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Mes Univers
23 janvier 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 60 - 65

x_zeus_jDès le départ, le passage d’Elaüs dans l’Au-delà n’est pas des plus faciles. Il doit affronter bien des épreuves et faire face à nombre de mauvaises rencontres. Mais, si son trajet est semé d’embûches, c’est parce qu’il convient de tenir à l’écart de lui les Ames Immortelles fauteuses de troubles, et susceptibles de mettre en danger le support même de sa régénérescence. En effet, l’Ennemi ne cesse de tenter des incursions derrière les frontières de son Espace. Les craintes d’une intrusion malveillante ne sont donc pas vaines ; il faut pour cela que les divers chemins qu’Elaüs emprunte pour accéder de nouveau à sa Création, soient bien gardés. 

Elaüs dispose toutefois de Guides – les Serviteurs des Gardyens – qui le protègent tout le long de son parcours. Quand il les croise, il lui suffit de prononcer leur Nom – ou Mot – Divin qui leur correspond ; et ils le laissent passer. Il lui suffit, aussi, de formuler des Syllabes particulières, pour qu’ils le secondent lorsqu’il s’aventure près des Villes et des Génies qui les défendent.

Par contre, les Ames Immortelles des Dieux Méchants ne connaissent pas les Noms des Guides d’Elaüs ; et si celles-ci essayent tout de même de se glisser hors de leurs prisons, ces derniers interviennent aussitôt. Ils les combattent et les enchaînent dans des lieux plus terribles encore. Ou, lorsque leur rébellion est extrême, ils les promettent à la redoutable salle d’exécution. Et là, plusieurs catégories de Génies sont chargées de les punir ou de les dévorer. D’ailleurs, toutes les méthodes sont bonnes pour les neutraliser, mais toutes ne sont pas faites pour les exterminer une fois pour toutes. Malgré tout, l’acharnement, le peu d’intérêt pour les détails et la finesse, rendent ces Génies Bourreaux très dangereux. Car, quand Elaüs, lui, rencontre des Ames Immortelles égarées, il recoure à un aide mémoire pour les identifier. Puis, il les ramène fraternellement à leurs cellules d’origine.

Par ailleurs, bien qu’il ne le fasse jamais, Elaüs peut, s’il le désire, se rendre dans n’importe quel royaume de l’Au-delà qui est soumis à son autorité. Ceux-ci sont en effet si nombreux qu’il ne les croise pas tous au cours de son voyage nocturne ; tout d’abord, parce que son itinéraire est prémédité, puis, parce que la plupart des routes qu’il traverse ne débouchent pas forcément toutes sur un Paradis. Certaines conduisent vers des impasses de feu. Là, des Démons malintentionnés attendent l’Ame Immortelle qui a mal agi durant son Temps de Vie ; ils l’y emmurent. D’autres lieux, par contre, sont remplis de corvéables qui contribuent à assurer le bon fonctionnement du Monde des Morts. Leur travail est alors de cultiver les champs, d’irriguer les rives, et de transporter du sable de l’Orient à l’Occident.

Pourtant, chaque Nuit, les Ames Immortelles – Gentilles ou Méchantes – habitant l’Au-delà, attendent avec impatience le passage d’Elaüs. En effet, en tant que Soleil flamboyant, il les réchauffe et les éveille de nouveau à la vie pour un très bref instant. Il leur redonne ainsi espoir en quelque chose de différent que leur Eternité actuelle.

Mais, Elaüs sait aussi que sa clarté est difficilement supportable. C’est pour cela qu’à chaque fois qu’il passe à proximité d’elles, il réduit de lui même l’intensité de son éclat. Il leur apparaît donc obscurci et brouillé.

Parfois, les Fils d’Elaüs et leurs Enfants Gyants se demandent où leur Père s’aventure pendant que l’Obscurité submerge le Monde. Mais aucun d’eux n’ose l’interroger à ce sujet, craignant sa colère. Ils ne se hasardent donc pas à déroger à la règle ; laquelle veut qu’Elaüs ne veuille désormais plus se consacrer aux Dieux, à leurs progénitures, ainsi qu’aux domaines sur lesquels ils se sont établis. De plus, tous redoutent de connaître le chemin qu’il emprunte pour se rendre dans l’Autre Monde. Ils sont terrifiés à l’idée de voir, à travers la porte qu’il ouvre afin d’y pénétrer, les Ames Immortelles de leurs Ancêtres. Ils sont épouvantés à l’idée de voir celles-ci mutilées ou brisées, de réaliser quelles monstruosités elles ont été l’objet avant d’être éjectées du Monde. Enfin, les Fils d’Elaüs, les Nëphÿlims, les Anäkhÿms, les Rëfrähÿms et les Elöhÿms appréhendent le fait qu’elles profitent de cette occasion pour venir troubler l’existence des Vivants. Leurs désirs ayant été bafoués, ils s’inquiètent qu’elles puissent reprendre corps au sein de la création. Et ils ne souhaitent aucunement que cela advienne.

Malgré cette angoisse, pendant longtemps, les Fils d’Elaüs et leurs Enfants vivent en parfaite harmonie. Ils connaissent l’abondance, et aucun d’eux n’est confronté à la disette. Il n’y a pas, non plus, de désordres et de destructions.

Mais, hélas, au terme de cette période, les Elöhÿms et les Rëfrähÿms, qui vivent sur et sous la surface du sol, deviennent insatisfaits. Ils sont mécontents de leur apparence, de leur f      ace aplatie, de leur museau proéminent, de leurs yeux écartés et de leur peau brune. Ils pensent en effet que cet aspect archaïque ne correspond pas à ce qu’ils sont réellement.

Les Elöhÿms acquièrent des traits de plus en plus humains. En même temps, ils étendent leurs territoires sur la plupart des Continents émergés de la planète. Parfois, lorsqu’ils traversent les hauts sommets enneigés des montagnes, ils rencontrent quelques Anäkhÿms ; lesquels ressemblent désormais à des statues sculptées dans la roche, aux faces angéliques ou démoniaques. D’autres fois, quand ils s’aventurent assez loin sur les mers et sur les océans, ils croisent quelques Nëphÿlïms, transformés en humanoïdes amphibies tenant plus des mollusques que d’êtres faits de chair et de sang.

Au fur et à mesure qu’ils progressent en ces contrées inconnues d’eux, les Elöhÿms développent aussi leur Intellect. Celui-ci prend une part de plus en plus importante dans leur Evolution. Leurs Ames Immortelles sont de plus en plus imprégnées par sa Puissance. Ils découvrent, par exemple, par son intermédiaire, de nouvelles façons de prononcer les multiples Syllabes issues du Verbe Initial. Ils réalisent qu’à partir de celles-ci, ils peuvent formuler des Mots Divins inédits qui les éloignent de manière flagrante de leur phrasé d’origine.

De plus, ces Mots Divins différents leur viennent à l’Esprit beaucoup plus facilement. Ils leur permettent donc d’identifier la nature et la réalité qui les entoure. Ils leur permettent aussi de mettre un Nom su chacun des éléments qui les constituent ; ce qui leur donne la capacité de transformer ou de modeler ces derniers à leur convenance.

Enfin, au fur et à mesure que la magye de ces Mots Divins inédits leur est plus familière, les Elöhÿms se mettent à accomplir de véritables prodiges. Grâce à eux, ils apprennent les Secrets, les Mystères, les Mécanismes Fondamentaux, de leur environnement immédiat. Ils découvrent que le globe terrestre possède, lui aussi, une Essence Vitale qui lui est spécifique. Ils se rendent compte que certains de ses lieux cachés sont plus propices que d’autres pour la capter. Ils comprennent aussi qu’ils peuvent utiliser ces lieux pour leur propre profit ; qu’avec l’aide des Mots Divins qu’ils connaissent déjà, ils sont capables de se l’accaparer, de la retravailler et de la redistribuer à l’envi.   

Comme Elaüs, les Nëphÿlïms, les Anäkhÿms, les Rëfrähÿms et les Elöhÿms qui connaissent les Mots Divins que le Créateur prononce à chaque fois qu’il franchit les différentes Portes entre les Mondes, n’ont rien à craindre de l’Au-delà. Malheureusement, ils ne constituent qu’une infime minorité au sein de chaque Race. ».

De son coté, dans les jours qui suivent la mort de Soldaüm, Esmoth-Sâl est tenaillé par un mélange de déception, d’incompréhension, et de stupéfaction. Car ses yeux sont encore partiellement empreints des merveilles et des horreurs qu’il a aperçues à l’intérieur du Pilier du Monde Ouest. Il ne comprend toujours pas pourquoi Soldaüm et les autres Fils d’Elaüs ont caché aux Hommes les Mystères et les Lyvres qui s’y trouvent ; pourquoi jusqu'à présent, ils les leur ont dissimulé avec tant d’ardeur, les entourant de Gardyens Abyssaux et de pièges monstrueux ? Esmoth-Sâl se demande si les Fils d’Elaüs ont dit toute la véryté aux Humains lors de leur arrivée en Atlantyde ? Comme si ce qu’ils ont enfermé dans les Piliers pouvaient remettre en cause la confiance des Atlantes envers eux.

Esmoth-Sâl se concentre sur les multiples questionnements qui lui martèlent le cerveau. Tandis que chaque jour, par prudence, il ferme la porte de sa chambre à clefs, il murmure une Parole issue du Verbe Initial pour la protéger de toute effraction, une sorte de forme gazeuse ressemblant à des doigts effilés bleutés tournent en permanence autour de la poignée de la porte. Ensuite, Esmoth-Sâl sort le volume du Lyvre de sa cachette quotidienne. Son aura se diffuse immédiatement sur toute la longueur de son bras. Les lettres d’or et d’argent de la couverture se mettent à danser dans tous les sens. Sans s’en préoccuper pour le moment, il le dépose sur sa table de travail et l’ouvre à la première page.

Chaque jour, durant les heures qui suivent, Esmoth-Sâl use de toutes les Connayssances que lui a transmises Soldaüm pour traduire les hiéroglyphes qui y sont inscrits. Tout d’abord, grâce à certains mots Magyques, il découvre que le Lyvre est enveloppé d’une Force le liant à la conscience des Membres de la race Primordiale. Ce qui ne l’étonne pas par ailleurs puisque c’est l’un d’eux – Efraüm en l’occurrence – qui l’a créé. Cette Force le protège et seuls les Mots Divins appropriés peuvent la dissiper pour rendre lisible ses inscriptions. Avec ces mots du Verbe Initial, les lettres du texte peuvent reprendre leur place originelle ; les dessins, les pentacles et les hiéroglyphes redeviennent compréhensibles. Le seul problème pour Esmoth-Sâl, c’est que cette Connayssance et l’Enseygnement qui l’anime, dépasse ses capacités. Esmoth-Sâl se rend compte, au fur et à mesure des heures qui s’écoulent, que son Intellect ne parvient pas à mémoriser les multiples formules qu’il doit prononcer pour briser l’enchantement. En effet, celles-ci paraissent être un ensemble de connexions phrasées. A un moment, il faut sortir un Mot de sa Phrase, l’assembler avec un autre, puis le prononcer. Juste après, il faut décortiquer ce même Mot, l’assembler à un second en bas de page, avant d’entreprendre sa prononciation en ayant pour support un troisième Mot en haut de page. Et cette méthode, il faut l’appliquer tout le long du décryptage du Lyvre alors qu’en observant ses pages, les lettres prennent d’elles mêmes l’initiative de se mouvoir dans tous les sens ; ce qui rend leur suivi d’autant plus difficile.

Esmoth-Sâl réalise que seul quelqu’un connaissant les Clefs permettant au Lyvre de devenir lisible, peut le rendre compréhensible. Esmoth-Sâl comprend aussi que la conscience que la vie a diffusée à l’intérieur de chaque Homme n’est pas adaptée pour cela. Seul un Membre de la race Primordiale, ou un Etre issu de leur sang, a l’intellect à multiples niveaux, nécessaire pour résoudre ce genre de problèmes de décryptage. Esmoth-Sâl se dit que ce Lyvre ne lui sert à rien. Les Secrets des Piliers lui seront éternellement fermés. C’est l’ultime protection des Fils d’Elaüs vis à vis de leurs Savoyrs au cas où ceux-ci tomberaient entre les mains de personnes malintentionnées ou d’Hommes avides de Connayssances. C’est de cette manière qu’ils peuvent empêcher les Humains d’aller au-delà de ce que la sagesse de Soldaüm et de ses Frères ont imposée à leur Conscience.

Mais Esmoth-Sâl n’est pas d’accord. Il ne comprend pas pourquoi, arbitrairement, les Membres de la race Primordiale, ont décidé de ce qui est bon pour les Hommes, d’apprendre, de connaître, ou non. La rage le submerge et il en veut à Soldaüm et à ses Ancêtres, d’avoir manipulé les Ages et les Cycles des Temps et les astreindre à cet état de soumission à leur encontre. Il a de plus en plus l’impression en effet, que cela a été fait pour que les Hommes restent astreints à ces Seigneurs prétendument supérieurs en Intelligence et en Sagesse, et pratiquement Immortels ; pour qu’ils aient besoin d’eux. Esmoth-Sâl imagine que la conception de leurs Enfants a aussi été programmée dans ce sens. Les Fils d’Elaüs éteints, ce sont Osyrith, ses Frères et ses Sœurs, qui vont les gouverner, en leur faisant croire qu’il s’agit de les guider sur la voie du Grand Œuvre. Le gouvernement bicéphale entre Demi-Dieux et Humains n’est donc qu’un leurre à ses yeux ; juste de quoi donner l’impression aux Hommes qu’ils  ont leur libre arbitre alors qu’en fait-il ne s’agit que de leur lancer quelques miettes de Pouvoir du haut de la table. Esmoth-Sâl se dit que si ce n’était pas le cas, Soldaüm et ses compagnons n’auraient jamais caché leurs Connayssances et leurs Enseygnements au fins fonds des Piliers du Monde.   

Quelques heures plus tard, Setheüs rend visite à Esmoth-Sâl. Quand l’Humain lui ouvre la porte de ses appartements, celui-ci semble mécontent de le voir. Les yeux gonflés, les traits tirés, il le laisse quand même entrer et lui demande méchamment ce qu’il lui veut ; Esmoth-Sâl a encore l’esprit embrumé de ses tergiversations au sujet des rejetons des Fils d’Elaüs, ainsi que de ses interrogations sur le volume du Lyvre qu’il a en sa possession. Mais il écoute sagement ce que Setheüs a à lui dire.

Esmoth-Sâl raconte ensuite à Setheüs toutes les merveilles et toutes les horreurs qu’il a rencontré lors de son séjour dans le Pilier Ouest. Il lui relate toutes les péripéties qu’il a vécues avec ses Gardyens Démoniaques. Il lui décrit les milliers d’ouvrages issus des Temps d’Avant, ainsi que les volumes du Lyvre d’Efraüm, qu’il a croisé. Il lui parle de ses observations à leur propos ; la magye du Verbe Initial dont ils sont entouré afin de les protéger de toute mauvaise application de leurs écrits. Setheüs lui dit alors qu’il se souvient des Enseygnements de Soldaüm ; le Fils d’Elaüs avait expliqué que les Secrets et les Mystères cachés dans les Tours sont défendus par de puissants Mots Divins issus du Verbe Initial. Aujourd’hui, seul le Guide Spirituel connaît le moyen de s’en préserver, car c’est à lui, et à lui seul, que Soldaüm à transmis la manière de les contourner ou de s’en préserver avant de mourir. Il lui relate aussi les scènes dantesques qu’il a vues inscrits à même les murs, sans pouvoir s’en approcher, sans en comprendre le sens.

Tandis qu’Esmoth-Sâl continue la description minutieuse de son passage dans le Pilier, Setheüs détourne un instant les yeux vers le reste de la pièce où il se trouve. Il observe la décoration : les tapis, les tentures, les meubles, les rayonnages de livres, les tables encombrées d’ingrédients divers pour les expériences que l’Humain effectuait jadis en compagnie de Soldaüm en tant qu’apprenti. Il voit aussi le lit, la cheminée, les fauteuils, les tables basses. Mais, ce qui attire plus particulièrement son attention, c’est un chevalet où est déposé un ouvrage en particulier. Car, depuis qu’il est entré dans cet endroit, Setheüs distingue une aura bleutée autour de l’objet aux pages parcheminées. Et, en même temps, une sorte de chaleur qu’il n’a jamais connu, mais dont Osyrith et Soldaüm lui ont déjà conté maintes fois les effets, l’envahit. Par ailleurs, il sent ses doigts vibrer de cette même luminescence. Comme si ils répondaient à l’appel lancé par l’ouvrage.

Alors, tout à coup, n’y tenant plus, Setheüs se dirige droit dans la direction du Lyvre. Surpris au milieu d’une phrase, Esmoth-Sâl voit le Demi-Dieu s’avancer à grands pas vers lui. Plus il s’approche, plus le scintillement s’intensifie. Esmoth-Sâl est affolé à l’idée que son hôte découvre qu’il a dérobé un Objet de la tour. Il se lève précipitamment. Malgré tout, il n’a pas le temps de rejoindre le piédestal où il est déposé, que Setheüs est déjà devant lui. Il pose une de ses mains sur le feuillet craquelé. De ses doigts longs et effilés, il parcourt les lignes inscrites en caractères de sang. Quand Esmoth-Sâl l’observe, il se rend compte que l’individu prononce au même moment des paroles incompréhensibles. En fait, Esmoth-Sâl a l’impression que plusieurs voix parlent par la bouche du Demi-Dieu. Leurs sons s’emmêlent les uns aux autres pour former un brouhaha sans queue ni tète. Et, lorsqu’il examine les phrases de la page ouverte, ses yeux s’accoutument très rapidement à la magye qui est en train de s’y perpétrer. En effet, un éclat doré surgit de chaque lettre ancrée sur le papier. Celles-ci se déplacent à une allure folle, dans tous les sens ; que ce soit de gauche à droite, de haut en bas, ou inversement. En fait, dès qu’Esmoth-Sâl suit une ligne du texte, des dizaines de lettres autonomes s’y glissent en arrivant des lignes supérieures et inférieures à cette dernière. La phrase initiale prend alors un tout autre sens et devient soudainement compréhensible dans un langage clair et distinct. Au fur et à mesure que les yeux de l’Humain parcourent les phrases – en entendant les Mots Divins du Verbe Initial prononcés par Setheüs – les lignes s’éclaircissent instantanément. Et, lorsqu’il passe à la ligne suivante, le même processus s’établit. Des lettres venues des lignes du dessus, et d’autres venus des lignes du dessous, se superposent à celles inscrites à cet endroit précis. Des mots nouveaux se forment et font apparaître un texte tout à fait inédit.

Esmoth-Sâl comprend désormais pourquoi seuls les Enfants des Fils d’Elaüs peuvent lire les Lyvres de leurs Pères ou de leurs Ancêtres. En effet, contrairement aux Humains, ceux-ci possèdent une Intelligence plus proche de l’Essence Vitale Divine des Membres de la race Primordiale. Donc, elle travaille automatiquement sur plusieurs concepts de pensée différents. Ce que les Hommes ne sont pas capable de faire. Les sons que Setheüs module en fonction des lignes qu’il suit, lui permettent de lever le voile qui obscurcit la compréhension du texte. Ils conduisent aussi les lettres utiles des autres parties de la page, vers l’endroit où il en a besoin pour comprendre l’écrit. Enfin, ils leur donnent la forme voulue en matérialisant les hiéroglyphes en une écriture commune. Et tout cela sans que Setheüs n’en n’ait véritablement Conscience, parce que justement, c’est son Ame Divine qui en est le réceptacle.

Esmoth-Sâl en reste autant abasourdi que par le sens du texte qui est rédigé sur cette page. Car le récit – lisible désormais – relate un épisode de l’Histoire des Membres de la race Primordiale. Il s’agit en fait du moment où Gälaû emprisonne son Frère Elaüs dans un Univers différent de la réalité. Elaüs parcourt des Mondes Abyssaux habités par des Ombres et des Espryts. Il explique la manière dont il a dû les combattre grâce à ses Connayssances Magyques, découvrant qu’il pouvait les enchaîner à lui par ce procédé. Mais Elaüs ne s’est servi de ce Savoyr que pour se défendre et retrouver le chemin vers le Seuil Obscur à travers lequel son Frère l’a propulsé.

C’est tout ce qu’Esmoth-Sâl peut distinguer dans cette partie lisible du texte. Il demande alors à Setheüs s’il peut avoir accès à d’autres pages de l’ouvrage. Setheüs tourne donc plusieurs feuillets à la suite. Et Esmoth-Sâl suit bientôt une partie de l’itinéraire d’Elaüs à l’intérieur des Abysses, et de toutes les péripéties qu’il y a affronté. Tout en lisant, Esmoth-Sâl se demande s’il ne s’agit là que d’une Légende qu’Efraüm – le rédacteur de ce Lyvre – a recueillie lorsqu’il habitait encore son Monde anéanti ; ou bien si c’est une histoire vraie. Esmoth-Sâl interroge Setheüs, mais celui-ci ne sait pas non plus. Il faudrait étudier ce volume, et d’autres, plus attentivement et plus longuement, pour en apprendre les profondes Vérytés qu’il renferme. Et Setheüs ne le peut pas, parce qu’Osyrith s’apercevrait vite qu’il détient un ouvrage auquel il ne devrait pas avoir accès.

Alors, soudain, Esmoth-Sâl fait une proposition à Setheüs. L’Humain est prêt à aider le Demi-Dieu à renverser son Frère en montant les grands Clans d’Atlantyde contre lui. Il n’a qu’à leur révéler ce qu’il a vu à l’intérieur du Pilier ; les Lyvres, les Secrets, les Mystères, etc. qu’Osyrith leur cache derrière sa fonction de Guide Spirituel. Ceux-ci seront certainement d’accord avec Esmoth-Sâl et Setheüs sur le fait que ces Connayssances ne doivent pas être réservées qu’à quelques Inytiés. Et, de cette manière, les Prêtres-Rois Humains, tels qu’Aân-Kä ou Iltär-Soöm, rejoindront les rangs des conjurés contre le Guide Spirituel. Avec l’appui des Prêtres-Rois Humains, Setheüs pourra ensuite prendre le contrôle du Conclave, et ainsi renverser Osyrith.

En échange, Setheüs s’engage à Enseygner Esmoth-Sâl, ainsi qu’un certain nombre de ses amis, pour développer leur Intellect et leur Niveau de Conscience ; ce, afin de pouvoir lire un jour les volumes du Lyvres qu’ils ne peuvent pas actuellement déchiffrer. Par ailleurs, une fois que Setheüs sera au pouvoir en tant que Grand Prêtre de l’Empyre et Gardyen des Clefs des Piliers du Monde, il devra leur ouvrir leurs portes. Car, répète t’il, les Humains ne doivent pas être tenu à l’écart des Savoyrs, des Secrets, et des Objets Mythiques, qui y sont enfermés.

Setheüs est séduit par ce projet. Grâce à cet Humain inconscient des risques qu’il prend en voulant à tout prix se pénétrer de la totalité des Connayssances conduisant sur la voie de la magye du Verbe Initial, il tient peut-être sa revanche envers Osyrith. Setheüs sait évidemment que les Hommes ne pourront jamais atteindre le niveau d’Intellect et de Conscience des Demi-Dieux. Leur sang n’est pas issu de la nature qui a conçue ces derniers en fonction de ce que la vie prévoyait dans l’élaboration du Grand Œuvre. Setheüs, en tant qu’Enfant des Fils d’Elaüs, a une Nature qui le rend plus proche de l’Essence Primaire de la vie. Les Humains n’ont pas cette faculté parce que leur Nature n’est pas établie en ce sens. Le Grand Œuvre qui se cache derrière le déroulement du Cycle des Temps, Age après Age, ne les a pas désigné pour cette fonction au cours de l’Evolution. Setheüs le sait, comme ses Frères et ses Sœurs. Mais il n’en dira rien à Esmoth-Sâl, le laissant à ses illusions éphémères. Tout ce qui compte pour Setheüs, c’est qu’Esmoth-Sâl et ses amis Humains l’aident à renverser Osyrith pour prendre cette place qui lui revient de droit. C’est lui qui est le plus habilité à poursuivre le Grand Œuvre des Fils d’Elaüs, pas Osyrith, il en est certain.

Une fois Setheüs parti, Esmoth-Sâl se met immédiatement à l’ouvrage. Le soir même, il appelle son frère Aÿthîs-Sâl – un des trois Hauts Clercs récemment nommés par Osyrith pour le seconder dans sa tâche évangélisatrice - auprès de lui. Il lui explique la conversation qu’il vient d’avoir avec Setheüs.

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