De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1314 - 1316

En Janvier 1880, Auguste Mariette réalise que les restes des pyramides surgissant de la plaine de Dashour à Lisht et à l’embouchure du Fayoum, sont encore inexplorés. Il décide donc d’y mener un certain nombre d’investigations. Il se demande pourquoi Kheops à édifié sa pyramide à Guizèh, et non à Saqqarah. Et, parmi tout cet amas de décombres, il parvient finalement à identifier les pyramides de Sésostris I^er, d’Amenemhat III et de Sésostris II, de la 12^ème dynastie.

A quelques semaines de là, Auguste Mariette se rend sur le site d’Abydos. Il y étudie minutieusement les gravas qui sortent de terre. Il y entame les excavations de sa nécropole Nord. Et, il voit bientôt apparaître devant lui une demi-douzaine de tables d’offrandes.

En Mai 1880, Auguste Mariette charge le Service des Antiquités Egyptiennes du Caire d’une mission particulière. Celui-ci doit inviter Mohamed Shehio à se rendre à Cuasaie. Il doit l’aider à financer les fouilles de sa nécropole. Et, de fait, lorsque Mohammed Shehio arrive sur place, il exhume les « tombes de Neir ». Il se rend compte que le lieu a jadis été gravement endommagé par des siècles d’abandon et de pillage. Mais, heureusement, tandis qu’il commence tout juste à faire un inventaire des caveaux, il est rejoint par M. Bherkam, du Métropolitan Muséum of New York.

En Septembre 1880, l’Archéologue Gregory Ehers, lui, établit son chantier à Louxor. Il y déterre très vite les vestiges d’un Temple construit sous Aménophis III, puis, rénové sous Ramsès II. Ensuite, il réalise que celui-ci a été détruit au cours du 1^er millénaire avant notre Ere ; mais qu’il a été restauré par le fils d’Alexandre le Grand.

Il écrit alors à son propos : « En étudiant d’abord le colonage de la cour du Sanctuaire de Louxor, mon œil fut attiré par une fresque représentant ce qui paraissait être une Arche. L’objet était porté sur des brancards à hauteur d’épaule, par un groupe de prêtres. En m’approchant, je vis qu’il avait une forme de bateau miniature, plutôt que d’un coffre. La scène ressemblait cependant à une illustration fidèle du passage de la bible : « Les Lévites portaient l’Arche de Dieu, les perches sur leurs épaules, comme Moïse l’avait ordonné. ». ».

Et, plus loin, il marque : « Kenneth Kitchen est l’une des plus grandes autorités en matière de religion Egyptienne. Il est ce fameux professeur d’Egyptologie de l’Université de Liverpool qui a rédigé « l’Exode d’Egypte ». Or, celui-ci me confirma que les chapelles du Temple de Louxor pouvaient peut-être être des prototypes de l’Arche d’Alliance. Il me révéla également qu’au cours de diverses cérémonies, les dieux étaient transportés en procession sur un « bateau ». Et que ce dernier ressemblait, par bien des aspects, à l’Arche Hébraïque portée sur des épaules au moyen de bâtons. ».   

En Octobre 1880, Auguste Mariette pénètre pour la première fois dans la pyramide de Pépi I^er. Pourtant, le déblaiement complet de l’édifice n’est terminé qu’en Février 1881. C’est donc à ce moment là qu’il décide de s’aventurer à l’intérieur du couloir qu’il a aperçu quelques mois plus tôt.

Il arrive alors facilement devant l’entrée de deux Chambres Funéraires. Il y pénètre. Il découvre que leurs murs sont constellés de textes hagiographiques ; mais il a du mal à comprendre leur sens. Et, finalement, au bout de trois mois d’études infructueuses, il demande à son assistant Emil Bruyseth, de les recopier, puis de les envoyer au jeune Gaston Maspero.

Car, en Mars, Gaston Camille Charles Maspero est un jeune – et déjà célèbre – professeur d’Egyptologie et de Philologie au Collège de France, qui vient de débarquer au Caire. Aussitôt arrivé, il a fondé la mission Archéologique Française et l’Institut Français d’Archéologie Orientale de Boulaq. Il a rédigé une brève allusion concernant des tètes sculptées mises à jour l’année précédente. Il a composé plusieurs articles pour une revue d’Archéologie Allemande. Et, de fait, lorsque Maspero reçoit les doubles des hiéroglyphes de la pyramide de Pépi I^er, il est très honoré, et se met aussitôt au travail.

Maspero comprend ainsi qu’il s’agit de documents qui expliquent que, depuis les temps les plus reculés, le dieu Ra – le Soleil – a été vénéré en Egypte. Il y distingue ensuite un précieux répertoire qui met en relief l’idée d’un escalier – ou d’une échelle – de caractère divin, et qui permet à l’âme des morts d’atteindre les régions Célestes. Pourtant, tandis qu’il s’adonne avec acharnement à sa traduction, des rumeurs mêlées de scepticisme et d’enthousiasme, commencent à se répandre jusqu'à lui : à l’intérieur d’une modeste pyramide inexplorée du site de Saqqarah, se trouveraient d’autres inscriptions magnifiques.

Or, Maspero sait que ce genre de bruits persistants est souvent à l’origine de grandes découvertes. Il s’y intéresse donc. Il réunit ses documents qui ont été jusqu'à présent remarquablement silencieux. Il décide d’entreprendre ses propres investigations sur place. Il se rend sur le lieu d’érection de cette pyramide. Il y effectue de nombreuses fouilles pendant plusieurs jours ; sans rien trouver. Un jour, au lever du Soleil, tandis que ses serviteurs sont encore endormis, il repère un chacal du désert – comme le dieu Upuaut – déambulant à proximité de sa tente. En le regardant, il est déconcerté, car il a l’impression que l’animal est en train de se moquer de lui. Il a le sentiment qu’il l’invite presque à le prendre en chasse. Puis, il voit le chacal se diriger nonchalamment vers la face Nord du monument. Il marque un temps d’arrêt, et disparaît dans un trou avant que Maspero n’ait eu l’opportunité de le rattraper.

Maspero se glisse à son tour dans l’étroite ouverture. Il songe alors qu’il est en train de pénétrer à l’intérieur des entrailles de la pyramide. Il émerge bientôt dans une salle. Il se remet debout, lève sa lampe, et illumine des murs tapissés de haut en bas de hiéroglyphes. Il examine, stupéfait, les caractères gravés dans le calcaire massif avec une finesse exquise. Il remarque qu’ils sont rehaussés de motifs en turquoise et en or. A quelques mètres de là, il distingue dans la pénombre une statue du dieu chacal Upuaut. Et il réalise tout à coup qu’il vient de tomber sur une des plus grandes trouvailles archéologiques de ces dernières années ; un chef-d’œuvre qui, sous la forme de messages codés, peut peut-être conduire à la résolution du « Mystère des Pyramides ».

Puis, Maspero retourne à son camp de base. Arrivé là, il attire aussitôt l’attention de Mariette sur les rumeurs relatives à la pyramide abandonnée. A sa grande surprise, Mariette ait la sourde oreille ; et celui-ci interdit à quiconque de se lancer sur cette piste. De plus, malgré toutes les supplications de Maspero, il prétend même que ce serait perdre du temps et de l’argent que d’effectuer des recherches autour de ces monuments inexplorés. Et, enfin, il souligne que les pyramides ne peuvent pas parler, puisque ce ne sont que des tombes.

Cependant, Maspero est tenace : pendant plusieurs mois, il ne cesse de harceler Mariette. Mariette capitule en Juillet 1881 : il se dit, sans convictions, que c’est peut-être une chance de percer le Mystère des Pyramides. Et, à contrecœur, il donne l’autorisation à Maspero d’enquêter sur cette contrariante rumeur de chacal. 

Pendant toute cette période, Mariette, lui, étudie une nécropole proche de la pyramide. Il en exhume des Chambres aux Sarcophages elles aussi recouvertes de hiéroglyphes énigmatiques. Il attribue sa construction à l’un des successeurs de Pépi I^er, Menré. Mais, hélas, bientôt, il est de nouveau contraint de retourner en France pour cause de mauvaise santé, où il meurt. Maspero est alors obligé de le remplacer en urgence en tant que Grand Maitre de l’Egyptologie sur le site de Saqqarah. Et, puisqu’il a désormais les mains libres, il en profite pour ouvrir la pyramide où il a pénétré par mégarde ; puis, a y examiner les 4000 Hymnes et Formules Magiques qui parent ses murs.