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26 juillet 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1445 - 1447

Etats_Unis_contemporainEn 1860 également, les Américains s’inquiètent de l’immigration. Très vite, la population des Etats-Unis passe de 31 à 76 millions d’habitants ; cet accroissement est dû en partie à la natalité dynamique, mais surtout à l’arrivée de 14 millions d’immigrants, dont l’origine change : aux Scandinaves, Allemands, Irlandais, succèdent des Slaves originaires d’Autriche-Hongrie, des Russes, des Polonais et des Italiens, des Juifs chassés par les pogroms d’Europe Centrale. La californie reçoit une immigration particulière : les Chinois, qui sont employés à la construction des chemins de fer.

Toutes ces populations très hétérogènes s’intègrent avec difficultés. Elles ne parlent pas l’Anglais et se regroupent dans des quartiers particuliers ; ainsi naissent les « Little Italy » ou les « Chinatown » des grandes villes. Les nouveaux venus sont exposés à la xénophobie. Démunis et illettrés, ils acceptent les travaux les plus durs pour des salaires de misère ; les abattoirs de Chicago, les mines de l’Arizona ou les usines métallurgiques et les bassins houillers de Pittsburgh, de Cleveland et de Détroit les utilisent comme briseurs de grève, suscitant mépris et haine des ouvriers américains pour ce sous-prolétariat qui les réduit au chômage ; les Chinois en sont les principales victimes.

Un peu plus tard cette année là, John Brown, un exalté, se lance en Virginie dans une expédition violente pour libérer les esclaves. La tentative échoue : Brown est pendu, devenant par là même le héros d’une cause en quête de martyr. Les élections présidentielles de 1860 s’ouvrent dans un climat de tension sans précédent. Le parti démocrate présente Stephen Douglas, favorable aux sudistes, alors que les républicains se rallient à la candidature d’Abraham Lincoln, partisan des abolitionnistes. « Une maison divisée contre elle même ne peut pas se maintenir », affirme le candidat républicain. Malgré ses convictions abolitionnistes, l’élection de Lincoln ne signifie pas la rupture puisque lui même souhaite l’Union, mais, pour les Etats du Sud, son succès ressemble à une véritable provocation. Le 20 Décembre, la caroline du Sud s’engage dans la sécession. Elle est suivie par le Mississipi, la floride, la géorgie et l’Alabama en Janvier 1861. Le Texas, puis la caroline du Nord, la virginie, l’Arkansas et le Tennessee rejoignent les sécessionnistes, ou « Confédérés ». Seuls quatre Etats esclavagistes, le Kentucky, le Missouri, le Delaware et le Maryland, restent fidèles à l’Union. Le bombardement de Fort Sumter, un poste fédéral près de Charleston, en Avril 1861, marque le début de la guerre civile.

Pourtant, dès le déclenchement du conflit, le rapport de forces semble défavorable aux sudistes avec une population de 9 millions d’individus, dont un tiers d’esclaves Noirs, contre plus de 22 millions pour un Nord fortement industrialisé et bien desservi en lignes de chemin de fer. Toutefois, les confédérés possèdent une excellente tradition militaire et une ferme détermination leur permettant de résister désespérément face à l’invasion Nordiste. Enfin, le « roi coton » reste un solide atout diplomatique ; s’ils demeurent discrets sur la question de l’esclavage, les confédérés font valoir leurs droits à l’indépendance et cherchent des appuis auprès de Londres et de Paris.

Les industriels européens redoutent en effet la pénurie de coton qu’entraînerait le blocus du Sud. D’ailleurs, les pays concernés laissent se développer une fructueuse contrebande, malgré la colère de Washington. Mais la confédération n’est pas reconnue comme un Etat et ne reçoit aucun soutien actif. L’isolement du Sud traduit, en réalité, la méfiance de l’opinion publique européenne pour une cause forte contestée.

Dès le début de la guerre civile Américaine, en Août 1861, et après la déroute nordiste de Bull Run, le photographe Mathew Brady expose les photos prises sur le champ de bataille quelques semaines plus tôt. Le public découvre alors les horreurs de la guerre, les ruines, les cadavres, le visage dramatique des soldats.

La guerre est ensuite bientôt couverte par des photographes : à coté de Brady, Alexander Gardner et son jeune associé Timothy O’ Sullivan suivent les opérations avec une chambre noire ambulante.

La guerre est économique. Mais elle est aussi militaire. Le Nord doit trouver des officiers et mobiliser une population peu encline au volontariat pour un conflit qui suscite parfois de l’indifférence. Enfin, au-delà de l’abolition de l’esclavage, se pose, dès le début, la question de l’avenir des Etats-Unis : les sudistes sont t’ils des ennemis et le pays résistera t’il à une guerre fratricide ? Dès 1862, Lincoln déclare : « Si je pouvais sauvegarder l’Union sans libérer aucun esclave, je e ferais ; et si je pouvais le faire en libérant tous les esclaves, je le ferais. ». Lincoln cherche à mobiliser les ressources de l’Union, notamment en soldats. Une levée de 100 000 hommes s’avérant insuffisante, il décrète, en 1863, la conscription pour trois ans de tous les hommes âgés de 20 à 45 ans, décision contestée qui suscite même des émeutes graves à New York. Par ailleurs, la même année, 180 000 Noirs combattent dans l’infanterie nordiste et 30 000 dans la marine ; ils servent dans des unités distinctes, sous commandement d’officiers Blancs volontaires. Tandis que le Nord dispose d’une réserve immense de combattants, le Sud s’affaiblit, tant humainement qu’économiquement : en effet, les esclaves continuant à travailler pendant la guerre, participant à la construction de fortifications, au transport des blessés et du ravitaillement de l’armée, les employeurs habituels de main d’œuvre Blanche sont contraints à embaucher des esclaves dans les usines. On propose même que les esclaves soient engagés dans l’armée. De fait, les deux camps sont engagés dans une guerre totale où la logistique tient une grande place.

Car les opérations mettent en présence des forces considérables, et les pertes humaines sont à la mesure des affrontements où l’artillerie, le pistolet à barillet contenant six balles amélioré, et le fusil à répétition fauchent les charges d’infanterie ou de cavalerie. On compte 7000 morts à Gettysburg en trois jours, le double à la bataille de Wilderness. En fait, le manque d’hygiène et de soins, la dysenterie, la typhoïde et la pneumonie sont causes de la moitié des décès. L’hécatombe n’empêche pas les généraux de prêcher l’offensive. Le président élu par les confédérés, Jefferson Davis, confie le commandement de l’armée de Virginie au général Robert E. Lee, un héros de la guerre du Mexique de 1848, qui tente en vain d’atteindre Washington. A l’Ouest, les fédéraux réussissent à déborder les armées sudistes dans l’Ohio et le Mississipi. Quant à la guerre sur mer, elle consiste pour les fédéraux à établir un blocus rigoureux du Sud avec des cuirassés et quelques sous marins : en 1862, la nouvelle-Orléans est prise. Si le blocus demeure perméable, les cuirassés nordistes, sous le commandement de David G. Farragut, infligent des pertes sévères aux confédérés.

Alors qu’à l’Ouest, le général nordiste Ulysse Grant lance une vaste offensive, son adjoint, le général William T. Sherman, s’enfonce au cœur de l’Alabama, laissant la soldatesque se livrer au pillage. En Septembre 1864, Sherman regarde Atlanta brûler. A l’Est, le général Lee ne peut empêcher l’avance inexorable des colonnes de Grant vers Richmond. La population sudiste, terrorisée et affamée, découvre les horreurs d’un conflit sans merci, tandis que, dans l’armée, les désertions se multiplient. Au printemps 1865, les fédéraux poursuivent leur avance dans la vallée du fleuve Appomattox. L’état major sudiste sent alors que toute résistance ne va faire que prolonger le martyre de la population civile. Le 9 Avril, Lee et Grant se rencontrent à Appomattox : la défaite du Sud est totale. Le Nord triomphe sur un champ de ruines : la guerre a coûté la vie à 618 000 Américains. Quant à la déchirure, dans la conscience nationale, elle s’apparente à une blessure inguérissable.

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