Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
2 mai 2008

De Deiteus Myhica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 520 - 525

empire_romainArtisans, commerçants et petits métiers de rue animent les quartiers populaires des grandes villes romaines : les artisans tiennent boutiques sur rue tout en travaillant à la fabrication dans leurs échoppes ; boulangers, orfèvres et foulons, blanchisseurs et taverniers, forgerons et tanneurs se côtoient. Les différents métiers commencent à s’organiser dans le but d’assurer à leurs membres une protection sociale – secours mutuel – et économique – fixation des prix.

Par contre, pour mener une vie politique, il est indispensable de venir d’une famille qui compte plusieurs membres au Sénat. Il est aussi nécessaire d’avoir de l’argent, car les campagnes électorales sont coûteuses, ainsi que l’exercice même de certaines magistratures qui ne sont pas rémunérées. C’est d’ailleurs pourquoi les magistrats sont souvent tentés de « rentabiliser » l’exercice du pouvoir. Enfin, appartenir à une des rares familles sénatoriales ayant l’habitude des plus hautes fonctions est un atout de taille. Le jeune homme qui se lance dans le « cursus honorum », la carrière des honneurs, doit exercer une hiérarchie de magistratures avec un ordre et des délais fixes et établis :

Il lui faut d’abord effectuer un service militaire de dix ans, après quoi, à partir de 28 ans, il peut exercer la « questure », puis, à 31 ans, le tribunal de la plèbe ou l’édilité ; à 34 ans, il peut être candidat à la préture et, à 37 ans, au consulat.

Pourtant, la réforme de Sylla repousse l’âge minimum pour les magistratures – 43 ans pour le consulat – et réglemente leur itération : ainsi, faut t’il désormais attendre dix ans avant d’exercer un second consulat. Mais, une fois sortis de charge, les préteurs et les consuls reçoivent la charge d’une ou plusieurs provinces, avec le titre de propriéteur ou de proconsul. Or, bien sûr, les ambitions et les manœuvres des « imperators » bouleversent quelque peu cet ordre.

Les Romains sont de grands bâtisseurs de cités, fonctionnelles et ordonnées géométriquement autour de quelques axes principaux ; néanmoins, les agglomérations les plus importantes ou les plus anciennes n’obéissent pas toujours à ces seuls critères : élevées sans plan préétabli ou débordant le plan initial, elles présentent, à coté de quartiers prestigieux  et résidentiels, des parties populeuses où le manque d’espace et la cherté imposent la construction en hauteur d’immeubles collectifs, les « insulae », dépourvus de confort et surpeuplés ; mal bâtis, le plus souvent en bois, ces logements menacent de s’écrouler à tout moment ; le feu se propage aisément dans ces ruelles étroites, sombres, non pavées, sans trottoirs, souillées d’immondices et propres aux épidémies.

Comme pour les villes, la pratique de la castramétation traduit parfaitement le souci d’organisation et d’ordre de l’armée romaine. Au cours de ses voyages, à chaque étape, celle-ci construit un camp retranché selon un rite et un plan immuables. On choisit l’emplacement et on commence par y placer le « praetorium », quartier général d’où partent deux axes perpendiculaires joignant les quatre portes. Les différents corps de troupes sont ensuite rangés selon un ordre correspondant à celui qu’ils trouvent dans le dispositif de bataille.

Le plan du camp présente aussi de grandes analogies avec l’organisation type des villes romaines. Le camp est entouré d’un fossé et d’un talus surmonté d’une palissade rectangulaire. Les camps deviennent parfois permanents, et l’on y trouve de temps en temps un confort plus grand : hôpitaux, thermes, salles de réunions.

Par ailleurs, à l’intérieur de ces camps, se mobilisent cohortes, centuries et manipules. Le nombre de légions ne fait qu’augmenter ; chaque grand général finissant par avoir sa propre armée. Chaque légion porte un numéro et un ou plusieurs qualificatifs.

L’armée romaine comprend enfin de nombreuses troupes auxiliaires – non-citoyens -, dont le rôle est important dans les missions de reconnaissance et de poursuite. L’armement du légionnaire, quant à lui, doit beaucoup à ses ennemis. Rome emprunte ainsi le pilum aux Samnites, et le glaive aux Espagnols.

La guerre qui a touché l’ensemble de l’Italie a fait 300 000 morts. Elle a considérablement affaibli les régions de la péninsule. En 88 avant J.C., Sylla est élu consul. Il doit songer au redressement intérieur, et surtout faire face au péril asiatique et aux ambitions de Mithridate. En 87 avant J.C., Sylla repart donc en guerre. Il débarque en Epire avec une armée d’importance moyenne. Sa tâche ? Reconquérir deux continents et l’archipel de la mer Egée. Les premières opérations lui rendent le contrôle de la grèce d’Europe, à l’exception d’Athènes et du Pirée, dont il entreprend le siège. Malgré tout, le siège d’Athènes est plus long que prévu. Les machines de guerre et les mines ouvrent une brèche dans la muraille du Pirée en 86 avant J.C. Les Romains donnent l’assaut. Le siège devient blocus. Les Athéniens ont faim et cherchent à négocier. Sylla exige la reddition pure et simple. Les Romains prennent la ville et se livrent au pillage. Sylla, magnanime, rend ensuite à la cité sa liberté.

Dès lors, un an plus tard, Mithridate négocie avec Sylla : ce dernier réclame la restitution de toutes les conquêtes royales, la remise des captifs et de la flotte. Le général Archélaos accepte les conditions et suspend les hostilités, Mais Mithridate n’est pas encore décidé à signer la paix et rompt brusquement les pourparlers.

En même temps, profitant de sa longue absence de Rome, le parti populaire s’empare du pouvoir avec l’appui des chevaliers et des « nouveaux Romains ». Sylla retourne précipitamment en Italie. A printemps 83 avant J.C., il débarque à Brindes avec une armée qui lui est aveuglément fidèle. Sa marche sur Rome est la première grande guerre civile que connaissent les Romains. Elle se termine en 82 avant J.C., à la bataille de la porte Colline. Vainqueur, Sylla organise une terreur systématique, à l’aide de listes de proscrits, qui fait plusieurs milliers de victimes. Après s’être donné le titre de dictateur, il consacre son pouvoir à mettre en place une vaste réforme constitutionnelle : accroissement des pouvoirs du Sénat, limitation de ceux des magistrats et surtout abaissement du tribunat de la plèbe et des chevaliers, qui se voient privés du contrôle des tribunaux. Il abdique en 79 avant J.C., en laissant planer le mystère sur les raisons de son départ.

Lépide est élu consul l’année suivante. Il propose de rappeler les exilés, de rétablir la loi frumentaire et de restituer aux Italiens les terres confisquées. Le Sénat n’accepte que la première mesure. Lépide se révolte et, à la tète d’une armée d’Etrusques, marche sur Rome. Il est tenu en échec par Pompée. Puis, toujours en 78 avant J.C., Sertorius prend la tète d’une révolte espagnole en déclarant un Etat indépendant, avec un Sénat, des magistrats, une politique intelligente d’alcuturation pour les indigènes. Pompée intervient en Espagne en 77 avant notre Ere. Sertorius résiste aux armées romaines grâce à son génie en matière de stratégie jusqu’en 72 avant J.C, année où il est assassiné.

Entre-temps, en 74 avant J.C., Rome organise en provinces la cyrénaïque et la bithynie. C’est une véritable provocation à l’égard de Mithridate Eupator. Celui-ci relance la guerre contre Rome. Le général Lucullus n’ayant pu remporter contre lui de succès décisif, il est remplacé par Pompée, qui met fin à la politique turbulente de Mithridate.

Ailleurs, en 73 avant J.C., une révolte d’esclaves naît à Capoue, au sud de Rome. Le mouvement part d’une école de gladiateurs : un esclave Thrace, Spartacus, s’échappe avec 70 de ses camarades. Ils sont vite rejoints par de gros contingents d’esclaves en fuite, notamment des Gaulois et des Cimbres, et leur troupe compte bientôt jusqu'à 100 000 hommes. Les armées dépêchées par Rome sont battues par un ennemi qu’elles sous-estiment. Après être monté vers la cisalpine, Spartacus redescend vers le Sud, semant la panique dans les rangs du Sénat, qui redoute que des villes italiennes suivent le mouvement. Crassus, à la tète de six légions, parvient à battre Spartacus en Apulie en 71 avant J.C. 6000 prisonniers sont crucifiés à titre d’exemple.

En 70 avant J.C., Pompée devient consul. Il s’appuie sur les chevaliers en leur redonnant les privilèges que Sylla leur a enlevé, il obtient des pouvoirs extraordinaires pour combattre les pirates de Méditerranée, puis pour soumettre Mithridate, roi du Pont, et l’Etat Séleucide, où il même bientôt de brillantes campagnes. A son retour, son prestige est immense.

En 70 avant J.C. également, Antonius Diogène écrit un livre qu’il intitule : « Les Choses Incroyables que l’on voit au-delà de Thulé ».

En 70 avant J.C. toujours, Marcus Tullius Cicéron, un chevalier d’Arpinum, après de brillants succès au barreau, décide à son tour de se lancer dans la politique. Il présente sa candidature aux Comices centuriates de 64 avant J.C. pour être élu consul. Son programme : regrouper les modérés, renforcer le Sénat et défendre le pouvoir civil contre les « Imperators », ces nouveaux chefs de guerre au prestige immense et ménager le soutien des conservateurs. Malheureusement, il ne peut pas réaliser ce projet ambitieux, mais il a la satisfaction de démasquer et de réprimer la conjuration d’un petit nombre de nobles ruinés et anarchistes, groupés autour d’un certain Catilina. Informé des projets des conspirateurs, il obtient les pleins pouvoirs et attaque Catilina en plein Sénat. En 62 avant J.C., celui-ci rejoint les rebelles en Etrurie. Il est définitivement mis en déroute par Cicéron. Il est vaincu et tué, tandis qu’à Rome ses complices sont arrêtés et exécutés.

De son coté, vers 70 avant J.C., à 32 ans, César est élu questeur – magistrat chargé d’assister les consuls en matière financière et criminelle – en Espagne, alors que Pompée est déjà en train de conquérir ses titres de grandeur. Puis, en 68 avant notre Ere, les funérailles de sa tante lui donnent l’occasion d’affirmer son ascendance divine – par Vénus – et royale – par Ancus Marcus, le quatrième roi de Rome -. Ce « Popularis » n’hésite pas ensuite à se remarier l’année suivante avec la petite fille de Sylla, afin de se ménager, dans la classe dirigeante, les appuis dont son ambition a besoin, et à soutenir, en 66 avant J.C., la loi qui confie à Pompée la guerre contre Mithridate. Le riche consul Crassus finance sa carrière. César est donc édile – un magistrat chargé de l’inspection des édifices et des jeux, ainsi que de l’approvisionnement de la ville – en 65 avant notre Ere. Et, deux ans plus tard, il se fait adroitement élire « Pontifex Maximus », c’est à dire chef de la religion romaine : à Rome, l’étroite imbrication entre le politique et le religieux fait de ce poste un tremplin vers le pouvoir ; aussitôt, César s’installe dans la « Maison Publique », dépendance de l’antique Régia où se sont maintenus, depuis l’époque royale, des rites requérant la présence du roi ou de son substitut. En même temps il a l’habilité de ne pas se laisser compromettre dans la conjuration de Catilina, dont il connaît l’existence ; mais il vote contre la condamnation à mort des conjurés. Enfin, en 62 avant J.C., il est élu préteur – magistrat judiciaire qui a le pouvoir de faire exécuter et d’interpréter la loi –.

En 61 avant J.C., les Sénateurs font un triomphe mitigé à Pompée de retour d’Orient, marquant ainsi leur opposition à son ascension politique. En outre, des mesures défavorables aux chevaliers qui soutiennent Pompée, sont prises sous l’impulsion de Caton, et un sénatus-consulte remet en question l’immunité judiciaire des juges équestres.

César, lui, couvre le général d’éloges et resserre ses liens avec Crassus, à qui il emprunte une somme considérable. Il propose à Crassus et à Pompée un accord secret qu’ils acceptent par intérêt. Tourné contre le Sénat, cet accord prévoit une mainmise sur le pouvoir, par l’intermédiaire du consulat que, selon les termes de l’accord, César doit exercer en 59 avant J.C. Ce dernier s’engage à conduire une politique allant dans le sens des intérêts des « triumvirs ». Pour sceller l’alliance, Pompée épouse la fille unique de César, Junia. Ce mariage est une entente heureuse, comme le triumvirat, jusqu’en 58 avant J.C. En effet, normalement élu, César se rend bientôt maître de la situation et met en œuvre une vaste politique : vote d’une loi agraire pour installer sur « l’ager publicus » les vétérans de Pompée et les prolétaires urbains le désirant, vote une loi ratifiant les actes de Pompée en Orient et d’une autre réduisant sensiblement les sommes les sommes dues à l’Etat par les sociétés publicaines, où Crassus a de gros intérêts, comme nombre de chevaliers. La politique des triumvirs est claire : appui sur la plèbe et sur les chevaliers contre les nobles du Sénat. Déjouant les manœuvres de ce dernier, César obtient un « Impirium » de cinq ans sur l’Illyrie, la gaule Cisalpine, la gaule Transalpine et quatre légions. C’est enfin pour lui l’occasion d’égaler la gloire de Pompée.

Quelques mois plus tard, César neutralise le deuxième consul, Calpurnius Bibulus. Dans son souci de plaire il accorde, avec l’aide de Pompée, la requête du roi d’Egypte Ptolémée Autèle, le titre prestigieux « d’ami et d’allié » du peuple romain. César et Pompée obtiennent en retour la coquète somme de 6000 talents à titre personnel. Puis, en proposant au Sénat une loi qui condamne à l’exil quiconque a fait périr un citoyen romain sans jugement, le tribun de la plèbe Clodius – un ami de César -, cherche à atteindre Cicéron et à jeter le discrédit sur la façon dont celui-ci, consul, a fait exécuter les complices de Catilina. Cicéron ne s’y trompe pas et, peu de temps avant le vote, s’exile de lui même en Thessalie. De cette manière, Clodius venge les parents des condamnés. Il s’agissait en effet bien souvent de familles nobles, dont les enfants désargentés n’avaient rejoint les conjurés que dans l’espoir d’accéder au pouvoir. Or, Clodius s’appelle en fait Publius Claudius Pulcher : de l’illustre famille des Claudius ; il s’est fait adopter par un plébéien et a pris le nom de Clodius pour devenir tribun de la plèbe.

En 59 avant J.C. également, le « De Natura Rerum » de Lucrèce va dans le même sens. Il expose en effet fidèlement la morale épicurienne, ainsi que son fondement, la philosophie matérialiste de Démocrite. Pour Lucrèce, comme pour Epicure, tous les maux de l’homme viennent de ce qu’il craint les Dieux et la vie. Or la physique enseigne que cette crainte est vaine. D’une part, tout a une cause naturelle ; les Dieux, à supposer qu’ils existent, ne s’occupent plus des humains. Ainsi, ils sont étrangers aux phénomènes les plus mystérieux que la physique suffit à expliquer. D’autre part, l’homme est mortel et il n’y a pas de vie future. Là encore, la physique étaye le raisonnement philosophique. Dans le vide, tombent éternellement des éléments indivisibles et invisibles, les atomes. La pesanteur les amène à se regrouper et à former des corps tant inertes qu’animés. Ainsi, l’homme est composé d’atomes ; or, toute combinaison d’atomes finit par se dissoudre en ses éléments ; donc, l’homme est mortel. « Peut-il se plaindre de devoir quitter la vie ? Non pas. Ou nous n’avons pas su ne pas souffrir de l’existence, et la mort ne nous enlève rien. Ou nous avons su la goûter, et nous partons rassasiés du banquet de la vie pour accueillir un repos paisible. Et les préceptes épicuriens de tempérance physique et de modération morale nous ouvrent la voie de cette sérénité. ».

César pénètre en Gaule Chevelue en 58 avant J.C. En effet, la gaule Celtique est incapable de faire face aux Suèves d’Arioviste, venus de Germanie, et aux Helvètes qui, refoulés par ce dernier, refluent vers l’Ouest. Rome a bien des raisons d’intervenir : éviter de voir une riche contrée basculer aux portes mêmes de l’Italie et préserver la sécurité des échanges commerciaux avec cette région. Par ailleurs, César voit là l’occasion de contrebalancer à l’Ouest les succès orientaux de Pompée. Il entre donc en Gaule Celtique à l’appel des Eduens et écrase successivement les Helvètes et les Suèves. L’année suivante, il renforce ses effectifs et semble soumettre la gaule Belgique où il bat les Nerviens. En 56 avant J.C., c’est au tour des Vénètes, en Armorique, d’être battus. La gaule paraissant soumise, César mène au-delà de la manche, en Bretagne, et du Rhin, en Germanie, deux expéditions de prestige sans grands résultats.

Puis, César retourne momentanément en Italie, à Lucques, où les triumvirs se retrouvent pour renouveler les clauses de leur accord. Ils conviennent de laisser le consulat de l’année 55 avant J.C. à Crassus et à Pompée. Il est entendu que l’Impirium de César sur la gaule n’est pas remis en question. Ses pouvoirs sont même reconduits par le Sénat. Mais, en 54 avant notre Ere, l’anarchie est telle à Rome que les élections ne peuvent avoir lieu aux dates prévues. C’est pour cette raison qu’à ces violences, le Sénat oppose un agitateur redoutable : Milon.

En 54 avant J.C. également, Cicéron s’attache surtout à tirer de la philosophie une morale pratique. Ainsi, ses deux premiers ouvrages proposent une synthèse de ses buts politiques. Le « De Republica » trouve le gouvernement idéal dans la rome du IIème siècle avant J.C. ; au moment où s’est établi un équilibre entre le principe monarchique – les consuls -, le principe oligarchique – le Sénat – et le principe démocratique – les assemblées du peuple. Le « De legibus », lui, fonde le droit sur le caractère divin de l’homme et traite des lois religieuses et de l’organisation politique.

Puis, Cicéron vulgarise les philosophes Grecs et adopte un stoïcisme pratique, mêlé sur le plan des principes, au doute prôné par la nouvelle Académie. Aussi, dans les « Définitions du Bien et du Mal » et dans « Sur la nature des Dieux », il expose le point de vue d’un épicurien, d’un stoïcien et d’un académicien. Les « Tusculanes » démontrent que l’Ame est Immortelle et que le bonheur dépend de la vertu. Et ensuite, Cicéron revient à une morale relative et pratique dans « les Devoirs ». Il y établit que les devoirs du bon citoyen concilient l’honnête à l’utile ; avant de s’intéresser aux problèmes de la psychologie morale dans son traité « Sur l’amitié ». Et celui-ci détermine qu’il n’y a pas d’accord possible hors du devoir.

Avec ses trois livres de son dialogue « De oratore », Cicéron explique ensuite les succès de ses discours au Sénat. Les dons naturels ne suffisent pas : il faut connaître la philosophie, l’histoire et la jurisprudence. Reprenant les cinq éléments de l’art oratoire définis par les rhéteurs, il demande qu’on assouplisse les préceptes de « l’invention » - ou, art de trouver les arguments -, ainsi que de la « disposition » science du développement et du plan. Il insiste surtout sur « l’élocution » - ou, style -, et sur « l’action » - ou, traduction gestuelle de la pensée.

En outre, parmi les trois buts que Cicéron assigne à l’orateur – prouver, plaire et émouvoir -, il privilégie le dernier. Ainsi, il n’aime guère la sécheresse du style « néo attique » représenté par César : pour émouvoir les foules, il préfère la fougue, tempérée par le bon goût.

Mais Cicéron s’oppose aussi à Milon lorsque celui-ci est appelé par le Sénat. L’hostilité entre les deux hommes devient bientôt de plus en plus vive parce que Cicéron défend Clodius contre son ennemi personnel. Il développe une argumentation élaborée, mais bien délicate. Il affirme que la violence ne peut être légitimée que si elle employée pour protéger les lois. Et il cherche à minimiser les responsabilités de Clodius en ce qui concerne la décadence de l’ordre social au sein du Sénat.

Mais, le désordre politique se conjugue à l’enlisement de la guerre des Gaules, et fait perdre à César son crédit à Rome. Au contraire, la popularité de Pompée grandit auprès des optimates, qui apprécient davantage sa loyauté républicaine depuis qu’ils ont vu la manière dont César a géré le consulat. De plus, ceux-ci ne sont pas mécontents de troubler l’entente entre les deux hommes, à présent que la mort de Julie, en 54 avant notre Ere, dissout leurs liens affectifs et politiques. Aussi, alors que César doit faire face à la révolte gauloise menée par Vercingétorix, Pompée est nommé consul unique par le Sénat afin de rétablir l’ordre. Pendant ce temps, César commence le siège de Gergovie, puis d’Alésia.

De son coté, en 53 avant notre Ere, Crassus gagne la syrie pour y exercer son proconsulat, et, avec sept légions, il s’enfonce dans l’Empire Parthe. Il veut ouvrir les routes commerciales de l’Extrême-Orient aux intérêts Romains, et aux siens en particulier.

Mais, dans le désert mésopotamien, avant d’atteindre Séleucie, il est surpris par les cavaliers Parthes, qui lui infligent, à Carrhes, une sévère défaite. La bataille fait 10 000 morts, dont le proconsul lui même.

En 51 avant J.C., César entend laisser un témoignage monumental de sa conquête. C’est l’objet de ses « Commentaires sur la guerre des Gaules » : ce recueil de notes mises en forme donne, tout au long des sept livres qui le composent, un récit minutieux et vivant des campagnes militaires de la gaule. Le style en est caractéristique : sa sécheresse, son élégance dépouillée, en font un texte comparable aux communiqués d’état major. Les batailles sont décrites dans leur intégralité, avec cependant un souci de la dramatisation et de la mise en scène qui les rend passionnants.

Au-delà, César a une ambition politique : faire du vainqueur de la guerre des Gaules un héros national reconnu et attendu à Rome. Ainsi, malgré le souci d’objectivité dont il se réclame, l’auteur a tout intérêt à grandir des ennemis dont il a triomphé pour assurer la grandeur de Rome.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 588
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité