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5 mars 2010

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1743 - 1745

URSSU.R.S.S., seconde moitié du XXème siècle  :

« Guerre et Paix », opéra de Prokofiev inspiré de l’œuvre de Tolstoï, est joué pour la première fois en concert à Moscou le 7 Juin 1945, avec d’importantes coupures. Heureusement, le public fait un triomphe à l’auteur pour son ballet de « Cendrillon ».

Juste après la fin de la seconde Guerre Mondiale, malgré leurs promesses, en Iran , les Soviétiques tardent à évacuer leur zone d’occupation et encouragent la sécession kurde. Il faut d’intenses pressions diplomatiques pour qu’ils respectent leurs engagements. Contre la turquie, neutre, l’U.R.S.S. prétend remettre en question la convention de Montreux : signée en 1936, celle-ci garantit la libre circulation maritime dans les détroits de la mer Noire. Une démonstration navale américaine au cours de l’année 1946 clôt le débat. La situation s’envenime en Grèce : la guérilla communiste du général Markos refuse de reconnaître le roi et lutte durant trois années depuis son bastion du Péloponnèse. Les troupes britanniques ne suffisent pas au soutien des loyalistes et les Etats-Unis s’engagent alors à les soutenir.

Par ailleurs, bien que le principe d’élections libres en Europe de l’Est ait été établi à Yalta, il apparaît vite que le terme « démocratie » n’a pas le même sens à Washington qu’à Moscou. Ces élections doivent légitimer des gouvernements réguliers qui doivent signer les traités de paix ; mais aucun des pays occupés par les Soviétiques, sauf la tchécoslovaquie, ne connaît de pluralisme politique, car les communistes exercent diverses pressions, menaces et intimidations. Le 5 Mars 1946, lors d’un discours à l’université américaine de Fulton, Winston Churchill constate qu’un « rideau de fer » s’est abattu en travers de l’Europe, de Stettin à Trieste, créant cette coupure contre laquelle il n’a cessé de mettre Roosevelt en garde.

Car, les Soviétiques créent bientôt le Kominform, annoncé par Jdanov à la conférence se Sklarska Poreba, en Pologne, le 22 Septembre 1947. Cette organisation, qui succède à l’ancienne Internationale Communiste, conçoit le Monde comme deux blocs antagonistes se livrant une lutte à mort : l’impérialisme et le socialisme. Tous les communistes – y compris les artistes - sont sommés de combattre les gouvernements capitalistes « réactionnaires ». Le Kominform apporte un soutien actif aux mouvements de libération anticolonialistes et se livre à des opérations de propagande : « l’appel de Stockholm » est lancé à l’initiative du Mouvement de la paix, officiellement apolitique, en fait adroitement manipulé par le Kominform.

En 1949, selon un rituel familier depuis les purges staliniennes, les anciens responsables communistes de haut rang font la concession interminable de leurs trahisons supposées, sous les insultes d’un procureur politique. Laszlo Rajk, ministre hongrois des Affaires Etrangères, est ainsi exécuté. Un peu plus tard, les procès de Prague mènent à la potence les principaux responsables du « coup de Prague ». Arthur London, l’un des rares accusés survivants, décrit le processus de lavage de cerveau dans « l’Aveu » : combinant la torture physique et la pression psychologique, l’accusateur parvient à convaincre le détenu de reconnaître des fautes imaginaires dans l’intérêt du parti. Il confirme donc le « Zéro à l’infini », roman d’Arthur Koestler, qui décrit des mécanismes identiques.

Cette rupture idéologique entraîne la faillite du système de sécurité élaboré à l’issue de la guerre. Tous les plans de coopération mondiale, tenus en suspicion, échouent : le projet Baruch sur l’internationalisation des activités nucléaires est ainsi rejeté. Chaque bloc se replie sur ses ressources et son savoir-faire dans le secret absolu. La course aux armements nucléaires est désormais ouverte. 

Fin 1949, quelques chercheurs Soviétiques s’aventurent en Nouvelle Sibérie. Ils explorent ainsi les îles qui sont situées largement au Nord du cercle Arctique. Ils découvrent bientôt des restes de mammouths et d’autres animaux. Ils se rendent compte que le sol de plusieurs arpents de ces îles est entièrement recouvert d’ossements et de défenses de mammouths. Et ils se posent la question de savoir si cet endroit n’a pas soudainement été pris par les glaces au XIème millénaire avant notre Ere ?

A partir de 1950, le paroxysme de la terreur communiste est atteint en U.R.S.S. et dans ses satellites européens : avec un exceptionnel savoir-faire, la manipulation de la guerre froide devient un instrument de contrôle absolu de l’Etat socialiste. Les méthodes chères au NKVD, arrestations arbitraires, exécutions sommaires, reprennent comme au temps des purges d’avant guerre. L’administration du goulag se charge des déportations de masse vers les camps sibériens. Au nom de la lutte marxiste-léniniste dirigée par Staline, le carcan idéologique, en partie relâché au cours de « la grande guerre patriotique », se resserre autour des intellectuels et des artistes, sommés une nouvelle fois de se plier aux canons étroits du « réalisme socialiste ». L’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne laisse un témoignage sobre et poignant sur la fin de l’ère stalinienne avec son récit « Une journée d’Ivan Denissovitch ».

Les dernières années de la dictature stalinienne sont donc dominées par la crainte de nouvelles purges, avec la révélation de l’imaginaire complot des « assassins en blouses blanches », lequel a pour origine une propagande antisioniste accrue : en effet, les médecins arrêtés sont presque tous juifs.

Au cours de cette période également, il existe 165 goulags où huit à dix millions de personnes purgent des peines parfois très lourdes. Les détenus sont rassemblés en commandos auxquels est confiée une tâche ; de sa réalisation dépend la nourriture des membres de l’équipe.

Or, les normes sont très élevées, alors que le travail est pénible et l’outillage insuffisant. Faim, froid et manque d’hygiène, aggravés par la terreur que font régner les « droit commun », auxiliaires de l’administration, sur les « politiques », expliquent la surmortalité.

Pourtant, déjà, le régime des camps s’humanise : des millions de détenus sont amnistiés. Les tribunaux spéciaux sont abolis, les juges et les administrateurs des camps sont mis à la retraite. Néanmoins, les « zeks », détenus « coupables de rien », restent en butte à l’hostilité du pouvoir et d’une partie de l’opinion.

Le 9 Mars 1953, les funérailles de Staline s’accompagnent de scènes d’hystérie, plus révélatrices de l’angoisse face à l’incertitude de l’avenir que d’un réel chagrin. Mais assez vite, les proches du disparu improvisent une direction collégiale.

De ce groupe surgissent quelques noms : Malenkov, ancien secrétaire personnel de Staline, homme d’appareil sans relief, devient président du Conseil des ministres ; vétéran su parti bolchevique, Molotov retrouve les Affaires Etrangères ; Beria, chef incontesté de la police politique, domine le ministère de l’Intérieur. A coté de Malenkov émerge un « apparatchik » d’origine paysanne, membre du bureau politique, Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev.

Quoique Malenkov fasse figure de successeur probable de Staline, l’affrontement est inévitable entre Khrouchtchev et Beria, les deux « hommes forts » de la nouvelle direction. Le premier remplace Malenkov au secrétariat du Comité Central, s’assure le soutien du parti communiste et de l’armée, dirigée par le populaire Joukov, pour éliminer le second à titre définitif : arrêté le 26 Juin 1953, Beria est jugé, puis fusillé quelques mois plus tard. Dès lors, aucun obstacle ne bloque l’ascension de Khrouchtchev.

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