l’inéluctable. ». Thoÿt a envie d’y croire.

Mais, autour de lui, ses compagnons d’Exil ne l’écoutent plus. Ils sont épuisés et démoralisés par les épreuves dramatiques qu’ils ont vécu depuis le Cataclysme. Ils sont encore plus désorientés et désespérés depuis l’issue de la guerre meurtrière qui a décimée la plus grande partie du pays de Pount ; autant sa population que son territoire. Ils ne songent donc plus qu’au repos qu’ils vont bientôt connaître. Ils n’espèrent plus que rejoindre leurs Ancêtres Divins de l’autre coté du Seuil Obscur.

Ainsi, Isys, ses Frères et ses Sœurs, s’allongent sur le sol à proximité du caveau d’Osyrith ; ils ferment les yeux. Puis, meurtri par le chagrin, Thoÿt recouvre entièrement leurs corps de gouttelettes de son propre sang. Il inscrit partout sur leur peau des symboles liturgiques. Il profite du fait que la porte entre les Mondes ne soit pas encore refermée, pour utiliser des formules – jusqu’ici interdites par les Lois des Fils d’Elaüs concernant la magye du Verbe Initial -, afin que leurs Ames Eternelles ne s’échappent pas entièrement de leurs enveloppes charnelles après leur Mort. Il emploie des expressions particulières pour rattacher ces dernières à cette Réalité ; pour qu’elles puissent un jour réintégrer leur chair assoupie si le besoin s’en faisait sentir. Thoÿt les consacre ensuite comme « Héritiers d’Osyrith » et garants de la sécurité du lieu de repos de l’ancien Guide Spirituel d’Atlantyde. De la même manière que les Ombres et les Gardyens qu’il a appelé pour le défendre, par les Mots Divins qu’il a utilisé à leur encontre, Thoÿt leur donne pour mission de préserver à tout prix les Savoyrs, les Enseygnements et les Objets Mythiques dissimulés dans cet endroit. Ils devront revenir du Monde de l’Au-Delà, parcourir le Long Voyage en sens inverse – malgré tous les dangers que ce périple comporte -, et se réveiller de leur sommeil de Mort, à la moindre tentative de profanation des lieux. Enfin, Thoÿt use de ses capacités supranaturelles pour que leurs Esprits franchissent le Seuil Obscur munis des sceaux nécessaires aux multiples étapes de leur parcours. Il concentre le peu de la force du Verbe Initial qu’il détient encore, s’appuie sur les ultimes parcelles de l’Energie Telluriques qui emplissent la crypte du Sanctuaire, pour refermer définitivement la porte entre les Mondes. En même temps, sa Mère Isys, et ses compagnons qui l’ont suivi jusque là, plongent dans leur sommeil d’Eternité.   

A cet instant précis, Thoÿt jure au plus profond de lui même de venir chaque année, à date fixe, prier le Dieux Anciens sur la tombe de son Père. Il veut profiter de cette occasion pour y déposer des offrandes. Il veut aussi en profiter pour appeler auprès de lui son Ame Immortelle. Il croit en effet que c’est l’unique façon de perpétuer son souvenir. Puis, soudain, il réalise que c’est à lui, et à lui seul, de transmettre l’héritage d’Osyrith aux Humains de l’Age suivant. Il doit instituer un culte des Ancêtres – et celui de son Père en particulier – parmi les fondements de cette nouvelle Civilisation. C’est le seul moyen qu’il a de poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs.

Thoÿt déclenche les multiples mécanismes naturels ou surnaturels dont il a parsemé l’itinéraire jusqu’au caveau de son Père. Il referme définitivement la porte menant aux profondeurs du Sanctuaire ; il la condamne en enchaînant un Gardyen Démoniaque à sa cloison. Puis, un peu plus loin, il érige une stèle mettant en garde quiconque franchira ce seuil pour violer ce lieu sacré.

Finalement, le poids de la solitude lui pesant sur les épaules, il quitte Abydos. Il abandonne les restes épars de la cité en train de s’ensevelir sous la steppe aride. Il s’éloigne, s’enfonce à l’intérieur des toundras arides où il ne rencontre que des paysages en perpétuel mouvement. Toutes les contrées qu’il traverse sont en effet continuellement agitées de soubresauts terrestres. Il franchit bientôt les limites du Nil. Il atteint ce qui lui semble être la frontière du pays d’Egypte. Thoÿt est désespéré de se rendre compte que tout est désormais fini. Isolé, perdu, il se demande ce qui va advenir de lui dans les prochains jours. Il ne souhaite en fait désormais qu’une chose, c’est que la mort le prenne le plus vite possible.

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