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Mes Univers
10 avril 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 425 - 430

gr_ce_antiqueErachinos termine enfin son ouvrage en parlant de l’Age de Fer ; celui des Hommes actuels : « L’Age de Fer se décompose en plusieurs Cycles : le premier est celui où les Humains vécurent comme des dieux. Ils étaient libres de tous soucis, sans ennemis. Ils étaient chargés d’ans, ils festoyaient souvent lors de banquets gargantuesques. Et, quand ils finissaient tout de même par mourir, c’était comme si ils étaient gagnés par le sommeil.

Malheureusement, un jour, les enfants commencèrent à mépriser leurs parents. Ils se mirent à penser que le droit du plus fort devait être leur unique loi. Et, quand Zeus les vit se détruire mutuellement, il fit sombrer leur Race dans les profondeurs de la terre. Il les métamorphosa en ethnie Démoniaque. Il les transforma en Génies Supranaturels, dispensateurs de Richesses, et Gardiens des Mortels à naître. Ils furent donc désormais considérés comme les 300 000 Esprits chargés par Zeus de veiller au respect de la justice.

Aux membres de cette Race succéda une seconde Espèce d’Humains qui possédait une force de Géants. Elle était très puissante. Et elle régna jusqu'à l’avènement de Créops :

« Des rois qui m’ont précédé, je suis le premier et le seul qui ai soumis tous les peuples du Monde. La grâce m’a été accordée par le Dieu Créateur. C’est pour cette raison que j’ai pu soumettre tous les peuples qui bornent mon Empire ; à l’Est, jusqu’au pays des Parfums ; et à l’Ouest, jusqu’au pays d’Ethiopie.

Certains de ces peuples, je les ai combattu moi même. Contre d’autres, j’ai envoyé mes armées. Quand j’eu établi la paix dans les contrées sujettes à mon autorité, je me rendis à Adulis pour y faire des sacrifices. Je remerciais ceux qui voyagent sur la mer, ainsi que Zeus, Arès, et Poséidon. Et, finalement, j’ai fondé ce trône dans la 24ème année de mon règne.

Mais, aujourd’hui encore, les navigateurs qui habitent l’Occident de mon Empire, ont peur de s’aventurer trop loin sur l’Océan. Ils ne vont pas au-delà des îles qui existent hors de ses limites. Ils craignent en effet la gueule béante du Kraken ; ce monstre terrible, maléfique, et déjà descendu dans le bas Monde des Dragons. Car, il est le Gardien du Jardin des Hespérides. ».

Plus loin : « Ayant consolidé son trône, Créops convoqua l’ensemble des citoyens des deux sexes, pour qu’ils donnent leur suffrage en ce qui concerne le choix du dieu protecteur de l’Empire. On prit donc l’avis de la masse, et les hommes votèrent pour Poséidon ; tandis que les femmes choisirent Athéna. Et, comme il se trouva une voix de plus du coté des femmes, Athéna fut victorieuse.

De fait, Poséidon se mit en colère. Il ravagea le territoire de ses flots tumultueux. Déchaîner à plaisir des masses d’eau, voilà qui n’est pas difficile à ses Démons. Et, pour apaiser sa colère, Poséidon imposa aux femmes toutes sortes de peines. Il leur ordonna même de ne plus jamais prendre part aux votes ; et à leurs enfants à venir, de porter leur nom. ».

Et finalement : « Aujourd’hui, nous avons débuté le Troisième Cycle. Nous sommes les Hommes qui avons fondé des Cités, des Oracles, des Mystères, et des Jeux. Nous sommes les inventeurs et les propagateurs d’une nouvelle forme de Civilisation. Mais, notre Ere – comme les précédentes – sera un jour anéantie par Zeus, lors d’une inondation ou d’un incendie. ».

En 370 avant J.C., croient en la supériorité de leur Civilisation sur toutes les autres. Pour leurs Sciences en effet, ils usent de leurs Connaissances pour expliquer leur Mythe des Origines. Ainsi, grâce à elles, ils parviennent à diviser leur Grande Année Divine en 10 000 ans : ils établissent donc le début de leur Age à la fin de Mycènes – vers 1200 avant J.C. - ; le commencement de l’Age de Bronze, vers 3200 avant J.C. ; celui de l’Age d’Argent, vers 6000 avant J.C. ; et la fin de l’Age d’Or, vers 10 200 avant J.C. En outre, ils sont persuadés qu’à cette époque reculée, a vécu un Etre de Lumière, un Etre Céleste qui a été reconnu Maitre de l’Humanité. Mais, il s’est assoupi définitivement à l’issue de cet Age d’Or.

De fait, les Grecs aiment à penser que, comme le veut la légende, par la suite, Chronos a été détrôné et émasculé. Mais, pour eux, actuellement, il est endormi dans une région de l’extrême Septentrion, dans un lieu situé au centre de la mer Arctique, et appelé Chronide. Ils se disent, par ailleurs, que les Titans sont des dieux oisifs, puisque dépourvus de culte. Ils vénèrent la lune parce qu’elle règne sur la nuit, qu’elle protège les Morts, et qu’elle habitée par les Sélénites. Ils se représentent Achéloos – l’aîné des 3000 dieux fleuves – en tant que Dragon marin. Ils sont persuadés que Zeus veille sur leurs maisons, contre les animaux et les voleurs ; qu’il garde leurs magasins, leurs richesses, et qu’il se métamorphose parfois en serpent pour surprendre les bandits lors de leurs exactions. Ils se disent encore que le mariage relève d’Héra. Ils admettent qu’un dieu comme Pan est capable de susciter l’épouvante, la terreur, les attaques d’épilepsie, qu’il contrôle les Fantômes, et qu’il est doté d’un inépuisable appétit sexuel. Ils s’appuient sur le Mythe du dieu Eole, pour rappeler que la fille de la divinité des Vents a fondé le port de Yaffo quarante ans après le Déluge. Ils avancent qu’Asclépios est l’Inventeur de l’Art de construire des édifices de pierre de taille ; qu’il a été un Architecte, mais aussi, un Mage, un Astronome, et un Médecin. Ils se figurent qu’un jour, Aphrodite est venue de Chypre ou de Phénicie, qu’actuellement, elle demeure sur le mont Ida – aux mille sources -, et qu’elle est la « Mère des Fauves ». Ils vénèrent Athéna lors de Cérémonies Secrètes accomplies la nuit, à l’intérieur de passages dérobés. Ils voient en Apollon l’inspirateur des Prophètes en délire, le patron des Chamans illuminés, le dieu des Rues, le Gardien des Portes, et le Protecteur des terres Hyperboréennes.

Or, les Grecs croient que – comme pour Héraclès ou Latone -, Apollon est né dans cette contrée aussi grande que la sicile. Ils se souviennent que le dieu y dispose d’une Médecine rattachée aux sources et aux thermales, à la chirurgie, et aux herbes Miraculeuses et Magiques.

Dans leurs récits, ils se rappellent toujours que le roi des Vents Borée a enlevé Orythie. Ils savent qu’avec elle, il a eu trois fils : Atis, Vili, et Wei. Ils prient Hermès en tant que dieu des Troupeaux, appui du petit bétail – chèvres et moutons -, conducteur du chœur des Nymphes honorées dans les grottes. Ils acceptent l’idée qu’Arès soit un dieu Barbare originaire de Thrace. Ils relatent souvent les aventures de Dionysos lorsque celui-ci parcourait la phrygie et l’Asie Mineure ; et quand il y a été accueilli par Cybèle, ou qu’il a lutté contre Lycurgue. Ils estiment qu’Artémis est la maîtresse du dehors, quelle règne sur les bêtes sauvages et sur les plantes. Ils honorent Poséidon en tant que puissance active qui ébranle la terre, sa sève vitale que sont les eaux qui s’échappent de son sein, par l’intermédiaire de secousses sismiques. Ils retiennent le fait que ce dieu est le propriétaire de l’île merveilleuse d’Atlantide. Et ils présument que nul ne peut atteindre celle-ci, ni par terre, ni par mer, et que seuls des héros comme Héraclès ont été capables d’en trouver la voie.

Ils admettent que Deucalion est l’un des enfants de Zeus, qu’il est l’ancêtre de tous les Grecs, et qu’il est le bâtisseur d’un grand nombre de villes et d’un grand nombre de Temples. Ils avancent qu’Antée est l’un des enfants de Poséidon et de Gaia, et qu’il reprend ses forces chaque fois qu’il touche terre. Ils en appellent parfois aux descendants d’Héphaïstos que sont les Cyclopes demeurant dans les entrailles de l’Etna. C’est là que ces derniers forgent les foudres de Zeus, ainsi que les armes des autres dieux. Mais, ils se demandent si ce ne sont pas eux qui sont les responsables des toutes les constructions faites avec d’énormes blocs de pierre, et qu’ils jugent exister depuis les temps Préhistoriques.   

De plus, les Grecs pensent que des Méduses, des Vouivres, ou des Dragons logent dans les cavernes isolées de leur contrée. Ils évoquent les Centaures comme les Gardiens du bois du mont Pélion. Ils se convainquent que les Satyres sont des Génies se cachant au sein de leurs forêts ou de leurs montagnes ; ils se les représentent avec des corps velus, dotés d’une queue, de deux pattes de bouc, et d’une tète aux oreilles en pointe. Ils présument que certains des lieux que ceux-ci défendent, dissimulent des Fontaines Prophétiques ; comme celle de Patris ou d’Achaïe. Ils se disent que certains Esprits – comme Ceraifos en Eubée, ou Alogoneus en Dallène – s’abritent à l’intérieur de passes montagneuses. Ils désignent d’ailleurs les Curètes comme des Génies qui ont jadis été chassés du pays d’Etokos par l’envahisseur Etolus, et qui se sont réfugiés dans certains de ces endroits. Ils s’en représentent plusieurs – les Dactyles de l’Ida – comme des Forgerons Sorciers qui possèdent le don de métamorphose, la science des drogues, le pouvoir des Incantations et des Exorcismes. Ils admettent que les Sirènes sont des créatures malfaisantes - mi-femmes mi-poissons – qui se manifestent surtout aux navigateurs, et qui résident sur une île apparaissant au large de la campanie. Et ils s’imaginent enfin qu’un homme qui goûte de la chair humaine peut se transformer en homme loup ; qu’il se dépouille alors de ses vêtements, traverse un étang – symbolisant ainsi son émigration dans un Au-delà Surnaturel -, puis, qu’il vit neuf ans au sommet des pics de Lycée sous la forme d’une bête sauvage. Avant d’en conclure qu’au terme de cette période, il repasse l’étang, et redevient un homme revêtu d’une puissance incommensurable.         

D’un autre coté, à cette date, les Grecs sont persuadés qu’un Océan gigantesque entoure la terre. Pour eux, il s’agit d’une limite Cosmique qui forme l’enceinte de l’Univers. Ils imaginent qu’il forme une sorte de serment divin. Ils assimilent aussi le fleuve Alphée – qui parcourt cette région de la grèce appelée Arcadie – à un immense cours d’eau qui s’enfonce sous terre, qui traverse la mer sans y être mêlée, et qui refait surface en Sicile, avant de s’unir aux flots de la fontaine Arethuse. Ils le divinisent. Et ils voient en ses frères Océan, Achéron, Pyriphlegeton, et en Cocyte, les quatre Eléments Sacrés, ainsi que les quatre Directions du Ciel.

Toutefois, en plus de ces croyances communes à tous les Grecs, certaines Cités attachent de l’importance à certains cultes particuliers. Ainsi, en Crète, Zeus est vénéré au sommet des monts Dictée et Ida ; ses plus importants Sanctuaires y sont ceux de Dodone et d’Olympie. A Athènes, la triade des filles de Cérops – Pamdrosos, Hersé, et Aglauros – est liée au culte d’Athéna. A Thèbes, Corinthe, Tanagra, et Rhadamanthe, Thémis est ouvertement adorée. A Lemnos et à Phalesie, Héphaïstos est respecté en tant que personnification des émanations volcaniques, dieu métallurgie et Magicien. A Epidaure et à Egine, des Cérémonies Secrètes glorifient Dania et Auxesa. A Sparte, et à Rhodes, Hélène est aimée avec ferveur. Ou, en Arcadie, Callisto et Alca sont idolâtrées. 

A cette date également, les Grecs présument que des Génies accueillent chaque être humain lors de sa naissance dans notre Monde. Certains poussent aussitôt le nouveau venu vers le Bien, d’autres, vers le font pencher vers le Mal. Et, à sa mort, ils témoignent de son sort en fonction de ses actions lors de sa vie terrestre. Les Grecs imaginent donc qu’ils conduisent son Ame en Enfer, au-delà de l’Ile Hyperboréenne et Occidentale des Bienheureux. Ils la voient traverser les Champs Elysées et le Tartare, avant d’arriver au terme de leur voyage. Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils symbolisent le but de son périple grâce aux cavernes qui apparaissent aux alentours de leurs cités : en effet, ils en font des dépôts funéraires capables d’accueillir des divinités Infernales, des Génies de la nature, ou des Nymphes. 

Les Grecs aiment encore interroger les Oracles installés dans leurs Temples, dans les profondeurs de quelques cavernes ou de quelques gouffres insondables. Ils consultent souvent celui de Diodone – consacré à Zeus -, celui de Delphes – protégé par Apollon. Parfois, ils parcourent les Livres Prophétiques autrefois rédigés par la sybille des Comes. Et ils découvrent alors que leurs textes ne peuvent être interprétés que par des Prêtres Spécialisés. 

En outre, c’est par l’intermédiaire de ces mêmes Livres – entre autres – qu’ils constatent que ces Clercs manipulent les lettres de leur Alphabet d’une certaine manière. Ils comprennent que, pour ceux-ci, elles correspondent aux Signes, aux Planètes, et aux Eléments Célestes. Ils ont confirmation que leurs Mages les utilisent dans un ordre bien précis aux cours de leurs Cérémonies Incantatoires. Et ils se rendent compte que grâce à elles, les dédicaces qu’ils inscrivent sur les pierres tombales peuvent repousser les Mânes et être appréciées par les dieux.

A leur avis, ces derniers rattachent les douze premiers caractères de leur Alphabet aux douze Constellations Zodiacales et aux principaux dieux de leur Panthéon : A, au Bélier et à Athéna ; B, au Taureau et à Aphrodite ; C, aux Gémeaux et à Apollon ; D, au Cancer et à Hermès ; E, au Lion et à Zeus ; F, à la vierge et à Cérès ; G, à la balance et à Héphaïstos ; H, au Scorpion et à Arès ; I, au Sagittaire et à Artémis ; J, au Capricorne et à Vesta ; K, au Verseau et à Héra ; et L, aux Poissons et à Poséidon. Ils lient les sept caractères suivants aux sept Planètes du Système Solaire ; et les quatre derniers, aux quatre Eléments issus de l’Esprit du Monde.

Lorsque les Grecs anéantissent la flotte Perse dans la baie de Salamine, Périclès a tout juste quinze ans. Il appartient à la famille des Alcméonides, ces aristocrates qui, depuis des années, dirigent le parti démocratique. Périclès est le petit-neveu de Clisthène, le précurseur de la démocratie athénienne, celui qui a su mettre fin aux luttes d’influence des grandes familles. Celles-ci continuent cependant à occuper de devant de la scène politique.

Fidèle à la tradition familiale, Périclès choisit d’être du coté du peuple. Vers 462 avant J.C., aux cotés de son ami, Elphialclès, il lutte contre l’influence des aristocrates dans la cité. Tous les citoyens, égaux devant la loi, composent l’assemblée, fondement de la vie de la cité. Chacun peut y prendre la parole et y voter. Pour les décisions importantes, l’assemblée regroupe plusieurs milliers de personnes.

L’organisme souverain d’Athènes est le conseil de 500 membres, qui représente l’ensemble des citoyens. Tous les ans, chacune des dix tribus de l’Attique, élit 50 représentants, tirés au sort sur les listes établies dans les circonscriptions. On ne peut être conseillé plus de deux fois. Chaque citoyen qui le souhaite a, ainsi, de grandes chances de faire partie, au moins une fois dans sa vie, du conseil dirigeant la cité. La permanence du pouvoir est assurée par un collège de 50 conseillers d’une même tribu, les « prytanes ». Chaque jour, l’un d’eux est tiré au sort et devient pour vingt-quatre heures le plus haut magistrat de la cité. Quant à la justice, elle est confiée à un tribunal populaire de 6000 juges, tirés au sort parmi les citoyens de plus de 30 ans.

Cependant, les citoyens ne constituent qu’une minorité des habitants d’Athènes. Vers 432 avant J.C., la cité compte 46 000 citoyens. Ils ne sont pas la seule population libre de l’Attique. 15000 étrangers libres, les « métèques », participent très activement au commerce d’Athènes. Privés de droits politiques, ils jouent cependant un rôle dans l’économie et sont soumis à l’impôt. La démocratie s’appuie essentiellement sur environ 100 000 esclaves, des étrangers achetés sur des marchés. Ils appartiennent, pour la plupart, à des particuliers. Il existe aussi des esclaves publics, qui effectuent les taches administratives de la cité. Leurs conditions d’existence sont très variables. Ceux qui extraient le plomb argentifère des mines de Laurion sont misérables. Mais les esclaves domestiques bénéficient souvent, d’un niveau de vie en rapport avec celui de leur maître. Ils ont aussi, des possibilités de se faire affranchir. En tout état de cause, Athènes ne connaît pas de révolte d’esclaves comparable à celle des hilotes de Sparte, entre 464 et 462 avant J.C.

Lorsque cette révolte éclate, Cimon propose à Sparte l’aide d’Athènes. C’est l’occasion pour Ephialtès et Périclès, de limiter le pouvoir politique des aristocrates. Car, à coté des institutions héritées de Clisthène, ils doivent compter sur l’Aéropage : cet ancien conseil aristocratique joue le rôle de gardien de la constitution de la cité. Ses pouvoirs sont d’autant plus importants qu’ils sont flous.

Profitant de l’expédition de Cimon à Sparte, en 462 avant notre Ere, Ephialtès fait adopter une loi précisant et limitant le rôle de l’Aéropage. La démocratie s’en trouve renforcée. Mais, pour qu’elle soit authentique, il faut que chaque citoyen puisse jouer son rôle dans la cité. Or, pour un paysan pauvre, siéger à l’assemblée ou au conseil, signifie abandonner ses champs, son travail, pour au moins une journée. Faute de fortune personnelle, beaucoup ne peuvent se présenter ni être désignés, à une fonction dirigeante.

Lorsque Ephialtès est assassiné, en 461 avant J.C., Périclès s’emploie à rendre possible pour tous la participation au gouvernement de la cité. Désormais, les citoyens pauvres qui veulent se présenter au conseil des Cinq-Cents recevront une indemnité. Un siècle plus tard, la présence à l’assemblée sera, d’ailleurs, elle aussi, rémunérée. Dans le même esprit, la cité oblige les citoyens les plus riches à financer certaines activités, notamment religieuses ou militaires. Il en est ainsi de l’entretien des vaisseaux de guerre, la triérarchie : la cité fournit la coque, et le « triérarque » arme le navire, des voiles à l’équipage.

En 460 avant J.C., Périclès a trente-cinq ans. Il a renforcé la démocratie, affaibli l’opposition aristocratique, en bannissant Cimon. Pendant près de trente ans, il domine la vie politique et travaille à faire d’Athènes la ville la plus belle et la plus puissante de toute la mer Egée. Il se lance dans une politique de grands travaux, fait achever les « Longs Murs » qui relient Athènes à Pirée et confie à Phidias un projet grandiose : reconstruire sur l’Acropole, des temples dignes des Dieux de la cité. A partir de 454 avant J.C., il impose la suprématie d’Athènes sur les autres Etats de la ligue de Délos, alliés d’Athènes dans la guerre contre les Perses.

Depuis l’origine, le trésor de la ligue est conservé au milieu de la mer Egée, dans l’île de Délos. En 454 avant J.C, prétextant l’insécurité du lieu, Périclès fait transporter le trésor à Athènes, sur l’Acropole. Les sommes déposées par les villes alliées passent sous le contrôle d’Athènes qui, au passage, s’octroie un droit de garde. En principe, ces sommes libèrent les alliés de leurs obligations militaires et elles sont censées permettre à Athènes d’assurer la défense commune, notamment par l’entretien d’une puissante flotte de trières. Ce tribut est considérable : environ 500 talents par an. En contrepartie, les cités de la ligue sont représentées au sein d’un conseil, et sont donc parties prenantes à toutes les décisions.

Après 434 avant J.C. pourtant, Athènes dissout le conseil des cités : désormais, c’est à son assemblée, et à elle seule, que reviennent les décisions engageant la ligue. La cité met ensuite en place une administration chargée de percevoir le tribut dans les quelques 160 Etats que compte la fédération. Les cités de la ligue n’ont d’autre solution que de se soumettre ou de se révolter. Et lorsqu’une cité refuse de payer, les trières d’Athènes apparaissent chargées de soldats qui ont tôt fait de rétablir la « paix » voulue par Périclès. Enfin, Athènes ne tarde pas à imposer l’usage de sa monnaie à son Empire. Les pièces frappées de la chouette d’Athéna circulent tout autour de la mer Egée, assurant la prédominance du commerce athénien. Pour parachever son œuvre, Périclès distribue des terres, créé des colonies militaires. Ces nouveaux colons, les « clérouques », contrôlent les routes commerciales, notamment celles du ravitaillement en blé. En définitive, la championne de la démocratie fait fi de la traditionnelle autonomie des cités et se montre, à l’extérieur, la plus impérialiste des puissances.

Deux traités viennent consacrer cette hégémonie. Le premier, conclu en 449 avant J.C., par Callias, reconnaît la suprématie d’Athènes sur la mer Egée, et met un terme aux guerres Médiques. Le second, en 446 avant notre Ere, entérine la partition du monde Grec entre Sparte, puissance terrestre, et Athènes, puissance maritime.

L’Athènes de Périclès est d’autant plus solide que ses citoyens sont très unis. La participation à la vie politique n’est pas le seul facteur d’intégration : les rituels religieux, et d’abord les sacrifices, servent aussi à réaffirmer la cohésion de la cité. Dans la religion grecque, le monde des Dieux et celui des hommes existent parallèlement, et la cité résulte d’un équilibre de la nature, qu’il convient de respecter et d’honorer. Chaque moment de la vie d’un citoyen et de la cité s’accompagne d’un rituel religieux très précis.

La cité possède ses fêtes religieuses au cours desquelles on multiplie les sacrifices. Au cœur de la religion grecque, le sacrifice soude la communauté autour de la consommation des viandes et établit la communication et le partage avec le monde des Dieux. Plusieurs centaines de bêtes sont ainsi sacrifiées pendant les « panathénées ». La cité prend en charge les frais de cette hécatombe rituelle, qui permet de nourrir l’ensemble des citoyens participant aux réjouissances.

Il est, à Athènes, un autre élément indissociable de ce culte civique et de la vie de la cité : le théâtre et, d’abord, la tragédie. Les représentations prennent place lors des fêtes religieuses et attirent la majeure partie de la population. Cérémonie civique, la tragédie met en scène les drames de la cité, les conflits entre la volonté des Dieux et celle des hommes.

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