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19 décembre 2011

La Citadelle des Ombres - Deuxième Jour, Quinzième Partie

144Je verse un peu d'eau de l'outre attachée ma ceinture. Heureusement que j'ai eu la bonne idée de la remplir de nouveau quelques heures plus tôt. Tout en m'exécutant, je jette un coup d'œil en direction de mon compagnon ; ses lèvres semblent secouées de spasmes incontrôlés, bien qu'aucun son ne parvienne à s'en échapper durant de longues secondes. Puis, tout à coup, alors que je commence à nettoyer son visage à l'aide de mon linge mouillé, je l'entends murmurer plusieurs mots : "Fÿn-loth... Orbe... Eÿloth... Citadelle des Ombres... Je dois... là bas le plus vite possible."

"Je suis désolé", fais-je tandis que l'une de mes mains passe  le morceau de tissu humide sur ses cicatrices ensanglantées. "Je ne comprends pas ce que tu veux me dire. Prend ton temps. Je vais m'occuper de toi parce que tu es trop faible pour le moment. Pour commencer, insistais-je, quel est ton nom ?"

"Je... je suis Fÿn-loth, explique t'il difficilement." Alors qu'il prononce ces mots, je vois un léger filet de sang s'échapper de sa bouche. Je l'essuie immédiatement. "Calme toi Fÿn-loth ; tu n'a rien à craindre de moi, ni de cet endroit je suppose." Mais, tout en disant cela, je n'en suis pas aussi sûr que je veuille bien le laisser paraitre. Je jette un coup d'œil afin d'examiner une nouvelle fois les lieux. Non loin de là, je fixe les caveaux funéraires qui nous entourent, et qui, dans l'obscurité qui déploie ses ailes au sein de cette crypte, donne à la salle un aspect peu engageant. Sa vétusté, autant que son décor, ne me rassurent pas. Malgré tout, je repousse la peur diffuse en train de s'installer progressivement en moi. Je ne veux pas inquiéter davantage mon compagnon ; il a affronté assez de dangers jusqu'a présent. Je ne souhaite pas en ajouter d'autres.

Afin de lui montrer que je prends les choses en main, je termine de lui débarbouiller la figure. Ensuite, je passe mes bras autour de son torse et je l'installe dans une position un peu plus confortable. Je l’assois, de sorte que son dos puisse s'appuyer contre la paroi du caveau situé tout près de lui. Il pousse alors un soupir d'aise.

Tout en lui faisant signe de se tenir tranquille, je prononce des phrasés rapides. Je tends les doigts de ma main droite dans sa direction. Ces derniers s'animent avec dextérité. Comme si la force qui les contrôlait n'était pas issue de ma propre volonté ; comme si elle surgissait de moi, puis s'échappait de mes phalanges sans que je ne puisse rien faire pour l'en empêcher. Aussitôt, une sorte d'auréole rougeâtre mêlée de trainées bleutées enveloppe le corps de Fÿn-loth. Quelques volutes s'en échappent en tourbillonnant, éclairant momentanément l'espace. Je sens une chaleur diffuse se répandre dans l'atmosphère, et se répartir sur lui. Je me rends compte que les minces filets de sang qui s'échappent encore de certaines blessures, s'interrompent immédiatement. Nombre de cicatrices - parmi les plus récentes et les plus profondes - commencent promptement à se refermer. Et en moins d'une minute, mon sort de "Soins" permet au jeune Elfe de récupérer des forces ; mais, surtout, d'amoindrir ses lésions et ses souffrances.

Désormais, ses yeux laissent discerner un éclat qui n'existait pas un instant auparavant. "Merci, dit alors Fÿn-loth d'une voix un peu plus ferme et vive qu'auparavant.

Je sais pourtant très bien - et lui aussi - qu'il est loin d'avoir récupérer toutes ses forces. Il lui faudra au moins une bonne nuit de repos pour que sa constitution se ragaillardisse un peu. Mais, il faudra surtout une bonne semaine afin qu'elle n'efface définitivement - avec l'aide de Maitres sachant manipuler les Incantations thérapeutiques les plus puissants - les stigmates de l'affrontement qui l'a mis dans cet état.    

"Je m'appelle Fÿn-loth, répète t'il alors plus distinctement tandis que je rassemble quelques débris de bois épars. Je me rends, comme toi je suppose...

- Aÿcart, dis-je vivement.

- Aÿcart, à la Citadelle des Ombres. Cela fait deux mois que j'ai quitté Hyslioth, longé les Marches de l'Empire, l’ai traversé, et ait finalement franchi la Frontière ouvrant sur les Territoires Extérieurs. J'ai commencé à arpenter cette plaine en direction des Monts du Levant il y a presque trois jours maintenant. Et c'est alors que l'orage m'a surpris, au Sud-ouest de ce Cercle Mégalithique. Je m’y suis fais attaqué par une demi-douzaine de créatures reptiliennes. Elles semblaient venir de l'Est, des Monts du Levant. Elles ont profité de l'obscurité pour surgir du néant. Je me suis défendu comme j'ai pu. Mais, très vite, j'ai dû fuir, et je suis parvenu tant bien que mal à me réfugier ici. Malgré tout, comme tu le vois, deux d’entre elles m'ont suivi à l'intérieur de cette crypte funéraire. Et j'ai réussi à en éliminer une ; ce qui a fait déguerpir la seconde."

Je comprends désormais mieux la situation. J'acquiesce légèrement afin de souligner ses paroles. Parallèlement, je prononce le terme "Duleyth", et les débris de bois s'enflamment aussitôt. Comme il s'agit - encore une fois - d'une évocation Magique, ce dernier ne s'éteindra que si je le lui ordonne. Je m'installe plus confortablement à ses cotés, tout en sortant une miche de pain et un morceau de viande séchée de ma besace. Je les divise en deux parts égales. Je lui tends la nourriture, qu'il porte vivement à sa bouche ; il la dévore comme si cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait rien manger. Je porte moi même de petites bouchées vers mes lèvres. Et avant d'enfourner la première de celles-ci, je lui demande :

"Mais pour quelle raison as tu effectué un si long trajet ? De la Cité rebelle d'Hyslioth - en Quadrygöl – c’est loin ? Si mes renseignements sont exacts, c'est la guerre civile là-bas. Pour quelle raison te rends-tu donc à la Citadelle des Ombres ?".

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