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Mes Univers
20 avril 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 468 - 474

gr_ce_antiqueVers 399 avant J.C., le philosophe Socrate proclame à qui veut l’entendre qu’il ne sait rien. Sa méthode favorite est d’interroger, de façon incisive et perçante, le disciple à qui il veut faire accoucher le vrai. Bientôt, il n’est point de Grec qui ne souhaite s’entretenir avec ce Sage qui refuse les honneurs et entend faire de la rue le théâtre de son enseignement. Pour guider ses fidèles, dont un certain Platon, Socrate exploite la dialectique, qui permet de progresser par dépassements successifs. Il se heurte dès lors aux conceptions philosophiques des Sophistes. Il se heurte aussi à l’un de ses anciens disciples, Critias, pour qui l’intellectualisme et le rationalisme corrompent la jeunesse et portent atteinte à la religion traditionnelle.

A la mort de Socrate, injustement condamné à mort, vers 390 avant J.C., Platon voyage à Mégare, en Egypte et à Cyrène. Puis, il revient à Athènes vers 395 avant J.C. Il acquiert un jardin peu fréquenté, consacré à un vieil héros attique, Akadémos, et s’y retire avec quelques disciples pour y fonder une école : l’Académie. C’est une sorte de confrérie, rassemblée autour de valeurs religieuses : l’endroit où elle se tient est un lieu sacré avec des sanctuaires est ses pieuses légendes. Les membres rendent un culte particulier aux Muses, vénèrent Socrate comme un héros et observent des rites qui leur sont propres. L’enseignement a la forme le plus souvent de discussions amicales entre le maître et les élèves, qui vivent en communauté. Le but de ces échanges est de poser les problèmes aussi clairement que possible afin de s’approcher de la vérité. Platon n’entend enseigner qu’à un petit groupe d’hommes purs, indépendamment de toute préoccupation sociale.

Par ailleurs, Platon entend défendre la mémoire de Socrate et fait rouvrir le dossier de sa condamnation à mort. Dans ce but, il rédige un « Apologie de Socrate », où il lave son maître des accusations absurdes d’impiété et de corruption de la jeunesse, déconsidérant ainsi ses anciens accusateurs. Peu de préoccupations essentielles échappent à sa réflexion : le juste, le beau, le vrai… Par ailleurs, Platon le premier, tente aussi de retrouver la trace historique de ses lointains Ancêtres Atlantes. Pour cela, il se réfère aux notes de Solon que celui-ci a transmises à Critias l’Ancien, et que lui même à a légué à Critias le Jeune, avant d’aboutir dans les mains de Platon. C’est grâce à elles qu’il retranscrit ces récits dans ses propres commentaires dictés à Socrate.

Le premier, « la timée », est un ouvrage mi-scientifique mi-philosophique traitant de l’origine du monde. Le dialogue commence par le récit du mythe de l’Atlantide. « Le Critias », quant à lui, parle des Atlantes, de leur île et de leurs colonies. Il relate aussi la vie des hommes qui sont leurs contemporains, et qui stoppent l’invasion de cet Empire Atlantique en Méditerranée. Il explique enfin leur chute finale et la destruction apocalyptique de leur Continent.

« En ce temps là, écrit Platon, les anciens pouvaient naviguer pour traverser cette mer Atlantique. Il y existait une île que ces voyageurs d’un autre Age situaient devant le passage des Colonnes d’Hercule. Celle-ci ressemblait à un port dont l’entrée était étroite comme un goulet, mais dont l’étendue était ensuite plus étendue que la libye et l’Asie réunies. Ce qui se trouvait au-delà formait une nébuleuse marine assez immense, dite océan ; qui méritait vraiment le nom d’Atlantique. De cette terre, les hommes passaient facilement dans d’autres territoires et gagnaient ainsi tout le Continent sur le rivage opposé du globe. Mais l’Atlantide elle même était constituée d’un seul tout, et formait elle aussi un véritable Continent.

Lorsque les Dieux de l’Olympe décidèrent de se partager la terre juste après sa naissance, ils en firent des lots ; petits ou grands, ils se les répartirent équitablement entre eux. Chacun d’eux prit possession d’une contrée, et l’Atlantide fut donnée à Poséidon. Cette île était, depuis ce temps là, sa propriété personnelle.

Près de la mer, mais à la hauteur du centre de l’île toute entière, il y avait une plaine, la plus belle dit-on, de toutes les plaines ; et la plus fertile. Celle-ci occupait environ la moitié de sa superficie totale. L’hiver, elle était arrosée par les pluies de Zeus, l’été par l’eau des sources. Elle était proche de la mer ; et, distante de son milieu d’environ cinquante stades, il y avait une montagne partout d’altitude médiocre.

Là, au centre de l’île, à une égale distance de la terre et de la mer, tout au début, demeuraient Evenor et sa femme Leucippe. Ils étaient l’un des rois et l’une des reines de la nation humaine que l’Univers avait autrefois engendrée. De leur union naquit un enfant, une fille. Ils la nommèrent Cleito, qui était nubile quand ils moururent tous deux. Poséidon s’en éprit, s’unit à elle et l’épousa. Fou amoureux, un jour, il clôtura, fortifia et isola de toutes parts la colline où elle habitait. Il creusa alentours un triple fossé circulaire rempli d’eau, enserrant deux remparts dans des replis inégaux. Il les arrondit démesurément, ce qui rendit le lieu inaccessible. Car, à cette époque, on ne connaissait alors ni les vaisseaux ni l’art de naviguer. Puis, en qualité de Dieu, il aménagea efficacement et embellit aisément sa nouvelle propriété. Il y fit couler deux sources, l’une chaude et l’autre froide. Il tira au sein de la terre des aliments variés et abondants.

Puis, Poséidon et Cleito engendrèrent et élevèrent cinq générations d’enfants mâles et jumeaux. Devenus adultes, ceux-ci se mêlèrent au peuple d’où était issu Cleito et ses parents avant elle, et qui n’étaient pas de leur sang. Ils épousèrent des femmes humaines et eurent à leur tour des fils et des filles. Alors, au cours de ces premiers temps, le Dieu peupla une partie de l’Atlantide de sa postérité. Il partagea le territoire en dix portions où ses descendants pourraient régner pour l’Eternité. Il donna à l’aîné du premier couple la demeure de sa mère, avec la riche et vaste campagne qui l’entourait ; c’était la plus grande et la meilleure de tout le territoire. Il l’établit Roi sur tous ses frères et lui ordonna d’ériger une capitale en cet endroit. Ensuite, il fit de chacun des autres frères des princes assujettis, monarques de grands pays et de nombreuses populations ; et à tous, il leur donna des noms. L’aîné fut nommé Atlas ; c’est de lui que l’île toute entière et la mer Atlantique l’enveloppant tira son nom. Son frère jumeau, Eumèle, prit possession de l’extrémité la plus voisine des Colonnes d’Hercule du Continent. Pour les jumeaux de la seconde génération, il donna les noms d’Ampharès et d’Evaimon. Puis, pour la troisième, ce fut Mnéséas et Autochtonos ; la quatrième, Elasippos et Mestor. Enfin, pour la cinquième, il les appela Azaès et Diaprépès.

Alors, une fois que chacun de ses fils fut bien établi, il leur fit bâtir des palais, d’où ils pourraient gouverner sagement. Il leur demanda des temples et institua des sacrifices afin qu’ils l’honorent comme leur souverain divin. Ensuite, il leur transmit des Lois qu’ils gravèrent sur une colonne au milieu de l’île. Elles leur interdisaient de prendre les armes les uns contre les autres ; leur demandaient de toujours délibérer en commun ; aucun Roi n’était maître de donner la mort à aucun de ses frères si tel n’était pas l’avis de la moitié des dix monarques ; et comme leurs ancêtres, ils devaient en toutes circonstances laisser l’hégémonie à la race d’Atlas.

Ces règles furent pour longtemps les garantes de la bonne marche de la société Atlante. Car les souverains ne se laissèrent par griser par l’excès de leur fortune, et ne perdirent pas la maîtrise d’eux-mêmes en les suivant fidèlement. Ils instituèrent grâce à elles le gouvernement général du Continent, et les rapports des différents Rois entre eux. Ils se réunirent bientôt dans le temple de Poséidon et de Cleito de l’île royale. Ils s’y réunirent successivement la cinquième et la sixième année, en alternant les nombres pairs et les nombres impairs. Ils se mirent à discuter des intérêts publics. Ils recherchèrent si quelque infraction aux Lois avaient été commises ; par les Atlantes autant que par eux-mêmes. Ils portèrent des jugements valables pour tout le monde.

Dans ces moments là, lorsqu’ils se retrouvaient entre eux, les dix souverains présidaient tout d’abord aux rites. Des taureaux sacrés étaient lâchés dans un enclos sacré. Ils priaient Poséidon pour qu’il leur fasse capturer la victime qui lui serait agréable. Puis, ils se mettaient à leur poursuite, sans armes de fer ; seulement avec des épieux de bois et des filets. Ils amenaient ensuite le taureau qu’ils prenaient auprès de la colonne d’orichalque. Comme cela était prescrit par les sacrements, ils l’égorgeaient en son sommet. Ils l’offraient au Dieu en lui consacrant toutes les parties nobles de l’animal. Ils remplissaient ensuite un cratère de son sang et s’en aspergeaient d’un caillot. Puis, ils mettaient ses restes au feu en purifiant le périmètre de la colonne. Quand au sang du cratère, ils le puisaient dans des coupes d’or, le versant en partie dans le feu. C’est à ce moment là qu’ils faisaient le serment de juger en conformité avec les Lois de Poséidon. Ils se promettaient de châtier quiconque les violerait ; de ne jamais enfreindre de leur plein gré ses formules ; et de commander et obéir qu’à elles. Chacun des dix Rois prenait cet engagement, autant pour lui même que pour toute sa descendance. Ils finissaient par boire le reste du sang des coupes d’or, avant de remettre les calices en ex-voto dans le lieu le plus sacré du temple.

Le soir venu, les Rois soupaient et vaquaient aux autres occupations nécessaires à la bonne marche de la cérémonie. Quand l’obscurité venait et que le feu des sacrifices était en train de se refroidir, tous revêtaient de très belles robes d’azur sombre. Ils s’asseyaient par terre dans les cendres encore incandescentes. Puis, lorsque le feu était complètement éteint partout dans la salle, ils jugeaient et rendaient leurs décisions. Ils les subissaient aussi, si l’un d’eux était accusé d’avoir violé les Lois. Une fois le justice rendue, la lumière revenait. Ils gravaient leurs sentences sur une table d’or ; qu’ils consacraient en même temps que leurs robes. Ils suspendaient leurs vêtements aux murs du sanctuaire, comme des souvenirs et des avertissements.

La postérité d’Atlas et de ses frères se perpétua ainsi, toujours vénérée. Le plus âgé de la race laissait le trône au plus âgé de ses descendants lorsque son temps se terminait. Avec l’aide de la loi, il avait tout pouvoir sur ses sujets. Lorsque l’un d’entre commettait une infraction, il infligeait les peines de mort en fonction de la volonté divine. De ce fait, la descendance d’Atlas conserva le pouvoir pendant un grand nombre de siècles. Et la race des Atlantes, ainsi merveilleusement dirigée, devint rapidement la race la meilleure et la plus belle parmi celle des hommes.

L’Atlantide était d’une richesse minérale fabuleuse. Dans de nombreuses localités, les mines recelaient de tous les métaux fusibles, comme l’or, l’argent, le cuivre et le fer. Elles extrayaient aussi l’orichalque, ce métal dont l’éclat rivalisait avec celui du feu. On en trouvait pourtant que dans très peu d’endroits. Il était donc beaucoup plus précieux que l’or.

Grâce à ces matériaux, les habitants du Continent bâtirent des villes magnifiques, dotées de toutes les conquêtes de l’urbanisme. Entourées de canaux, ceinturées de bandes de terres en forme d’anneaux concentriques, elles se propageaient jusqu’au temple central consacré au Dieu de la mer. Ils jetèrent des ponts sur les fossés qui les entouraient. Ils établirent des voies de communication entre les demeures royales et le reste du pays ; aux place mêmes qu’avaient habité Poséidon et ses enfants. Leurs descendants ajoutèrent peu à peu des embellissements, s’efforçant de surpasser leurs prédécesseurs. Certains créèrent même des installations hydrauliques à partir des sources d’eau chaudes et froides. Ils en firent tant qu’on ne pouvait contempler tant de grandeur et de beauté sans être stupéfait d’admiration.

C’est sur la plaine rectangulaire centrale que se construisit la capitale de l’Atlantide. Immense et magnifique, elle reçut en abondance tout ce qui pouvait se trouver sur la terre. A proximité, ses habitants érigèrent un canal d’où partaient de nombreuses ramifications. Ils l’entourèrent entièrement d’un mur de pierre circulaire. Ils revêtirent tout le tour de celui-ci d’un enduit de cuivre. Ils recouvrirent l’enceinte intérieure, large de plus de cinq stades, d’étain fondu ; celle-ci enveloppant la cité intérieure – sacrée -, la colline des temples. Empreinte de richesse et de grandeur, cette dernière fut l’endroit où s’éleva le palais des Rois ; à chaque bâtiment entièrement recouvert d’orichalque.

Au sommet de la colline des temples, s’éleva bientôt un gigantesque sanctuaire dédié à Poséidon et à son épouse Cleito : l’Acropole. Particulièrement admirable et redoutable, il s’entoura d’une enceinte d’argent, fut décoré d’éléments en or. Le temple, réduit à lui même, eut un stade de longueur, trois arpents de largeur et une hauteur proportionnée. Tout son extérieur fut revêtu d’argent ; sauf les extrémités qui s’embellirent d’or, d’argent et d’orichalque. A l’intérieur, les murs, les colonnes et les pavements se garnirent d’ivoire. On vit des statues d’or, dont le Dieu debout sur son char conduisant six coursiers ailés. Celui-ci était si grand que sa tète toucha la voûte du toit. Il y avait quelque chose de terrifiant et de barbare dans son aspect. Tout autour de lui apparurent bientôt cent Néréides assises sur des dauphins. Un peu plus loin de là, l’autel, par ses dimensions et son travail, répondit à cette splendeur. Enfin, peu à peu, d’autres statues offertes par des particuliers s’ajoutèrent à elles.

Ce lieu était celui où autrefois les Atlantes avaient prêté allégeance aux dix chefs des dix dynasties royales. On y venait chaque année, de toutes les Provinces de l’Empire, offrir au Dieu les prémices des fruits de la terre. Ils s’y livraient à des ablutions rituelles avec des coupes en or et en argent. Ensuite, ils se rendaient dans un bois sacré qui se trouvait à proximité. Ce dernier, grâce aux vertus de son terroir, comprenait des arbres de toutes les essences. Il était d’une beauté divine et d’une hauteur vertigineuse. Arrivés à cet endroit, les Atlantes se recueillaient un moment afin d’être encore plus proches de Poséidon. 

Par ailleurs, à partir de la mer et aboutissant à l’une des extrémités de la capitale, les habitants creusèrent un canal. Avec trois arpents de largeur et cent pieds de profondeur, celui-ci avait une étendue de cinquante stades ; et aboutissait au rempart extérieur de la cité. L’eau s’y déversait depuis les ouvertures de l’océan. Les Atlantes firent en sorte que les vaisseaux qui viendraient des rivages de ce dernier puissent y entrer comme dans un port. Ils ménagèrent ses embouchures pour que les plus grands navires puissent s’y mouvoir sans peine. Et, dans les enceintes de terre qui séparaient les enceintes de mer, face aux ponts qui les enjambaient, ils ouvrirent des tranchées assez larges pour cela. Ils unirent aussi leurs bords par des toits, afin que les bateaux les plus grands, comme les plus petits, puissent passer à couvert. 

Sur un autre coté de la cité, les Atlantes aménagèrent d’immenses jardins, des gymnases pour les hommes, ou des manèges pour les chevaux. Tout autour, les casernes étaient pleines de soldats, et les arsenaux étaient garnis de trirèmes. Le canal et le port principal regorgeaient de vaisseaux marchands venus de partout. Dans leurs alentours, les foules y causaient jour et nuit. Un vacarme continuel, un tumulte incessant, s’y répercutait.   

Par ces apports divers et variés, l’île fournissait aussi aux arts tous les matériaux dont ils avaient besoin. D’abondantes réserves de bois pour la construction existaient un peu partout. Toutes sortes d’animaux domestiques, ainsi que des éléphants, vivaient dans les innombrables pâturages nécessaires pour nourrir ces monstrueuses bêtes des plus voraces. Une grande variété de créatures peuplait les marais, les étangs, les rivières, les montagnes, et les plaines de l’île. Il y avait des champs cultivés et des arbres fruitiers. Il y avait aussi des vignes, du blé et des légumes. En outre, la terre portait spontanément toutes les substances aromatiques qui existaient de part le monde : racines, herbes, plantes, sucs découlant des fleurs et des fruits. Elle les produisait sous un soleil divin comme d’admirables trésors, en quantité innombrable et avec une qualité extraordinaire.

Celle-ci forma bientôt un grand Empire. Grâce à sa puissante renommée, elle propagea sur toute la contrée d’Atlantide, et aussi sur d’autres portions de Continents. Du coté méditerranéen du détroit, elle régna sur la libye, l’Egypte, et sur l’Europe jusqu'à la thyrénie. Elle amassa des richesses incommensurables. Sa prospérité fut beaucoup plus étendue que celle d’Atlas et de ses frères. Elle posséda tout ce qu’elle pouvait souhaiter. Et, en raison de son pouvoir, les Atlantes reçurent beaucoup de marchandises importées des régions extérieures, mais soumises à l’Empire. Bien des choses leur venaient du dehors à cause de l’étendue de ce dernier. Mais leur île leur fournissait tout de même la plus grande part des denrées répondant à leurs besoins. Elle produisait seule ce qui était vital à leur vie quotidienne.

Telle était la formidable puissance de l’Atlantide. Et, pendant plusieurs générations, tant qu’il y eut en ses habitants quelque chose de la nature du Dieu, ils obéirent à ses Lois. Ils honorèrent le principe divin qui faisait de lui leur ancêtre. Leurs pensées étaient ainsi conformes à la vérité ; elles étaient en tous points généreux. Ils se montraient plein de modération et de sagesse dans les innombrables éventualités de la vie, comme dans leurs rapports les uns avec les autres.

Aussi longtemps que les Atlantes raisonnèrent de cette manière, ils conservèrent leur essence céleste et tout leur réussit à souhait. Pourtant, lorsque celle-ci s’amoindrit peu à peu par un continuel mélange avec la constitution mortelle, l’humanité l’emporta de beaucoup. Ils devinrent incapables de supporter la prospérité présente. Ils dégénérèrent, tombèrent dans l’indécence. Ils commencèrent à vivre une décadence morale impitoyable ; l’avarice et l’égoïsme prirent le dessus. Apparaissant beaux à ceux qui ne croyaient qu’aux valeurs marchandes, ils devinrent laids à ceux aux yeux des hommes clairvoyants. Ces derniers comprirent que le peuple Atlante était en train de devenir méchant et perdait le plus précieux de ses biens : son innocence.

Puis, un jour, les Atlantes hors d’état de réaliser ce qui leur rendait la vie véritablement heureuse, jugèrent qu’ils étaient parvenus au fait de la vertu et de la félicité. Ils se mirent à regarder avec mépris tous ceux qui ne suivaient pas fidèlement ces dernières. Ils firent bientôt peu cas des biens et des présents venus de leurs colonies. Ils portèrent comme un fardeau l’or, les richesses et les avantages de la fortune. Ils devinrent possédés par la folle passion d’accroître leurs possessions territoriales.

Alors, les Rois se tournèrent un jour contre les pays indépendants mais proches de leurs colonies. Les soixante mille districts composant l’Empire leur fournirent dix mille chars de combat, deux cents quarante mile chevaux, douze cents mille combattants et deux cents quarante mille marins. Leur flotte comprit douze cent vaisseaux. Ayant concentré toutes ces forces, les souverains entreprirent d’asservir d’autres contrées. Ils s’engagèrent sur les voies de l’impérialisme sauvage. Ils eurent l’intention d’étendre leurs protectorats au-delà de la méditerranée. Et, peu de temps avant sa disparition, l’Empire Atlante tenta de soumettre d’un seul coup son hégémonie au reste du monde. Au cours de cette période de conquête effrénée de nouveaux pays, il en domina beaucoup. Seuls les Amazones de Myrina, ainsi que les premiers rois Athéniens, ne subirent pas leur joug ; ils réussirent à les repousser de justesse hors de leurs frontières.

Zeus, le Dieu des Dieux, qui gouvernait selon les Lois de la justice, et dont le regard discernait le Bien du Mal, s’aperçut de la dépravation d’un peuple naguère si généreux. Il fut dégoûté par leur déchéance, leur immoralité et leurs blasphèmes. Il se rendit compte que leur orgueil les avait convaincus de pouvoir conquérir le monde entier. Fâché par un tel comportement, il voulut les châtier afin de les ramener à la raison.

Zeus assembla tous ses frères, ses sœurs, et tous ses pairs, dans la partie la plus brillante de sa demeure céleste. Du centre de l’Univers, de là où il pouvait tout contempler, il leur dit les événements qui se déroulaient sur Terre. Les Dieux discutèrent ensuite un long moment pour savoir ce qu’il convenait de faire. Et ils chargèrent finalement Poséidon de punir les habitants de l’Atlantide. En revenant chez lui, ce dernier s’aperçut en effet rapidement de la déchéance de ses enfants. Il décida de leur infliger un châtiment exemplaire en voyant qu’ils s’étaient mis dans un triste état en se dressant contre toute l’Europe et toute l’Asie.

Dans un premier temps, ce fut Zeus qui intervint. Il fit en sorte de les arrêter dans leur entreprise de conquête. Car, les Atlantes partis en guerre, ils occupaient désormais la plupart des Etats Grecs de la mer Egée. Et seuls les Athéniens se défendaient encore assez vaillamment pour les stopper. En désespoir de cause, ceux-ci s’étaient réfugiés dans l’enceinte de Pelagsia. C’est à ce moment là que Zeus apparut à leur coté. Le résultat de l’aide du Dieu fut tel qu’ils rejetèrent les envahisseurs à la mer ; ils les repoussèrent même jusque dans leur contrée d’origine. Finalement, après de nombreux affrontements sur terre et sur mer, ce furent les Athéniens qui s’installèrent en Atlantide pour y imposer leur autorité.

Puis, les Dieux laissèrent éclater leur courroux. Le Continent subit des tremblements de terre violents, des inondations extraordinaires et des cataclysmes importants. Tous les hommes animés d’un esprit guerrier, tous les combattants, furent engloutis dans la terre. En l’espace d’un seul jour et d’une seule nuit, l’île de l’Atlantide, que l’on avait jadis qualifiée de « Fortunée », se craquela et s’enfonça dans la mer en compagnie de plusieurs autres îles. Rapidement submergée par les eaux, elle disparut de la surface du monde. Et l’océan devint son tombeau, ainsi que celui de ses habitants qui se croyaient semblables aux Dieux.

En s’effondrant, les débris du Continent formèrent des couches de limon très gênantes. Ils engendrèrent des crevasses sous-marines et des hauts fonds impraticables par leurs alentours vaseux ; ce, au point d’empêcher les navigateurs voulant se rendre de l’autre coté, de poursuivre leur route. A partir de ce moment là, l’océan Atlantique devint difficile, inexplorable et infranchissable. Si ce n’est sept petites îles et trois autres un peu plus grandes à proximité des premières, tout ce qui était au-delà des Colonnes d’Hercule fut oublié des hommes. ».

C’est grâce à ce texte, qu’après la mort de Platon, beaucoup de Grecs conservent le souvenir de l’Atlantide. Certains assimilent bientôt l’ancien Continent aux Champs Elysées ; lesquels sont situés sur l’île des Bienheureux, loin à l’Ouest de l’océan Occidental. D’autres pensent que le Tartare se trouvait non loin de l’une de ses plus hautes montagnes. D’ailleurs, par la suite, et pendant longtemps, quelques objets comme des vases de bronze venus de Troie, portent les inscriptions : « Don du roi de l’Atlantide à Cnossos ».

Pourtant, ce sont les propres disciples de Platon qui commencent à échafauder les premières théories à propos de l’Atlantide. Certains placent la « Terre Ancestrale » de leur Mentor à la hauteur des Açores ; d’autres au cœur de la mer Egée, ou encore sur les rivages de la mer du Nord. Ils croient en effet en une réalité historique de l’île. Pour eux, Platon ne peut avoir tout imaginé, et encore moins s’être trompé sur ses sources. Car tous les textes auxquels se réfère le Philosophe font référence à une origine commune existant depuis des temps immémoriaux. Chacun y allant de son hypothèse, se référant à ses propres Mythes et Légendes, rendent peu à peu la vérité beaucoup plus difficile à cerner.

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