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Mes Univers
7 août 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 890 - 895

GermanieGermanie, première moitié du XIIIème siècle :

Petit fils de Frédéric Barberousse, fils de l’Empereur d’Allemagne Henri VI de Hohenstaufen et héritier par sa mère du royaume de Sicile, Frédéric voit son destin déjà tout tracé lorsqu’il monte sur le trône. Mais la reconnaissance de son pouvoir par tous, de son sujet le plus humble au pape lui même, ne se fait pas sans luttes. 

L’enfant se trouve à la tète de deux royaumes où personne ne souhaite sa présence. En Allemagne, deux hommes déjà se disputent le pouvoir : Philippe de Souabe, frère de l’Empereur défunt, et Otton de Brunswick. Quant à la sicile, elle est encore marquée par le règne cruel et autoritaire d’Henri VI. Toutefois, c’est là que Frédéric passe son enfance. Placé sous la garde de Gautier de Paléar, le régent installé par Constance, et sous celle du pape Innocent III, Frédéric grandit dans le climat brillant, cosmopolite et stimulant de la cour de Sicile, terre de contact privilégiée entre Islam et Chrétienté.

Le jeune roi de Sicile prend le pouvoir en 1208. Ses terres ne se limitent pas à la seule île de la méditerranée mais englobent aussi l’Italie du Sud. L’Italie du Nord, elle, fait partie intégrante du Saint Empire – sur lequel règne son oncle. Au milieu, les Etats pontificaux restent indépendants, craignant toutefois à tout moment d’être engloutis par l’une ou l’autre de ces puissances si jamais celles-ci étaient réunies.

Jusqu'à présent, la papauté a réussi avec habileté à éviter tout rapprochement entre l’Italie du Sud et l’Italie du Nord. Le pape Innocent III s’emploie à conserver de bonnes relations tant avec l’Empire allemand qu’avec le royaume de Sicile. Il s’attache particulièrement à Frédéric, dont il surveille étroitement l’éducation. De son coté, le jeune homme se montre déférent envers le pape, écoutant ses conseils et lui obéissant. Or, le pape fait bientôt appel à Frédéric : en Allemagne, Philippe de Souabe ayant été assassiné, c’est Otton IV qui se fait couronner Empereur. Aussitôt, il se tourne vers l’Italie malgré les engagements pris envers le pape de ne jamais étendre son pouvoir à toute la péninsule. Innocent III riposte en lui opposant un rival en qui il a toute confiance : Frédéric. Elu par une diète de princes en 1211, bénéficiant de la complicité des Génois et du roi de France Philippe Auguste, le jeune souverain entre bientôt à Francfort, où il est proclamé Empereur. Auparavant, il promet solennellement au pape d’abandonner la couronne de Sicile sitôt élu Empereur Germanique. Mais Otton étant écarté des affaires d’Etat et Innocent III disparaissant en 1216 plus rien ne s’oppose aux ambitions politiques de Frédéric : en 1220, il se fait couronner Empereur à Rome, tout en gardant le royaume de Sicile.

A ce moment là, les villes allemandes prennent en main le réseau d’échanges autour de la baltique. Regroupées en une association, une « hanse », ces villes – Cologne, Brème, Lübeck, Hambourg, Dantzig, etc. – collectent tous les produits du Nord – fourrures, ambre, poix, harengs -, auquel elles fournissent en retour des draps de Flandre et du sel de la baie de Bourgneuf. Trois grands comptoirs – Novgorod en Russie, Bergen en Norvège et Bruges à l’Ouest – assurent l’essentiel de la distribution.

Dans ces deux réseaux, le drap flamand, produit roi du commerce européen, a une part essentielle. La flandre est donc le point de contact entre monde méditerranéen et monde baltique. Mais pendant longtemps, les marchands peuvent éviter d’aller jusque là en utilisant les foires de Champagne. A la frontière de la france en effet, six foires tournent. Des banquiers italiens, dominés par ceux de Sienne, de Lucques, et surtout ceux de Florence, y assurent d’importantes facilités de crédit. Les draps flamands s’y échangent contre les épices de l’Orient et les fourrures du Nord. Mais, les navires italiens commencent à contourner l’Espagne pour accoster à Londres ou à Bruges. Les guerres entre la france et l’Angleterre sonnent le glas des foires de Champagne. Bruges devient alors le pivot de l’Europe commerciale.

A cette date, Frédéric réside le plus souvent à Palerme. Là, entouré de savants arabes, juifs et chrétiens, il discute des sciences de ce Monde, s’adonne à la composition de poèmes et de lettres et rédige un traité sur la chasse au faucon. Passionné de nouveauté, le souverain préside aussi à des débats où savants musulmans et occidentaux traitent de médecine, d’astronomie ou d’algèbre. Comme tous les princes de son temps, il scrute les étoiles, se procure les plus récents ouvrages d’astrologie, mais se soucie aussi des sciences naturelles. Ses ennemis murmurent même que, pour savoir ce que devient l’âme d’un homme après la mort, il en fait mourir un, asphyxié, dans une jarre hermétiquement fermée.

Car, bien qu’Empereur d’Allemagne, Frédéric se sent avant tout roi de Sicile. Marié à Constance d’Aragon, doté d’une conscience aiguë de son rôle, il entreprend la conquête politique et administrative de son royaume. Il s’attache à édifier un Etat encore plus puissant et plus centralisé que celui de ses ancêtres, les rois Normands. Prenant appui sur de grands textes juridiques, les Assises de Capoue et de Messine et les Constitutions de Melfi, et invoquant l’auguste majesté du droit romain, il se prétend l’authentique successeur des Empereurs de la rome antique. Jaloux de son pouvoir, il élimine les nobles hostiles, détruit leurs châteaux et reconstitue par de multiples confiscations le domaine royal. Il réorganise l’Eglise et, pour mettre fin aux rebellions des musulmans de Sicile, il en déporte un grand nombre dans une cité créée pour eux en Italie du Sud, Lucera. L’abolition des concessions commerciales aux Pisans et aux Génois, assortie d’un strict système douanier procure d’importantes rentrées fiscales, tandis qu’une université est créée à Naples pour former les cadres de l’Etat rénové.

Etrangement, le caractère despotique du gouvernement de Frédéric en Sicile contraste avec la relative indifférence que celui-ci éprouve envers l’Allemagne. Sur trente-huit années de règne, il n’y passe que neuf ans, confiant le pays à son jeune fils, Henri, sous la tutelle de l’archevêque de Cologne. Frédéric II ne cherche pas à reconstituer le domaine et les droits impériaux, mis à mal par diverses rivalités, mais il y établit l’ordre à moindres frais, concédant des privilèges étendus aux princes ecclésiastiques et laïcs : il est donc responsable du démantèlement de l’Empire allemand, même si son prestige réussit presque jusqu'à la fin de son règne, à maintenir intacte l’autorité impériale. Par ailleurs, il fait des Chevaliers Teutoniques, dont le Grand Maitre –Hermann de Salza – est l’un de ses principaux ministres, ses agents préférés ; il leur octroie des privilèges qui leur permettent de conquérir la prusse encore païenne. Il protège les membres de la sainte Vehme, qui se recrutent uniquement parmi ces derniers ; tandis que la société Secrète commence à établir des ramifications innombrables dans tous les autres royaumes d’Occident.

La destinée de l’Allemagne est donc subordonnée à ce que Frédéric considère comme sa mission principale : créer un Empire universel, autorité suprême sur Terre, dont le sort se joue en Italie et en Méditerranée. A nouveau, une gigantesque partie s’engage avec la papauté qui, soutenue par les communes « guelfes » d’Italie du Nord – par opposition aux communes « gibelines », partisanes de l’Empereur -, ne peut admettre une telle prétention. La reprise de Jérusalem est la première épreuve de force : tombée aux mains de musulmans en 1187, c’est une urgence à laquelle ne peut se soustraire l’Empereur. Or, croisé en 1215, Frédéric n’est toujours pas parti en 1225.     Mais ses plans personnels avancent : veuf il épouse Yolande de Brienne, héritière du royaume de Jérusalem, et en prend le titre de roi. En 1227, les croisés sont convoqués en Italie du Sud. Mais c’est un faux départ, car une épidémie décime les troupes ; l’Empereur lui même n’échappe pas à la maladie. Grégoire IX comprend que, depuis quinze ans, tout sert de prétexte à Frédéric pour ne pas effectuer cette croisade. Exaspéré, il l’excommunie. Pourtant, peu de temps après, l’Empereur entreprend de négocier avec le sultan d’Egypte, al-Kamil, dont l’un des frères est maître de Jérusalem. Lorsque Frédéric se met enfin en route pour l’Orient, en 1228, non seulement il est excommunié, mais, en plus, il est l’allié d’un prince musulman. Signant un traité avec al-Kamil, il réussit à rendre Jérusalem et les Lieux saints aux chrétiens. Indignés par la sympathie de Frédéric pour les musulmans et par cette fausse croisade, les Italiens se révoltent, soutenus par le pape : rentré en Italie, Frédéric doit se battre pour rétablir son autorité.

Malgré la paix conclue avec le pape à Ceprano en 1230, Frédéric doit encore se rendre en Sicile en 1235 pour écraser la révolte fomentée par son fils Henri. La victoire de Cortenuova donne d’abord l’avantage à Frédéric, qui envahit les Etats pontificaux. Il est excommunié à nouveau en 1239. Une lutte s’engage alors et l’Empereur subit deux graves défaites. Déposé en 1245 par le pape Innocent IV, Frédéric se heurte encore à la révolte de Parme, en 1248, qui est un désastre pour l’armée impériale.

En 1248, en Bavière, soudainement, une secte Satanique voit le jour sans que nul ne sache d’où elle vient et qui sont ses Initiés. Mais, bientôt, elle fait parler d’elle puisqu’elle s’établit au sommet du « Blocksky », le plus haut pic de la chaîne du Hatz.

En effet, la rumeur la concernant prétend rapidement que ses membres masculins se livrent à la débauche avec des Démons leur apparaissant sous une forme féminine ; tandis que ses membres féminins en font de même avec des Démons aux caractéristiques masculines. De plus, il semble que ceux-ci lancent des incantations provoquant la destruction des récoltes, répandant des épidémies, chez les gens et les bêtes vivant aux alentours de leur lieu de réunion.

La même année, une autre Confrérie Diabolique se forme en Allemagne du Sud et dans les Flandres ; il s’agit de celle des « Béguins », ses adeptes sont des femmes Mystiques prétendant s’accoupler régulièrement avec des « Bodes » ; des Génies spécifiques à la région du Rhin.

En 1249, un Mage anonyme rédige un ouvrage concernant les anciennes Légendes Celtes et Germaniques, « De Recitas Chronicas ». Et il consacre ses premiers chapitres aux créatures mystérieuses que ses peuples croyaient autrefois parfois apercevoir dans les forêts. Il marque donc :

« Lorsque le Géant Ymir mourut, il se décomposa rapidement. Ses chairs putrides donnèrent naissance à des larves ; lesquelles se transformèrent bientôt en Elfes et en Nains.

Les Nains furent, dans un premier temps, davantage liés à la « Terre Mère » et aux Dieux Morts. Ils possédaient en outre des talents de maçons. Le travail de la construction était facile pour eux ; ils n’avaient qu’à siffler pour que les énormes rochers se mettent en place tous seuls. Ce furent donc, à cette époque, des êtres cavernicoles, des Ennemis de la lumière, et des Gardiens de l’Au-Delà. Ils étaient intimement liés à la magie, aux opérations Rituelles et Esotériques. Ils devinrent donc les détenteurs de la connaissance Architecturale Universelle. ».

Plus loin : « De fait, il y eut un Monde d’en bas, dominé par les Nains ; et tout y était petit. Les Banshees, qui étaient des Fées, furent désignées comme leurs messagères ; elles voyageaient d’ailleurs souvent en ayant l’apparence d’un cygne. Il y eut également un Monde d’en haut. Tout y était bien plus grand. Il était soumis aux Elfes régnant sur les Esprits et les roches sculptées. ».

Plus loin : « Les Nains habitèrent longtemps sous la terre et dans les montagnes. Ils évitèrent de se montrer au grand jour. Ils craignaient en effet que le Soleil ne les pétrifie sur place. Par contre, en compensation, ils obtinrent tous une ceinture qui augmentaient leur force. Les Nains enterrèrent donc leurs trésors au cœur de leurs abris ténébreux ; ils les firent protéger par des créatures étranges, fantastiques et redoutables.

Puis, à une certaine époque – nul ne sait plus pourquoi ni dans quelles circonstances -, ils purent enfin sortir de leurs refuges caverneux. Ils oublièrent vite leurs richesses cachées. Ils se répandirent dans les plaines et dans les bois. Ils se mirent à y vivre, à y faire la cuisine, et à y dormir. Ils y firent par ailleurs croître des pierres de la même façon que les arbres d’antan.

Or, c’est à cette même époque que les Elfes, qui, eux aussi, aimaient se prélasser dans les champs ou danser au clair de Lune, éliront leur premier roi : Alberich. Mais, en même temps, avec ce nouveau seigneur à leur tète, ils devinrent peu à peu susceptibles ; ils commencèrent à ne plus apprécier les Nains ; car, pour eux, ils étaient trop avides et trop curieux. ».

Dans un autre chapitre, ce Mage se penche sur plusieurs autres Mythes originaux. Il explique ainsi que des Gargouilles hantent les fontaines du pays, et y crachent de l’eau de pluie. Il révèle que beaucoup de rivières sont la résidence de toutes sortes de Sirènes ; que les Vouivres sont les gardiennes d’innombrables pierres levées ; et que celles-ci sont parfois appelées « Œil Céleste » ou « Œil de Sagesse ». Selon les sources du Mage, les Vouivres seraient en outre les filles des Dragons ; et il relate au sujet de ces derniers : « Les Dragons sont issus des profondeurs du globe, ou de l’Autre Monde. Ils sont essentiellement amphibies. Ils sont les détenteurs de fortunes colossales. Et ils sont les « Veilleurs de l’Empire de la nuit ». ». 

Le Mage se réfère épisodiquement aux « Korrigans » bretons dans ce chapitre. Pour lui, ce sont encore une fois des Nains, mais contrairement à ceux de son pays, ces derniers semblent à la fois bons et mauvais. De plus, ils habitent exclusivement aux abords des tertres celtiques. Son récit fait donc d’eux des bâtisseurs de dolmens ou d’allées couvertes. Ils sortent à la tombée du jour pour accomplir de mystérieuses besognes – soit pour aider ceux qui le méritent, soit pour châtier ceux qui se sont montrés téméraires à leur égard. Sur quelques territoires périphériques à la péninsule, les populations les nomment « Kérions », « Ozegans », « Pouplicans » ou « Coranniets » ; pour elles, ils sont doués de pouvoirs magiques leur permettant d’entrer en contact avec les Anciens Dieux.

Le Mage termine son ouvrage en parlant des « Dames Blanches » ; celles-ci apparaissent en effet non loin des sources ; elles sont les bienfaitrices des territoires les environnant. Les serpents, quant à eux, représentent les courants telluriques, tandis que les aigles désignent les Forces Cosmiques. 

Frédéric meurt en 1250, à cinquante-six ans. L’autorité impériale en Allemagne n’est alors plus qu’un vague souvenir et la sicile passe bientôt aux mains de la maison d’Anjou. 

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