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Mes Univers
8 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1009 - 1012

saint_empire_romain_germaniqueAllemagne, première moitié du XVIème siècle :

Au cours des siècles précédents, les guerres, les ravages de la grande Peste, le Grand Schisme d’Occident, le soulèvement national et religieux du réformateur Jan Hus en Bohème et enfin la menace turque, ont pesé et inquiètent les esprits. La mort est partout, dans les faits, les images et les écrits. C’est l’époque où paraissent de nombreuses éditions de « l’Art de bien mourir », destinées aux moribonds afin qu’ils se convertissent et confessent leurs péchés. En cette période de troubles et de malheurs, le péché est, en effet, responsable aux yeux de la population, des calamités qui affligent le Monde. Les hommes se conduisent honteusement, et, parmi eux, les plus hauts dignitaires de l’Eglise se distinguent par leurs mœurs particulièrement corrompues. Le Saint-Siège étale ses richesses, les prélats songent surtout à leurs plaisirs et, pas plus que les prêtres, ils ne résident au milieu de leurs ouailles. Enfin, les moines mènent une existence oisive et opulente, tandis que, partout, s’accroît la misère.

Ce sombre tableau, dénoncé par de nombreux prédicateurs, choque les chrétiens sincères : au sein de la population urbaine, plus éduquée, se fait particulièrement sentir le besoin d’une vraie piété. Certains philosophes soulignent la dignité de l’être humain, tandis que d’autres voix rappellent aussi sa méchanceté : « la nature humaine est perverse, méchante, égoïste. ». Ce constat s’inscrit dans une conception de l‘histoire où le progrès n’a pas de place : pour beaucoup, l’Humanité arrive à son terme. Théologiens et Prophètes se livrent à de savants calculs sur l’Age du Monde depuis la création d’Adam et situent la fin des Temps à un jour proche. Une littérature violente entretient la peur du Diable et des sorcières, car, dans cette perspective Apocalyptique, Satan redouble ses attaques. La hantise du Jugement Dernier et de la damnation éternelle obsède les consciences. Par tous les moyens, on cherche à sauver son âme : dévotions aux Saints, culte des reliques, appel à la vierge de Miséricorde, appartenance à des confréries.

C’est alors qu’apparaît, dans cette quête pour la rémission des péchés, une solution de facilité : les Indulgences. Celles-ci effacent les peines temporelles qui s’attachent aux péchés, déjà pardonnés. Les mourants prévoient, dans leur testament, des dons et de l’argent pour abréger leur séjour au Purgatoire. Le trafic des indulgences augmente encore lorsque le pape Léon X les concède, dès 1514, à ceux qui versent leur obole pour la reconstruction de Saint-Pierre de Rome.

Albretch Dürer, peintre et graveur exerce un art unique, servi par une technique exceptionnelle, et joint à l’harmonie des formes d’inspirations italiennes un symbolisme et des expressions complexes. « Melancholia » - 1514 -, sa plus célèbre gravure, Saint-Jérôme, où l’ermite est représenté dans son cabinet, absorbé en prière, la bible ouverte en réponse aux questions de l’Homme.

En effet, profondément religieux, Dürer est, avec Cranach, un des premiers peintres à adhérer passionnément à la réforme, proclamant que Luther l’a tiré « de grandes angoisses ».

C’est dans ce contexte que Luther reçoit une éducation chrétienne à Magdeburg, avant de poursuivre ses études à Eisenach, puis à l’université d’Erfurt. Son père, d’origine paysanne, travaille dans les mines puis dirige de petites forges. Il encourage son fils à devenir juriste. Les professeurs d’Erfurt estiment, en effet, que Martin est un élève doué, et ses compagnons l’apprécient, malgré ses accès de mélancolie. Or, un jour, pris dans un violent orage, Martin voit la mort de près, et la question de son salut, ou de sa damnation, s’impose brutalement à lui. Poussé moins par l’amour de Dieu et le désir d’une vie monacale que par la crainte obsédante du Jugement, il décide alors, au grand regret de sa famille, d’entrer chez les ermites augustins d’Erfurt, un Ordre exigeant et sévère.

Son ordination sacerdotale et sa vie d’étude semblent lui apporter un certain apaisement. Il est d’abord nommé sous-prieur au couvent de Wittenberg, puis, professeur d’exégèse biblique, mais il reste sujet à des crises d’angoisses, persuadé que ses exercices de piété ne suffisent pas à lui mériter la grâce. Il lui semble même que, loin d’être agréables à Dieu, ses dévotions et ses mortifications sont viciés par cette « laide immondice qu’est l’amour de soi même ». Seule la lecture de la bible le réconforte et il s’attache aux passages relatifs à la justice divine, en particulier à l’Epître aux Romains.

C’est alors que frère Martin, réfugié dans la tour du couvent, comprend qu’il fait fausse route, qu’il doit d’abord aimer Dieu et son prochain, et que le repentir viendra ensuite. Sa méditation, pense t’il, doit être centrée sur le Christ, car la justice divine et le pardon des péchés s’accomplissent gratuitement, dans la sacrifice même du Christ. En effet, par la médiation du Fils de Dieu, le pardon et le salut sont donnés à l’homme sans contrepartie : il est alors sauvé par sa seule foi, et non par ses œuvres toujours entachées du péché. Libéré, Luther croit voir « s’ouvrir devant lui les portes du Paradis ». Une fois trouvée la réponse à son drame personnel, toute sa prédication se transforme. Le sujet en est à présent la faute, la déchéance foncière de l’homme, qui se croit damné, alors que le Christ est précisément venu sauver les damnés. Luther rejette désormais les dogmes, la théologie telle qu’elle est enseignée, pour en appeler à la relation personnelle avec Jésus-Christ et à l’abandon à la miséricorde de Dieu. Une telle prédication, chaleureuse, convaincante, touche le cœur des fidèles, car elle répond à leurs craintes et à leur soif de piété.

Et, lorsque Luther intervient publiquement en 1517, il ne souhaite pas révolutionner l’Eglise ; il désire simplement alerter les chrétiens qui se fient, pour leur salut, à de mauvais remèdes. Il désapprouve en effet les achats d’indulgences. « Il faut exhorter les chrétiens à entrer au ciel par beaucoup de tribulations plutôt que de se reposer sur la sécurité d’une fausse paix. ». Avant d’être placardées, les thèses sont adressées à diverses autorités et amis de frère Martin, en particulier à l’archevêque de Mayence, Albert de Brandebourg. Luther souhaite avant tout un débat ouvert autour des problèmes qu’il soulève, sur les indulgences certes, mais également sur le péché originel, la confession, le libre arbitre, l’autorité pontificale. Les thèses, colportées à l’insu de leur auteur dans toute l’Allemagne, connaissent bientôt u prodigieux succès. Albert de Brandebourg les envoie à Rome, au théologien Cajetan. En 1518, Luther fait parvenir 97 « Justifications » au pape Léon X, avec une adresse respectueuse mais ferme. Le 7 Août, il reçoit une citation à comparaître à Rome. Appuyé par l’Electeur Frédéric III de Saxe – le « cas Luther » commence à prendre une dimension politique -, il refuse de s’y rendre car l’un de ses « juges » a publié un pamphlet contre lui. En revanche, il accepte de rencontrer Cajetan à Augsbourg. Au terme de quatre jours de débats, Luther durcit encore sa position, affirmant que l’infaillibilité de la bible ne saurait être moindre que celle du pape. Il rédige alors un « Appel au pape », et espère qu’un concile va permettre de clarifier le débat. Le Saint-Siège, qui mesure toute la popularité du prêcheur augustin en Allemagne, souhaite une conciliation : si Luther cesse de polémiquer, l’Eglise se taira.

En fait, cet accord de 1519 n’est respecté ni par les uns ni par les autres. Plein de passion, Luther est décidé de défendre sa grande intuition, si forte qu’elle peut enfin éveiller les chrétiens à l’espérance. En 1520, à Leipzig, la discussion qui l’oppose à Eck, le vice-chancelier de l’université d’Ingolstadt, aboutit à la rupture. Le 15 Juin, la bulle « Exsurge Domine » du pape Léon X déclare hérétiques les propositions de Luther. Le 10 Décembre, Luther brûle publiquement la bulle. En Janvier 1521, il est excommunié et, le 26 Mai, il est mis au ban du Saint-Empire.

1520 est une année décisive, au cours de laquelle Luther rédige ses grands textes. « La papauté de Rome » affirme que le royaume de Dieu ne réside pas dans une Eglise visible, mais qu’il est au cœur de chaque chrétien ; le thème de « sacerdoce universel » s’élabore : tout fidèle, éclairé par l’Esprit Saint, est revêtu du sacerdoce. Dans « l’Appel à la noblesse Chrétienne de la nation Allemande », il invite ses lecteurs à unir leurs efforts pour libérer les chrétiens : il faut refuser la fausse distinction entre clercs et laïques, le monopole du magistère dans l’interprétation des Ecritures et la prétendue supériorité du pape sur les conciles. Puis, en Octobre, il publie « la captivité de Babylone » et « De la liberté du Chrétien », texte fondamental dans lequel il développe l’idée que seule la foi sauve le chrétien.

Lorsqu’en Avril 1521, Luther est convoqué à a diète de Worms, il est persuadé qu’il va connaître le même sort que le réformateur tchèque Jan Hus, brûlé vif en 1415. Après une nuit de prières, Luther réaffirme ses convictions devant les dignitaires de l’Eglise et de l’Empire. Lorsqu’il sort de la salle, la foule lui réserve un accueil triomphal. Par sécurité, il demeure quelques temps au château de Wartburg, puis retourne à Wittenberg. Il s’y marie alors avec Katharina von Bora, une ancienne religieuse, qui lui donne bientôt six enfants. Par ce geste provocant, la rupture avec Rome est consommée.

D’un autre coté, en 1519, Luther écrit sa première lettre à Erasme, dont il désire avoir l’appui. Erasme choisit de ne pas prendre parti, tout en reconnaissant le talent de Luther. En 1520, il tente encore de calmer le bouillant frère Martin, mais les tempéraments des deux hommes s’opposent de plus en plus : Luther reproche à Erasme de préférer les belles-lettres, d’offrir une morale humaniste au lieu de regarder la croix. De son coté, Erasme craint plus que tout la violence et la possibilité d’un schisme. Il considère cependant Luther comme « un mal nécessaire ». En 1524, ce dernier écrit un traité intitulé « Du Serf Arbitre », qui prend le contre-pied des thèses d’Erasme. Là aussi, c’est la rupture.

Puis, à partir de 1525, Luther devient moins tolérant qu’auparavant : en effet, à ce moment là, un pasteur de Zwickau, Thomas Münzer, prétend fonder à coté de l’Eglise luthérienne – jugée trop molle – une nouvelle Eglise de l’esprit ; il affirme que la fin des Temps est proche et que les élus doivent constituer des communautés de saints, sans clergé ni images, en recevant un nouveau baptême à l’âge adulte. Rejeté par Luther qui respecte le pouvoir civil, chassé de Zwickau, Münzer anime une jacquerie paysanne qui pille châteaux et couvents en Thuringe. Il prend le pouvoir à Mühlhausen, mais sa troupe est écrasée par l’armée du prince. Capturé, il est supplicié en Mai 1525.

De ce fait, Luther décide de confier au prince de Saxe la tâche d’institutionnaliser le culte réformé, jugeant nécessaire l’intervention de l’autorité civile. Mais la maladie, des crises d’angoisse et de dépression sont le lot de ses dernières années. Il meurt à Eisleben en 1546, à 63 ans. 

En 1547, Johannes Reuchlin impose le premier l’étude de l’hébreu en Occident ; il se passionne en outre pour les écrits de la kabbale.

En 1547 également, à cette époque de grandes explorations, l’intérêt pour les cartes terrestres et maritimes antiques s’exporte en Allemagne. 

Konrad Peutinger, confident de l’Empereur Maximilien Ier, il est secrétaire du Sénat de sa ville natale, avant de renoncer aux affaires pour se consacrer aux lettres et aux inscriptions romaines lapidaires. Un autre humaniste et poète allemand, Konrad Celtis, lui lègue un document extrêmement précieux, une carte routière romaine, qu’il a découvert à Spire – Rhénanie. Peutinger s’apprête à le publier lorsque la mort le surprend.

Cette « table », copie du XIIIème siècle d’une carte exécutée sous Théodose II au Vème siècle, donne le tracé de toutes les routes militaires de l’Empire romain d’Orient. La « Table de Peutinger » est finalement publiée quelques années plus tard.

La même année, l’Empereur Germanique appelle auprès de lui l’abbé Testhème, car, a t’il entendu dire, il est le Mage le plus réputé de son pays. Une fois qu’il est devant lui, il lui demande alors de commercer avec des Esprits Infernaux en sa présence. L’abbé Testhème s’exécute aussitôt en brûlant des sexes d’enfants dans un fourneau. Puis, il envoûte une jeune femme de la cour princière, et la laisse se faire torturer par le Démon Panor. 

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