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Mes Univers
24 août 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 965 - 969

France_au_moyen_ageEn 1495, l’expulsion des Juifs d’Espagne commence à avoir de profondes répercussions dans le Languedoc. Le mouvement Kabbaliste qui y est installé depuis plus de deux siècles, et qui a été jusqu’alors purement spéculatif et réservé à une élite intellectuelle, se transforme soudainement. Il se métamorphose en courant messianique. Il se développe à l’intérieur de toutes les couches sociales. Il est bientôt considéré comme un facteur d’équilibre entre les branches hébraïques radicales et modérées.

Mais, en même temps, il est utilisé pour influencer le cours de l’Histoire. En effet, ses idées théosophiques se mettent à pénétrer toutes les disciplines Scientifiques en vigueur dans les Universités. Des juristes comme Joseph Karo s’intéressent à la kabbale, et ont même des « Révélations Personnelles ». Le penseur le plus influent de Paris, Moïse Cordovero, écrit un Livre sur le sujet : « le Pardes rimonim ». Et ce dernier est vite considéré comme la somme de l’Enseignement Kabbalistique – malgré de nombreuses imprécisions - parce qu’il se réfère souvent au Zohar.

Malgré tout, les « Convertis » Espagnols arrivés depuis peu dans la région, se réfèrent aussi au « Pugio Fidei » - ou, « Poignard de la foi » - du XIIème siècle. Grâce à lui, ils élaborent les textes fondateurs de la kabbale Chrétienne. Ils dissèquent les Vérités prônées par la religion de Jésus. Puis ils publient certains textes issus du Zohar qui se rapprochent de celles-ci ; tout en détruisant des centaines d’exemplaires du Talmud et en criant à l’imposture.

Ce sont ce genre de Convertis qui entourent Jean Pic de la mirandole à Montpellier. Grâce à son soutien financier, ceux-ci traduisent en Latin plusieurs textes Kabbalistiques fondamentaux. Sur ses recommandations, certains – comme Flavius Mithidatès et Paulus de Heredia – rédigent la « Révélator arcanorum » - ou, « la révélation des Mystères ». Ils y expliquent que le dogme de la trinité est issu des Déclarations des Apôtres. D’autres recopient « l’Heptaplus » et les « Conclusiones kabbalistica » ; en les analysant, ils démontrent que leurs textes ont inspiré tous les auteurs de l’Académie de Florence, et que leurs dogmes se rattachent aux idéaux de Platon, d’Hermès Trismégiste, de Pythagore, et d’Orphée. L’un de ces derniers, Léon l’Hébreu – un des fils du grand Abrabanel – prétend même dans ses « Dialoghi d’Amore », que Platon a été un éminent Kabbaliste.

Johannes Reuchlin, lui, est assez mal renseigné sur les travaux des collègues de Pic de la mirandole lorsqu’il compose son « De Verbo mirivico » - ou, « le Verbe qui fait des Miracles ». Dans l’un de ses chapitres, « De Arte cabalistica » - ou, « la science de la kabbale » -, il décrit en effet ce qu’est selon lui le véritable sens du pythagorisme. Il y associe le Pentagramme au nom de Jésus ; « le tétragramme rendu prononçable ». Et il y défend nombre de Livres Hébreux parce qu’il leur trouve davantage de signification que les Ecritures ou la scolastique d’Aristote. 

Ce qui est alors surprenant, c’est que Johannes Reuchlin est bientôt soutenu par Paul Rici, un Converti qui est passé en Italie, puis en Allemagne, avant de s’être installé en France. Dès lors, ensemble – et malgré les critiques acerbes de leurs confrères -, ils adaptent le Verbo mirivico selon leur point de vue. Ils le publient avec le titre de « Shareei ora » - ou, « les Portes de la lumière ». Bientôt, ils s’associent à Petrus Galatinus – un Franciscain se prenant pour le pape Angélique annoncé par les Disciples de Joachim de Flore. Le trio examine le « Pugio Fidei » et se propose de traduire une nouvelle fois le Talmud, selon leurs propres convictions ; en se basant sur celui que le pape Léon X a fait imprimer par le Chrétien Daniel Bomberg. Ils agrémentent ainsi celui-ci du « Gale Razela » et de « De Arcanis catolicae veritatis » - ou, « les Mystères de la vérité Catholique ». A son tour, le recteur de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin Gilles de Viterbe, se met à les aider ; il fournit au groupe les idées du Dominicain Anius de Viterbe sur la civilisation Araméenne à l’époque de Jésus. Et il le fait entrer en contact avec des savants Juifs habitant Narbonne et Pasquières, comme Elias Lévita.

Ainsi, c’est avec le concours d’hommes tels que Paul Rici, Petrus Galatinus, Gilles des Viterbe, et Elias Lévita, que Johannes Reuchlin traduit progressivement les principaux ouvrages Kabbalistiques lus en Occident. Il a alors l’impression de retrouver le véritable sens de la philosophie dont Virgile a été le détenteur. Il publie d’ailleurs à son propos un traité personnel nommé « De Lieris Sanctis » - ou, « les Lettres Saintes ». Tandis que l’un de ses amis – Teseo Ambrigio », lui, édite peu après une « Introductio in chaldaicam liguam » - ou, « Introduction à la langue chaldaïque ».

Ce n’est qu’ensuite que Reuchlin rend public sa plus grande œuvre théosophique : le « Scechina ». A l’intérieur, il y révèle l’existence de la kabbale au pape et à l’Empereur Germanique. De son coté, un de ses Initiés de fraîche date, le Franciscain François-Georges de Venise, diffuse « de Harmonia Mundi » et « Problemata ». Il achève donc de répandre l’usage de la kabbale hors des frontières du royaume de France. Car, un an plus tard, Archangelus de Bugonovo n’hésite pas à piller ses ouvrages, ainsi que ceux de Reuchlin. Il approfondit également deux séries de thèses écrites quelques années plus tôt  par Pic de la mirandole et ses amis. Il transmet ce qu’il en a appris à H.C. Agrippa ; lequel écrit à son tour « De Occulti Philosophia » - ou, « la philosophie Occulte ». Et il en offre des copies à Joannes Pistorius, qui, lui, s’en inspire pour son « Artis cabalisticae hoc reconditae theologia et philosophia scripta » - ou, « la bible de la kabbale Chrétienne ».    

Bourgogne, XVème siècle :

A la fin du XIVème siècle, Philippe II le Hardi, un Valois, fils du roi de France Jean II le Bon, pose les bases de l’Etat de Bourgogne : il reçoit ce duché, et épouse en 1383 Marguerite de Mâle, héritière de la flandre, de l’Artois, d’Anvers et de Malines. Le duc transforme Dijon en résidence princière, rénove le palais ducal et y donne des fêtes qui servent son prestige. Il fait venir de nombreux artistes de Flandre : le sculpteur Claus Sluter se voit ainsi confier la décoration du palais d’été de Germolles et de la chartreuse de Champmol, où le grand cloître reçoit en 1395 sa sculpture, le « puits de Moïse ». Accompagné de son chancelier, Philippe le Hardi se déplace d’une province à l’autre afin d’asseoir davantage son pouvoir et d’obtenir la fidélité des villes et des échevins.

Car, l’Etat de Bourgogne reste sans unité géographique ; il réunit des villes à l’esprit indépendant et des régions relevant, pour les unes, du roi de France, pour les autres, de l’Empereur Germanique, auxquels le duc doit l’hommage vassalique. De Bruges – Flandre occidentale – à Dole – Franche Comté -, du Hainaut – situé à la frontière franco-belge – au Charolais – Bourgogne -, les habitants ne parlent pas la même langue. Il faut doubler, à Lille et à Gand, les institutions – la chambre du Conseil et la chambre des Comptes -, qui ont leur siège à Dijon.

Son fils aîné, Jean sans Peur, qui lui succède à sa mort, en 1405, poursuit sa politique. Mais il décide de soutenir les Anglais contre le roi de France Charles VI, espérant ainsi profiter des crises du règne de celui-ci, alors atteint par la démence. Cette alliance lui vaut d’être assassiné en 1419 à Montereau par les Armagnacs, partisans du duc Louis d’Orléans. Philippe le Bon, le nouveau duc, recueille alors l’héritage de son père ; il lui donne bientôt, avec ses chanceliers, Jean de Thoisy et Nicolas Rolin, un exceptionnel éclat.

Au croisement des réseaux de la baltique et de la méditerranée, Bruges constitue en effet en 1420, le plus grand marché de l’Occident chrétien : dix-sept nations y ont établi leur comptoir. Les courtiers Van der Burse donnent leur nom à la « bourse » permanente qu’ils aménagent dans leur hôtel. L’opulence de la maison des Gruuthuse, qui ont le monopole de l’orge mondé indispensable aux brasseries, en dit long sur la richesse des notables.

Car, annexions, achats et politique matrimoniale font de Philippe le Bon le plus riche seigneur de l’Occident et l’entraînent dans des luttes de rivalités acharnées avec le roi de France Charles VII, successeur de Charles VI à partir de 1422. L’Etat bourguignon ne cesse de prospérer en dépit d’années cruelles où la peste sévit. 

Le 7 Janvier 1430, Philippe le Bon épouse même en troisième noces Isabelle de Portugal. Négociants et armateurs de Bruges fêtent l’assurance de participer au florissant commerce portugais des épices. Ce même jour, à Gand, au château des comtes, le duc institue l’Ordre de la toison d’Or, au Symbolisme éminemment Egyptien – qui regroupe autour de lui la haute noblesse de tous ses territoires – 24, 31, puis 51 Chevaliers, dont les comtes Guillaume et René d’Anjou - et devient le symbole de l’unité bourguignonne -, qu’il ne cesse désormais de célébrer par toutes sortes de cérémonies et de fêtes – joutes, passes d’armes, banquets – plus magnifiques les uns que les autres. Il le place sous la protection de Saint-André. Iil a l’intention affichée de restaurer par son intermédiaire les anciens idéaux Templiers de Fraternité Initiatique. Il décide que pour se reconnaître, chacun de ses membres devra désormais porter un collier d’or garni de briquets en forme de « B », auquel sera suspendu un Bélier d’Or. Il désire que sa devise soit : « Il frappe avant que la lumière ne brille. ». Puis, en 1435, la paix d’Arras réconcilie temporairement Charles VII et Philippe le Bon, qui obtient une quasi-indépendance.

A la faveur de cette trêve, le commerce s’intensifie et les industries se développent, en particulier les industries de luxe comme l’orfèvrerie, la tapisserie, les objets d’art. En Bourgogne, la vigne donne des vins fins ; les salines du Jura en Franche-Comté enrichissent l’Etat, car un « droit de monseigneur » est perçu sur les ventes du sel.

Mais la richesse vive du duché réside surtout dans les provinces du Nord, beaucoup plus urbanisées que la bourgogne : le centre de gravité économique et politique se déplace en conséquence. Textiles, cuivre, minerais de fer et hauts fourneaux contribuent à l’essor de l’Etat, tandis que l’activité portuaire de Bruges, puis d’Anvers à partir de 1460, assure les relations commerciales avec la hanse, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie. Bruges devient une place bancaire internationale, où les Médicis, célèbre famille italienne de marchands et de banquiers, installent une succursale en 1420. La monnaie reste d’ailleurs stable de 1434 à 1474, et l’opulence se lit dans la magnificence des hôtels de ville et des échevinages.

Philippe le Bon se heurte cependant à des résistances de la part des villes, qui défendent leurs droits : Bruges se mutine en 1437, Gand refuse de payer la taxe sur le sel en 1453 ; de sévères amendes sont infligées à l’une et à l’autre. Les guerres, la naissance d’un prolétariat mécontent né de l’industrie drapière, la pression fiscale et la corruption de la cour affaiblissent l’Etat.

Charles le Téméraire succède à son père, Philippe le Bon, en 1467. Sous son règne, la puissance bourguignonne atteint son apogée, mais aussi ses limites. Autoritaire, violent, impétueux, le nouveau duc rêve de créer un royaume continu entre la france et l’Empire Germanique, en annexant la champagne et la lorraine. Mais Louis XI – fils et successeur de Charles VII à partir de 1461 – vient contrecarrer ce projet en organisant contre lui une coalition. Puis l’échec du siège de Neuss – archevêché de Cologne -, en 1474, révèle les faiblesses de l’armée ducale, pourtant dotée d’une excellente artillerie.

C’est sous les murs de Nancy, alors qu’il tente de prendre la lorraine, que Charles trouve la mort en 1477. Après sa disparition, l’Etat bourguignon est démantelé : le duché revient à la france, tandis que les provinces belges et néerlandaises et la franche-Comté sont transmises aux Hasbourgs par le mariage de Marie de Bourgogne, fille et unique héritière de Charles le Téméraire, avec l’Empereur Allemand Maximilien Ier. A partir de ce moment là, la richesse de Bruges décline au profit de celle d’Anvers. 

A la fin du XVème siècle, La somptueuse cour de Dijon des ducs de Bourgogne accueille de nombreux artistes du Nord : des poètes – l’école des grands rhétoriqueurs -, des compositeurs – Johannes Ockeghem -, des sculpteurs – Claus Sluter – et des peintres – Van der Weyden -. Le mécénat des ducs renforce la gloire de la dynastie et son pouvoir politique. Les artistes reçoivent des commandes ; les notables, soucieux de leur prestige, font exécuter leur portrait. Jan Van Eyck est surnommé « prince des peintres de ce siècle » parce qu’il utilise d’une façon exceptionnelle la peinture à l’huile.

En fait, l’artiste emploie u mélange de blanc d’œuf et de poudre de couleur. Posée en glacis léger, la peinture prend de la transparence ; étalée en pâte épaisse, elle acquiert l’éclat de l’émail.

La peinture à l’huile est plus ancienne, mais Van Eyck améliore sa technique et devient le peintre officiel du duc de Bourgogne Philippe le Bon. De dix ans son cadet, Van der Weyden, lui, donne à la peinture religieuse un dépouillement et un accent tragiques ; tous deux portent à son apogée un art qui unit intimement le rendu naturaliste et un contenu symbolique. Les artistes Flamands qui leur succèdent – P. Christus, Th. Bouts, le Rhénan Memling, Hugo Van der Goes – jouissent bientôt, eux aussi, d’une renommée européenne.

Par ailleurs, à ce moment là, partout en Flandres, le « béguinage » devient une véritable institution monastique qui échappe à ses règles habituelles. Instruites, marquées par les courants mystiques, les religieuses de Belgique et des Pays-Bas qui s’y adonnent réclament une indépendance spirituelle qui les fait parfois taxer d’hérésie et donne lieu à des procès ecclésiastiques. Pour résister aux pressions, celles-ci s’organisent donc en petites communautés et s’acquittent de missions diverses – enseignement, infirmerie, œuvres de bienfaisance – sous la vigilance de l’une ‘elles, la « Grande Demoiselle ». Le Béguinage finit ainsi peu à peu par s’intégrer parfaitement à la société.

D’un autre coté, « l’Imitation de Jésus Christ », de Thomas Kempis, est imprimée à partir de 1460, bien qu’elle ait été rédigée de la main du Maitre de 1410 à 1420. Cette œuvre se rattache au mouvement spirituel de la « Dévotio Moderna », qui est lié à l’origine aux ouvrages du prédicateur néerlandais Geert Groote. Ce dernier, durant toute sa vie, s’est en effet efforcé d’unir la mise en pratique des valeurs de l’Evangile et de l’ascétisme, des vertus chrétiennes et du recueillement : il a ainsi attiré les croyants du peuple et de la bourgeoisie, négligés par le haut clergé, qui était trop attaché à la cour pour répondre aux angoisses spirituelles de son temps.

Suisse, XVème siècle :

Les Suisses robustes montagnards, doivent à leurs structures communales et à leurs longues luttes contre les Hasbourgs discipline et habitude du combat collectif. Dès le premier contact, en 1444, ils émerveillent les capitaines français. Terrorisant l’ennemi en soufflant dans leurs longues cornes juste avant le combat, ils sont les nouveaux maîtres des champs de bataille. L’infanterie des Suisses modifie totalement l’art militaire : Charles le Téméraire se perd pour ne pas l’avoir compris.

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Commentaires
P
Monsieur, je viens de lire, ci -dessus, sur votre site, que - je cite - "Ce sont ce genre de Convertis qui entourent Jean Pic de la mirandole à Montpellier. Grâce à son soutien financier, ceux-ci traduisent en Latin plusieurs textes Kabbalistiques fondamentaux"<br /> Si je comprend bien, vous soutenez que Jean \ Giovanni Pico della Mirandola (Jean, donc, pas Jean François son neveu) ait demeuré à Montpellier.<br /> Je vous prie de me donner des réferences sur ce séjour: ceci est de la plus grande importance pour ma thèse de doctorat.<br /> Merci d'avance<br /> Paolo Edoardo Fornaciari
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