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Mes Univers
12 septembre 2016

Tout ce que je mérite :

X1J'ai peu aimé de femmes au cours de ma vie. Et quand je dis peu, c'est concrètement. Parce que dans mon cœur, dans mon âme dans mon corps, au contraire, mes sentiments à l'égard de celles-ci ont maintes fois été mis à l'épreuve. Dans mon quotidien, en me promenant dans la rue, en en croisant durant les multiples périodes où j'ai eu un emploi qui me mettait avec elles, par contre, ce que je ressentais à leur égard à souvent été malmené.

 

Et pourtant, combien j'aurai apprécié d'avoir ce « don » qu'ont certains hommes : celui d’être à l'aise afin de les aborder ; celui de ne pas avoir peur de leur parler ; celui qui les autorise à les charmer, à les conquérir au gré de conversations et de rencontres fortuites ou non. Celui de les toucher juste parce que leur présence les attire à eux. Combien de fois j'ai pleuré, combien de fois j'ai désiré m'arracher l'âme – et le souffle de vie qui l'accompagne -, afin de pouvoir les transférer dans le corps d'un homme doté de ce « don ».

 

Non pas pour jouer sans cesse au « Don Juan », au « dragueur » qui collectionne les femmes les unes derrière les autres. Non pas pour les glisser dans mon lit, s'en repaître jusqu’à plus soif ; pour user et abuser de leurs charmes, de leur beauté, de leur douceur, et de leurs désirs charnels – dans ces instants précis – exacerbés. Non, j'estime qu'elles valent mieux que cela. Elles sont, à mes yeux, un trésor inestimable pour lesquelles je suerai sang et eau afin de le contenter, de les rendre heureuses et épanouies en ma compagnie. Elles sont ce qu'il y a de plus précieux, de plus miraculeux. Et me perdre dans leur regard, frôler leur peau de mes doigts de mes doigts enfiévrés, faire battre leur pouls plus ardemment que l'ensemble des flammes de l'Enfer réunies, est ce à quoi j'aspire quotidiennement.

 

Pourtant, je ne suis pas un de ces hommes-là. J'en suis conscient. Et parfois, c'est une torture viscérale qui me ronge lorsque j'y pense. Et je ne le serai jamais, bien évidemment. Ma tâche de naissance, mon handicap, mon repli sur moi, ma timidité et ma sensibilité exacerbées, entre autres, sont autant de remparts qui se dressent entre elles et moi. Croyez-moi ou non – peu importe, de toute façon -, j'ai tout tenté pour essayer d'approcher celles pour lesquelles mon âme hurlait silencieusement. Je leur ai écrit des lettres enflammées, je leur ai fait porter des bouquets de roses, je les ai fait voyager aux quatre coins de la France ou de la Terre durant une brève période de ma vie. J'ai patiemment attendu qu'elles s’aperçoivent que j'existe ; je suis, de temps en temps, allé au-devant d'elles. Désespérément, blessé par tant d'indolence et de d'indifférence à mon égard, souvent, j'ai osé ce que peu d'hommes auraient tenté pour une femme ; jusqu’à risquer sa vie pour un bref sourire, pour un regard d'elles dans ma direction. J'ai attendu des heures au pied de l'immeuble de l'une d'elles, un jour, sous la pluie, juste pour avoir le privilège de la contempler de loin. J'aurai alors tout donné pour qu'elle se rende compte de ma présence et qu'elle vienne un instant vers moi. Même pas...

 

J'ai, la plupart du temps, été ignoré. Mes sentiments pour elles ont été ridiculisés, moqués, bafoués, foulés au pied comme s'ils n'étaient inexistants. Chaque fois qu'ici ou ailleurs, j'en croise une qui me plaît, qui me touche, autant par sa physionomie que par son intelligence, autant par ce qu'elle cache en elles que par ce qu'elle montre aux autres, autant par ses forces et ses faiblesses, que par ses bonheurs ou ses malheurs, j'ai peur. Je suis terrorisé, je me sens détruit de l'intérieur parce que je sais, au plus profond de moi, qu'elle se détournera de moi d'une façon ou d'une autre concernant les émois qu'elle éveille en moi. Et, jamais, jamais, je ne me trompe sur ce point-là.

 

Aujourd'hui, je ne peux que pleurer. Je n'ai pas d'autre choix que de m'isoler derrière mon écran. Afin de ne pas souffrir éternellement ces tourments pour lesquels j'ai été condamnés depuis le jour de ma naissance. Je ne peux que me réfugier au sein de cette forteresse qui est la mienne ; je n'ai aucun espoir de rédemption. Je n'ai aucune chance que l'une de celles pour lesquelles mon cœur serait prêt à tout sacrifier, me regarde, s'approche de moi, ose me prendre tendrement dans ses bras.

 

Car, dans ce genre de circonstances, je ne suis qu'un enfant. Un enfant apeuré, désespéré, blessé, humilié, brisé par un effroi et une humiliation qui n'ont jamais de fin. Je suis Sisyphe poussant son rocher en haut de la montagne, et qui arrivé à destination, retombe chaque fois immanquablement. Je suis Prométhée enchaîne par Zeus aux parois de l'Atlas, et dont, chaque matin, le foie est dévoré par un aigle qui le laisse agonisant ; pour renaître le soir en sachant que demain sera comme hier ou aujourd'hui.

 

Je crois sincèrement que ces femmes ne savent pas le bonheur qu'elles ont d'être aimées ; d’être adulées parfois. D'être choyées, protégées. Qu'elles soient le but de l'existence de ceux qu'elles aiment, de ceux avec lesquels elles partagent leur couche. Je crois qu'elles ne réalisent pas la juste mesure de ce qu'elles représentent, de ce qu'elles évoquent pour des individus comme moi. Elles sont ce qu'il y a d'impossible à atteindre. Elles sont ce rêve inaccessible capable de rendre fou celui qui est hanté par celui-ci. Elles sont cet Éden pour lequel on mourrait volontiers, sans regret. Elles sont ce que nous souhaitons accomplir tout le long de notre existence ; ce que nous cherchons à développer, à enrichir, à améliorer en nous-même, afin de le leur offrir. Elles sont le vaccin contre ce poison qui coule dans nos veines, et qui nous condamne à la répudiation, à la lente expiration. Je suis convaincu qu'aucune d'elle n'imagine combien elles sont importantes – vitales, essentielles – afin de donner un sens aux épreuves auxquelles nous sommes confrontés journellement.

 

En tout cas, c'est ce que j'éprouve personnellement lorsque, tel un naufragé sur son épave au milieu d'une mer déchaînée, j'offre ce genre de message au Néant. Je n'en n'attend pratiquement rien en retour. Pourquoi espérer, de toute manière. Espérer, pour cette sorte de rêve, est un éphémère élan en direction des recoins les plus sombres et les plus douloureux de l'âme dont je suis le titulaire. C'est songer à ce qui est susceptible d'étancher ma soif, tandis que je suis perdu au milieu d'un désert aride sans aucune présence humaine à des centaines de kilomètres à la ronde. Voilà, ce que sont mes textes dédiés à ces femmes qui font fondre mon cœur lorsque je suis en contact avec elles. Voilà ce qu'elles suscitent involontairement en moi, alors que je les contemple si belles, si épanouies, si heureuses d'être dans les bras de celui pour lequel elles éprouvent sentiments et passion.

 

Moi, je ne suis qu'un fou à la recherche de quelque chose qui n'existe pas. Car la réalité n'a rien à voir avec ce que j'ai au fond de mon âme, de mon corps, et de mon cœur. J'écris, c'est tout ce que je sais faire. C'est tout ce que ces femmes attendent d'un homme comme moi. Elles n'attendent rien d'autre que je les fasse rêver en dehors de limites de leur quotidien ; avant, bien sagement, de retourner à leurs activités habituelles. Avant de se replonger dans leurs automatismes en se disant qu'elles méritent mieux ; sans oser franchir le pas. Je suis comme elles, après tout. Je rêve, mais n'ose pas. Je ne mérite donc que ce qui m'arrive ; tout comme elles, ce à quoi elles sont enchaînées de leur plein gré.

 

Dans ce cas, rêvons. Rêvons à ces lendemains éphémères et sans consistance. Nous, hommes, rêvons de ces femmes que ne nous ne tiendrons jamais dans nos bras. Si ce n'est en les contemplant brièvement derrière nos écrans d'ordinateur, dans nos postes de télévision. Vous, femmes, rêvez des ces hommes vous contentant, étant toujours présents pour vous rendre heureuses, pour vous écouter, pour vous choyer, pour vous aduler. Tout en continuant à vous adonner à vos taches ménagères, aux courses au supermarché, à votre métro-boulot-dodo. Puisque, vous comme moi, c'est tout ce que nous méritons…

 

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