Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
25 février 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1286 - 1288

am_rique_centraleEn 1815, la politique du souverain espagnol Ferdinand VII, sa conception de l’absolutisme et le l’Empire colonial découragent les dernières sympathies dont bénéficient encore les Bourbons d’Espagne sur le Continent américain. Aux nouvelles manifestations de séparatisme, le roi choisit la répression : 7000 insurgés sont massacrés à Santa Fe de Bogota et 1000 autres à Caracas. Certes, le gouvernement espagnol n’est pas le seul responsable de ces drames. De loin, il ne peut contrôler ses armées, qui, sur place, se laissent emporter par la passion. Mais comme ces actions meurtrières appuient la politique impériale, elles sont couvertes par l’autorité suprême. Les aspirations à l’indépendance trouvent alors un deuxième souffle.

De fait, en 1817, la guerre se rallume dans les principales vice-royautés espagnoles. Comme quelques années plus tôt, le caractère de guérilla que prend le conflit est fatal aux armées loyalistes. Les insurgés savent profiter de la complexité naturelle de leur pays, ils connaissent parfaitement le terrain et s’organisent autour d’unités mobiles très efficaces. Pour éviter les reliefs escarpés, ils utilisent des flottilles de navires corsaires qui transportent armes et combattants. Ils disposent d’une pléiade de chefs charismatiques, qui enflamment leurs troupes. Enfin, l’aide logistique des Etats-Unis et de l’Angleterre ainsi que la compétence des officiers anglo-saxons donnent à la guérilla de précieux atouts. Mais cela n’empêche pas certaines exactions, si fréquentes : vengeances personnelles, luttes de clans, rivalités, se donnent libre cours et assombrissent souvent l’héroïsme du conflit.

En 1817, le succès sourit enfin à Simon Bolivar. Le 1er Janvier, transporté par des équipages en majorité anglais, il débarque sur le Continent américain avec une petite armée et s’empare de la petite ville d’Angustura, au Venezuela. Un an plus tard, il est maître de la vallée de l’Orénoque.

Face à lui cependant se dresse le terrible Morillo, qui a écrasé dans le sang toutes les tentatives de résistance en Nouvelle-Grenade et au Venezuela. Harcelé par ce dernier, Bolivar, dont la situation devient critique en 1818, décide alors d’utiliser sa fortune personnelle pour lever de nouvelles troupes. Il enrôle 6000 Anglais et Irlandais, anciens soldats des guerres napoléoniennes, et rallie ces hommes de l’intérieur du Continent qu’on appelle les « llaneros ». Son armé est disparate, mais elle manœuvre de façon spectaculaire. Bolivar traverse les Andes, pénètre dans la vallée de Magdalena, remporte la victoire de Boyaca en 1819 et libère Bogota. Il crée la « Grande Colombie », qui englobe le Venezuela et la nouvelle-Grenade, fait voter une Constitution, puis est proclamé président et dictateur militaire. En 1821, après le rappel de Morillo en Espagne, il s’empare de Cartagena et de Caracas. Le 30 Août 1821 naît une troisième République vénézuélienne, que Bolivar accepte de diriger, bien que la constitution lui ait refusé la présidence à vie. Il décide alors de conduire son armée vers le Sud du Continent, là où un autre « Libertador », San Martin, combat lui aussi l’Espagnol. 

Hésitant, Jean VI ne se décide qu’en 1821 à regagner le Portugal pour tenter de contrer la révolution libérale qui vient d’éclater au Brésil. Il confie la régence à son fils cadet Pierre. C’est alors que les Cortes portugaises décident de rétablir leur autorité sur le territoire brésilien. Le pays s’enflamme : sous la pression de la population de Rio, Pierre s’engage à ne jamais quitter le pays. Il se rapproche ensuite des royalistes locaux, qui veulent que leur pays soit indépendant mais refusent le passage à la république.

Bientôt, l’indépendance du Brésil est proclamée et Pierre est couronné Empereur constitutionnel sous le nom de Pierre Ier. Son pragmatisme a épargné au Brésil les conflits qui secouent à la même époque les anciennes colonies espagnoles. Les troupes de la métropole quittent le Brésil. Et finalement, sous la pression des Anglais, le Portugal doit reconnaître le fait accompli. 

José de San Martin y Matorras acquiert en Espagne une excellente formation militaire qui lui vaut d’être un stratège hors pair. Rapidement, il rentre dans sa patrie, où il fonde une Loge Maçonnique, organise les armées et en prend le commandement. Avec l’aide de Belgrano, il bat l’armée expéditionnaire espagnole qui cherche à reprendre le Rio de la plata. Au congrès de Tucuman, il pousse l’Argentine à oublier ses divisions et à proclamer son indépendance. Mais il n’a qu’une seule idée : frapper l’Espagne au Pérou, cette poche de résistance loyaliste qui empêche de consolider les indépendances. Il décide alors d’aller secourir le Chili, dont les révoltes se sont jusque là soldées par des échecs. Cette stratégie doit aussi, à travers les Andes, le rapprocher de Bolivar et unifier les deux mouvements. Exploit sans précédent, son armée parvient à franchir les Andes par la passe d’Uspallata, à 4200 mètres d’altitude. Le Chili est alors libéré. O’higgins, le chef des révoltés, en prend la direction suprême.

Pour pénétrer ensuite au Pérou, où la menace d’un soulèvement indien rend les créoles hésitants et où les forces loyalistes espagnoles sont dominantes, il faut traverser l’infranchissable désert d’Atacama. C’est alors que San Martin reçoit l’aide de lord Cochrane, grand seigneur, aventurier et corsaire. La flotte de ce dernier transporte ses troupes au Pérou, le vice-roi est chassé de Lima et, en 1821, l’indépendance est proclamée. Au même moment, Bolivar, en marche vers le Sud, incorpore l’Equateur à la grande Colombie. Les 26 et 27 Juillet 1822, leurs armées ayant réussi leur jonction à Guayaquil, les deux héros se rencontrent enfin : leur victoire sur l’Espagne coloniale est définitive.

Mais San Martin est las des critiques et des suspicions. Il abandonne le combat, s’embarque pour l’Europe et finit sa vie à Boulogne sur Mer. Bolivar poursuit seul la lutte politique et militaire. Il convoque un congrès interaméricain à Panama fin 1826, où il pense pouvoir devenir l’unificateur de toute l’Amérique latine ; il s’agit également de contrebalancer la doctrine Monroe qui fait des Etats-Unis les gardiens uniques de tout le Continent.

Mais les Etats-Unis sont méfiants, et l’Angleterre est hostile. Les délégués anglo-saxons arrivent très tard au congrès, où les Latino-Américains sont déjà profondément divisés, et où le Rio de la plata, le Chili et le Brésil n’ont envoyé aucun représentant. Le congrès est un échec et le rêve de Bolivar s’évanouit : l’Amérique reste morcelée tandis que les pays qu’il a contribués à libérer se déchirent désormais : la colombie et le Pérou sont en guerre, le Venezuela fait sécession. C’est pour toutes ces raisons qu’il décide d’abandonner le pouvoir en 1830 ; il meurt peu après, désespéré.

Pendant que Bolivar et San Martin libèrent l’Amérique du Sud, plus au Nord, le Mexique accède aussi à l’indépendance. Le général Iturbide s’est signalé plusieurs années auparavant en réprimant sévèrement la révolte indépendantiste qu’a dirigée le prêtre Morelos. A l’annonce de la révolution libérale qui se déroule en Espagne, il se fait proclamer Empereur du Mexique, sous le nom d’Augustin Ier. Mais son cléricalisme et sa mauvaise gestion financière dressent contre lui l’Assemblée qu’il a convoquée. Bientôt, il doit abdiquer. Le Mexique devient alors, sur le modèle des Etats-Unis, une république fédérale, dont l’ambitieux militaire Santa Anna reçoit la présidence après 1833, après avoir dirigé un certain nombre de coups d’Etat. En 1826, à l’exception des îles antillaises de Cuba et de Puerto Rico, toute l’Amérique espagnole est libérée.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 660
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité