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Mes Univers
20 avril 2016

autobiographie, pages 111 à 113 / 312 :

X1Une fois encore, au grand désespoir de mes parents, qui ne voyaient là qu’un passe-temps sans intérêt. Et surtout, qui n’était pas rémunérateur. Le seul qui était fier de mes scénarios, et du fait que je consacre énergie, passion, temps, à créer des histoires pleines de fureur, de rebondissements, de surprises, d’inventivité, c’était mon petit frère. Il est décédé en 1998. C’est le seul qui me questionnait, qui montrait que ce que je faisais en valait la peine.

 

Hélas, celui-ci est mort. Depuis, j’ai quitté la capitale pour d’autres raisons. Je suis venu m’enterrer dans la petite ville dans laquelle je vis depuis près de treize ans. Et la vie trépidante, faite de rencontres, de sorties, de soirées de jeux de rôles se terminant à l’aube, d’amis qui sonnaient à toute heure du jour ou de la nuit chez moi pour que nous nous consacrions à notre activité favorite, est loin derrière moi. Comme celle de la période durant laquelle j’ai habité Laval, et où j’allais en boite de nuit, où j’allais à des soirées philosophie, où j’avais découvert un club de jeux de rôles et des personnes de mon âge pratiquant exercice ludique.

 

La cité où je suis actuellement ne possède pas de possibilités de cette sorte. J’ai cherché, je me suis renseigné, j’ai démarché, j’ai téléphoné, je me suis déplacé. Mais non, rien. Si ce n’est le sport ou des occupations destinées aux adolescents ou à des individus du troisième âge, il n’y a rien. Or, le sport, je suis imperméable à ce genre d’engagement depuis que ma mère, enfant, m’a forcé – avec de bonnes intentions, je ne le nie pas puisqu’elle pensait que cela serait utile pour atténuer les effets de mon handicap – à m’y impliquer. Elle a souhaité, tout d’abord, que je m’adonne à l’équitation, car c’était sa passion depuis qu’elle était elle-même adolescente. C’était l’occasion rêvée en outre, car ma sœur – de dix-huit mois ma cadette -, s’est-elle également prise de passion pour l’équitation. Au point qu’aujourd’hui – et j’en suis heureux pour elle, bien que je ne le manifeste pas devant elle – en a fait son métier, et que, monitrice, elle tient un club hippique.

 

Là, par contre, ma mère est fière de la réussite professionnelle de ma sœur. Quelle joie de savoir que cette dernière est parvenue à transformer sa passion pour l’équitation en métier. Car ma mère, hélas pour elle, n’a jamais eu ce bonheur. Du fait que mon père considérait – en pied noir à l’esprit patriarcal qu’il était -, estimait que la place de sa femme était à la maison, à s’occuper des enfants, tandis que lui travaillait et ramenait l’argent du ménage au domicile, il a « obligé » ma mère à stopper ses études de droit pour se consacrer entièrement à nous.

 

C’était, malheureusement aussi une nécessité puisque je suis né handicapé. Que, dès les premiers mois de mon existence, j’ai été l’objet de multiples et importants problèmes de santé. Et que c’est ma mère, seule pratiquement, qui a dû prendre à sa charge mes hospitalisations, les rendez-vous avec les médecins, ma rééducation, etc. Mon père, pour sa part, était uniquement préoccupé par son métier ; ainsi que par des expériences moins avouables dont ma famille n’a découvert la véritable finalité qu’en 2004. Une période de plus riche en déchirements, en surprises, en désillusions, en souffrances sur laquelle je reviendrais peut-être un jour ; et qui explique beaucoup de choses de plusieurs parts sombres de ma personnalité.

 

Ma mère m’a tellement forcé la main pour que je m’exerce à une activité physique – l’équitation d’abord, l’escrime ensuite -, que j’y suis devenu allergique. Sauf en cas d’absolue nécessité, ou lorsque j’y trouve un intérêt. Comme lorsque je me déplaçais aux quatre coins de Paris pour participer aux nombreuses séances de jeux de rôles que je présidais. Ou lorsque je me rendais aux soirées philosophie à Laval, que j’affectionnais. Ou encore, quand j’allais, au cours de la première moitié des années 1990, à la Bibliothèque Nationale où j’étais employé en tant qu’Aide-Bibliothécaire. Puis, parallèlement, après mes heures de boulot, où j’allais en tant que lecteur pour y effectuer des recherches en histoire, en religion, en philosophie, en ésotérisme, en occultisme, etc. C’est à cette époque où j’ai accumulé des centaines et des milliers de pages de notes sur tous ces sujets, et sur bien d’autres. C’est à partir de ces dernières que j’ai inventé ma propre mythologie, ma propre chronologie historico-mythique et historico-légendaire, comme l’ont fait avant moi Tolkien ou Lovecraft. Bien que ne me hisserais jamais à la hauteur de ces deux géants de la littérature fantastique, et de la littérature, tout court, j’en suis conscient.

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