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Mes Univers
6 novembre 2016

Introspection raisonnée, seconde partie :

 

X3Pourtant, malgré tous mes cris, toutes mes larmes, toutes mes cicatrices, toutes les difficultés qui se sont amoncelées le long de mon trajet, aucune d'elles n'y a été sensible. Malgré les bouquets de fleur, malgré avoir attendu des heures au pied de chez elles pour un seul regard de leur part sur moi, malgré avoir franchi les océans, les contrées les plus lointaines, elles demeurent implacables, endurcies, imperméables. Alors qu'elles désireraient que l'homme de leurs pensées se conduise avec la même véhémence à leur égard ; alors qu'elles souhaiteraient que celui qui les fait vibrer soit aussi passionné, aussi ouvert, aussi tendre, aussi doux, et ne se borne pas uniquement à leur apparence, elles négligent l'un de ceux – et Dieu sait que je ne suis pas le seul à subir cet outrage, cette mésestime, cette salissure, de leur part -, qui serait susceptible de les couvrir d'un amour incomparable.

 

Alors, suis-je l'un de ces hommes condamné dès le berceau à œuvrer dans l'ombre de ces déesses ; à n'exister qu'à travers souffrance et humiliation ; afin qu'elles puissent briller ? Suis-je destiné à me manifester à elles qu'au travers de textes tel que celui-ci ? A me signaler à elles brièvement afin de favoriser leurs succès, leurs prospérités, leurs contentements, tout en restant discrets, à leurs yeux quasi-invisibles ou quasi-inexistants ? Juste à les observer de loin, dans l'obscurité et la solitude, dans le but qu'elles profitent pleinement de ce que, modestement, humblement, j'ai voulu leur donner.

 

Tout ceci ne sont que des mots, des intentions, des fragments d'imaginaires frivoles et sans conséquences, vous dites-vous éventuellement. Pourtant, que vous ne me croyez ou pas – peu importe, après tout -, je l'ai expérimenté à plusieurs reprises. Ces exemples énumérés sont issus de faits avérés auxquels j'ai été confronté ; que ce soit dans la réalité ou au sein de cette virtualité. Et tout ce ci, comme tout ce que je n'ai pas dit, m'amène à penser qu'il y a des personnes pour lesquelles le bonheur est un droit, quelque chose de naturel, qu'il n'y a pas besoin de forcer. Puis, il il y en a d'autres qui courent après toute leur existence, et qui vont d'échecs en désillusions, de rêves brisés en souffrances dont on ne se remet jamais.

 

Oh, je suis conscient que ce bref texte n'est qu'une bouteille à la mer. Elle dérivera au gré des vagues et des tempêtes de cet univers virtuel. Ce texte sera probablement lu par quelques uns et quelques unes. Puis, il se perdra dans les méandres d'Internet. Il n’atteindra certainement pas les femmes auquel il est consacré. Elles ont probablement mieux à faire que d'ausculter les déchirures et les déceptions intimes d'un homme dont l'Enfer est son quotidien.

 

J'entends aussi ceux et celles qui sont prêts à en rajouter en moquant mes « lamentations ». Qui font preuve de cynisme, d'arrogance, de morgue, d'irrévérence, face à ce que j'énonce. Je perçois leurs gloussements, leurs ricanements, leurs souillures verbales. Ils montrent ainsi le peu d'humanité qu'ils ont, et je les plains. Je n'ai aucun autre sentiment pour eux. Je suis triste pour eux, parce qu'ils ne se montrent pas très intelligents. Ils ne savent pas que la souffrance peut revêtir des formes aussi multiples qu'il y a d'hommes et de femmes sur cette Terre. Ils ne réalisent pas que la détresse matérielle, financière, ou toute autre forme de pauvreté, n'est pas la seule source de misère ici bas. Mais, bah !!! Je les laisse à leur suffisance. Ils ne m'évoquent que pitié, miséricorde et dédain.

 

En tout cas, il m’apparaît, quand j'y songe, que j'endure vraisemblablement une punition, un tourment, une pénitence. Mais quel crime ai-je commis ? Quelle terrible, quelle monstruosité, ai-je accompli ? D’être différent de la très grande majorité de mes contemporains ? Je ne vois pas d'autre explication. S'il y en a une autre, je n'en n'ai pas conscience. J'ai beau chercher, je ne l'ai pas découverte ; et peut-être ne la découvrirai-je jamais. Or, si c'est le cas, je m'en excuse platement. Et je la paye au jour le jour démesurément...

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