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Mes Univers
17 août 2016

Ignorance, quelles horreurs n'ai-je pas commis en ton nom, troisième partie :

X3

J'ai vécu tout cela alors que je sombrais de plus en plus moralement a cause de l'intolérance, de la bêtise, de la méchanceté, de la plupart des personnes qui m'entouraient alors, et qui n'acceptaient non seulement pas ma différence physique. Ma tache de naissance, mon léger handicap, était une source de rejet permanente, et a part les joueurs de jeux de rôles que je fréquentais - et encore, pas tous, loin de là - était quelque chose qu'ils ne voulaient pas. Je n'étais pas le bienvenu, j'étais isolé, rejeté. Mème dans ma propre famille, souvent, je n'avais pas le droit a la parole. Car, c'est là un paradoxe, moi qui avait une connaissance assez importante, qui était de plus en plus cultivé, passionné par divers domaines intellectuels dans lesquels l'étais a l'aise, ou j'étais chez moi, cet état de fait "faisait tache" dans ma famille. Dans un environnement ou les livres étaient tout de mème important, ou mon père était lui mème passionné d'Histoire - je crois volontiers que c'est lui qui m'a transis cette passion -, avoir des idées, une façon de voir le monde ou les gens qui différait de leurs normes était souvent considéré comme quelque chose a taire, a cacher. Il fallait rester soumis aux dogmes de ses aînés, et ne pas les remettre en question. C'est une question d'éducation, puisque mes parents se sont toujours comporté ainsi vis a vis de leurs propres parents. Mais j'en ai énormément souffert, de devoir me taire alors que j'avais tant a dire, tant a partager sur ces connaissances que j'avais acquises au fil des années. Je me sentais rejeté, humilié, nié dans ce que j'avais de plus cher, de plus précieux, de plus profond en moi. C'est toujours le cas, partiellement, aujourd'hui encore.

 

Jusqu'au jour ou j'ai compris que je n'avais pas de raison de me taire, que j'avais ma propre personnalité, mon propre destin, qui valait autant que celui des autres. Que je pouvais être fier de mon parcours "initiatique" vers la Connaissance et la Sagesse intellectuelle. Et que me taire n'était non seulement pas la solution, mais qu'en plus, cela me faisait autant souffrir que les maltraitances, que les moqueries, que les rejets, que la violence verbale ou physique que j'avais subi précédemment. Mais qu'au contraire, cette quête était ma force, ce qui m'aidait  surmonter mes difficultés, mon handicap, les épreuves que la vie ma vie m'avait imposé depuis ma plus tendre enfance.

 

Si je détaille tout cela, qui, encore une fois, n'est qu'un autre mince fragment de tout ce que j'ai vécu jusqu’à aujourd'hui, c'est que j'ai progressivement réalisé que l'intolérance dont j'ai fait part dans mon texte précédent, est intimement liée à l'ignorance. Ce qui nous est inconnu fait peur, est capable de remettre en cause nos certitudes les plus profondément ancrées en soi. Les Connaissances, en tout cas, c'est comme cela que j'ai vécu ce cheminement - permettent d'appréhender, de comprendre, le monde qui nous entoure, de comprendre les autres, leur point de vue, leur façon de voir l'univers, et donc d’être davantage tolérant. Plus on en sait, plus on se rend compte que l'on ne sait pas grand chose. Que j'aurai aimé lire tous les ouvrages disséminés tout le long des kilomètres de travées et de couloirs de la Bibliothèque Nationale. Mais même en y ayant passé toute ma vie, cela aurait été impossible, j'en suis conscient. En même temps, ces lectures, et celles qui sont les miennes aujourd'hui encore, me font comprendre qu'il n'existe pas une seule et unique vérité universelle. Qu'il y a autant de vérités que d’êtres humains de par le monde. Que les religions, entre autres, enseignent leur vision de la vérité, du monde, de l'univers, et de la place de l'Homme au sein de celui-ci. Mais que ce n'est qu'en s'ouvrant a divers savoirs, divers points de vue, qu'il nous est possible de se forger sa propre opinion sur tous ces sujets. Et que rester arc-bouté sur ses certitudes, sur ses préjugés, alimente son ignorance, ses peurs vis a vis de ce que l'on ne connaît pas - de l'étranger, par exemple, comme on le voit si souvent avec le racisme ; de celui qui n'a pas la même religion que soi, comme on le voit avec les extrémismes de tout poils, qu'ils soient religieux, économiques, sociaux, raciaux, etc. Et qu'ils sont à la base de cette intolérance dont j'ai été la victime jadis ; et dont les cicatrices sont si profondément ancrées en moi que j'ai encore beaucoup de mal à sortir de mon antre pour aller à la rencontre des autres dans la "vraie" vie. C'est donc pour cela que je témoigne ici de cette manière, et que je le réaffirme haut et fort : l'ignorance est bien la sœur de l'intolérance...    

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