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Mes Univers
14 décembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1685 - 1687

ISRAELAdolf Eichmann est recherché depuis longtemps par les services du « chasseur de Nazis » Simon Wiesenthal, qui a juré de retrouver et de faire condamner tous les responsables du génocide, et qui localise Eichmann en Argentine. Malgré déguisement, fausse identité et précautions, Eichmann est enlevé par le Mossad, les services secrets israéliens. Il est jugé en 1961, et exécuté en 1962 à Ramlah. Ainsi la justice israélienne punit t’elle l’un des principaux responsables des crimes nazis.

En 1963, l’Union Soviétique renforce ses liens avec l’Egypte de Nasser, tandis que les Etats-Unis prennent Israël sous leur protection, illustrant la règle fondamentale de la coexistence pacifique : un affrontement mesuré des deux « grands » par Etats interposés. Cependant, les Soviétiques ne contestent pas l’existence même d’Israël et personne ne prend au sérieux les revendications palestiniennes.

De fait, Israël s’estime bien protégé par ses alliances et ne songe pas à corriger le statu quo issu de l’expédition de Suez, car cela serait considéré comme une agression ; aussi le petit Etat fête son anniversaire avec éclat et fortifie son économie par les travaux d’irrigation du Néguev. De leur coté, les pays Arabes veulent effacer le demi-échec de 1956 et adoptent la cause du panarabisme incarné par Nasser, le raïs, cimenté par une opposition irréductible à Israël.

Toutefois, le maître de l’Egypte, arguant de l’impréparation militaire des Arabes, refuse de suivre l’équipe des colonels au pouvoir à Damas, qui le pousse à la reprise du combat à partir de 1964. Il arme néanmoins son pays par précaution, et tout le Proche-Orient l’imite, bénéficiant de la précieuse manne soviétique. Déjà, les premiers commandos palestiniens apparaissent ; l’O.L.P. est fondée en Juin 1964. En 1966, les incidents à la frontière syrienne se succèdent, et au printemps 1967, les déclarations belliqueuses enveniment encore un peu plus la situation. Ainsi, lorsque les Soviétiques informent –faussement – Nasser que les Israéliens veulent renverser le gouvernement Syrien, le raïs décide d’intervenir. Il obtient le départ des troupes de l’O.N.U. qui surveillent dans la bande de Gaza la ligne d’armistice de 1956 ; après l’évacuation de Cham el Cheikh, il instaure le 22 Mai le blocus du détroit de Tiran, qui commande la navigation vers le port israélien d’Eilat. Décision considérée à Tel-Aviv comme un casus belli : le 5 Juin 1967, à titre préventif, Israël réplique par une démonstration magistrale de la guerre éclair, menée sur trois axes offensifs, Egypte, Jordanie et Syrie. 

Pourtant, les armées Arabes disposent d’une supériorité écrasante. L’Egypte possède trois types de missiles, Al Zafer, Al Kahir et Al Ared – ou « la victoire, le Conquérant, l’Avant Garde » -, d’origine soviétique, aligne 550 avions de combat – chasseurs Sukhoi, Mig 17, 19 et 21, des bombardiers Tupolev -, 1400 blindés dont une centaine de chars T55, avec dispositif de tir infrarouge, autorisant le combat de nuit, 300 000 combattants, dont 130 000 réservistes. La marine se compose de 114 bâtiments. Equipée de matériel soviétique, l’armée syrienne compte 100 000 hommes, mais les purges successives ont diminué le nombre des officiers. La jordanie fournit sa Légion Arabe à la bravoure légendaire : 40 000 hommes, 200 chars et 80 avions d’origine britannique ou américaine. L’Irak participe aux combats aériens, engageant 200 avions ; il dispose en outre de 300 blindés. Enfin, 15 000 Palestiniens répartis en commandos équipés d’armes légères forment une force d’appoint non négligeable pour infiltrer l’ennemi.

Les Israéliens leur opposent 450 avions de combat pour la plupart d’origine française – MD 450 Ouragan, Mystère IV, Super Mystère B2, le tout nouveau Mirage III, et des bombardiers Vautour -, 800 chars Centurion, Patton M48 et Panhard AMX13, ainsi qu’une marine de guerre réduite à 37 navires seulement. Cependant, ils compensent leur infériorité numérique par un meilleur entraînement, un moral à toute épreuve et une foi « biblique » dans la victoire, fortifiée par la conviction de lutter pour la survie même de leur patrie.

Israël compte également sur l’effet de surprise pour prendre un avantage décisif. Le 5 Juin, l’aviation égyptienne est détruite au sol par les chasseurs bombardiers israéliens volant en rase mottes, et donc non repérés par les radars. L’attaque terrestre du Sinaï repousse les Egyptiens vers l’Ouest : les Israéliens atteignent le canal de Suez à El-Kantara, tandis que de violents affrontements de chars ont lieu à Bir Gafgafa et qu’une flottille mouille devant Charm el Cheikh. Le 8 Juin, les troupes israéliennes prennent le contrôle de toute la rive Ouest du canal de Suez. En Cisjordanie, elles s’emparent de Jérusalem le 6 et 7 Juin, occupent Naplouse, Jéricho et Ramallah. Comme l’Egypte, la jordanie obtient un cessez le feu. Dernière zone de combat, la frontière syrienne s’embrase le 8 : les Israéliens conquièrent le plateau du Golan le 9 et progressent vers Damas, lorsqu’un cessez l feu met fin à la lutte, le 11 Juin. En six jours, les troupes israéliennes ont anéanti trois armées, détruit un matériel considérable - dont 80 % du matériel Egyptien - et conquis des territoires quatre fois plus vastes que leur Etat au prix de pertes très limitées – 679 tués, 2563 blessés -, bien inférieures à celles de leurs adversaires. 

Mais la victoire militaire se double d’une position diplomatique difficile. Désormais, l’Etat hébreu fait figure d’agresseur non seulement aux yeux des Arabes, dont le rêve d’unité est brisé, mais aussi aux yeux d’une partie de l’opinion publique internationale. L’O.N.U. adopte la résolution 242 du Conseil de sécurité : celle-ci exige le retrait israélien des territoires conquis en échange de la reconnaissance d’Israël par tous les Etats de la région et de la libre navigation dans le canal de Suez et dans le golfe d’Aqaba. Les chefs palestiniens ont alors beau jeu de montrer que le terrorisme et la guérilla peuvent être plus efficaces qu’une guerre conventionnelle ; leur cause prend le relais du panarabisme nassérien.

Enfin, si Israël tient des gages territoriaux pour négocier la paix, les Etats Arabes réunis à Khartoum en Août 1967 refusent toute tractation avec « l’ennemi sioniste ». Récusant les droits palestiniens, Israël installe des colonies de peuplement  juif dans les territoires occupés. La guerre n’est pas finie.

Fin Juin 1967, le congrès de Al Fath réuni à Damas décide d’intensifier la lutte armée des Palestiniens vis à vis des Israéliens. Les blindés Hébreux ne parvenant pas à déloger les Palestiniens de leur base jordanienne de Karameh, Arafat argue de ce succès pour devenir chef de l’O.L.P. en 1969. Sa vie se confond donc désormais avec cette organisation, dont il est le symbole.

Au même moment pourtant, le Shin Bet – les services secrets israéliens – organise des réseaux et soutient des hommes bien infiltrés : Kamal Amin Tabet, l’ami intime des politiciens syriens, n’est autre que l’espion israélien Elie Cohen. Des Egyptiens, des Jordaniens, des Syriens, des Palestiniens travaillent pour le Shin Bet, dont les agents sillonnent les grandes capitales. Au cœur des trafics d’armes et de matériel militaire, il surveille aérodromes et voies de communication, liquide les « gêneurs ». Il est également souvent en liaison étroite avec les services britanniques, français, américains ou turcs ; et possède un équivalent civil tout aussi redoutable, le Mossad.

Le 6 Octobre 1973, la défense israélienne est surprise en pleine fête du Yom Kippour – le Grand Pardon – par une offensive conjointe de la syrie et de l’Egypte. Pour la première fois, des troupes Arabes parviennent à faire reculer Tsahal, l’armée israélienne. En quelques jours, celle-ci redresse la situation, d’abord face à la syrie puis sur le front Egyptien, en envahissant le Sinaï puis en franchissant le canal de Suez pour marcher sur le Caire.

Washington et Moscou imposent un cessez le feu le 22 Octobre, mais l’Egypte a conquis assez de prestige pour pouvoir entamer des négociations avec l’Etat hébreu.

Dès lors, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole – l’O.P.E.P. – décide de réduire les livraisons de pétrole à l’Occident, jusqu'à restauration « des droits légaux du peuple palestinien ». Ce « premier choc pétrolier » conduit au quadruplement du prix de l’or noir en trois mois.

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Commentaires
H
Riche et instructif, merci de rafraîchir nos mémoires.<br /> Où sont les ferments d'une paix ? J'avoue n'en voir aucun.
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