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Mes Univers
17 janvier 2012

Le Crépuscule des Demi-Dieux, Préambule Historique

1Dès lors, dans les années qui suivent, les combats entre Catholiques est Protestants ne sont plus que sporadiques. Malgré tout, les révoltes populaires couvent encore sous le feu. Croquants et Nus Pieds prennent régulièrement les armes contre le pouvoir royal, et surtout contre Richelieu, devenu avec le temps bouc émissaire de tous les maux des miséreux. Car ces mécontentements sont plus ou moins entretenus par une noblesse humiliée par ses échecs passés. Et cette dernière est désormais encore plus étroitement surveillée par le pouvoir, puisqu’elle présente un péril toujours redoutable.
Des princes mécontents ont en effet le prestige social nécessaire pour cristalliser les oppositions, rallier une province comme le Languedoc, voire, le pays tout entier. On retrouve d’ailleurs ces idées dans le « Manifeste pour la Justice des Princes de la Paix », publié en 1641, lors de l’ultime grande conspiration princière du règne de Louis XIII.
En fait, tout débute quelques années plus tôt, lorsque Louis II de Bourbon, comte de Soissons et prince de sang – issu de la souche des Bourbons-Condé – s’illustre en reprenant Corbie en Novembre 1636. Comme tant d’autres à cette époque, il s’indigne bientôt de l’influence écrasante de Richelieu dans le royaume. Il s’associe de près ou de loin à de nombreux conciliabules. La plupart de ces derniers, d’ailleurs, sont associés au duc de Rohan, de retour en France depuis 1634.
Craignant pour sa sécurité, le duc de Soissons cherche dès lors asile dans la petite cité souveraine de Sedan, puisqu’elle appartient au duc de Bouillon. Car, depuis des années, Sedan est devenue le refuge des mécontents. Et ceux-ci y sont soutenus par le duc de Lorraine, dont la province a été envahie par les forces françaises en 1632. Il faut en effet souligner qu’à cette date, le duc de Lorraine ne voulait pas se soumettre à l’autorité royale, bien que son territoire soit entré dans la mouvance française à la suite de son mariage avec une fille de France. Le duc de Lorraine n’a jamais accepté cet état de fait, et soutien depuis tous ceux qui se rebellent contre Louis XIII et Richelieu.
Grace à son aide, au début de1641, le duc de Soissons parvient donc à lever une petite armée de quelques milliers d’hommes. Pour bien montrer qu’il n’en veut qu’au ministre détesté, lors de son entrée en France, il demande à ses soldats de porter l’écharpe blanche du service du roi. Aussitôt, le maréchal de Chatillon est chargé par le souverain, avec 10 000 hommes, d’arrêter l’armée rebelle dès sa sortie de la trouée de Sedan. La rencontre a lieu le 9 Juillet 1641, près d’une forêt de la Meuse appelée « la Marfée ». Chatillon y est défait, et l’armée victorieuse du comte de Soissons est sur le point de s’avancer en Champagne, lorsque son chef meurt soudainement dans les derniers instants du combat. Ce décès, opportun pour Richelieu, contribue d’ailleurs à la dispersion de l’armée sedanaise.

De leur coté, à la fin des années 1630, alors que les troubles intérieurs s’éternisent, les campagnes contre l’Espagne n’ont rien apporté à la France. En effet, malgré le fait que l’Espagne soit aussi obligée de se battre contre les Hollandais ayant depuis peu fait cessation envers l’empire des Hasbourgs, aucun progrès notable n’est à signaler. Bien que les Hollandais soient désormais des alliés de Louis XIII dans sa tentative de résorption de l’encerclement de la France par les espagnols, aucun des belligérants ne prend l’avantage.   
Pourtant ? en 1640, l’espoir change subitement et clairement de camps : l’Espagne subit deux échecs sanglants face aux hollandais. En Italie, le contingent français conduit par un nouveau et jeune valeureux général, le comte d’Harcourt, réussit à débloquer la reine Christine de sa capitale : Turin. Bientôt, grâce à des bataillons allemands rachetés par la France, les armées du maréchal de Guébriand progressent en Alsace. Elles remportent une victoire décisive à Arras, la capitale de la province d’Artois. Parallélement, le Portugal, qui était sous le contrôle espagnol depuis 1581, se révolte. La France s’empresse donc aussitôt de conclure une alliance avec la noblesse de ce pays en proie à l’insurrection. Elle pourvoit aussi aux subsides de ce nouvel allié inespéré. Dans le même temps, la principauté du Roussillon, qui était jusqu’alors sous juridiction espagnole, se révolte à son tour, puis, fais cessation. Et exploitant l’ouverture, les émissaires français négocient très vite son ralliement à la France.
Or, en très peu de temps ensuite, beaucoup de choses dans le royaume changent : le Dauphin – futur Louis XIV – vient au monde. Le cardinal de Richelieu décède, au grand contentement des peuples. Puis, c’est au tour de Louis XIII, quelques mois plus tard, de disparaître. Tandis que le 19 Mai 1643, une forte armée espagnole entrée dans les Ardennes est arrêtée à Rocroi par le duc d’Enghien ; qui est également le fils du prince de Condé.
Après la mort de Louis XIII, et tant que Louis XIV restera dans l’impossibilité de régner du fait de son âge, c’est Anne d’Autriche qui prend les rennes du royaume. A ses cotés, se trouve un jeune protégé du feu Richelieu : le cardinal Mazarin. Et ensemble, ils doivent gagner une guerre commencée en 1635, et qui se tient sur quatre fronts : les Pyrénées, où des régiments français sont cantonnés depuis 1641 ; le Milanais, que l’on tente d’atteindre à partir de Pignerol ou de Casale ; les Pays Bas méridionaux, où, chaque Printemps, on entreprend de nouveaux sièges de petites places fortes. Il y a enfin l’Alsace, à partir de la tète de pont de Brisach, et où on organise des opérations destinées à la Souabe et à la Bavière.    
Hélas, en Septembre 1644, le nouveau pontife Innocent X, élu récemment, se montre favorable à l’Espagne. Il refuse de reconnaître la cessation des Pyrénées et du Portugal. Il n’accepte pas d’y nommer des évêques sans l’assentiment de Madrid. De fait, en Mai 1646, une flotte de vaisseaux accompagnée de 6000 hommes, et commandée par le maréchal de Brézé ainsi que prince Thomas de Savoie – rallié à la France -, réussit à s’emparer de l’ile d’Elbe. Car, depuis longtemps, les corsaires provençaux y trouvent un point d’appui leur permettant de parasiter les trafics de Méditerranée Occidentale. Au Printemps, les événements fournissent aux français un autre objectif saisi au vol. Depuis un certain temps déjà, des émeutes populaires antifiscales éclatent dans les domaines espagnols de l’Italie du sud, à Naples, à Palerme, et dans les principales villes de Sicile. L’émeute napolitaine commencée par le patron de la banque Masaniello, se transforme peu à peu en révolte politique au cours de l’Eté. A tout moment, dans les rues de Naples et dans les proches provinces, le pouvoir est à prendre à celui capable de s’en emparer. De fait, Mazarin y envoie une petite armée dirigée par Guise. Le 24 Décembre, celui-ci y est proclamé duc de la République. Il y obtient, par la même occasion, des pouvoirs comparables à ceux des Stathouders hollandais de la Maison d’Orange.
Pourtant, l’aventure napolitaine ne dure pas : trahi par les factions locales, privé du soutien de Mazarin, Guise est livré aux espagnols revenus en force en avril 1648. Les présides toscans dar des petites expéditions espagnoles, de Mai à Aout 1650. Et, faute de secours depuis Toulon, les garnisons suisses des places fortes se rendent aux dates fixées par les assiégeants ; selon leur maxime : ne pas outrepasser une défense raisonnable.

A cette date, en Allemagne, depuis un certains temps déjà, le cœur des opérations s’est déplacé vers le Sud. Il menace désormais les zones catholiques méridionales du pays, et notamment le puissant réservoir d’hommes du duché de Bavière. C’est le duc Maximilien qui y règne depuis 1598, de sa capitale Munich. Celui-ci est le gendre de l’Empereur Ferdinand II depuis 1626, et a été regardé comme un allié potentiel par Richelieu. Mais, après l’entrée en guerre ouverte de la France, il s’est totalement engagé aux cotés de l’Empereur. Ce qui ne l’empêche pas, depuis 1638, de participer à des discussions exploratoires entamées par les différents belligérants. En 1643, des conférences formelles sont organisées dans la ville libre de Hambourg. Le pape, suivant sa vocation pluriséculaire du Saint Siège, ainsi que la république de Venise, qui désire un apaisement en Europe pour faire face aux menaces Ottomanes en Méditerranée, proposent leurs bons offices. Ils décident, après de longues querelles de convenances, que les belligérants Catholiques débattront entre eux à Munster, sous l’égide du nonce Fabio Chigi – le futur pape Alexandre VII. Ils proclament également que les puissances Protestantes siégeront à Osnabrück, sous l’égide du vénitien Contarini.
Dès lors, pendant quatre années, les deux petites cités de Westphalie neutralisées, abritent une réunion constante de plénipotentiaires issus de diverses nationalités. Elles forment une sorte de congrès continental, dont la Diète de Ratisbonne a donnée en 1630 un premier modèle. Ces conférences durent d’Aout 1643 à Octobre 1648. Au terme de la rencontre, et à la grande déception des Français, une paix séparée entre l’Espagne et les Provinces Unies est conclue. Et après 80 années de guerre, le traité qui y est signé oblige l’Espagne à reconnaître la souveraineté des Pays Bas du Nord.
Malgré tout, les hostilités entre les deux grandes puissances Catholiques persistent au-delà de 1648. Mais, paradoxalement, le prestige de l’Empereur en sort renforcé : le prince des Vienne n’est en effet plus un rival menaçant ; plutôt un garant de la nation Allemande contre les périls de l’Est – les Ottomans – et de l’Ouest – peut-être les Français.  

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