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Mes Univers
14 octobre 2022

Mon sacerdoce :

X1

Le manque de compassion, le manque d'empathie envers ceux et celles qui souffrent ou qui sont en proie à la détresse et au désespoir, sont l'apanage des faibles d'esprit. La froideur, l'indifférence, l'insensibilité la sévérité, et la sécheresse de cœur et d'âme, sont l'apanage des personnes arc-boutées sur leurs certitudes et sur leurs a-prioris. Parce que ces personnes usent de ces ressorts pour imposer leur loi à quiconque qu'elles estiment inférieures, elles les voient comme des domestiques ; elles les considèrent comme des subordonnés à leur toute puissance et à leur autorité. Elles ne connaissent qu'une manière de se comporter : dominer, écraser, museler, humilier, rabaisser. Elles profitent de leur statut pour s'en prendre aux plus fragiles et aux plus vulnérables ; de victimes, elles transforment ceux-ci en coupables et en responsables.

Parce que la psychologie et les rapports humains les plus élémentaires sont également des notions qui leur échappent, qui leur sont totalement étrangères, ou qui ne leur parlent pas, pour elles, elles n'existent pas. Parce que le respect est quelque chose qui leur est naturellement du, ces personnes pensent qu'il n'est pas de leur prérogative d'en faire montre envers ceux et celles qui souffrent de leur manque de reconnaissance. D'ailleurs, elles n'hésitent pas, sans regret ni remord, de se cacher derrière leur méconnaissance des ressorts psychologiques qui sont alors à l’œuvre, pour les nier farouchement, pour les stigmatiser démesurément.

Ces personnes ne connaissent qu'un précepte : parce que j'ai jadis été dominé, parce que je suis désormais le Seigneur et Maitre de mon domaine, tous et toutes doivent plier devant moi ; et en premier lieu les plus faibles et les plus vulnérables que je côtoie. Parce que j'ai autrefois été victime de la tyrannie de gens qui m'ont enchainés à leurs exigences et à leur oppression, à mon tour désormais d'en faire de même. Être dominant ou être dominé est la seule alternative qu'elles connaissent. Et elles l'entretiennent avec passion parce que sans cette vision des relations entre les uns et les autres, tout ce sur quoi elles se sont construit des années ou des décennies durant s'effondrerait aussitôt.

Tout est bon pour conserver leur suprématie. Tous les prétextes sont les bienvenus pour rappeler à qui de droit qui est le Chef. User de provocations, user de boutades, montrer les muscles, invectiver, user d'allusions perfides tout en s'en défendant - mon pauvre ! Tu as mal compris ce que je voulais te dire ! -, sont les armes favorites de ces personnes. Elles en usent à l'envi consciemment ou inconsciemment ; ça ne leur fait ni chaud ni froid si les dégâts qu'elles provoquent sur leurs cibles favorites sont incalculables. Tant pis si ces dernières en ressortent encore plus à vif, encore plus anéanties.

En fait, là n'est pas le plus important aux yeux de ces personnes. Le plus important est que leurs cibles demeurent isolées et à leur merci. C'est qu'elles demeurent incapables de se défendre ou de faire valoir leurs arguments, c'est de communiquer leurs besoins ou leurs nécessités - et pas seulement matérielles - ; c'est de perpétuer chez leurs cibles un sentiment d'insécurité, un sentiment de danger, et un sentiment de peur permanents. C'est que l'instabilité émotionnelle née du contexte auquel leurs cibles sont confrontées les rendent malléables. C'est qu'elles "donnent de l'eau à leur moulin", les autorisant ainsi à les sermonner : "Tu vois, je te l'avais bien dit : tout est de ta faute !" ou : "Tu nous emmerde avec tes problèmes, alors barre toi ! Tu ne reviendras que lorsque tu seras dans de meilleures dispositions !".

Car, ces personnes ne se remettant jamais en cause, leur bouc émissaire tout trouvé est celui ou celle qui est vulnérable et fragile. Il est l'empêcheur de tourner en rond. Il est celui qui ternit la réputation auprès de la communauté à laquelle elles appartiennent. Il est celui qui fait tâche ; il est un encombrant dont on cherche à se débarrasser par tous les moyens, y compris les plus odieux et les plus vils.

En société, ces personnes se sentent fortes, invulnérables presque. Elles savent recourir à leur prestance, à leur influence, à leur pouvoir de séduction auprès de ceux et celles aveuglés ascendant, pour maintenir ou renforcer leur despotisme coutumier. Les plus fragiles et les plus faibles présents ont pour obligation de se taire, de rester dans l'ombre des individus bénéficiant des largesses et des rodomontades de ces personnes. Ils ne sont là que pour le décorum ; que pour préserver les apparences d'une maisonnée "bien sous tous rapports". S'exprimer leur est interdit - et juste si c'est pour abonder dans leur sens, si c'est pour dire des banalités, si c'est pour relayer des platitudes empreintes de médiocrité et d'opinions bien arrêtées. Tel est le rôle et la fonction qu'affectent ces personnes aux plus fragiles et aux plus vulnérables fréquentent d'ordinaire.

La loi du plus fort est leur doctrine. La foi en l'omnipotence est l'un des principes qui guide leur vie. L'oppression et la répression sont les seules méthodes qu'elles connaissent et qu'elles apprécient. La dépendance des plus désarmés et des plus faillibles est leur moyen de se faire valoir privilégié. Elles se cachent derrière leur age ou derrière leur statut pour ne pas à avoir rendre de comptes ; pour fuir leurs responsabilités ; pour en rejeter la faute sur ceux et celles qui sont victimes de leur despotisme.

Ah, ça ! Elles aiment briller ; rien ni quiconque ne doit venir ternir l'image qu'elles se font d'elles-mêmes et que les autres se font d'elles. Gare au mécréant qui s'évertue de modifier cet état de fait ! Parce qu'elles y ont auparavant été assujetti, il est "normal" qu'elles le reproduisent ; mais à leur profit, cette fois-ci. Bien-sûr, ces personnes ne reconnaitront jamais les causes et les conséquences de leur attitude sur ceux et celles qui en sont le jouet. Elles sont trop fières et trop orgueilleuses pour cela. Ce serait faire preuve de faiblesse. Ce serait dévoiler leurs failles et leurs lacunes. Et il en est hors de question. Pouvoir réfuter ces penchants, partout, vis-à-vis de tout le monde, et en toutes circonstances, est leur obsession.

Qui-plus-est, comme l'incarnent ceux et celles qu'elles admonestent en privé ou en public, entendre, accepter, intégrer qu'elles aussi sont des personnes dotées de faiblesses et de défaillances, cette facette de qui elles sont, elles le voient comme une honte, comme une indignité, comme un échec. Plutôt que s'approprier ces dernières pour s'en servir comme levier destinés à évoluer humainement, elles préfèrent les vouer aux gémonies. Elles préfèrent fuir ceux et celles qui, à contrario d'elles, ne s'en cachent pas ou s'en servent comme caisses de résonance à leur développement personnel. Elles préfèrent blâmer ceux et celles dont l'objectif se conjugue avec davantage d'humanité, d'ouverture d'esprit, de tolérance envers les gens différents, pour ne pas à avoir affronter leurs propres démons. Tout, plutôt que d'accepter leurs lacunes, leurs travers, leurs défauts, leurs manques, leurs fautes, ou leurs erreurs.

C'est pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, que celui ou celle qui cherche à mettre en avant la raison ou l'intelligence, les émotions ou l'érudition, est si mésestimé. C'est pour ça qu'il est réprimé, rejeté, banni, humilié, rabaissé, par ces personnes. Celui ou celle qui s'y emploie est en contradiction flagrante avec leur définition de ce que doivent être les rapports humains. Comme, pour elles, aucune autre alternative à la leur n'est pertinente - de toute façon, aucune ne peut ou ne doit l'être -, elles bloqueront l'ensemble des tentatives qui chercheront à les remettre en cause. Elles choisiront la bêtise, la lourdeur, le mépris, la grossièreté, l'irrespect, la rudesse, la vulgarité, que-sais-je encore, plutôt que d'admettre que des options plus adéquates et plus adaptées puissent être employées.

En conclusion, : plutôt se comporter en "bouseux", en plouc, et en rustre, plutôt que de se comporter en individu éclairé, pertinent, spirituel, ou éveillé. Voilà quel est mon lot...

Dominique Capo

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