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7 mars 2010

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1747 - 1749

URSSOr, en 1958, Khrouchtchev se débarrasse de Boulganine, cumule les fonctions de président du Conseil et de premier secrétaire du parti, entame de vastes réformes administratives et fait de l’agriculture son cheval de bataille. Mais, dans ce domaine, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances de « Monsieur K », dont les décisions hâtives désorganisent un rendement agricole déjà faible ; des livraisons obligatoires sont supprimées ainsi que les stations de machines et tracteurs, dont le matériel est vendu aux kolkhozes. Ces mesures ne sont pas mauvaises en elles mêmes, mais elles ne font l’objet d’aucune expérimentation préalable et la récolte de blé demeure constamment inférieure à ce qu’elle a été en 1913. Les essais d’introduction du maïs, imposés par un Khrouchtchev désireux de dépasser la production céréalière américaine, se soldent par une véritable catastrophe : l’U.R.S.S. est contrainte à des achats massifs de blé aux Etats-Unis et au Canada.

D’un autre coté, au terme des années 1950 est marqué par une recrudescence des grands travaux de style stalinien : le rêve d’une nouvelle frontière à l’Est de l’Oural occupe les esprits des dirigeants, au détriment du reste du pays. L’industrie est réorganisée sur des bases régionales, mais le VIème plan quinquennal doit être abandonné faute d’investissements. Seul succès notable, les Soviétiques devancent les Américains dans la conquête de l’espace et envoient le premier satellite « Spoutnik » autour de la terre. Cependant, Khrouchtchev annonce le passage de la société soviétique au « paradis communiste » à l’horizon de 1980… 

Parallèlement, premier chef de gouvernement soviétique à voyager à l’étranger, Khrouchtchev veut donner aux Occidentaux l’image d’un plébéien jovial et débonnaire : il privilégie le dialogue direct avec les Etats-Unis, qu’il visite en Septembre 1959. Mais, bien que les relations se réchauffent avec Eisenhower, il fait capoter le sommet de Paris en Mai 1960 après l’affaire de l’avion espion U2. Il explique : « La coexistence entre Etats aux régimes sociaux différents ne signifie pas la conciliation des idéologies socialiste et bourgeoise. Au contraire, elle implique le renforcement de la lutte de la classe ouvrière et de tous les partis communistes pour le triomphe des idées socialistes. ». Mais, en même temps, il fait échouer la conférence de Paris, qui devait officialiser la détente entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique en exigeant des excuses publiques d’Eisenhower après l’affaire de l’U2. Plus grave, la construction à Cuba de rampes de lancement pour fusées à tètes nucléaires capables de frapper les villes américaines déclenche une extrême tension entre Washington et Moscou : résolu à ne pas tolérer cette menace indirecte, Kennedy fait déployer une flotte au large de l’île afin d’intercepter les bateaux soviétiques transportant les fusées. Khrouchtchev ordonne alors à ses navires de rebrousser chemin. Mais l’incident est important et Américains et Soviétiques veulent désormais tout faire pour empêcher le retour d’une semblable crise. 

La preuve en est que peu de temps après, Etats-Unis et Union Soviétique s’accordent sur la création d’un comité de désarmement, qui siège à Genève et où 18 pays sont représentés. Plus tard, le traité de Moscou n’autorise que les essais nucléaires souterrains. Un traité de « non prolifération » vise ensuite à maîtriser le risque nucléaire : en dépit des contraintes imposées, il est ratifié par 148 nations. Le SALT – Strategic Arms Limitation Talks – débouchent sur un accord : Russes et Américains acceptent une limitation contrôlée de leurs missiles antibalistiques. Puis, à Vienne, ils s’essaient à la réduction mutuelle des forces conventionnelles en Europe.

Khrouchtchev rencontre le jeune président Kennedy à Vienne l’année suivante, mais sans résultat. Il subit en fait bientôt de nets revers : la crise de Berlin, en Août 1961, n’aboutit qu’à la construction du « mur de la honte » ; ses maladresses politiques conduisent à une brouille définitive avec la chine, inquiètent ses conseillers et ternissent son image auprès des Soviétiques ; ceux-ci le considèrent comme un chef vantard qui promet plus qu’il ne tient. 

Au demeurant, les files d’attentes s’allongent toujours devant les magasins pour acheter du pain fait avec du blé canadien, de la viande rouge importée d’Argentine, des fruits et des légumes roumains ou bulgares, du beurre danois… La popularité de Khrouchtchev en pâtit fâcheusement au sein de toutes les couches de la population et jusque dans le parti communiste. Le chef du Kremlin biaise avec une nouvelle dénonciation du culte de la personnalité de Staline, au cours du XXIIème Congrès du parti, à l’automne 1961. La persécution antireligieuse renaît avec la destruction ordonnée de milliers d’églises.

De plus, l’esprit d’ouverture et tolérance à l’égard des pays de l’Est connaît de sérieuses limites : le pacte de Varsovie accentue la présence militaire soviétique dans ces mêmes pays. Début 1962, Khrouchtchev impose un Conseil d’aide économique mutuelle – C.A.E.M., ou Comecon -, sorte de Marché Commun des pays de l’Est, les principes de la division du travail : chaque « démocratie populaire » est spécialisée dans une gamme d’activités industrielles ou agricoles qui la lie davantage à Moscou.

En Novembre 1962, le poète Alexandre Tvardovski, rédacteur en chef de « Novyï Mir », perçoit immédiatement l’intérêt littéraire et documentaire du manuscrit anonyme d’un dénommé Soljenitsyne. Il convainc Khrouchtchev de le laisser publier en dépit des réserves des gardiens de l’orthodoxie. Récit dépouillé de la journée ordinaire d’un paysan russe, prisonnier dans un camp, ce livre dénonce le travail d’esclave, la faim, la peur des geôliers, l’attente inlassable d’une libération du temps de Staline. L’auteur confère donc à son texte la portée universelle d’un manifeste contre la tyrannie.

Quelques années ont suffi pour que toutes les bases d’un possible renouveau s’effondrent. Les désastres agricoles aliènent à Khrouchtchev la sympathie des kolkhoziens et de la population citadine. Ses interventions intempestives dans le domaine scientifique, pour des raisons de prestige personnel, ou dans la vie culturelle – persécution contre Boris Pasternak, « privé » de Nobel – irritent les intellectuels ; son « caporalisme » artistique, ses accès d’autoritarisme rétif à toute critique, sa direction des affaires brutale et désinvolte minent son autorité.

En Octobre 1964, accusé par le Præsidium du Soviet Suprême d’avoir restauré le culte de la personnalité, commis des abus de pouvoir et des fautes de gestion ou pris des initiatives dangereuses, Khrouchtchev est destitué et remplacé par une direction collégiale. Signe des temps : comme Malenkov ou Boulganine, il finit ses jours dans une retraite paisible. Le stalinisme est bien mort.

En Octobre 1964, Leonid Brejnev succède à Nikita Khrouchtchev comme premier secrétaire du parti. Il associe aussitôt son nom à la doctrine de la souveraineté limitée : la souveraineté des pays satellites de l’U.R.S.S. est limitée par leurs obligations envers le « camps socialiste ». Le contrôle de Moscou sur ces nations est justifié par la relation qui existe entre pays communistes et qui repose sur « l’interventionnisme » et la « solidarité prolétarienne ». Le Kremlin défend ainsi l’intervention soviétique dans ces pays ; la doctrine Brejnev devient vite d’actualité.

En Novembre 1964, les deux chercheurs étudiant la masse d’informations mise au jour dans les décombres de la capitale du 3ème Reich, se disent en mesure d’affirmer que lorsque le dirigeant Nazi Haushofer est revenu d’Asie dans les années 1930, il en a rapporté beaucoup plus d’éléments qu’il n’a bien voulu l’avouer.

Pourtant, peu après, les deux savants ne communiquent pus du tout sur les activités Occultes des Nazis en Extrême-Orient. 

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