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Mes Univers
15 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1032 - 1035

italieItalie, seconde moitié du XVIème siècle :

En 1555, alors que la contre-réforme bat son plein, une certaine méfiance se fait jour à l’encontre de la kabbale ; ce qui n’empêche pas certains auteurs de continuer d’éditer d’importants ouvrages concernant l’Esotérisme Chrétien. Par exemple, Laurent de Brindes s’associe avec Joannes Pistorius et s’enthousiasme en découvrant ses secrets. Le cardinal Federigo Borromeo – le fondateur de la bibliothèque Ambrosienne de Milan -, s’il publie le « De cabalisticis inventis » - ou, « les Inventions des Kabbalistes » -, collectionne également nombre de textes obscurs par l’intermédiaire des scriptores de la bibliothèque Vaticane. Plusieurs Convertis travaillent à « la casa dei neofit » - ou, « la maison du Néophyte ». A. Findi édite son « Oedipus gyptiacus », dans lequel il propose des explications en ce qui concerne les Mystères Egyptiens. L’Evêque Joseph Ciantes, qui a traduit Saint-Thomas en Hébreu, tente de prouver les Enigmes de la trinité et de l’Incarnation en s’appuyant sur la kabbale. Et G. Bartolocci enfin, lui, collabore à la fameuse « Bibliotheca magna rabbicana ».

A partir de 1560, Rome n’est plus cette Babylone de perdition qu’ont tant vitupérée Savonarole et Luther ; elle retrouve prestige et majesté. Les papes sont en effet désormais soucieux de faire rayonner le catholicisme ; ils embellissent « le domicile de la chrétienté » et font progresser les réformes.

Ces papes sont aussi les chefs d’un Etat qui, comme les autres Etats de la péninsule italienne, manifeste sa volonté centralisatrice. Aux cotés du souverain pontife, le « cardinal-neveu » fait office de Premier ministre, et les hauts fonctionnaires sont des ecclésiastiques dociles, tout dévoués au Saint-Père.

Œuvre de Sixte Quint, les congrégations romaines gèrent la vie temporelle de l’Etat : le ravitaillement, la police, les routes, la fiscalité. Il faut lutter contre le banditisme pour protéger les pèlerins et mater les révoltes paysannes, provoquées par la disette. Mais ces congrégations ont aussi des pouvoirs spirituels : elles font appliquer les décrets du concile de Trente et veillent à l’orthodoxie. C’est que, depuis la rupture entre les Eglises, chacune d’elles a redéfini sa doctrine. Réorganisée par le concile de Trente, l’Eglise catholique et romaine a mis en place un système autoritaire et hiérarchique, où l’autorité épiscopale exerce un contrôle étroit sur les activités des clercs et des laïques.

Par ailleurs, le catéchisme officiel est publié sous le pontificat de Pie V. Missel, bréviaire et martyrologe sont rénovés. Avec le concours des bénédictins, Sixte Quint fait établir une nouvelle édition en latin de la bible à partir de la septante ; elle remplace celle de Saint-Jérôme. Mais le travail, hâtif, ne satisfait pas les exégètes, et il est repris sous Clément VIII. La bible sixto-clémentine paraît.

En même temps, des conflits de juridiction peuvent naître, du fait de l’intrication entre pouvoir religieux et pouvoir civil, à propos de la propriété ecclésiastique, de la fiscalité ou du statut des prêtres. Ces tensions deviennent parfois de véritables conflits entre Rome et les Etats : ainsi, Paul V excommunie le doge et le sénat de Venise. 

Pourtant, l’autoritarisme pontifical et les résistances qu’il rencontre n’empêchent pas l’Eglise de poursuivre avec succès, dans les diocèses d’Italie, la mise en œuvre des réformes du concile de Trente. Elle est servie, en cela, par des prélats d’exception, qui font entrer dans la réalité une Eglise « virtuelle », redéfinie à la fin du concile, en 1564.

C’est ainsi que l’archevêque de Milan, Charles Borromée, mène de 1565 à 1581 une action exemplaire – consignée dans ses « Actes de l’Eglise de Milan » - en ce qui concerne la formation des prêtres, l’organisation des séminaires, l’obligation de résidence, l’instruction des fidèles, la tenue de registres paroissiaux, les visites pastorales, l’œuvre législatrice, la réunion de conciles provinciaux et de synodes diocésains. D’autres figures de saints viennent enrichir la spiritualité catholique : Philippe Néri, qui crée à Rome l’Ordre de l’Oratoire, et propose une formule inédite, entre le cloître et le Monde ; ou Joseph Calasanz, qui se consacre à l’éducation  des enfants pauvres de Rome, et organise les premières écoles populaires gratuites, les écoles « pies ».

En Musique, c’est au cours de leurs 24ème et 25ème sessions que les Pères du concile de Trente mettent en cause la musique religieuse. Ils accusent les chants fugués de ressembler à des « grognements inaudibles », voire à des miaulements de chats. Face à ces critiques, l’archevêque de Milan, Charles Borromée, fait appel au maître de chapelle de Sainte-Marie-Majeure, Palestrina. Ce dernier rend bientôt à la musique « à capella » limpidité et intelligibilité. Sa célèbre « Messe du Pape Marcel » à six voix, exclut toute fioriture, en déployant une harmonie et une clarté absolument neuves, tandis que le style noble de ses motets prend des inflexions chaleureuses et sensibles.

Malgré tout, plusieurs formes de contestation s’efforcent de briser le carcan de l’autorité. Contestation politique, comme à Venise, où le théologien officiel, Sarpi, publie un pamphlet contre l’autorité du pape. Controverses théologiques : Baïus soutient que le péché originel a mutilé la nature humaine, tandis que les jésuites Lessius et Molina enseignent qu’il l’a seulement privée de la grâce surnaturelle. Critique philosophique, enfin : l’essor de la science favorise le progrès de la raison et entraîne les hommes à douter du droit de l’Eglise à détenir seule la vérité.

Et au cours de son pontificat, l’objectif de Grégoire XIII est de rétablir la concordance entre année liturgique et année civile. En effet, le calendrier Julien – en vigueur depuis l’Antiquité – fixe l’année à 365 jours un quart, ce qui donne une année bissextile tous les quatre ans. L’année astronomique étant, en fait, de 365 jours, 5 heures et 48 minutes, il en résulte un décalage croissant, qui atteint dix jours à cette époque.

Pour corriger cet écart et pour serrer de plus près la réalité, le pape décide de retrancher de dix jours à l’année en cours, et de supprimer trois années bissextiles séculaires sur quatre : on ne conserve plus comme séculaires que les années 1600, 2000, 2400…

Le calendrier grégorien est mis en place le 4 Octobre 1582. Désormais, en Europe, il faut que tous les pays catholiques fêtent Noël à la même date.

Vers 1590, le nouveau visage de l’Eglise catholique se lit également dans l’art. La pudibonderie qui a voilé les nudités de la chapelle Sixtine fait désormais place à un « dirigisme esthétique » qui s’appuie sur les règles du concile de Trente : la puissance et la beauté doivent être au service du dogme et permettre le déploiement solennel de la liturgie. Consacrée, l’église romaine de Gesù – la première de l’Ordre Jésuite – en est l’illustration : la nef spacieuse et claire, à l’acoustique soignée, la chaire monumentale, l’autel brillant d’or et de marbre, sont conçus pour que les fidèles méditent sur la grandeur du mystère sacré.

Désormais, deux styles se partagent l’architecture des temps nouveaux. Le premier, sobre et harmonieux, obéit aux règles classiques formulées par Palladio, que Fontana exploite bientôt pour Sixte Quint. Le second met l’accent sur le mouvement, l’émotion, l’expressivité qui avivent la ferveur religieuse : il s’agit d’un art baroque, où la profusion de statues et d’images tourbillonnantes exprime la gloire de l’Eglise triomphante, et qui réussit une synthèse remarquable entre vitalité et harmonie, mouvement et équilibre.

En 1591, la peinture, l’esthétique maniériste devient intensité dramatique chez Tintoret ; la gamme claire de Véronèse et la vérité expressive des Carrache tendent à un art contrôlé.

Refusant le monde clos d’Aristote, et adepte des théories de Copernic, Giordano Bruno paie de sa vie sa conviction que l’infini recèle une pluralité des mondes. Jugé en 1592, il est bientôt brûlé vif.

Pour Tommaso Campanella, auteur de l’essai utopiste « la cité du Soleil », les sens sont la seule voie d’accès à la connaissance. Ayant proposé une explication du monde empreinte de magie, et surtout l’instauration d’une religion universelle unique, il passe vingt-sept ans de sa vie en prison.

                                                                                              

France, seconde moitié du XVIème siècle :

En 1555, la campagne commence à se modifier insensiblement, car, si la culture des céréales demeure l’activité prédominante, d’autres productions commencent à se développer. Dans le Sud du pays, on se consacre aux cultures mixtes en plantant côte à côte vignes et oliviers. Dans le Nord, on découvre la culture industrielle avec le lin dans les Flandres, la chanvre en Bretagne et le pastel sur les bords des l’Atlantique. Des terres supplémentaires sont ouvertes à l’agriculture grâce aux polders, aux digues et au traditionnel défrichement. De nouvelles espèces végétales, venues d’Amérique ou d’Orient, apparaissent sous nos climats : haricots blancs, maïs, tomates, sarrasin.

Le transport par route, sur des chariots, permettent de couvrir trente à quarante kilomètres par jour. Mais, pour les marchandises, on utilise de préférence les transports par voie fluviale, et l’importance de l’axe constitué par le Rhin, le Rhône, la meuse et l’Escaut contribuent au développement des villes qu’ils traversent : à l’embouchure de l’Escaut, Anvers en offre un exemple impressionnant.

L’industrie est également en plein essor. Le textile bénéficie des progrès des moulins actionnés mécaniquement, et la métallurgie profite du rendement des hauts fourneaux. L’imprimerie, la verrerie et les industries de précision ne sont pas en reste et favorisent aussi l’expansion des villes à coté desquelles elles sont implantées. Enfin, l’usage de la monnaie se généralise, même si les campagnes restent encore fidèles au troc.

L’activité n’est pas uniforme et dépend de la conjoncture politique. La france profite de la paix avec l’Italie du Nord, mais ne peut commercer avec les Pays-Bas, qui souffrent de la répression religieuse des Espagnols.

En même temps, de nouveaux réseaux d’échanges se mettent en place, et le trafic maritime sur l’Atlantique, puis sur le Pacifique, vers l’Extrême-Orient, ne cesse de se développer. La france – de même que le reste de l’Europe – importe par cette voie des perles, du sucre, de l’indigo, du bois de teinture, de la cochenille et des épices. Mais ce sont surtout les métaux précieux d’Amérique, l’argent en particulier, qui, grâce à leur forte valeur sous un faible volume, suscitent l’intérêt des marchands.   

Mais, malheureusement, avec l’entrée dans les guerres de Religion, la france voit s’achever cette période de prospérité dès 1559. Elle s’enfonce ensuite dans une ère beaucoup plus sombre, où la croissance tend à s’essouffler. Le pays connaît une flambée des prix aux causes multiples. Les oscillations climatiques de la décennie provoquent de mauvaises récoltes, des négociants font faillite, les paysans se révoltent contre le poids accru de l’impôt.

Toutes ces perturbations rompent les grands équilibres économiques, provoquant une crise qui présente plusieurs aspects. Né du commerce, le « capitalisme » est fortifié par la croissance de l’Etat. Or les dépenses de celui-ci sont essentiellement somptuaires, et les guerres qu’il mène interrompent le cours normal du commerce, accroissent fortement son endettement, et entraînent aussi de nombreuses faillites privées. De plus, le marché de l’argent est encore étroit, et le système bancaire, particulièrement vulnérable. Avant la création des banques publiques, les clients retirent en effet leurs dépôts à la première menace.

A Lyon, où une « Aumône Générale » est fondée pour aider les miséreux, est en proie aux « rebeynes » du peuple, qui se révolte contre la cherté du pain. Paris ne connaît pas les mêmes convulsions sociales que Lyon, mais les violences religieuses ne cessent d’y accroître le nombre des vagabonds et des déracinés sans emploi. Dans toutes les provinces françaises, des bandes armées terrorisent les populations.

Sous le règne d’Henri III, le roi cherche à rétablir l’ordre par des ordonnances et des règlements de police, qui organisent l’ouverture des marchés et l’administration des hôpitaux.

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