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Mes Univers
14 novembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1179 - 1181

France_moderneMozart s’installe à Paris de Septembre 1778 à Janvier 1779, accompagné de sa mère. Après le triomphe fait au petit prodige lors de sa première tournée, en 1766, le second voyage est bien décevant.

C’est à Paris que s’achève aussi l’amour du jeune homme pour Aloysia Weber, que meurt sa mère – enterrée à Saint-Eustache -, qu’il se voit évincé des milieux musicaux et est abandonné par son protecteur, le baron Grimm.

Pourtant, les œuvres que Mozart compose prouvent que c’est à Paris qu’il acquiert son style définitif, concis sans être sec, élégant, refusant toute emphase. Deux de ses principaux opéras, « les Noces de Figaro » et « Don Giovanni », sont inspirés du théâtre français.

De même, en 1787, le peintre Hubert Robert met à la mode les paysages de ruines – le pont du Gard -. La nature, la solitude et le rêve brisé, les grands thèmes du romantisme germent. A la fin du siècle, la france donne d’autres sujets de méditation aux romantiques : une révolution, des guerres sanglantes, un Monde qui « périt et qui passe » réellement.

Tandis que Christophe Philippe Oberkampf, graveur puis coloriste à la manufacture de l’Arsenal à Paris, obtient le brevet royal pour créer une entreprise de tissage de coton à Jouy-en-Josas. La technique d’Oberkampf est originale, et les motifs de ses tissus remportent un succès immédiat. Les toiles de Jouy sont imprimées très rapidement grâce à des planches de cuivre gravées. Elles sont lumineuses, gaies, bon marché et permettent de décorer son intérieur selon le goût du jour. La mode est à la nature, et les dessins représentent des bergers, des chevaux, des scènes champêtres et des petits métiers. Le succès est tel que les bénéfices de la manufacture d’Oberkampf croissent de manière spectaculaire et que celle-ci est bientôt érigée en manufacture royale.

Avec l’avènement de Louis XVI, les années 1780 sont marquées par une série de déstabilisations. La crise est générale, idéologique et politique autant qu’économique. Elle rend possible la critique, voire la transgression, de l’ordre établi. Dès le début du règne de Louis XVI en effet, l’échec des audacieuses tentatives de réformes de Turgot aggravent les difficultés financières. L’engagement de la france dans la guerre de l’Indépendance Américaine les augmente encore, puis créent un courant de sympathie pour la révolte et la liberté.

Mais, bien avant la signature d’un traité d’alliance avec les treize colonies américaines, beaucoup de jeunes Français s’enthousiasment pour le conflit. La fayette ou Pierre Charles L’Enfant – qui va être l’architecte de la ville de Washington – en sont les exemples les plus frappants. Ces hommes cherchent à soutenir les idéaux de liberté et d’indépendance conformes à l’esprit des Lumières, mais ils veulent aussi venger la france de la défaite que l’Angleterre lui a infligée en 1763. Beaumarchais reçoit l’autorisation de vendre des munitions aux Américains.   

Bientôt, Louis XVI signe avec Benjamin Franklin un traité d’amitié et d’alliance avec les « Provinces Unies d’Amérique ». A partir de cette date, la monarchie aide officiellement les « Insurgents » américains contre l’Angleterre. Sur mer, où ils prennent le contrôle des « îles à sucre » anglaises, mais aussi sur terre – ils sont 8000 à la bataille décisive de Yorktown, en Octobre 1781 -, les Français apportent un réel appui à l’armée de Georges Washington. Cependant, après la victoire, il faut se rendre à l’évidence et constater que le conflit a coûté très cher à la france. Parce qu’elle a été presque uniquement navale et coloniale, la guerre a obligé le roi à des opérations financières complexes mettant en jeu les grandes places internationales. L’Etat français a dépensé près d’un milliard de livres dans le conflit. La dette publique est désormais disproportionnée par rapport aux revenus de la couronne et elle pèse lourdement sur toutes les décisions politiques.

Au même moment, une forte réaction nobiliaire, à la fois sociale et économique, politique et « professionnelle », vient ternir l’image de l’aristocratie. Alors que beaucoup de jeunes hommes ont vibré pour la cause américaine et rêvent de faire carrière dans les armes, le règlement du 22 Mai 1781 ferme aux roturiers l’accès au commandement dans l’armée. Il impose à presque tous les candidats à la sous-lieutenance d     ans l’infanterie, la cavalerie et les dragons de prouver quatre degrés de noblesse. Le 17 Mars 1788, une ordonnance renforce encore cet édit. Beaucoup de ces jeunes gens, qui sont la force vive du pays, éprouvent de la rancœur contre cette monarchie qui ne sait pas les intégrer.

Parallèlement, une découverte majeure est faite. En vantant les vertus de la pomme de terre, Antoine Parmentier obtient le prix de l’Académie de Besançon. Il a découvert ce légume quand il était prisonnier de guerre à Hanovre : le médecin féru d’hygiène et soucieux de prévention est devenu un spécialiste de l’alimentation, qui se consacre alors à promouvoir sa trouvaille.

En 1785, Parmentier fait garder un champ de pommes de terre par des soldats et en interdit l’accès. Mais les gardes ont les yeux volontairement bandés, et, comme prévu, la curiosité des gens est telle qu’ils s’empressent de voler le précieux tubercule pour le goûter. Parmentier vient de faire découvrir la pomme de terre à ses compatriotes.

De même, au cours de cette période, Arthur Young, agronome et romancier, parcourt la france durant six mois, ce qui lui fournit la matière d’un livre, publié peu de temps après, « Voyages en France ». L’Anglais y décrit les auberges, les monuments, la cuisine et les routes. Il fait un tableau détaillé mais sévère de la vie des paysans français qui, en dépit des expériences des physiocrates, sont, dans certaines régions, très en retard sur les Anglais : l’aristocratie de désintéresse de ses domaines, il n’y a pas de prairies artificielles, peu de champs sont fumés, de grandes surfaces sont en friche, la misère est souvent apparente.

A cette date également, Léonard, le coiffeur de Marie-Antoinette, et Rose Bertin, sa modiste, imposent à la reine, puis à la cour, les costumes et les coiffures les plus extravagants. Mais si l’on voit les élégantes arborer un vaisseau toutes voiles dehors, sur un savant échafaudage de vrais cheveux et de postiche, c’est aussi pour un motif hautement patriotique. La cour célèbre ainsi la victoire de Brest, de la frégate « la belle Poule » sur le navire anglais « l’Arethuse » à la tète d’une escadre de vingt bâtiments au cours de la guerre d’Indépendance américaine.

En 1785, le but déclaré de Diderot et de d’Alembert, les maîtres d’œuvre de cet immense ouvrage qu’est « L’Encyclopédie », est de rassembler les Connaissances éparses en un système cohérent, pour l’instruction et le bien être des générations à venir. Les 150 rédacteurs des articles – Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Quesnay, Turgot… - cherchent à offrir aux lecteurs un fidèle reflet des idées nouvelles et à faire partager leur foi dans le progrès humain.

Environ 25 000 exemplaires sont vendus dans toute l’Europe. Au fil des éditions, le format, le nombre de planches illustrées, la qualité du papier diminuent, permettant de réduire le prix et d’élargir le cercle des acquéreurs. 

De son coté, Beaumarchais écrit « le Mariage de Figaro ». Sa pièce est acceptée par la comédie Française ; mais elle est si hardie que Louis XVI l‘interdit.

Pourtant, le 13 Juin 1785, la pièce doit être enfin jouée devant la cour. Hors, la représentation est annulée au dernier moment. Celle-ci a tout de même lieu dans la propriété de Gennevilliers, en présence du comte d’Artois, frère du roi, et de la duchesse de Polignac, la meilleure amie de la reine. Sous la pression de protecteurs éminents, Louis XVI se résout à autoriser la pièce en Octobre 1785. C’est alors un des plus grands succès de l’histoire de la scène française. Le héros, Figaro, est spirituel, intelligent et audacieux, mais il n’est que valet. Son maître est un aristocrate débauché, que son entourage manœuvre comme un enfant. Beaumarchais prône le droit à la justice, à l’égalité, et fait le procès d’une société corrompue.

Quelques jours plus tard, le comte de Saint-Germain – qui se dit alors être un envoyé de la rose-Croix – se trouve à Versailles, aux cotés de Marie-Antoinette. Celle-ci écrit alors le soir dans son journal qu’il lui a prédit des évènements révolutionnaires pour bientôt ; et elle regrette de ne pas avoir noté plus précisément ses propos. 

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