Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
8 juin 2016

Profession de foi

X3Je ne sais pas si les lecteurs et les lectrices qui me suivent régulièrement en ont conscience, mais je suis une personne qui est en permanence écorchée vive. Ma sensibilité pour des faits ou des événements que d'aucuns considéreraient comme anodins est exacerbée à un point que nul ne peut imaginer.

 

Evidemment, comme quelques uns me l'ont fait remarquer, je suis parfaitement réaliste. Et je sais qu'il y a des gens qui sont dans des situations pires que la mienne. Des gens qui sont à la rue, qui crèvent de faim, qui n'ont que peu de ressources financières, qui n'ont pas de famille sur laquelle s'appuyer, qui n'ont pas d'amis, y compris virtuels. Des femmes qui sont violées, qui sont battues ; des hommes en proie au burn-out, qui sont alcooliques, qui se droguent, j'en passe. Pour qui me prennent ces individus qui me jugent à l'aune de mon désespoir et de ma souffrances actuels ? Que je suis un homme sans cœur, sans empathie pour les autres, centré sur ses « pauvres petits » problèmes personnel, et qui a des œillères ? N'écrirai-je pas des textes sur certains des maux les plus virulents de notre société si de tels sujets ne me préoccupaient pas ? Ne consacrerai-je pas des heures entières à rédiger des articles tels que celui-ci ou d'autres, alors que je pourrais employer tout mon temps à poursuivre la rédaction de mon ouvrage sur les origines ésotériques du Nazisme !!! Sans compter que les minutes, les heures, où je produis de tels textes afin de les partager avec vous, elles me sont ôtées du précieux temps journalier durant lequel je pourrai m'y plonger.

 

Mais, si j'écris de tels articles chaque jour, c'est autant parce que j'en ai besoin et que j'en ai envie, que parce que je sais que beaucoup d'entre vous aiment les textes que je diffuse ici. C'est aussi parce que je pense à toutes ces personnes qui me demandent souvent mon avis sur tel ou tel thème ; quelle a été ma réflexion sur tel ou tel sujet philosophique, d'actualité, historique, ou autre. Et que, si je suis présent sur Facebook, c'est également pour partager un peu de ce que je suis, de ce que j'ai vécu ou vis – en bien, comme en mal, et bonheur comme en malheur, en joie comme en souffrance – avec ceux et celles qui le désirent. Les autres, évidemment, je ne les retiens pas. Si ce que je relate de mon existence, de mes pensées, de mes émois, ne les intéresse pas ou les saoule, qu'ils zappent mes propos. C'est très facile avec un réseau social comme Facebook. Il y en a pour tous les goûts, et ceux et celles qui ne souhaitent pas être « dérangés » par mes coups de gueule, par mes humeurs, par mes blessures, etc., qu'ils aillent voir ailleurs.

 

Je suis quelqu'un de franc, d’honnête, de sincère, peut-être un peu direct ou brutal dans mes propos parfois, mais cela fait partie de ma personnalité, de mon vécu, de mon itinéraire personnel, de mes épreuves, de mes succès et de mes défaites. Comme tout un chacun d'ailleurs. A ce niveau là, je ne suis pas différent de quiconque.

 

L'autre jour, l'une des personnes qui me suit de temps en temps sur Facebook a laissé ce commentaire : « Impossible de conseille sur des sentiments que je n'ai jamais ressenti à un tel d'êtres, qu'une si grande puissance émotionnelle peut détruire. Et toi tu es encore debout, car seule la vie compte. Car la détresse de la solitude peut énormément détruire… Te rend-tu compte de ta résistance psychologique pour tenir malgré tout ce que tu as déjà vécu ??? J'en connais plus d'un qui se serait laisse mourir. ».

 

Parce qu'il faut savoir, comprendre, et admettre, que la souffrance n'est pas quelque chose d'uniforme. Elle est unique à chacun de nous. Quelque chose considéré comme anodin pour l'un – ou pour beaucoup -, peut être dramatique, traumatisant, marquant jusqu’à bouleverser son existence toute entière, pour l'autre. Quelque chose de violent, brutal, effrayant, cauchemardesque, peut atteindre les profondeur de l'âme de quelqu'un ; mais ne pas être subi de la même façon par quelqu'un d'autre. Nous ne sommes pas égaux face à la manière dont nous ressentons les effets de ce dont notre existence est constituée. Certains ou certaines sont habilités à encaisser des coups que la majorité ne seraient pas capables d'endurer. Et d'autres, qu'un « petit rien » aux yeux de cette même majorité peut détruire, alors que les pires sévices, les pires horreurs, les pires cauchemars ne les éprouvent pas autant.

 

Il en va de même pour tous les autres sentiments, émotions, ressentis, visions de soi, des autres, de notre environnement proche ou lointain, etc. Et tant que l'on se basera sur des modèles pré-établis, fixés, imposés, dictés par des stéréotypes désignés en tant qu'unique et indétrônables, il y en a qui jugeront l'affect vécu par des personnes comme moi – ou d'autres – à l'aulne de leur propre mode de vie, de leur propre mode de pensée, de leurs propres expériences, de leurs propres conceptions de ce qui est, de ce qui doit être, de ce qui est bien ou de ce qui est mal. Car, évidemment, ils ne se mettent pas à la place de ceux et celles qui sont différents d'eux.

 

Personnellement, à chaque fois que je m'investis auprès de quelqu'un que j'apprécie, que j'aime, je vis intensément cette relation. Et ce, qu'elle soit sentimentale ou amicale. Il est heureux, je suis heureux, il est malheureux, je suis malheureux ; il est blessé, je suis blessé et je cherche à le soulager de ses tourments. Je suis présent à toute heure du jour ou de la nuit pour cette personne. Je peux passer des heures au téléphone, ou de visu, à discuter avec elle, à tenter de la réconforter, à lui démontrer que je suis là pour l'épauler.

 

Bien peu, ici ou ailleurs, n'ont conscience de cette parcelle de ma personnalité. Elles se basent sur le fait que chacun est égoïste, ne pensera qu'à lui en premier ; que ses liens avec les autres n'existent que pour se valoriser soi-même, que pour se sentir important. Ce n'est pas mon cas. Et lorsque j'écris sur moi-même – ce qui m'arrive souvent lorsque je traverse une période particulièrement difficile et sombre – ce n'est pas pour pleurer sur mon sort ou m'auto-flageller comme je l'ai entendu ici ou là. Ceux et celles qui me voient ainsi me connaissent vraiment mal ; de plus, c'est qu'ils n'ont pas lu certains des textes les plus importants que j'ai publié ici. Sinon, ils se rendraient compte que je ne suis du genre à me laisser abattre, que je n'ai jamais reculé devant une épreuve ou une situation où la peur, la solitude, la mort, la violence, etc. étaient mes compagnes d'un moment.

 

Non, si j'écris ce que je ressens, en bien ou en mal, en beau ou en détestable, en bonheur ou en malheur, c'est parce que cela fait partie de moi. Et je n'ai rien à cacher, rien à dissimuler ; aussi terrible, aussi déchirant que cela puisse être. Si je suis une personne écorchée vive par les aléas multiples et nombreux que j'ai rencontré au cours de mon existence, je n'en n'ai pas honte. Je n'ai pas à baisser le regard, à courber l'échine, à être embarrassé par l'homme que j'ai été, que je suis, ou que j'aimerai être. Peut-être que c'est le cas pour vous ? Ne comptez-pas sur moi pour me repentir de quelque chose dont je ne suis pas responsable. Je suis handicapé, est-ce une tare ? Est-ce ma faute si l'on m'a régulièrement rejeté, humilié, moqué, condamné, dévalorisé ? Est-ce ma faute si, dès que des hommes ou des femmes que j'apprécie, que j'aime, desquels je rêve d'être plus proche, ou de côtoyer dans la vie réelle, me font du mal en ne m'ouvrant pas leur porte autant que je leur ouvre la mienne ? Rouvrant ainsi sans cesse de vieilles cicatrices liées à mon enfance, à mon adolescence, à ma vie d'adulte qui ne sont pas véritablement calmées. Pire, qui sont réveillées à chaque fois que l'on agit avec moi de cette manière.

 

Est-ce ma faute si le seul refuge qui a été – qui est – le mien pour survivre à toutes ces infamies, est mon intellect ? Si ma force se trouve dans les innombrables livres que je dévore à longueur de mois ou d'années ? Suis-je coupable parce que j'use de ma raison, de mes connaissance, de ma culture générale importante, plutôt que de végéter devant un match de football, une cannette de bière à la main ? Suis-je coupable de considérer comme plus passionnant, plus fascinant, des sujets comme l'Histoire, le Devenir de l'Homme, de notre Planète, l'actualité et ses conséquences à brève, moyenne, ou lointaine échéance ? Si j'estime plus valorisant d’accroître mes savoirs dans des domaines tels que l'Astronomie, la Littérature, la propagation de la Vie, de l’Évolution des Espèces, et de l'Humanité notamment ? Si je préfère assouvir ma curiosité vis-à-vis de bien d'autres sujets encore, plutôt que de me contenter de « croire » en un Dieu – et surtout en ses dogmes et ses textes religieux – dont, pour moi, il n'y a aucune preuve concrète, absolue, sans réserve, scientifique, de son existence ?

 

Et que les croyants convaincus qui lisent ceci ne s'empressent pas de se précipiter sur leurs livres pieux pour me dire que ces derniers détiennent vérités scientifiques, preuves, révélations. Non seulement – comme quantité d'autres avant eux -, ils s'y casseraient les dents ; leurs efforts seraient immanquablement voués à l'échec. Mais, en plus, je pourrais leurs asséner quelques observations issues de mes investigations historiques sur le thème de la Religion, qui viendraient aisément balayer leurs convictions. J'ai plusieurs fois débattu avec quelques uns de ces dévots crédules et naïfs qui se fient davantage à leurs convictions qu'à la réalité du monde dans lequel nous vivons. Leurs arguments n'ont jamais tenu très longtemps face aux démonstrations et aux indices factuels que je leur ai apporté.

 

Bref, tout ceci pour souligner que la personne que je suis revêt d'innombrables aspects. Mais surtout, que si je me montre à ceux et celles qui me suivent régulièrement ou épisodiquement, sans fard, sans me déguiser, sans les tromper les éléments multiples et divers de ma personnalité. La conséquence en est que, parfois, il m'arrive de prendre des coups, d'être éprouvé, d'être blessé. Et alors, n'est-ce pas là le lot de chacun de nous de vivre cela au sein de l'existence que nous menons ? Peu m'importe d'ailleurs, je le conçois, je l'accepte, j'en prends la responsabilité, et je n'en crains pas les retombées.

 

Car, et je le répète nommément pour ceux et celles qui ne l'ont pas encore compris, l'un des buts principaux pour lesquels je suis inscrit sur Facebook, c'est pour croiser la route de personnes qui me semblent intéressantes, attirantes, fascinantes, passionnantes. Tous les gens qui appartiennent à mes contacts, le sont à mes yeux d'une manière ou d'une autre. Elles m'apportent toutes quelque chose qui attise ma curiosité insatiable, ma soif d'apprendre, de découvrir, de connaître d'autres façons de penser, d'exister. Elles viennent de milieux sociaux, culturels, contextuels, philosophiques, ont des emplois, des projets, des rêves, des ambitions, qui n'ont rien à voir avec les miens. J'en suis heureux, parce que c'est ce que je cherche. C'est ce que je souhaite. La diversité est un enrichissement sans commune mesure avec la quotidienneté à laquelle nous sommes enchaînés – et moi le premier. C'est ce qu'il y a, à mes yeux, de plus beau, de plus noble, de plus essentiel, de plus vital. Comme je sais, que par ce que je suis, par ce qui m'anime, par ce que je porte en moi, je peux en faire de même pour elles.

 

Et il n'y a que parce que ce n'est pas réciproque, parce que ce désir d'échange, de partage, de dialogue, ne dépasse pas les frontières d'Internet ou de Facebook, que je me vide de mon envie de vivre. Ce n'est que parce que je n'ai pas le droit, que je n'ai pas l'opportunité, d'aller plus avant dans ce cheminement vers ces hommes et ces femmes qui me donnent envie de sortir de ma coquille – mais qui m'y renvoient « manu militari » par leur comportement à mon égard, que mon désespoir, ma tristesse, mon ressenti, est si intense. Que l'écorché vif permanent que je suis éprouve tant de violence et de haine pour ce qu'il représente. Alors qu'un simple contact par Skype, de simples discussions téléphoniques de temps en temps, des rencontres éventuelles lorsque c'est possible – et surtout, sans désirer gêner ou embêter quiconque –, y compris avec des individus habitant à l'autre bout du monde, feraient de moi un autre homme...

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 588
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité