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Mes Univers
17 décembre 2007

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 24 - 28

x_zeus_jPour poursuivre le Grand Œuvre de Tholdaüm, Efraüm décide d’utiliser tous les moyens scientifiques qu’il a à sa disposition. Il établit des corrélations mathématiques. Il cartographie entièrement les cieux. Il consigne leurs configurations dans des calendriers basés sur le Cycle des Etoiles, des Planètes, de la lune et du Soleil. Il invente des instruments lui permettant de calculer leurs positions exactes face à la terre. Il note aussi le moindre de leurs changements d’axe.

La conclusion à laquelle parvient Efraüm le laisse abasourdi. Il découvre en effet que le Cataclysme ayant anéanti la civilisation des Membres de la race était inscrit parmi elles depuis longtemps. Il se rend compte que beaucoup de signes sur les temps passés, présents, et avenirs y apparaissent. Il s’aperçoit avec stupéfaction que le désastre que lui et ses Frères et Sœurs ont rencontré se reproduira fatalement tôt ou tard ; et que leur tentative pour l’empêcher n’en diminuera seulement que les effets dévastateurs à l’encontre de la planète.

Efraüm se souvient dès lors des Enseygnements de ses anciens Maytres. Jadis, eux aussi avaient observé les mouvements planétaires. Ils avaient compris que ceux-ci se décomposent en cycles ; et qu’au terme de chacun d’entre eux, un Cataclysme particulièrement important doit advenir. Il est le mouvement de transition permettant à l’Espèce Humaine de s’élever un peu plus haut sur la route de sa Destinée. Et que seuls les Survivants à celui-ci doivent être les Maîtres d’œuvre occultes de la civilisation suivant. Cette conjoncture se retrouve à peu près tous les 26 000 ans ; de la même manière que les changements brutaux dans l’axe de rotation de la terre.

Par ailleurs, lorsque certains cycles terminent une Grande Année Cosmique, les changements à la surface du Monde sont plus violents que les autres fois. C’est par le dernier d’entre eux qu’a débuté la civilisation des Membres de la race primaire. C’est par un autre qu’elle doit forcément se terminer. Ils sont ce que ses Maytres nommaient : « les Ages de Transition » ; une courte période pendant laquelle la terre subit beaucoup de transformations ; un moment fugitif permettant à l’Evolution de franchir un nouveau cap.

Efraüm réalise désormais à quel point ces observations sont nécessaires afin qu’il ait les moyens d’enrichir ses Connayssances ; mais aussi de poursuivre son ascension sur le chemin de l’Histoire. Et aujourd’hui, seuls lui, ses Frères et sa Sœur encore en vie, sont capables de conduire cet élan. Ils sont ceux qui peuvent y apporter toute leur attention afin de prévenir les bouleversements futurs. Un jour, les Atlantes seront peut-être à même de le faire de leur propre gré. Mais Efraüm sait pertinemment qu’il est encore trop tôt. Il faut attendre que leur Evolution se poursuive.

Un jour où il étudie les astres, Efraüm a une vision fulgurante. Il est soudainement envahi d’images, de sensations bizarres et de sentiments contradictoires : son âme se transporte dans le futur ; elle voit l’Atlantyde grandir, régner sur les terres et sur les mers. Elle la voit étendre son Empyre sur le Monde entier. Elle la contemple éblouir celui-ci de son aura de Puissance et de Sagesse ; puis se déchirer en luttes intestines, décliner et finalement s’éteindre. Consécutivement à cela, la terre change une nouvelle fois de position. Les constellations du ciel, la position des Etoiles et des Planètes en est bouleversée. Des portions de continents s’engloutissent tandis que des îles nouvelles surgissent du néant. La configuration planétaire en est totalement défigurée.

Tandis qu’il se réveille, Efraüm réalise que l’univers que Mhemaüm, Soldaüm, Yoldaüs et lui connaissent est sur le point de disparaître définitivement. L’Age des Dieux agonise. Il n’en n’a plus pour longtemps à survivre. Et les derniers Fils d’Elaüs vont mourir avec lui. Apparemment, seule l’Atlantyde va durer encore pendant quelques milliers d’années. Mais, de façon inéluctable, le Continent est aussi condamné. Il n’est désormais tout au plus que le réceptacle de cet Age de Transition tant attendu ; certainement celui de l’avènement des Demi-Dieux ; et probablement le lieu d’où va sortir cette Humanité régénérée. Ensuite, un Nouvel Age va se mettre en place. Des sociétés, d’abord primitives, lui succéderont. Elles se développeront, s’embelliront. Puis, de nouvelles civilisations apparaîtront au gré des millénaires.

Efraüm n’a pourtant pas l’intention de laisser disparaître la sagesse incommensurable que ses Ancêtres – dont ses Frères, sa Sœur et lui sont les ultimes détenteurs – ont accumulé depuis l’Aube de leur Age. Depuis leur arrivée en Atlantyde, ils ont contribué à rebâtir la société alors qu’elle semblait anéantie après le Cataclysme. Ils ont permis à une Race au départ primitive et sans avenir, d’Evoluer, de grandir et de s’épanouir. Il réalise qu’il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour sauvegarder ce Savoyr essentiel à la survie de l’Homme ; il ne doit pas tomber dans l’oubli lorsque les Fils d’Elaüs ne seront plus là. Le moment venu, les Atlantes devront en effet être capables de le léguer à leurs successeurs en bonne et due forme. Il est désormais nécessaire pour Efraüm de se préparer à l’approche de ce destin fatidique.

Pour ce faire, il décide d’écrire un Lyvre dans lequel il va pouvoir relater en détails tout ce dont sa Race est la détentrice. Il commence donc à y indiquer tout ce dont il se souvient : tout d’abord les Lois de son peuple, la manière dont celui-ci a vécu et s’est comporté le long de son existence ; il y met ses Codes et ses Règles ; quelle hiérarchie le gouvernait. Il y montre aussi sa Religion, ses principes moraux, sa richesse philosophique et intellectuelle. Il y dit à quel point la connayssance du Monde, de l’Univers, des Etoiles, du Ciel, des Planètes, était importante pour lui. Il y explique enfin que leur Ere a commencée à l’Aube des Ages, en des temps extrêmement reculés. Il révèle :    

« Au début, sur la planète n’existe qu’un conglomérat de terres éparpillées. Des mers étroites les espacent. Mais, peu à peu, elles se rassemblent, se rattachent les unes aux autres ou englobent des myriades d’îles alentours.

La contrée en sein de laquelle apparaît le premier Gÿant s’étend sur cinq milles km du Nord au Sud, et sur huit milles km d’Est en Ouest. Elle se présente essentiellement comme une immense plaine vallonnée. Celle-ci possède un climat tropical et une végétation luxuriante. La vie arboricole et animale s’y développe à une vitesse foudroyante. Le territoire est donc fertile et propice au développement du Gÿant.

C’est sur cette plaine que le Gÿant d’alors abandonne son animalité. Il acquiert la position debout, puis grandit démesurément. Au bout de quelques milliers d’années, tout au plus, il a une en effet une taille de quatre mètres cinquante. En même temps, sa carrure s’élargit. Sa pilosité disparaît presque complètement. Seule une longue chevelure châtain lui descendant jusqu’au bat du dos résiste à ces modifications. Par ailleurs, sa face s’aplatit, sa peau prend un aspect brunâtre, puis de plus en plus cuivrée. Son teint devient halé. Enfin, son museau prédominant se rétrécit et s’affine. Bien que son visage ne possède pas encore de front à proprement parler, ses yeux s’écartent largement. Cette particularité lui permet de voir aussi bien de coté que devant.

A cette époque, le Gÿant va d’un endroit à un autre pour trouver sa nourriture. Il suit les immenses troupeaux d’animaux. Il évalue leur nombre, apprête ses armes, les guettes du haut des falaises. Puis, il les traque, les pourchasse, les rabat et les accule. Une fois le gibier abattu, il le dépèce sur place, et, enfin, revient à la caverne familiale avec de la viande pour tout le monde.

Le Gÿant se déplace souvent sur des centaines de kilomètres pour découvrir ses proies ; il se comporte en semi-nomade. Périodiquement, il habite des endroits fixes ; lesquels se rattachent à ses activités sédentaires des saisons froides. Autrement, il parcourt ses territoires de chasse à la saison chaude. C’est à ce moment là qu’il quitte les grottes où lui et ses aïeux ont vécu pendant des générations. Il inspecte, il explore, des zones très larges. Il s’aventure rapidement à l’intérieur des toundras. Il se met à bâtir des campements mieux équipés. Il loge dans des cabanes à demi-enterrées dont les voûtes sont soutenues par des défenses d’ivoire croisées et recouvertes de peaux de cuir.

L’extension de sa famille aidant, il commence à convoiter la région dans laquelle son voisin s’est installé. Il finit donc par entrer en conflit avec lui. Bientôt, il le massacre pour s’emparer de ses terres, se livre à son encontre à un cannibalisme effréné lorsqu’il n’a rien d’autre à manger. Il consomme la graisse qui se cache dans la moelle de ses os ou dans sa cervelle. Cela constitue même une matière très nourrissante et extrêmement recherchée lorsqu’il est confronté à de grands froids.

Au fur et à mesure de ses déplacements, le Gÿant observe le monde qui l’entoure. Certaines pensées, certaines notions ou idées surgissent. Peu à peu, ses méthodes de déduction et d’analyse s’activent.

Dans un premier temps, il améliore sa façon de tailler ses outillages de première nécessité. Il pose des pièges ici ou là ; il traque ses proies à l’aide d’épieux ; cet armement lui est très utile au cours d’affrontements rapprochés. Il les chasse à l’arc et à la flèche empênée pour l’attaque à distance. Il représente aussi ses futures victimes sur les murs des lieux qu’il fréquente. Son ingéniosité, forcée par la quête toujours renouvelée d’aliments, lui permet également d’expérimenter la pèche. Enfin, son intelligence, de plus en plus vive, lui donne des caractéristiques indispensables à l’usage de la parole.

Le Gÿant éprouve en effet peu à peu la nécessité d’exprimer ses émotions. Il commence donc par utiliser le regard et le toucher comme moyen de communication élémentaire. Il émet ensuite des bruits grossiers pour donner l’éveil, pour avertir de l’approche d’un danger, ou pour donner des indications spécifiques à la chasse. Mais ses besoins s’élargissent ; en usant progressivement des multiples possibilités vocales, sa gorge se transforme. L’apparition de la pomme d’Adam facilite l’émission de syllabes plus claires et plus variées. Ses grognements se métamorphosent en mots sommaires, mais articulés.

En même temps, ses réflexions sur son environnement se font plus distinctes. Ses rapports avec la mort l’interpellent. Il se met donc à garder le crâne des membres les plus éminents de sa famille après leur décès. Il leur voue bientôt un culte. Il leur élève des monuments archaïques, leur modèle la face avec une couche d’argile ; il les conserve parfois en tant que trophées de victoire. Mais, surtout, il associe leur décès au renouvellement continu des Forces Vitales de la nature. En effectuant des cérémonies rituelles sommaires autour d’eux, il espère provoquer la guérison d’un malade ou leur demande de multiplier les animaux de chasse.

Ensuite, il entreprend d’enterrer les corps des défunts en les couchant dans des sépultures collectives. Il les allonge dans une position fœtale. Il les relie les uns aux autres en les entourant de liturgies fertilisantes. Avant que la rigidité cadavérique ne se manifeste, il les recouvre d’une poudre d’ocre rouge ; elle est censée symboliser le sang. Il les cerne de coquillages et d’objets en ivoire leur permettant d’entrer plus facilement dans l’Au-delà et d’atteindre l’Immortalité. En fait, le Gÿant use de cette première forme de Magye, qui fait espérer en une nouvelle vie après la mort.

Désormais, le Gÿant se met à croire en une Puissance Chtonienne Supérieure qui transcende l’Univers. La chasse, la pèche, la cueillette, la fertilité végétale et la fécondité animale deviennent de ce fait de plus en plus sacrées. Un certain nombre d’animaux se mettent à symboliser la divinité. Ceux-ci lui paraissent profondément mêlés à ses Mystères. Ils prennent place à ses cotés, ainsi qu’aux cotés de sa Nature Créatrice de cette Réalité. Et, pour se préserver de leurs colères, le Gÿant leur attribue finalement des lieux de culte dans les montagnes ou au sommet des collines. C’est là qu’il dresse des autels en leur honneur. Tandis qu’il entoure ses Frères morts à la chasse d’andouillers ou de ramures de cervidés.

De plus, le Gÿant pratique des Rites et des Sacrements pour satisfaire la puissance chtonienne du mieux possible. Il tente en effet de maintenir l’approvisionnement en nourriture du Seigneur des Cieux par des danses totémiques. ».

Efraüm écrit plus loin dans son Lyvre : « Le Gÿant un nouveau pas essentiel dans son Evolution. En effet, depuis longtemps, il évite les feux de brousse aussi spontanés qu’imprévisibles. Pourtant, il suit leur progression, le contourne pour en tirer parti au cours de la chasse. Parfois, il essaye de les pister afin de recueillir les dépouilles des bêtes qui se sont laissé surprendre par les flammes. Mais, cela ne va pas plus loin. 

Malgré tout, il voit dans le feu un avantage non négligeable. Il commence à vouloir le récupérer pour son usage personnel. Et pour cela, il se met à fouiller l’espace déjà incendié avec un bâton. Quand celui-ci grésille, il le prend au piège ; il peut s’en saisir sans dangers. Puis, bientôt, il découvre d’autres moyens de l’apprivoiser : par la décomposition lente des matières végétales ou le frottement de roseaux secs les jours de canicule.

Cet apport amène un changement considérable dans son mode de vie. Tous les actes de sa vie quotidienne – tant individuelle que communautaire – se transforment. Il peut en effet désormais utiliser des torches flamboyantes pour chasser loin de son lieu d’habitat les grands fauves qu’il n’osait pas affronter avant. L’entretenant en permanence au centre du foyer collectif, il lui permet de se protéger du retour intempestif des premiers occupants de la caverne. Au cas échéant, il lui donne l’occasion de se défendre contre eux. Et, de fait, le Gÿant a moins peur, moins froid ; la maladie recule. Ses périodes d’activités ou de veille ne sont plus tributaires du Soleil. Il s’émancipe des éléments qui l’environnent par la confection de vêtements inédits. Il peut même s’inventer un temps pour lui.

Efraüm poursuit : « Le Gÿant qui sait rapporter le feu, le créer ou le maintenir vivant, commence à se singulariser. Grâce à sa science – heurter deux silex, frotter deux bâtonnets, sur un tas d’herbes -, il se différencie peu à peu. Il devient un ouvrier spécialisé ; il en acquiert un statut particulier : il est le « Maitre du Feu ».

Ce « Maitre » est dès lors considéré comme un expert dans un certain nombre d’activités. Il sait fracturer les pierres à l’aide de la chaleur des flammes. Il peut ployer ou courber le bois en durcissant ses pointes au feu. Il est capable de fabriquer des armes de chasse plus perfectionnées qu’auparavant. Il incinère les cadavres des chasseurs morts héroïquement en traquant des animaux. Il donne aux femmes – commises jusqu’alors uniquement à l’éducation des enfants – le droit de régner sur la cuisson des aliments. Cette autorité lui confère les Connayssances nécessaires pour mettre en pratique des valeurs différentes de celles d’autrefois.

Ce Maitre se rend aussi progressivement compte que l’adresse manuelle est aussi importante que la force brutale. Il s’aperçoit que la solidarité s’impose pour l’entretien permanent du foyer ; que chacun est essentiel pour l’organisation de la totalité du groupe. ».

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