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Mes Univers
20 octobre 2022

J'aimerai souligner un point important à mes yeux :

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Oui, je souhaite apporter une indication qui me semble essentielle pour expliquer les raisons qui font que je m'exprime autant sur Facebook. Vous devez en effet savoir qu'il m'est interdit de m'exprimer ouvertement sur tout ce qui me tient à cœur, lorsque je suis en relation avec mon entourage non virtuel. La démonstration en a encore été faite ce matin même. Lorsque je suis avec ceux et celles que je côtoie habituellement, on me coupe la parole, on me récrimine, on vitupère à mon encontre. Surtout, on ne supporte pas que je m'exprime sur des sujets qui sont essentiels pour moi, ou pour lesquels apporter mon point de vue, mon analyse, mon regard, pourrait être intéressant.

Non ! Mon entourage a le droit de parler, de dire ce qu'il pense ou ce qu'il croit. Il a le droit de parler de ce qui l’intéresse ou de ce qui le préoccupe. Il a le droit d'intervenir librement et sincèrement sur ce qui le passionne ou sur ce qui donne un sens à son existence, sur son travail ou sur ses loisirs. D'ailleurs, le plus souvent, lorsque j'écoute pérorer mon entourage, ses bavardages s'avèrent assommants ; leurs échanges ne volent pas haut, c'est le moins qu'on puisse dire. Quand il s'entretient de l'actualité ou de thèmes du même acabit, leurs raisonnements ou leurs réflexions à leurs propos s'avèrent être régulièrement très faibles, extrêmement médiocres, pitoyables dans certains cas. J'ai beau aimer mon entourage, je n'ai ni peur ni honte de le dire.

Contrairement à lui, justement ! Car, lorsque je m'exprime - enfin, quand je tente de m'exprimer ! -, ce sont tout de suite des cris d’orfraies qui en résultent. Quoi que je relate, peu importe si ce que je souhaite partager avec lui est anecdotique ou important, peu importe si c'est pour alimenter l'échange qu'il a ou si sont des questions qui me concernent directement, je n'ai pas ouvert la bouche depuis deux minutes que je suis remis à ma place. Il en a toujours été ainsi, mais c'est de plus en plus vrai et visible désormais.

En fait, et j'expose là ce que je ressens personnellement, j'ai l'impression que mon entourage est systématiquement rétif au fait que je m'exprime. Comme si ce que j'énonçais étaient des propos honteux, qu'il fallait balayer d'un revers de la main sous le tapis. Comme si les facettes des sujets abordés, parce qu'elles étaient trop complexes et trop diverses, n'avaient pas leur place dans les discussions qu'il suscitait. Et surtout, comme si il fallait éviter tout ce qui était susceptible de faire polémique, d'occasionner des argumentaires poussés, des contre-arguments. Comme si user d'éléments amenant à bousculer les habitudes et les coutumes auxquelles mon entourage se soumet était à bannir.

Car, pour lui, il faut avant tout être consensuel. Il ne faut pas faire de vague, à aucun prix ! Et tout ce qui est susceptible de remettre en cause cet ordre établi est à proscrire. Pour mon entourage, seuls les sujets traitant d'un quotidien banal et terne, seules conversations insignifiantes et limitées, seuls les ergotages ordinaires et d'un commun fade et mille fois rebattu a droit de cité. Aussi, dès que je devise - en débitant mes phrases le plus rapidement possible pour avoir le temps d'en placer quelques unes avant que je sois promptement interrompu -, comme mes propos dépassent ce cadre, c'est la panique générale. C'est le branle bas de combat : il faut absolument me faire taire et revenir à des allégations consensuelles.

Seules les allégations où le verbe est haut, seuls les commérages où les mots vulgaires et les on dit, sont autorisés. Seules les grivoiseries teintées de rumeurs et de médisances qui courent au sein du bourg, sont tolérés. Seuls les potins - par derrière, jamais devant les personnes concernées -, seuls les persiflages et les oui-dire incriminant untel ou untel y sont les bienvenus ; ils en sont les mets préférés.

Alors, moi, au milieu de tout ça ? Alors, essayer d'en placer une ou de parler un peu de ce qui me concerne ou de ce qui m'intéresse ? Alors, tenter d'alimenter la conversation de propos différents que ceux que je viens d'énumérer ? Alors, s'évertuer à élever le niveau des échanges au travers de raisonnements et d'arguments un peu plus profonds ou pointus ? C'est inadmissible ! C'est intolérable ! C'est insupportable ! N'est-ce-pas ?

Voila pourquoi, en partie en tout cas, c'est ici que j'exprime ce que je ressens et ce que j'éprouve face aux situations et aux comportements que je dois affronter quotidiennement. Si je pouvais faire autrement, ce serait bien volontiers ! Plutôt que d'être vu par mon entourage comme quelqu'un qui se plaint tout le temps parce qu'il ne me laisse pas l'opportunité de me débarrasser de cette souffrance engendrée par son attitude à mon égard, j'en serai le premier ravi.

Et comme mon séjour au Bailleul, l’hôpital où j'ai séjourné dernièrement, me l'a prouvé, il suffit que l'on me prête un minimum d'attention, pour que ce sentiment d'être discriminé disparaisse. Il suffit que je sois respecté, considéré, écouté, entendu, que mes propos soient pris en compte, et intégrés, pour que plus rayonnant. Il suffit que mes différences - intellectuelle notamment - soient mesurées à leur juste valeur, pour que le regard qu'on a sur moi évolue ou change. Et que, parce que je je me montrer aux gens que je croise tel que je suis réellement, que le mien sur autrui en fasse de même.

Car il est tout de même curieux que j'ai pu être détendu, que j'ai pu être épanoui, que j'ai pu être jovial, que les individus que j'ai croisé à l’hôpital aient eu plaisir à échanger avec moi, et moi avec eux. Il est notable de constater que lorsqu'il s'est agi d'hommes et de femmes dont les réactions à mon encontre n'étaient pas celles auxquelles je suis soumis habituellement, tout a été beaucoup plus simple et beaucoup plus facile. Cette expérience m'a donc prouvé qu'en fait, le problème ne venait pas de moi, qu'il venait - en grande partie du moins - de cet entourage arc-bouté sur ses positions vis-à-vis de ma personne.

C'est tout ce à quoi j'aspire, c'est tout ce dont je rêve, c'est tout ce pour quoi je me bats quand je suis en présence de mon entourage. Mais c'est tout ce qui m'est dénié, c'est tout ce qui m'est refusé. C'est tout ce qui me rend triste et malheureux. C'est tout ce qui m'humilie et me désole. C'est tout ce qui m'afflige et me donne l'impression d'être insignifiant, lorsqu'il s'y emploie. Et surtout, c'est l'une des raisons essentielles pour lesquelles c'est ici que je m'exprime de cette façon...

Dominique Capo

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