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Mes Univers
28 juin 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 750 - 755

gauleEn 805 également, Charlemagne appuie son pouvoir sur l’Eglise, qu’il garde dans une étroite tutelle. L’Empereur intervient dans les débats théologiques, se charge de l’évangélisation des païens soumis mais refuse toute ingérence de l’Eglise dans la société et estime que le pape doit se cantonner au rôle de pasteur.       

De fait, Charlemagne fait plusieurs fois intervenir ses troupes en Bretagne. Il y organise de véritables croisades contre le paganisme. Car, inexplicablement, au cours de son règne, un grand nombre de cultes liés aux pierres levées, aux arbres ou aux fontaines, se réveillent. Ils se répandent bientôt à travers tout l’Empire ; et ils sont considérés - de la part du gouvernement, aussi bien que de la part des autorités religieuses inquiètes de ces résurgences - comme diaboliques.

Ainsi, en arrivant sur place, les soldats carolingiens se mettent à détruire systématiquement tous les menhirs et les piliers funéraires qu’ils rencontrent sur leur route.

En 805 encore, c’est avant tout par sa présence physique et par sa parole que Charles gouverne, s’attachant à garder un lien personnel avec le peuple Franc. Il choisit en effet toutes ses épouses pour des raisons diplomatiques, par de simples contrats de mariage. Il en a quatre, plus quelques concubines. Ainsi, autour de lui, vit une foule composée de ses enfants, de ses parents, frères, sœurs et amis fidèles proches.

Excepté à la fin de son règne, lorsqu’il vit dans son palais d’Aix-la-Chapelle, l’Empereur se déplace sans cesse, tient des assemblées publiques chaque printemps et y annonce ses décisions, transcrites dans les « capitulaires ». Ses sujets lui doivent un serment personnel de fidélité, qu’ils renouvellent à plusieurs reprises.

Le gouvernement central, réduit, se compose du personnel du palais, des chefs des services domestiques et des clercs de la chapelle, à la tète desquels se trouve le chancelier, chargé d’expédier les actes officiels.

Le territoire est divisé en 300 comtés environ, confiés à quelques dizaines de familles apparentées à la dynastie ; les comtes, chargés de percevoir les impôts et de rendre la justice, sont en partie rémunérés par le produit des amendes. Ils sont trop souvent liés à l’aristocratie locale et corrompus. Pour les contrôler, Charles institue les « missi dominici », qui se déplacent par deux, un comte et un évêque, afin d’inspecter chaque année pendant quatre mois une zone donnée de l’Empire. Il essaie aussi de confier la justice à des professionnels du droit, les « scabini », ou « échevins ». Enfin, il organise des jeux littéraires et sous son influence, est fixé un véritable programme scolaire prévoyant la création d’écoles et déterminant toutes les matières qui doivent être enseignées.

En 805 toujours, Charlemagne attire à sa cour les plus grands savants de son époque, venus d’Angleterre – Alcuin -, d’Italie – Paul Diacre – et d’Espagne – Théodulfe.

Par ailleurs, Charlemagne a besoin de former des administrateurs et des évêques. Le moyen de cette politique est de promouvoir un renouveau des études sous la direction de ces savants étrangers. On voit ainsi se constituer autour de Charlemagne une « Académie du Palais ». Cette politique connaît des succès avec l’invention de la minuscule caroline, dont le grand mérite est la lisibilité, et la sauvegarde des œuvres antiques par un intense travail de copie des ouvrages d’auteurs latins. Indispensable à la lecture de la bible, le latin est lui même unifié par une fixation de sa grammaire.

Mais, la pierre angulaire de cette ample réorganisation est l’obligation d’ouvrir des écoles dans chaque monastère et chaque évêché. Ces écoles accueillent les futurs clercs et les enfants de l’aristocratie, mais aussi, les enfants du peuple s’ils sont doués. L’enfant reçoit d’abord un Enseignement élémentaire – lecture, écriture, calcul -. Puis, vient le « Trivium » - grammaire, rhétorique, latin – suivi du « Quadrivium » - arithmétique, géométrie, astronomie, musique. Et pour les enfants du peuple, ce sont les prédications qui tiennent lieu d’Enseignement. Elles consistent surtout en des sermons moralisateurs où le prêtre apparaît davantage comme un père Fouettard que comme un homme de Dieu.

L’architecture enfin, connaît un développement intense. Et, à coté de nombreux monuments à forme ramassée, les architectes tentent les premières grandes synthèses complexes.

En 805, encore et toujours, la base matérielle du pouvoir de Charlemagne repose en outre sur les domaines royaux fortement concentrés au Nord de la loire, notamment dans la région parisienne ainsi que dans les bassins de l’Oise, de la marne, de l’Aisne et de la meuse. Cœur du royaume, ces régions sont également celles où domine la grande propriété. L’existence de l’aristocratie suppose en effet un large ravitaillement, des greniers toujours pleins, des champs de dimensions exceptionnelles, compte tenu du bas niveau des rendements, la disposition enfin de vastes étendues incultes pour l’approvisionnement en gibier, l’élevage des chevaux et les plaisirs de la chasse. Pour les exploiter, on fait appel à une main d’œuvre composée d’esclaves. Toutefois, dès la fin des conquêtes carolingiennes, les grands propriétaires commencent à « caser » leurs esclaves, c’est à dire à les installer en nombre croissant sur une terre où ils peuvent s’établir avec leurs familles et dont ils peuvent tirer leur subsistance. En échange, ces « maisons » paysannes, ces « manses » doivent au domaine du maître des prestations diverses, et surtout des prestations de travail. A coté de ces « manses » serviles, beaucoup de grands domaines intègrent à cette époque des exploitations préexistantes de paysans libres. D’autres domaines enfin s’agrandissent par voie de défrichement, opérés par des « hôtes » venus d’ailleurs. 

Toujours à partir de 805, chaque printemps voit commencer une nouvelle campagne. Le service militaire, ou service d’ost, est dû par tous les hommes libres. L’armement, l’entretien des montures, le ravitaillement des hommes sont à la charge des combattants : c’est une lourde contrainte, d’autant que les campagnes se déroulent à la belle saison, quand les prés sont couverts d’herbe pour les chevaux, car il faut parfois plusieurs semaines pour gagner le théâtre des opérations. Le coût de l’équipement est tel que plusieurs hommes libres sont souvent contraints de se grouper pour payer l’équipement d’un seul. Les armées de Charlemagne comptent de ce fait peu d’hommes, mais elles ont une cavalerie pratiquement invulnérable, équipée d’une longue épée de fer et surtout de la brogne, sorte de blouson de cuir recouvert d’écailles métalliques. Soucieux de conserver sa supériorité technique, Charlemagne interdit en 779, l’exportation de brognes hors du royaume.   

La tactique militaire de ce temps est sommaire : au printemps, plusieurs armées ennemies convergent vers le cœur du pays ennemi, où elles occupent les points stratégiques et installent des garnisons. Mais le pays n’est pas vraiment tenu, et il faut souvent recommencer l’opération au printemps suivant. Aussi, le roi a t’il à cœur la sécurité des réseaux de communication : il fait construire des ponts et entreprend un canal entre Rhin et Danube. Mais la lente pacification des territoires conquis est moins la conséquence des victoires militaires que celle de la christianisation, de la colonisation et surtout de la prestigieuse Civilisation Franque.

Malheureusement, après 805, les dernières années du règne de l’Empereur témoignent de la distance entre l’idéal de celui-ci et la réalité quotidienne. Charles manifeste son angoisse devant la négligence des hommes et son regret de ne pas pouvoir rendre la justice, fondement d’une société Chrétienne. C’est ce constat qui l’amène à poser les bases de la vassalité. Il oblige en effet les comtes à devenir ses vassaux, s’assurant leur fidélité personnelle en leur octroyant une partie de ses domaines.

En 806, Charlemagne partage son royaume selon la coutume Franque, entre ses fils Charles, Pépin, et Louis. En 811, il part inspecter les flottes de Boulogne et de Gand, afin de lutter contre les raids des Normands, après ceux des pirates sarrasins de Méditerranée. En 812, il cède plusieurs villes côtières d’Italie à Byzance ; et en échange, Byzance reconnaît Charlemagne comme Empereur d’Occident. Cependant, en 813, ses deux autres fils étant morts – en 810 et en 811 - Charlemagne fait couronner Empereur son fils Louis à Aix-la-Chapelle, sans l’aide du pape ; un an avant sa mort, il peut ainsi espérer que l’Empire Chrétien va lui survivre. Et en Janvier 814, il meurt à Aix-la Chapelle.

Angleterre, seconde moitié du VIIIème siècle :

En 754, en Mercie, le neveu d’Ethelbald, à qui il succède, Offa, devient roi. Et, peu à peu, celui-ci réussit à imposer son hégémonie à presque toute l’Angleterre. De son coté, l’Evêque d’York Egbert acquiert de plus en plus d’influence, avant de mourir subitement en 765. Deux ans plus tard, le savant religieux Alcuin, le remplace à York. Et il se laisse influencer par Bède le Vénérable et par Egbert.

Puis, en 786, les Vikings apparaissent pour la première fois au large des cotes Britanniques ; et pillent les villages qu’ils rencontrent sur leur route.

Irlande, seconde moitié du VIIIème siècle :

En 795, après s’être d’abord dirigés sur les îles qui leur font face – Shetlands, Orcades – puis l’Ecosse, les Vikings entreprennent la conquête de l’Irlande du Nord.

L’effet de surprise est considérable. Les cotes sont razziées, les monastères et les foyers de culture nationale, sont systématiquement pillés. De nombreux esclaves sont enlevés pour être revendus sur les marchés permanents en Gaule ou en Scandinavie. L’Irlande est donc bouleversée par cette intrusion brutale. Elle doit pourtant aux Vikings la création de ses premières villes, l’amélioration de ses techniques nautiques et l’introduction de la monnaie, qui remplace bientôt le troc.

Germanie, seconde moitié du VIIIème siècle :

En 754, Saint-Boniface est âgé de 80 ans quand il repart en mission pour la frise. Mais, rapidement, il y est massacré par des païens. Puis, en 786, le mot « Deutsch » apparaît pour la première fois : il désigne la langue populaire, par opposition au latin des prêtres.

Asie Centrale, seconde moitié du VIIIème siècle :

En 780, en Mongolie, le khangan des Uighurs Alp Qutlug ouvre son pays à l’influence sino-iranienne en faisant du Manichéisme une Religion d’Etat.

Inde, seconde moitié du VIIIème siècle :

En 760, à Ellorâ, l’Empereur Krishna Ier ordonne de creuser le Temple de Kailasa. Et ses architectes le taillent donc à même le roc, comme une statue.

Parallèlement, à partir de 765, la dynastie Pala se met à régner pour longtemps au Bengale et au Magadha. En 775, le royaume de Srivijaya conquiert la totalité de la péninsule Malaise ; et marque l’apogée de sa puissance.

En 795, la dynastie Bouddhiste de Java des Cailandra termine la construction du Sanctuaire de Bârâbudur. Car, depuis longtemps, en effet, le Bouddhisme tend à se fondre avec l’Hindouisme et le culte indigène des Ancêtres.

Bârâbudur est le fruit de ce syncrétisme. Le Sanctuaire consiste en une pyramide à étages symbolisant les étapes à gravir. Un stupa couronne l’édifice. Sur quatre galeries étagées à plan carré, des bas reliefs couvrant près de cinq kilomètres sont là pour instruire les pèlerins. Sur les trois terrasses supérieures, 72 petits stupas ajourés abritent chacun une image de Bouddha. Bârâbudur est ainsi bientôt considéré comme la plus haute expression artistique du génie de cette région ; adaptant à son milieu et à ses Traditions les modèles de l’Inde.

Chine, seconde moitié du VIIIème siècle :

En 755, la nomination au poste de premier ministre d’un cousin de la concubine Impériale Yang Guifei, du Général An Lushan est une erreur : aussitôt, celui-ci profite de la faiblesse de son Souverain : il lance son armée contre la capitale. Il contraint le Monarque à s’enfuit dans le Sichuan en compagnie de toute sa Famille. Malgré tout, avant de quitter sa Métropole, l’Empereur prend bien soin de cacher un certain nombre d’Artefacts Ancestraux à l’intérieur de grandes jarres en terre cuite. Il enfouit ces dernières dans l’une des innombrables cours de son Palais. Puis, il abandonne la cité avec armes et bagages, tandis que Yang Guifei est sacrifiée, et que Xuan Zong, inconsolable, abdique.

L’année suivante, An Lushan défait les dernières troupes qui se dressaient encore entre lui et la métropole. Peu de temps après, il y entre en vainqueur, l’occupe, et la saccage. Dans la foulée, le Gouvernement Impérial est renversé. Et ce sont les Gouverneurs Militaires des Provinces qui acquièrent la charge d’administrer le Pays ; signant ainsi en leur nom propre des accords commerciaux entre la chine et la cité de Samarra – sur le Tigre -, ou avec les Califes Abbassides.   

Avec la fin du règne de Xuan Zong s’achève « l’Age d’Or » de la poésie chinoise. Ses trois poètes les plus célèbres, Li Bai, d’inclination taoïste ; Du Fu, qui s’attache à décrire les souffrances du peuple pendant la rébellion ; et Wang Wei, le fondateur de l’Ecole du Sud – dont on dit que ses tableaux sont des poèmes, et ses poèmes des tableaux ; disparaissent de la scène. De son coté, le premier maître de la peinture Tang Wu Daogi meurt la même année. Et malheureusement, en 757, An Lushan est à son tour assassiné.

En 760, Li Bai est considéré, avec Du Fu, comme l’un des plus grands poètes chinois. Profondément différents l’un de l’autre, ils incarnent les deux pôles de la sensibilité chinoise : Du Fu représente l’idéal confucéen, et Li Bai, l’idéal taoïste.

Li Bai mène une vie de bohème, se refusant de suivre la voie classique des examens, et voyageant à travers la chine. Aimant le vin, profondément épris de liberté taoïste, il est l’une des figures exceptionnelles de la littérature chinoise. Son génie poétique et ses extravagances lui valent le surnom « d’Immortel banni sur la terre ». Il est présenté à l’Empereur. Pendant quelques temps, il jouit à la cour d’un prestige inouï, avant d’en être banni, à la suite d’intrigues malveillantes. Compromis lors de la révolte d’An Lushan, il est alors exilé dans le Sud de la chine. Et la légende raconte qu’il meurt peu après, une nuit d’ivresse, en essayant d’attraper le reflet de la lune dans les eaux du Fleuve Bleu.

En 763, la guerre est déclarée entre les Chinois et les Tibétains. Or, parallèlement, les Ouïgours se convertissent au Manichéisme.

A partir de 765, pendant une dizaine d’années, plusieurs marchands chinois racontent une étrange histoire : à l’occasion de certaines foires, ils ont parfois rencontré des hommes qui semblaient tout droit sortis de catacombes, malgré qu’ils aient l’air bien vivants. Ils sont venus en ville pour effectuer des achats, ont payé avec des monnaies très anciennes. Puis, ils sont retourné dans le désert, où ils ont disparu aussi soudainement qu’ils sont apparu.

En 781, la religion Chrétienne commence à s’étendre à la cour de Chine. Et des monastères Chrétiens se construisent un peu partout dans le pays.

Parallélement, les Tibétains profitent de la chute de l’Empire Tang pour s’emparer des Grottes Sanctuaires de Dunhuang. Dès lors, leurs Scribes se mettent à fouiller les Bibliothèques installées sur place depuis longtemps, et dont la renommée s’étend jusqu’en Occident. Ceux-ci y inventorient les 300 Rouleaux de Sutra, les 7000 Manuscrits, les 600 Tissus, ainsi que les 500 Peintures, qui y sont entreposées. Ils y répertorient les Ouvrages Canoniques Bouddhiques, les Textes Taoïstes, les Récits Confucéens, les Poèmes et les Annales Géographiques, les Contes Populaires et les Registres Officiels, les Calendriers et les Contrats de Mariage, les Lettres Administratives et les Documents Consulaires. Et, enfin, ils y examinent les 40 000 livres racontant l’Histoire Mythologique de la chine, sa Linguistique, sa Religion, et son Art.   

Japon, seconde moitié du VIIIème siècle :

En 794, la nouvelle capitale Impériale – qui marque le début de l’Ere Heian – est fondée. Elle s’appelle d’abord Heian-Kyo – ou « la ville Pacifique » -, et son plan est en forme de quadrillage qui s’inspire de celui de la capitale chinoise des Tang, Chang’an.

Afrique Noire, IXème siècle :

Vers 850, le royaume de Tekrour – au Sénégal – constitue un axe florissant grâce au commerce caravanier de l’or, du sel, des métaux, et des esclaves. Mais, quelques dizaines d’années plus tard, les Almoravides – des moines soldats musulmans – convertissent par la violence les habitants de Tekrour ; dont leur roi. Et celui-ci scelle alors une alliance avec l’envahisseur.

Premier royaume noir islamisé, le Tekrour est ainsi le point de départ de l’expansion ; avant de reconquérir son indépendance.

Vers 850 également, le Ghana – un royaume du Soudan Occidental – tire depuis longtemps son extrême richesse des mines d’or du Galam et de Bambouk. Or, désormais, la production de minerai atteint cinq tonnes par an. L’or est alors expédié vers les pays d’Islam, le Maroc d’abord, et l’Europe, par l’axe commercial transsaharien. Et son influence est à son apogée. Et il y existe un cérémonial fastueux, une opulence incroyable, car dit t’on, son roi attache ses chevaux à des blocs d’or massif.

Iran, IXème siècle :

En 874, Saman Khudat fonde la dynastie Perse des Samanides dans la région, et fortifie ses positions. 

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