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Mes Univers
23 août 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 960 - 965

France_au_moyen_ageMais, fin1452, Jacques Cœur arrive à s’évader et se réfugie dans son palais de Bourges. Là, il rédige un texte expliquant pourquoi il a érigé sa demeure de cette manière. Il indique également quel lien Occulte celui-ci a avec le Grand Œuvre.

Tout d’abord, il enseigne que le Symbole du Soleil qui y est représenté en plusieurs endroits personnifie la perfection de l’Astre de Jour. Le Cerf et les fleurs des portails matérialisent le Mercure des Philosophes qui, au commencement, est léger et volatil. L’Ange et le figuier du pavillon d’entrée incarnent la matière première du Grand Œuvre ; le dattier, lui, figure le Phénix, et donc la pierre Philosophale elle même. Quant au pot de l’Ange, il s’agit du creuset fans lequel elle a été fabriquée grâce au soufre et au mercure – le cœur et les merelles aux pieds de l’Ange. Enfin, les signes « R.G. » et les deux cœurs entrelacés sur la balustrade de la tourelle, démontrent que les 25 Lettres de l’Alphabet peuvent se recombiner de différentes manières.

Ensuite, Jacques Cœur donne sa propre définition Esotérique en ce qui concerne les nervures de sa salle au trésor : pour lui, le bâton de pèlerin du roi Marc désigne le Grand Œuvre. La présence d’une chouette à ses cotés – la messagère de Minerve – définit le caractère nocturne de la scène. Tandis que pour la salle des Festins, il indique que la biche taillée dans le bois de sa porte exprime la matière purifiée ; et que cerf représente le Mercure.

Mais, surtout, Jacques Cœur s’attarde à détailler chacun des seize panneaux qui parsèment le plafond de la pièce. Il révèle donc dans un premier temps que le chiffre « 16 » est le nombre de pétales de la rose Croix. Puis, il détaille les décorations les unes après les autres : 

« Le premier panneau montre deux Béliers dressés sur leurs pattes postérieures et s’affrontant ; leur lutte est celle du Soufre et du Mercure. Les deux animaux sont aussi une indication zodiacale propice au commencement des travaux Hermétiques. Le second panneau, lui, désigne une Ourse monstrueuse occupée à dévorer une feuille ; elle porte deux Singes sur son dos. L’un d’eux exhibe une baguette, l’autre embouche une trompette. Les deux Singes symbolisent donc les Alchimistes qui doivent imiter la nature – singerie - ; l’Ourse incarne la vierge minérale, le Mercure des Sages ; mais aussi l’Etoile Polaire disant à l’Adepte qu’il est sur la bonne voie.

Le troisième panneau exhibe un Ane chantant la messe ; il est accroupi devant un pupitre et déchiffre une partition en caractères de plain-chant. Car, monture du Christ, l’Ane est également la matière Première du Grand Œuvre ; il porte la potentialité de l’or. Le quatrième panneau, ensuite, affiche un Cerf étendu sur le ventre en signe de soumission. Il annonce le Mercure des Philosophes et rappelle l’engagement Hermétique de Charles VI. Le cinquième panneau dépeint une Fontaine hexagonale au sommet de laquelle un Lion crache un liquide dans la bouche d’un Homme nu ; les Initiés associent en effet parfois le Mercure aux expressions : « urine des Enfants » ou « urine de la vierge ». On peu pourtant y voir une allusion au Sel de l’harmonie, ou « Harmoniac ». Le sixième panneau expose un Aigle au corps de Serpent attaquant un Lion ; ce dernier incarne le Soufre, alors que son adversaire figure le Mercure – volatil. Le septième panneau évoque donc une jeune Fille tenant une guirlande de fleurs ; elle chevauche une Tortue dotée d’une énorme queue. De fait, la tortue est l’emblème de Saturne ; elle personnifie la matière Première, la minière des Sages. La jeune Fille, elle, montre la qualité volatile du sujet ; et l’ensemble symbolise l’extraction du minerai des Sages de son gîte souterrain.

Le huitième panneau dévoile une Laie jouant de la cornemuse et faisant danser trois Marcassins ; la laie – ou Druidesse – représente ainsi le « caaput mortuum », et le reste démontre que l’Alchimie est le jeu des Enfants et un Art de Musique ; quant aux trois Marcassins, ils désignent les trois phases du Grand Œuvre. Le neuvième panneau annonce une Sirène Noire sur le point d’enfanter ; elle tient un Miroir dans la main droite. Il s’agit là de la vierge parturiente, la terre Primitive qu’il faut choisir comme sujet pour le Grand Œuvre. Le Miroir est celui dont nous parle le Cosmopolite : « En son Royaume, il y a un Miroir dans lequel on voit tout le Monde. Quiconque regarde en ce Miroir peut apprendre les trois parties de la sapience des Hommes. ».

Le dixième panneau surgit en indiquant un Chariot à Voile gonflé par le Vent ; il est conduit par une Femme. Or, la voile désigne en fait la voie humide, et le Chariot, la voie sèche. L’Alchimie est en effet un Art de Navigation. Mais, pour atteindre le port, la pureté – la jeune Fille – est indispensable. Le onzième panneau représente un Oiseau de belle envergure qui tient un Coq sous sa patte. C’est la quintessence du Feu, la force Créatrice, la réalisation du Grand Œuvre annoncée par le Coq. Le douzième panneau exhibe une énorme Levrette accroupie, tandis qu’un petit Chien tente de lécher le museau de son aînée. Il faut savoir que la levrette est une chienne d’Arménie, ou de Mercure, et que son partenaire désigne le Chien de Corascène, ainsi que le Soufre. De plus, le rapport des tailles est celui des proportions du Mercure et du Soufre nécessaires à la matérialisation du Grand Œuvre. Le treizième panneau laisse donc apparaître un Homme au corps de Lion ; il brandit une massue et se couvre d’un bouclier de fer. Cet être Humain indique l’importance de l’union de la théorie et de la pratique ; le combat qu’il faut mener pour ouvrir la matière. C’est pour cette raison que le quatorzième panneau arbore un autre Homme dont le corps se termine par un Serpent ; il étreint une jeune Fille nue et enceinte qui tient une Grenouille entre ses jambes croisées. L’Homme anguiforme désigne le Feu utile au développement de l’embryon métallique. La totalité du bas relief suggère la coction finale du Grand Œuvre. Le quinzième panneau montre un Singe assis sur l’un des deux Coffres que porte un Eléphant. Le Singe est l’Alchimiste, et l’Eléphant est le porteur des dons de la pierre des Sages. Enfin, le seizième panneau produit une forte Licorne au repos sur le sol, les pattes repliées sous elle. Elle est, au final, l’emblème de la pureté ; la lumière naissante du Mercure. ». 

Une fois qu’il en a terminé avec ses explications « Alchimiques », Jacques Cœur confie son manuscrit à son conseiller le plus proche : Monsieur de Rudavel. Or, un peu plus tard, celui-ci partage les Secrets de cet ouvrage avec Denis Zachaire, un fervent Adepte de la tradition Alchimique toulousaine ; tout comme Jacques Cœur, il est issue de l’Ecole Esotérique de Montpellier. Puis, Monsieur de Rudavel et Denis Zachaire tentent une nouvelle fois de réaliser le Grand Œuvre ; sans plus de succès que Jacques Cœur.

En 1453, au moment où Jacques Cœur est emprisonné au château de Poitiers, celui-ci est scrupuleusement surveillé par une multitude de gens d’armes. La fenêtre de sa cellule est murée, sa porte bardée de plaques de fer.

Mais, un jour, il s’évade. Mystérieusement, il parvient à déverrouiller la porte de son cachot. Il s’enfuit de la forteresse. Il rejoint les couvents et les monastères des environs afin de se soustraire aux recherches menées par les agents du souverain. Et Bénédictins et Cisterciens se mobilisent bientôt pour le protéger et le faire disparaître.

Car, une enquête est aussitôt diligentée pour comprendre comment il a pu s’évader. Pourtant, celle-ci ne permet de confondre aucun complice au sein de la citadelle et dans les bourgs alentours ; il n’y a donc qu’une seule explication : le prisonnier est sorti de sa cellule par la porte, puis s’est évanoui dans la nature, avant de se diriger vers le cloître le plus proche. 

Parallèlement, en 1453, l’armement demande toujours davantage de métal, qu’il s’agisse des armures traditionnelles, des canons, des arquebuses ou des boulets. Les canons, coulés en bronze, sont montés sur roues, munis d’une crémaillère ou de tourillons de manière à cibler exactement l’objectif. Valturio décrit pour la première fois une sorte de bombe, boulet creux rempli de poudre ; progressivement, les calibres des bouches à feu se standardisent ; quant aux armes portatives – arquebuses, canons à main -, elles peuvent être désormais maniées par un seul homme, bien qu’il faille attendre longtemps pour mettre le feu à la poudre par un système de rouet frottant un silex à l’aide d’un ressort.

L’architecture militaire s’adapte à ces nouveaux engins : citadelles et murailles s’abaissent et se renforcent à la base pour résister aux projectiles, les bastions reçoivent des batteries de canon.

Encore à cette date, L’Art français semble en retard sur les évolutions constatées en Italie et en Flandre. Mais Jean Fouquet est un intermédiaire exceptionnel. Formé à l’école française de la miniature – elle même très marquée par l’influence flamande -, il va en Italie en 1446. Il y travaille tout de suite le portrait et fait celui du pape Eugène IV.

Sa technique, originale, emprunte aux artistes flamands un procédé d’éclairage latéral qui donne un fort contraste dynamique aux deux cotés du tableau et écrase le fond, interdisant tout recours à la perspective. Le tableau est ainsi plat et contrasté, et Fouquet peut agrandir sa surface en optant pour une représentation à mi-corps. Il dispose aussi d’un espace supplémentaire pour ces décorations minutieuses qu’un miniaturiste tel que lui ne peut que goûter. Cet espace lui permet enfin de développer une « monumentalité » absente du portrait flamand, mais il est surtout propice à l’affirmation du rang social de son modèle.

Et de son coté, brillant étudiant, François Villon, lui, devient bachelier, puis licencié et maître ès arts. Mais, sans protections, sans perspectives de carrière, il participe dans un Paris désenchanté à l’agitation étudiante. En 1455, il est pris dans une bagarre au cours de laquelle un prêtre est tué. Sur le point d’obtenir le pardon, il est à nouveau mêlé à une affaire de vol de 500 écus d’or dans les coffres du collège de Navarre. Il fuit, par peur du gibet. En 1461, il revient à Paris, mais disparaît à nouveau, exilé.

Son œuvre, très personnelle et profondément désespérée – « le Petit et le Grand Testament », « les Ballades » -, est marquée par la mélancolie et l’autodérision.

En 1461, Louis XI succède à Charles VII et devient roi de France. Loin d’être un « débutant » en politique, le nouveau souverain a déjà une longue expérience, qui a été paradoxalement acquise aux dépens de son propre père.

De cette rivalité vient l’erreur que commet Louis XI quand commence son règne. Le souverain opère une purge générale de tous les officiers qui l’ont autrefois combattu, alors que ceux-ci, bons serviteurs de l’Etat, n’ont agi de la sorte que parce que le Dauphin a été un danger pour la couronne. Des réformes financières ambitieuses, mais précipitées, finissent d’affaiblir l’Etat. Or, en même temps, Louis rachète les villes de la somme au duc de Bourgogne, créant ainsi un sentiment d’amertume chez les Bourguignons. Enfin, les princes, ses anciens compagnons, se regroupent dans la ligue du Bien public et prennent la tète d’une révolte à laquelle participent le duc de Bretagne François II et le propre frère de Louis XI, Charles de Berry. Le conflit s’achève lors de la bataille de Montlhéry, en 1465. Malgré une issue indécise, celle-ci permet à Louis XI de tenir Paris et de négocier. Le roi doit cependant donner la normandie à son frère et, sans compensation, rendre aux Bourguignons les villes de la somme qu’il vient de racheter.

Louis XI, toutefois, sait admirablement, en jouant sur les divisions de ses ennemis, transformer un échec ponctuel en succès politique à moyen terme. Il récupère peu à peu tout ce qu’il a donné. Charles doit rendre la normandie, et, en 1468, le roi impose au duc de Bretagne le traité d’Ancenis, qui prépare déjà le rattachement de la bretagne à la france. En affaiblissant les princes, Louis restaure son autorité et, surtout, prive d’alliés potentiels son véritable rival, Charles le Téméraire.

Car, autant Philippe le Bon a su construire un vaste rassemblement d’Etats autour du duché de Bourgogne, autant son fils, Charles le Téméraire, qui lui succède en 1467, commet une erreur en voulant aussi un titre royal. Le nouveau duc décide en effet d’unifier ses territoires en reliant la bourgogne aux Pays-Bas pour recréer une grande Lotharingie, sur le modèle de celle qui a séparé les domaines français et allemand lors du partage de l’Empire Carolingien au traité de Verdun, en 843. D’où son action en Rhénanie, en Alsace et en Lorraine. Grâce à la richesse de la flandre et du Brabant, Charles a de grands moyens. Enfin, par sa troisième femme, Marguerite d’York, sœur du roi d’Angleterre Edouard IV, le Bourguignon peut à tous moment faire revenir les Anglais en France.

Louis XI s’aperçoit à ses dépens que, contre un tel homme, il faut être très prudent. En effet, en 1468, alors qu’il rencontre Charles le Téméraire à Péronne, la ville de Liège, possession bourguignonne, se révolte, encouragée par le roi de France. Emprisonné par son hôte, Louis XI doit lui promettre la champagne et accepter de l’accompagner à Liège. Là, humilié, le souverain assiste à la sanglante répression qui s’abat sur ses propres alliés.

Mais la leçon n’est pas perdue, et Louis frappe ses ennemis. La première victime est l’un de ses capitaines, Charles de Melun. Des ecclésiastiques, Balue et Haraucourt, sont enfermés dans des cages de fer où ils restent dix ans. Le duc de Nemours et le connétable de Saint-Pol sont décapités. Se méfiant des grands, Louis XI s’entoure d’hommes qui lui doivent tout, comme le barbier Olivier le Dain ou Tristan Lhermite. Dans son château favori de Plessis-lez-Tours, « l’universelle araigne » tisse sa toile.

En Angleterre, en 1461, Henri VI de Lancastre a été déposé au profit d’Edouard IV d’York. Comme ce dernier est le beau-frère de Charles le Téméraire, Louis XI a tout à craindre de leur alliance. En 1470, il finance donc un complot qui rend le trône à Henri VI. Louis XI peut ainsi isoler Charles le Téméraire. Persuadé d’avoir éliminé le danger anglais, le roi lance ses armées sur les villes de la somme, attaque Saint-Quentin, puis Amiens ; il est convaincu que Charles le Téméraire ne peut rien faire. Mais, en Angleterre, la restauration d’Henri VI est de courte durée, et, dès 1471, Edouard IV, l’allié de la bourgogne, retrouve sa couronne. La contre-offensive bourguignonne en Picardie est foudroyante. Heureusement pour Louis XI, Beauvais résiste : tous les bourgeois, et même les femmes – dont Jeanne Laisné, ou « Jeanne Hachette » - sont aux remparts, et leur farouche résistance permettent aux compagnies françaises d’intervenir en Juillet 1472. Obstiné jusqu'à l’aveuglement, Charles immobilise son armée. Affamée, celle-ci doit se rendre. Une trêve est conclue.

En fait, Charles le Téméraire s’engage désormais à l’Est. L’Alsace, rachetée au duc d’Autriche, se défend en engageant des mercenaires suisses, les meilleurs soldats de l’époque, alliés de Louis XI. Soucieux de trouver un appui, le Téméraire offre la main de sa fille Marie à Maximilien, fils de Frédéric III, l’Empereur Germanique qui, inquiet de l’ambition du duc, préfère refuser. Charles attaque encore en Cologne, mais partout ses ennemis sont soutenus par Louis XI. En 1474, le roi de France finance une ligue antibourguignonne principalement composée des Suisses et de l’Empereur Frédéric III.

Charles est de plus en plus isolé. Il remporte cependant un succès diplomatique de poids : Edouard IV, qui lui doit sa restauration, s’engage à intervenir en France. En Juin 1475, à Calais, il rassemble une armée de 30 000 hommes. Charles le Téméraire est retenu par un siège interminable à Neuss, place forte de Cologne, qui est défendue par les Suisses. Une fois de plus, son obstination lui nuit : il poursuit le siège alors que l’armée anglaise l’attend. Lorsque, enfin, il se libère, il a perdu beaucoup de temps et sa propre armée n’est pas prête, alors que Louis XI a pu mobiliser les ressources du royaume pour faire face aux Anglais. A Picquigny, dès le mois d’Août, Edouard IV préfère négocier plutôt que de se battre pour le seul profit du Téméraire. Louis lui donne 75 000 écus et lui promet une pension annuelle de 50 000 écus d’or. Après de grandes fêtes à Amiens, Edouard se retire et abandonne le Téméraire. Celui-ci, afin d’avoir les mains libres à l’Est, doit traiter avec Louis XI, qui cherche à grouper tous ceux qui sont lésés par la politique bourguignonne.

Louis continue donc de répandre ses subsides et il asphyxie le Téméraire en poussant la banque Médicis à lui refuser tout crédit. A Grandson, le 2 Mars 1476, les troupes bourguignonnes sont surprises par les Suisses. Le Téméraire n’est sauvé que par la richesse de ses bagages sur lesquels se jettent les montagnards éblouis. Le Bourguignon reforme aussitôt une nouvelle armée et la risque au siège de Morat, où les Suisses l’acculent aux rives du lac : 10 000 hommes sont massacrés, le Téméraire s’échappe de justesse. Charles n’a plus d’armée solide, mais, au début de Janvier 1477, il assiège Nancy, que le duc de Lorraine vient secourir : le 5, les Bourguignons sont écrasés. Charles le Téméraire est tué pendant la bataille.

Pour Louis XI, le succès est total et il le doit en partie à l’impatiente ambition de son ennemi. Mais le roi s’est donné les moyens de réussir. Grand homme d’Etat, il a admirablement consolidé son royaume. La chute des princes et la fin des guerres intérieures ont ramené la paix et la prospérité. Le souverain a certes accru la pression fiscale, mais avant tout, ses sujets se sont enrichis. Louis XI s’intéresse en effet aux problèmes économiques. Il fait venir des Italiens pour créer une industrie de la soie, des Allemands pour relancer les mines, il fonde à Lyon de grandes foires qui concurrencent avec succès celles de Genève. Il cherche à faire de Marseille le centre d’un grand commerce méditerranéen. L’administration royale, confiée à des hommes sûrs, atteint une efficacité nouvelle, surtout dans le domaine des postes, le roi jugeant la rapidité des communications essentielle à sa diplomatie.

A cette date, les théologiens se demandent sur le précurseur de l’Antéchrist ne sera pas ce « Grand Monarque » issu de France, et qui régnera sur le Monde entier ? Ils pensent en effet peu à peu que celui-ci personnifiera en effet le pouvoir de la bête, et jouera le rôle de Faux Prophète. Enfin, qu’il poussera les hommes à adorer l’image de la bête sacrilège.

Ces théologiens sont alors persuadés que ce Prince d’iniquité sortira de la tribu de Dan. Ils l’imaginent tel un enfant de perdition, plein d’orgueil et de malice insensée. Il fera sur la terre une foule de prodiges. Pour appuyer l’erreur qu’il enseignera, il fera descendre le feu du Ciel. Par ses sacrifices Magiques, il surprendra la bonne foi de tous. Et ensuite, on verra une grande persécution, telle qu’il n’y en a jamais eu ; et qu’il n’y en aura jamais plus.

Ils croient en outre qu’une fois que l’Antéchrist sera apparu sur Terre – et y aura implanté son royaume -, Elie et Enoch ressurgiront pour convertir les Juifs au Christianisme.

L’un d’eux écrit alors : « En ces temps, on croyait voir des Démons partout ; et si des bûchers étaient dressés, c’était afin de prévenir toute manifestation satanique. Obscurément en effet, le peuple Chrétien sentait que le danger rodait autour de la cité de Dieu. Des siècles durant, il guetta Lucifer, ainsi que ses cohortes. Et puis, quand il s’assoupit, Asmodée se déchaîna ; il conquit non plus quelques pauvres âmes destinées aux Sabbats de la lande, mais tenta de rallier à sa cause l’Univers entier. ».

A cette date également, Louis XI est féru d’astrologie et a une confiance presque aveugle dans les talismans et les reliques. Lorsqu’il veut obtenir un serment sûr, il fait venir la croix de Saint-Laud d’Angers. Il accomplit de nombreux pèlerinages, n’hésitant pas, alors qu’il souffre d’hémorroïdes, à galoper jusqu'à Bayonne. Il revient sans cesse à Notre-Dame de Cléry, où son tombeau a été préparé, et voue un culte particulier à la vierge Marie.

Louis XI sait également agrandir son royaume. A la mort du roi de Naples, en 1480, il récupère l’Anjou, le Barrois, puis la provence. En revanche, il se trompe en voulant reprendre les territoires bourguignons après la mort de Charles. Son conseiller Commynes, jadis au service de la bourgogne, lui suggère de marier le Dauphin à Marie, seule héritière du Téméraire, et de laisser son fils attacher les terres bourguignonnes à la france. Mais Louis XI, impatient, se jette sur la bourgogne, la picardie, la flandre et la franche-Comté. La résistance y est parfois obstinée.

Finalement, Marie de Bourgogne épouse Maximilien, fils de l’Empereur Germanique. Lorsqu’elle meurt, en 1482, Louis XI et Maximilien se partagent ses terres : les Pays-Bas pour l’Autriche et le duché de Bourgogne pour la france. Le reste est apporté en dot par la fille de Marie et de Maximilien, Marguerite de Bourgogne, promise au Dauphin Charles – futur Charles VIII -. L’ultime erreur du roi est ainsi réparée. Il meurt en 1483, confiant la régence à sa fille Anne de France.

Mais, la france est alors à reconstruire. Dans l’atmosphère de la paix retrouvée, une nouvelle architecture citadine voit peu à peu le jour. Les signes de la noblesse militaire sont toujours là, mais ils s’estompent au profit d’une nouvelle structure. Le donjon d’autrefois, à l’entrée des villes ou aux coins de leurs remparts, devient alors tour, et la tour devient escalier monumental, autour duquel s’ordonne noblement la demeure seigneuriale, avec ses pièces d’apparat – et notamment la galerie de promenade et d’exposition – et surtout les appartements privés, que le nouveau mode de vie aristocratique, plus individualiste, privilégie ; les châteaux de Nantes, de Saint-Malo, de Salses, sont des exemples de ces fortifications aux formes inédites.

Même les grands hôtels urbains adoptent cette structure : c’est elle que l’on retrouve dans le somptueux palais que Jacques Cœur fait édifier à Bourges, et qui est encore inachevé au moment de sa disgrâce. Dans ce somptueux décor architectural, unique en France, pilastres et moulures s’étalent à profusion. Le décor intérieur, quant à lui, est tout aussi magnifique que celui de l’extérieur. C’est à cette époque que débutent réellement l’urbanisme et l’industrie du bâtiment, que des architectes s’illustrent dans les grandes cours de la renaissance, où ils présentent des plans de villes idéales, des machines de levage pour déplacer des monuments, des écluses, digues et barrages ; des chantiers s’ouvrent ainsi un peu partout dans les cités ; tandis que sous le mont Viso, on parvient à percer un tunnel de 72 mètres de long à 2400 mètres d’altitude.

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