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Mes Univers
22 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1053 - 1056

am_rique_centraleColonies de l’Espagne, Amérique Centrale, seconde moitié du XVIème siècle :

Au cours de son règne, Philippe II surveille de près les progrès de la colonisation dans ses provinces du Nouveau Monde. Celles-ci sont dirigées par des vice-rois, qui disposent de toutes les prérogatives d’un souverain, mais leur gestion est contrôlée par des intendants venus d’Espagne et par les juges de résidence, qui enquêtent et reçoivent les plaintes, tandis que l’Audience – à vocation judiciaire et administrative – sert de tribunal suprême.

A cette époque, l’Amérique espagnole compte un colon pour cent Indiens. Mais la frange métisse s’accroît, et, chez les créoles – Blancs nés en Amérique de parents espagnols -, qui supportent mal que les plus hautes fonctions soient réservées aux Espagnols venus de la mère patrie, le mécontentement et les frustrations augmentent.

Malgré tout, les échanges du commerce transatlantique sont multipliés par quinze : 920 allers et retours sont dénombrés entre l’Europe et l’Amérique entre 1591 et 1595. Tous ces trajets prennent en moyenne 80 jours pour l’aller, mais plus de 40 pour le retour, à cause des vents et des courants. Pour le Pérou l’isthme de Panama allonge encore le voyage. De plus, il faut tenir compte de la mauvaise saison et de l’hivernage. Ainsi, il faut un an pour atteindre les Antilles, quinze mois pour le Mexique et deux à trois ans pour le Pérou. Pour remédier aux dangers de la navigation, les flottes se regroupent presque toujours en convois.

Mais les allers retours entre les deux Continents ne faiblissent pas car les mines d’argent de Potosi, au Pérou, ont ouverts en 1570 : en effet, avec l’accord du vice-roi, les propriétaires privés contraignent désormais les Indiens au travail dans les mines et les recrutent par tirage au sort. Avec l’aide d’échelles de cuir, ceux-ci descendent ensuite à des profondeurs de plus de cent mètres à travers des boyaux mal éclairés et insuffisamment aérés. Le mineur Indien reste alors au fond pendant cinq jours consécutifs au minimum, parfois même pendant plusieurs semaines. Puis, quand il remonte à la surface, après la chaleur moite de la mine, il subit les attaques de l’air glacé d’un plateau situé à plus de 4000 mètres d’altitude. Peu d’Indiens survivent à ce régime ; certains tentent de s’échapper et les suicides sont fréquents.

En 1587, un magistrat Espagnol, Luis de Monzon, se rend dans le désert de Nazca afin de l’explorer. C’est alors qu’il signale l’existence de mystérieuses marques sur son sol, puis qu’il en recueille ses Traditions.

L’Indien qu’il rencontre lors de son passage dans la région, Huaman Porta, lui conte en effet qu’il y a des milliers d’années, les Dieux qui ont vécu sur Terre, ont enfanté des Demi-Dieux appelés « Viracochas » - ce qui veut dire « Ecumes de la mer ». Ils ont ensuite fondé une grande Civilisation. Ils ont laissé leurs empreintes à cet endroit. Ils se sont transformés en animaux aux pouvoirs surnaturels. Puis, ils sont remontés dans les Cieux, et se sont identifiés à certaines Etoiles du Ciel. 

Luis de Monzon se demande alors si ces Viracochas n’étaient pas les derniers détenteurs d’une Sagesse ancestrale ; et si celle-ci ne les a pas aidé à tracer les dessins de Nazca ou à construire les gigantesques murs de pierre de Machu Picchu ?

Amérique du Nord, seconde moitié du XVIème siècle :

En 1562, deux navires français abordent en Floride. Jean Ribault, un protestant, dirige une expédition qui a pour but de contrer les Espagnols. Puis, en 1564, Laudonnière, joint les équipages de ses trois navires aux compagnons de Ribault. Ensemble, ils construisent le fort de Caroline ; ils doivent bientôt le défendre contre les Espagnols qui, voulant faire respecter leurs droits sur cette terre, engagent le combat. La plupart des Français sont massacrés sur place ; sur leurs gibets figure cette inscription : « Je ne fais ceci comme à français mais comme à luthériens. ». Quatre ans plus tard, les Français reviennent égorger la poignée d’Espagnols dans d’inutiles représailles. 

Iles de l’Océanie, seconde moitié du XVIème siècle :

Lorsqu’à partir de 1572, les marins du capitaine Drake prospectent les îles du Pacifique qu’ils croisent sur leur route, ils découvrent en leur centre d’innombrables ruines colossales décorées de Staviskas. Parmi elles, ils repèrent un immense port mégalithique. Un peu plus loin de là, ils distinguent un temple, qu’ils nomment « Temple de Panape ». Les dimensions et l’importance de celui-ci sont telles qu’ils n’ont aucun mal à suivre les routes et les canaux qui l’entourent. Et les voyageurs voient même en lui l’une des capitales d’une très ancienne Civilisation disparue. Encore un peu plus loin, ils voient de hautes colonnes surgir de la forêt.

Sur l’île de Kusai, de Lélé, Gilbert et Marshall, par contre, ils mettent au jour des monuments différents. Ce sont des pyramides de pierres noires – qui ne sont pas moins impressionnantes à leurs yeux. Puis, ils rencontrent des murs cyclopéens aux abords de l’île de Nam Tavach ; alors que ceux-ci sont en partie recouverts par les eaux. Ils supposent donc que ce sont une fois de plus des vestiges d’une très vieille cité dont les murs sont constellés de croix gammées.  Et qu’à coté d’elle, une colline de  1000 m² est entièrement  recouverte  de 15 000 pétroglyphes cerclés. Sur les îles Rarotonga, les explorateurs observent ensuite une carrière rocheuse – ce qui implique que les matériaux excavés sont allés ailleurs. Sur l’île de Tongatabu – au milieu d’un atoll corallien où la pierre est naturellement absente -, ils remarquent un étonnant portique composé de trois monolithes imposants. Ils examinent enfin dans les environs immédiats de ce dernier des dalles granitiques travaillées et élevées sur champs ; et elles leur rappellent nombre de critères de l’architecture Inca qu’ils ont déjà vu sur le Continent de l’Est.

Puis, quand le capitaine Drake et ses compagnons débarquent chez les aborigènes Maoris et les Hottentots des îles Sandwiches, ou chez les Papous et les Chimus de l’archipel de Viti et de la nouvelle-Zélande, ils se rendent compte que ces différentes tribus ne se connaissent pas et n’ont jamais entendu parler les unes des autres. Or, lorsque chacune d’elles conte son passé Mythique aux nouveaux arrivants, elles affirment toutes que six Soleils se sont écoulés depuis l’Aube des Ages, et qu’aujourd’hui, le Monde est éclairé par un septième Soleil. Elles disent également que leur territoire a jadis été intégré à une immense surface de terre. Le sixième Soleil régnait en ce temps là, et son Roi expédiait beaucoup de navires dans des pays éloignés.

Pourtant, un jour, ce pays a été englouti par les flots. Un Cataclysme a bouleversé la planète. Mais, heureusement, certains archipels ne sombrèrent pas. Des hommes et des femmes rescapés de l’Apocalypse purent donc s’y réfugier. Et les tribus actuelles, affirment t’elles, sont leurs descendants.   

Une de leur Légende dit d’ailleurs ceci : « A l’ Origine, il n’y avait que le dieu Ihoiho ; il vivait au cœur d’un très vieux pays. Mais, un jour, il y eut un déluge effroyable. Alors, il flotta à la surface des eaux. Bientôt rejoint par sa fille Kabire, et une fois que le Cataclysme fut terminé, il créa ensuite une nouveau Ciel et une nouvelle Terre. Puis, d’autres Dieux – comme Gonwawe, qui mit la terre au-dessus de l’eau et y posa le premier Homme, Ono, qui y plaça la première femme Atavana ; ou Torir’shnan, qui modela l’île de Mergi et y installa ses Amazones – se rallièrent à eux ; et chacun fit son travail du mieux possible. ».

Il existe une version différente du même récit : « Ta’aroa – ou « l’Unique » - était l’ancêtre de tous les Dieux. Depuis des temps immémoriaux, il existait et se développait dans la solitude de sa coquille. Autour de lui, il n’y avait pas de Lumière, pas de Vie, pas de Sons,. Et une nuit sans limites appelée « Po » l’enveloppait.

Ta’aroa était son propre parent, car il n’avait ni père ni mère. Ses formes étaient innombrables. Parfois, il se nommait « Tetumi » - ou « la fondation » - ; d’autres fois « Tetapa » - ou « le Roc Stratifié » - ; ou encore « Tanoa » - les « Ténèbres » - ou « Mutu Hei » - le « Silence ».

Mais, à un moment donné, l’œuf Primordial dans lequel il était enfermé, se brisa. Ses fragments formèrent aussitôt trois plate-formes superposées. Sur la plate-forme inférieure, Ta’aroa créa l’Homme, les animaux et les plantes. Ceux-ci grandirent vite. Ils prirent le parti de gagner la plate-forme au dessus d’eux, et de passer sur elle avec des animaux et des plantes. Pour mener leur plan à bien, ils pratiquèrent une ouverture dans le premier Ciel après l’avoir atteint au moyen du feu. Puis, ils en firent autant avec la troisième plate-forme. Tandis qu’entre-temps, Ta’aroa avait incendié le premier Monde et avait été banni dans le Royaume Souterrain. ». 

Plus loin : « Un peu plus tard, le dieu farceur Dur Daulo voulu jouer un tour à tous les autres Dieux ; et parmi eux : Tein Kanaké, la maîtresse de la pluie de l’orage et de l’inondation ; ou Buuac Bealo, le héros civilisateur. Il lia le Soleil à la terre ; il tira les îles hors de la mer en les péchant avec un hameçon. Et il vola la vie Eternelle à la déesse Hinenuitepo. ».

Ensuite, les autochtones décrivent leurs croyances à Drake et à ses amis. Ils leur disent alors que, selon elles, deux autres Mondes se superposent à notre Réalité : le Monde des Animaux Divins, et le Monde des Esprits des Morts. Chacun d’eux se trouve sous la mer. Il faut braver bien des périls et affronter nombre d’avatars avant de pouvoir espérer les atteindre. C’est d’ailleurs pour cette raison que leurs voyants tentent uniquement de se rapprocher spirituellement de ces contrées. En effet, grâce à des objets fétiches liés à leur « mana » ces derniers sont capables de les atteindre et d’y adorer les Forces de la nature et les Puissances Bestiales qui y sont cachées.   

Enfin, les aborigènes sont persuadés que lorsqu’ils sont malades, ils peuvent guérir en évoquant des Esprits particuliers habitant ces régions lointaines. Ils nomment ceux-ci « Zophesamins ». Ils les appellent dans des lieux consacrés à leur Essence Divine, ainsi qu’à celle du Fluide Vital planétaire et cosmique. Ils doivent ensuite se rendre au sommet d’une montagne. Et, arrivés là, ils doivent enterrer un morceau de corail encore recouvert d’algues ; tout en demandant à l’Esprit interrogé de rendre la vie au corps souffrant. Par contre, quand ils désirent parler à un Esprit pour une autre raison, ils doivent  trouver une plaine, se tourner vers le Sud. Ils doivent s’y agenouiller devant une pierre volcanique rouge sculptée. Ils doivent tracer sur les rebords de celle-ci des pétroglyphes, tout en murmurant des paroles sacrées. Et c’est ainsi qu’ils établissent un  lien direct avec lui. 

En 1575, lorsque Drake et ses compagnons s’aventurent aux alentours de l’archipel des Philippines – et plus particulièrement sur l’île de Luzon -, ceux-ci sont amenés à rencontrer une tribu indigène s’appelant : les « Ifuagos ». Ils s’aperçoivent alors rapidement que chez ce peuple, l’individu n’est soutenu que par son groupe familial ; mais celui-ci s’étend jusqu’aux cousins du troisième degré. A part lui, il ne connaît ni ne possède la protection d’aucune autorité villageoise ou clanique.

Drake remarque que les Ifuagos dépensent beaucoup de temps et beaucoup de biens dans l’accomplissement de leurs Rites. Dans ces moments là, ils sont alors dirigés par un prêtre entraîné à réciter longuement les incantations et les Mythes de la tribu ; il fait ainsi office de chroniqueur en racontant comment leurs ancêtres ont résolu des problèmes semblables à ceux rencontrés par les Ifuagos d’aujourd’hui. En outre, il n’est pas rare que le prêtre sacrifie six ou sept buffles, ainsi que d’innombrables poulets, au cours d’une même commémoration ; qu’il psalmodie des chants spéciaux, qu’il boive de la bière et mange du riz. Car c’est de cette manière qu’il peut invoquer sa parenté auprès de lui, puis qu’il peut les faire parler par sa bouche. Malgré tout, les sacrements les plus complexes nécessitent au moins deux prêtres ; et il en faut quinze lors d’une cérémonie particulièrement importante ; telle qu’un exorcisme : dans ce cas là, des paroles singulières doivent être prononcées par tous les prêtres présents, tandis qu’un autre, se tenant à l’écart, entre en transe, suit l’âme là où elle s’est repliée pour échapper au Démon qui a pris possession de son corps, puis l’y ramène. 

Dans ce contexte, les Ifuagos divisent l’Univers en cinq régions. Au centre, se trouve le « Terre Connue » ; l’endroit où ils habitent. Au-dessus, il y a le « Monde du Ciel », et en-dessous, le « Monde Souterrain ». Plus bas encore, c’est la « Région de l’Aval », puis, la « Région de l’Amont ».

Mais, toutes ces contrées sont inaccessibles au commun des mortels. En effet, une foule de près de 1500 Dieux ou Esprits hantent celles-ci. Ils y sont regroupés en 40 classes ; avec, par exemple, les Dieux du Ciel qui ont jadis enseigné aux Hommes le moyen de fabriquer des outillages techniques et de capturer des animaux. Au cours de toutes les fêtes importantes du clan, les principales offrandes leur reviennent. Il y a également les Dieux trompeurs, qui concernent la guerre et la sorcellerie. Il y a encore les Dieux des Augures, les Dieux de la reproduction, les Gardiens de la propriété, les Dieux Messagers, les Dieux des Vents ou les Dieux de la maladie. De plus, à l’intérieur de chacune des catégories de Dieux, il y a de nombreuses divinités individuelles ; elles sont généralement nommées d’après la fonction que les Ifuagos leur attribuent.

De fait, les Ifuagos se sentent dépendants en permanence de cette foule d’Etres Invisibles. Ils pensent d’ailleurs que l’action de ces derniers peut influer sur leur bonheur ou sur leur malheur, sur leur prospérité ou sur leur santé. C’est donc pour cette raison qu’ils font appel aux prêtres le plus souvent possible en leur demandant de les flatter afin de favoriser leurs entreprises.

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