De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 215 - 220

Au bout de plusieurs années de labeur, Ektäris et ses Artisans achèvent enfin l’érection de cette magnifique Pyramide. Mais, ils savent qu’ils n’en n’ont pas fini pour autant. En effet, bientôt, à ses cotés, ils élèvent un petit Temple – dit « d’Heb Sed ». Ils l’accolent au fronton Est de leur édifice, et en face du Sphinx. Ils le surmontent d’un portique consacré à Ra. Ils installent un vestibule au centre duquel ils creusent un puits. Ils taillent les parois d’un ensemble de salles funéraires. Parmi elles, ils créent une nécropole à gradins. Au-dessous, ils modèlent une crypte, la relient à d’autres tunnels, et recouvrent les murs de ces derniers d’inscriptions hiéroglyphiques et de sculptures Rituelles.

Ils excavent ensuite de longues galeries ouvrant sur d’extraordinaires centres d’habitation. A leurs cotés, ils élaborent de vastes rameaux communiquant les uns avec les autres, et donnant à ces constructions les apparences d’une cité souterraine bordée de précipices. Plus loin, ils aplanissent un piton rocheux, puis le transforment en estrade. Là, ils édifient un obélisque gravé de bas reliefs montrant Kheops présidant des Rites. Ils taillent le point culminant de celui-ci afin qu’il convertisse les rayons du Soleil en éclairs aveuglants. Ils creusent devant lui deux fosses recouvertes de dalles cyclopéennes d’une vingtaine de tonnes chacune. Par dessus ces dernières, ils bâtissent un autel circulaire. Ils le composent de quatre blocs rocheux constellés de hiéroglyphes évoquant les quatre points cardinaux. Au cours de son installation, ils y effectuent d’ailleurs plusieurs sacrifices et des Rites Initiatiques. Ils y déposent des offrandes, dans le but d’amadouer les Esprits dévoués à Ra ; puis de leur demander de protéger la pyramide de leur Pharaon. Ils les supplient encore d’accompagner le ka de leur monarque lorsque celui-ci traversera le Ciel d’Est en Ouest. Ils enterrent à proximité – à l’intérieur de quatre cavités - quatre barques avec lesquelles l’Ame aura la possibilité d’accomplir son périple. Et ils y construisent trois petites chapelles possédant des colonnes cannelées et des murs aux lignes pures et délicates. Ce qui fait écrire à Ektäris :

« Le Temple consacré à ce dieu, Ra, dont le nom remplit l’Univers, est vu de toutes parts par les Esprits voyageant sur le fleuve de la mort. Les roches qui ont servi à l’élever sont venues de la partie africaine de l’Egypte ; d’une montagne pierreuse et stérile se situant entre la ville de Busaris et ce que nous avons dit être le Delta. A moins de 4000 pas du Nil, et à moins de 7500 pas de Busaris, les habitants de la région ont, en effet, l’habitude de grimper jusqu'à la cime du pic pour en détacher de gros blocs.

Par ailleurs, sur les murs du Sanctuaire, sont dessinées des fresques qui font apparaître des Hommes-Scorpions vivant sous la terre. Ils désignent ces Génies Malfaisants qui, chaque Nuit, enferment la barque Solaire dans les Montagnes de l’Ouest, et qui, par un long tunnel, la conduisent jusqu’aux Montagnes de l’Est, et qui, à l’aube, la délivrent. ».

Et, finalement, Ektäris et ses Artisans élèvent trois petites pyramides, ainsi qu’une chapelle destinée aux filles de Pharaon, à quelques mètres de la façade Ouest de la pyramide de Kheops : ils y taillent des galeries dont les enceintes sont reliées par une large chaussée conduisant de l’extérieur au Temple de Ra. Ils y aménagent des appartements mortuaires aux façades parsemées de textes Sacrés. En leur centre, ils ancrent des sarcophages d’or. Ils font ensuite boucher l’entrée des boyaux qui y mènent par un amoncellement de pierres. Puis, ils prononcent des imprécations contre les pilleurs de tombes. Ils murmurent des conjurations dirigées contre les vers et les serpents. Et, de manière à impressionner les Démons de l’Au-delà, ils installent tout un arsenal Magique de ruses et de supercheries.

Ainsi, à quelques années de là, lorsque Kheops s’éteint, Ektäris et ses Initiés entament leurs Rites Initiatiques :

« Pendant 70 jours, le corps du Pharaon a subi les traitements de momification et de purification à l’intérieur de son Temple de Millions d’Années. Il a été l’objet des Rites de l’ouverture de la bouche, des yeux. Il a été déposé dans trois cercueils emboîtés les uns dans les autres. Il a été conduit en cortège jusqu'à l’entrée de la pyramide en empruntant son allée couverte. Tandis que les cris stridents et les lamentations des pleureuses, tandis qu’elles ont griffé leurs joues ensanglantées, le cercueil a été glissé dans la syringe. Il est arrivé dans la chambre Funéraire. Il a été déposé au centre de la nécropole qui, depuis longtemps, attend la momie. Il a été orienté de façon à ce que le ka du monarque puisse passer la porte entre les Mondes, et atteindre le Royaume des Morts. Puis, son Ame immortelle a été soumise à une véritable Epreuve : les Mages lui ont peu à peu fait atteindre un état d’omnipotence. Ils lui ont offert les instruments qui vont lui permettre de traiter d’égal à égal avec ses Frères et ses Sœurs Divins. Et ils ont prononcé ces Paroles :      

« Désormais, toi, Fils d’Horus, tu es l’Osiris, le détenteur de la puissance Magique Royale. N’oublie pas que ton Initiation n’est qu’une Mort qui précède à une Résurrection dans le Royaume de l’Amenti. N’oublie pas que ton Père Osiris est un Initié, et qu’entre le vieux roi qui meurt et le prince qui s’incarne en toi, il n’y a que l’espace d’une longue veillée funèbre. ». Et plus tard : « De la sublime Salle de Justice de Maat, les Ecritures sont déchiffrées ; les places Secrètes sont reconnues. Les Formules Magiques sont dévoilées et deviennent inefficaces parce que les hommes les ont en mémoire. Le Pharaon est pourtant empreint d’Essence Divine, et cette Règle détenue par les trente Juges lui est communiquée. Le ka du Souverain que protège la pyramide va donc pouvoir s’envoler vers le Pays dont les limites sont inconnues. Et, bien que le Serpent ait quitté sa tanière, les Mystères qu’il possède ne sont plus menacés. » Et encore plus tard : « O, Roi Osiris, transporte toi en personne jusqu'à la voie d’Eau. Puisse un Escalier menant au Douat être dressé pour toi, là où est Orion. ». Et, finalement : « O, Roi, tu es la grande Etoile, le compagnon d’Orion qui traverse le Ciel avec Orion. Tu montes depuis l’Est du Ciel régénéré. Les Dieux qui sont dans le Ciel viennent vers toi. Les Dieux qui sont sur la terre se rassemblent pour toi. Ils placent leurs mains sous toi. Ils font pour toi une échelle pour que tu puisses monter dans le Ciel. La porte entre les Mondes, du Ciel et du Firmament, s’ouvrent pour toi. La porte du Ciel à l’horizon s’ouvre pour toi. Les Dieux sont heureux de t’accueillir. Puisses-tu t’asseoir sur ton trône de fer, comme le Grand Prêtre d’ Onou. ». 

Puis, à l’issue de cette Cérémonie, Ektäris et ses Mages déposent le mobilier funéraire du Pharaon défunt dans les salles annexes de la chambre du Roi. En même temps, ils murmurent des prières afin que ceux ci puissent, comme par le passé, assurer le service de leur Divine Majesté. Ils accomplissent les dernières lustrations et fumigations. Ils font glisser le lourd couvercle sur le sarcophage. Celui-ci se referme sur la dépouille. Ils s’éloignent de la salle, remontent lentement et péniblement la syringe. En chemin, ils psalmodient des prières liturgiques. Au bout d’un moment, ils quittent enfin l’infrastructure de la pyramide. Et, à cet instant précis, un vacarme terrifiant faisant trembler les bases de l’édifice tout entier, se répercute pendant de longues minutes jusqu’aux entrailles de la terre : il annonce la chute des lourdes herses de granit, ainsi que l’isolement définitif de Kheops d’avec le Monde extérieur.

Le silence revenu, la momie du Souverain se retrouve isolée avec son ka. Celui-ci s’échappe dès lors du cadavre, volète autour du caveau ; et s’apprête à prendre son essor vers la porte entre les Mondes. De leur coté, Ektäris et ses Mages  regagnent leur Grand Temple Funéraire. A leur passage, les lamentations des pleureuses cessent. L’antique « manéros » retentit, amplifié à l’infini par les cris de la multitude contenue à grand peine sur le parvis ; spectacle hallucinant où se révèle, frisant la démence, toute la force Psychique d’un peuple révolté.

Puis, finalement, Ektäris apparaît en haut du péristyle du Sanctuaire. Il annonce la bonne nouvelle : le double du « naos » s’est manifesté à lui, et le ka royal a abordé la salle Suprême d’Osiris. Une joie frénétique explose parmi les hommes et les femmes rassemblés devant lui, tandis que le Soleil au zénith darde le sol de ses rayons. Et ces derniers s’exclament : « Le roi a rejoint les Dieux. La barque de Ra est stable à jamais. Et, pour le confirmer, tout là haut dans le Ciel, la ronde millénaire des milans Sacrés, sans un coup d’ailes, tourne en silence dans l’orbe de l’astre radieux. ».

Le fils de Kheops Didoufri monte bientôt sur le trône d’Egypte. Or, dès le début de son règne, Ektäris et ses Mages spécialisés dans les Traditions Esotériques, se mettent à Initier de nouveaux Adeptes. Ils les emmènent dans les souterrains de la grande Pyramide. Ils les font attendre à l’intérieur d’une crypte aux parois constellées de peintures Symboliques. En effet, certaines d’entre elles représentent les 48 Génies de l’Année, d’autres, les 7 Génies des Planètes, et d’autres encore, les 360 Génies journaliers. Puis, Ektäris et ses comparses les recouvrent d’un enduit de couleur noire. Et un Mage nommé Poéris leur déclare l’Epreuve ouverte ; en leur déclarant à chacun : « Souviens toi qu’Osiris est le dieu de la lumière et des Ténèbres.

De fait : « La recrue descendait longtemps, éclairée quelque peu par la lampe qu’elle portait sur la tète. A cent pieds environ de profondeur, elle rencontrait l’entrée d’une galerie fermée par une grille ; celle-ci s’ouvrait aussitôt devant elle. Dès lors, trois hommes paraissaient. Ils portaient des masques de bronze à l’imitation de la face d’Anubis. Mais la recrue ne devait pas s’effrayer, ni de leur apparence, ni de leurs menaces. Elle devait marcher en avant et les jeter à terre.

Après cela, la recrue marchait encore pendant une lieue environ. Elle arrivait dans un espace considérable qui produisait l’effet d’une forêt sombre et touffue. Quand elle mettait le pied sur le chemin principal, tout s’illuminait à l’instant. Le phénomène produisait l’effet d’un vaste incendie. Pourtant, ce n’était rien que des pièces d’artifice et des substances bitumeuses entrelacées dans des rameaux de fer. Et le néophyte savait qu’il devait traverser la forêt au prix de quelques brûlures ; et il y parvenait généralement.

Au-delà, se trouvait une rivière qu’il avait pour obligation de franchir à la nage. Or, à peine en avait t’il atteint le milieu, qu’une immense agitation des eaux était déterminée par le mouvement de deux roues gigantesques. Cette agitation l’arrêtait donc et le repoussait. Puis, au moment où ses forces s’épuisaient, il voyait apparaître devant lui une échelle de fer qui semblait devoir le tirer du danger de périr dans l’eau. Ceci était la troisième Epreuve. Car, à mesure que l’Adepte posait un pied sur chaque échelon, celui qu’il venait de quitter se détachait et tombait dans le fleuve. Cette situation pénible se compliquait d’ailleurs en plus d’un vent épouvantable qui faisait trembler l’échelle et le patient à la fois. Et, au moment où il allait lâcher, il devait avoir la présence d’esprit de saisir les deux anneaux d’acier qui descendaient vers lui. Il devait y rester suspendu par les bras, jusqu'à ce qu’il vit s’ouvrir une porte à laquelle il devait arriver par un effort violent.

C’était alors la fin des quatre « Epreuves Elémentaires » : car le nouvel Initié arrivait ensuite dans le Temple. Il n’avait plus qu’à tourner autour de la statue d’Isis, avant de se voir reçu et félicité par les Mages. ».

Puis, pendant les 25 premières années du règne du second frère de Kheops, Khephren, celui-ci décide, à son tour, de faire ériger une Grande Pyramide. Il convoque donc Ektäris et ses Mages pour leur signaler son ordre. Ceux-ci acceptent puisque le nouvel édifice va leur permettre de poursuivre leur Projet. Ils lui proposent de le bâtir à proximité du Temple de Ra jadis construit par Kheops. Et ils débutent leur chantier avec l’approbation du Pharaon.

Ektäris et ses Frères élèvent bientôt la pyramide de Khephren à une hauteur de 144 mètres de haut. Mais ils la construisent moins large. Dans la chambre du Roi, ils excavent un corridor s’enfonçant sous les entrailles du monument. Ils lui font traverser ses souterrains et le font aboutir loin sous ses fondations. Ils le mènent jusqu'à l’entrée d’une Crypte vide, dont ils constellent les parois de noms et de graffitis démesurés. Et ils barrent son issue d’une herse de pierre. 

En même temps, les Artisans qui secondent Ektäris, élaborent non loin de là trois petites pyramides indépendantes. Ils les implantent à quelques dizaines de mètres de la façade Ouest de la pyramide de Khephren. Ils y creusent des Chambres du Roi ornées de fresques murales somptueuses. Grâce à un ensemble de lignes géométriques, ils les relient au complexe funéraire de Kheops. A leur proximité, ils préparent un imposant statuaire orienté Est – Ouest : au sommet d’un énorme bloc rocheux, ils sculptent le visage d’un Sphinx – ou « Shepankh ». Ils lui donnent la forme d’un lion couché dont les traits reproduisent fidèlement ceux de Khephren ; mais aussi ceux d’Harmakhis, « l’Horus de l’Horizon ». Ils le font reposer sur un piédestal dont les fondations s’enfoncent à une trentaine de mètres sous la surface du sol. Puis, arrivés à cette profondeur, ils excavent des couloirs et des salles qui communiquent avec les labyrinthes souterrains de la grande Pyramide de Kheops. Et c’est d’ailleurs à la frontière entre les deux ensembles caverneux qu’ils aménagent une Porte Symbolique. Tout en lui donnant pour objectif de protéger les limites Orientales et Occidentales du Royaume des Morts.

En outre, juste à coté des trois petites pyramides, ils érigent un Temple de Millions d’années comprenant de nombreuses salles cubiques. Ils y agencent également quelques galeries aucunement décorées de bas reliefs. Par contre, ils en ouvrent une particularisée par un portail imposant orienté Est – Ouest. Ils prolongent celui-ci par l’intermédiaire d’un second couloir, étroit, sombre, et haut de plafond. Ils font bientôt tourner ce dernier en direction du Sud. Ils le font déboucher dans une antichambre spacieuse : au pied de la fosse qui y apparaît, et dont les blocs qui dessinent ses contours sont imbriqués les uns dans les autres, ils déposent une statue grandeur nature de Khephren. Ils excavent d’autres boyaux afin de sortir de la pièce ; mais ils les obligent à s’entrecouper avec le corridor initial menant à celle-ci. Ils les conduisent de telle sorte que si un non-initié y pénètre sans guide, il revienne toujours à son point de départ. Puis, enfin, en leur cœur, ils élèvent une Chambre Secrète sur les murs de laquelle ils inscrivent des Formules Magiques et Protectrices issues du Livre des Morts :

Entre autres : « Je protège la chapelle de ta tombe. Je veille sur ton caveau funéraire. J’éloigne de toi l’étranger qui cherche à pénétrer jusqu'à toi. J’abats tes ennemis avec leurs armes. J’écarte le méchant de ta sépulture. Je détruis tes adversaires dans leur repaire, de sorte qu’ils ne puissent en sortir. ».   

Une fois l’ouvrage terminé, Khephren ordonne d’entamer la réfection de la pyramide de Kheops à deux de ses intendants. Dès lors, Manikh-Ma – du Temple de Maat – et Senkh-Pa – du Temple d’Amon – restaurent certaines parties du monument. Ils en profitent pour la décorer de nouvelles fresques associant le règne de ce prestigieux Pharaon, à celui des Grands Dieux qui ont jadis habité la vallée du Nil. Ils en montrent plusieurs évoquant ces Géants qui y ont apporté la civilisation. Ils y installent des stèles sur lesquelles ils marquent qu’ils ont remis les lieux en état, et qu’ils y ont accompli des Rites Isiaques. Mais ils soulignent aussi que, désormais, certains Rites Initiatiques vont s’effectuer dans les souterrains reliant le Sphinx, la pyramide de Kheops, et le Pyramide de Khephren. 

Le fils de Khephren, Mykérinos, est le dernier Pharaon à exiger d’Ektäris et de ses Mages, de se faire construire une Pyramide imposante sur le site de Guizèh. Mais, avant tout, il demande que soient accomplis de nombreux sacrifices dans tous les Sanctuaires d’Egypte. Or, c’est à ce moment précis qu’il est la proie de visions d’outre-tombe. Et celles-ci l’aident à rédiger des textes Magiques inédits à inscrire sur les parois de sa Pyramide.

Ensuite, Ektäris et ses Initiés élaborent une Pyramide de 62 mètres. Ils y creusent un vestibule horizontal décoré de niches ressemblant à des fausses portes étroites et longues. Ils le poursuivent par un couloir capable d’être obturé à tout instant par trois herses de pierre. Puis, ils ancrent des hiéroglyphes Esotériques un peu partout sur ses murs.

Désormais, le Pharaon prend l’habitude de se faire construire une pyramide. Mais les rituels de l’embaumement ne sont plus des protections suffisantes. Les cérémonies s’accompagnent donc d’incantations et de fumigations purificatrices. La croix ansée, parmi d’autres symboles magiques, apparaît au milieu des hiéroglyphes muraux. De longs textes religieux tirés du Livre des Morts et du Texte des Pyramides, que les prêtres récitent au moment des funérailles et répètent régulièrement dans les temples funéraires, sont gravés. Par la seule présence des formules notées sur les parois, le Pharaon est assuré de pouvoir franchir la porte entre les Mondes. Montant dans sa barque solaire qui glisse au milieu des éléments hostiles, il est protégé des nombreux dangers du « Pays des Morts » ; il suit le même trajet que le Soleil afin de renaître à son tour. Défendu contre les Démons, les mauvais Génies, les Gardyens dressés sur le parcours du Long Voyage, il s’assimile aux Anciens Dieux ; parmi lesquels Osyrith. Il est ainsi assuré de vivre en leur compagnie pour l’Eternité et de jouir de leurs offrandes.

Par ailleurs, un peu plus tard, les Egyptiens déposent parmi leurs offrandes des papyrus littéraires dans lesquels certains thèmes reviennent fréquemment : préceptes destinés à la protection de l’âme du défunt, description horaire de la course du soleil à travers le royaume nocturne. Leur présence, comme supplément aux Rituels, est une garantie supplémentaire à la protection du mort. Sokaris, l’autre Dieu des Morts – à tète de faucon -, y est représenté comme le symbole de la toute puissance sur le Domaine d’outre-tombe.

Malgré tout, le Pharaon fondateur de la 5^ème dynastie Ouserkak décide de suivre la tradition mise en place par ses prédécesseurs. Mais, contrairement à eux, lui, choisit d’élever sa pyramide aux portes du désert. Il l’édifie sur le site de Saqqarah ; et plus précisément, au Nord de l’ensemble funéraire du Pharaon Djoser. Et il y fait creuser une Chambre du Roi dont les plafonds sont recouverts de fresques  désignant de larges parties du Monde Céleste ; dont les parois sont enrichies de statues montrant Neith ceinte de la double Couronne d’Egypte ; et dont le sol est incrusté de bustes de Sphinx et d’Anubis en granit rose.

Puis, un peu plus tard, il nivelle une cour carrée aux angles arrondis, devant elle. Il modèle un tumulus bas reproduisant symboliquement la vie et l’Ordre Cosmique émergeant du Chaos liquide. Il élève un obélisque surmonté d’un pyramidion, devant elle. Non loin de là, il bâtit un Temple sans toits orné de sculptures conçues comme autant de Portes entre les Mondes. Il fait en sorte d’orienter celles-ci, non pas vers le Nord-Ouest, comme le veut la coutume, mais vers le Sud. Il les accompagne de décorations somptueuses, telles que des fragments du Textes des Pyramides.

Son successeur Neferirkaré, édifie dans un premier temps une pyramide au cœur des hauts plateaux Africains ; au-delà des marais, des forêts vierges, et du Sahara immense. Il la construit donc tout près des sources du Nil ; au centre du « Pays des Fantômes et des Ames Perdues ». Puis, il invoque « l’Esprit Hapy » au centre de la « Caverne des Désirs ». Il le charge de protéger son Sanctuaire. A quelques années de là, il réalise une seconde pyramide à Saqqarah. Il fait en sorte qu’elle soit plus majestueuse que celle d’Ouserkak.