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Mes Univers
21 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1050 - 1053

Inde_antiqueInde, seconde moitié du XVIème siècle :

Lorsque Muhammad Akbar vient au monde, en 1542, un héritage difficile l’attend. Son père, Humayun, a été déchu de son pouvoir à la suite des intrigues de ses frères et il est en fuite en Perse. Né dans la maison du raja d’Umarkot, Akbar ne rencontre ce père qu’à l’âge de trois ans, et ne vit avec lui qu’à l’âge de cinq ans. L’enfant reçoit pourtant l’éducation sportive et politique d’un prince moghol. Ainsi, il apprend à manier les armes, à monter à cheval et à chasser, mais aussi à administrer les territoires. Par contre, il reste analphabète. Après avoir fait ses « classes » comme gouverneur de Ghaznî et de Lahore, il est couronné Empereur en 1556, à la mort de son père.

Akbar n’a alors que quatorze ans, et l’Empire moghol est une réalité bien fragile. En effet, en Inde, les descendants de Baber ne contrôlent qu’un petit territoire autour de Delhi et d’Agra, et, en Afghanistan, leurs possessions ne sont pas sures. Les Perses, les Afghans, les Rajputs de l’Ouest de l’Inde sont autant de rivaux possibles. Même l’entourage de l’Empereur n’est pas digne de confiance.

Au début de son règne, Akbar n’exerce pas seul l’autorité. Son tuteur, Bayram Khan, qui l’a fait couronner, prend la place de grand vizir. Il aide Akbar à vaincre les premières difficultés et, notamment, les rebellions de plusieurs chefs militaires ambitieux. Akbar contrôle bientôt un territoire qui s’étend de Kaboul à Ajmer, au Sud-ouest de Delhi. Mais, malgré ses succès, Bayram Khan doit abandonner son poste, en 1560, sous la pression de clans rivaux de la cour. Parti en pèlerinage à la mecque, il est assassiné en chemin. En signe de reconnaissance, Akbar épouse sa veuve. Pendant quelques années encore, le jeune Empereur reste soumis à l’influence de son entourage – essentiellement les femmes de sa famille. En 1564 – il a alors vingt-deux ans -, il s’émancipe définitivement, et songe à étendre son Empire pour consolider son autorité.

Partant du principe que s’il ne prend pas l’initiative de conquérir les possessions de ses voisins, ceux-ci vont être tentés de l’attaquer les premiers, Akbar annexe les royaumes du Mawa et du Gondwana, au Sud. Il oblige les princes rajputs à se soumettre, tout en leur laissant un semblant d’indépendance. Il accepte même des princesses rajputes pour épouses, se créant ainsi des alliés fidèles dans certains clans.

Sur sa lancée, Akbar occupe le Gujerat, une province très riche qui donne accès à la mer : c’est la porte de l’Inde vers le fructueux commerce avec l’Occident et le point de départ des pèlerinages à la mecque. Puis, il se tourne vers l’Est et annexe le Bihâr et le Bengale. Et, pour mettre fin à des velléités de rébellion, il s’empare aussi de l’Afghanistan, puis du Cachemire. Le Sind, l’Orissa, le Baloutchistan tombent encore aux mains du Grand Moghol. Seuls une partie du Deccan et le Sud du sous-continent Indien échappent à ses ambitions. Il a dès lors un Empire qui s’étend de Kaboul au Bengale et jusqu'à Ahmadnagar, au Sud.

A ce moment là également, Akbar met en place en Inde une véritable administration, organisée autour du système des « mansabdari », des officiers de service, hiérarchisés et pourvus de terres ou de salaires. Selon leur rang, ils commandent de 10 à 10 000 hommes. Le poste n’est pas héréditaire et la carrière est ouverte aux hommes de talent. Akbar parvient à réunir ainsi de fidèles serviteurs.

Pour assurer le maintien de l’ordre et, surtout, la collecte des revenus agricoles, l’Empire est structuré en provinces. L’Empereur réussit à faire établir un registre assez précis des terres et de leur valeur, et les impôts deviennent plus équitables. Les revenus prélevés servent à rétribuer les officiers impériaux, à entretenir l’armée et à réaliser des œuvres de prestige.

Enfin, Akbar inaugure une politique d’intégration de la population hindoue – et rompt en cela avec la pratique habituelle du pouvoir musulman en Inde, consistant à occuper militairement des territoires soumis. Certes, la masse – essentiellement des paysans – de la population hindoue reste pauvre et à la merci des exigences du pouvoir, mais Akbar essaie d’associer les élites locales à son système de gouvernement.

D’un autre coté, musulman pratiquant, Akbar est cependant très tolérant. Il cherche même à établir la concorde religieuse entre tous ses sujets. En effet, il s’emploie à élaborer et à développer une nouvelle religion en Inde. Son « Din-i-ilahi », la « Divine Foi », ou « Religion de Lumière » est un culte éclectique, où l’Empereur est considéré comme un Demi-Dieu.

Pour cela, Akbar emprunte des idées au Soufisme et aux religions de l’Inde. Il prône la tolérance et le respect des êtres vivants. Sa religion doit aussi beaucoup au christianisme et au mazdéisme. Mais son influence réelle reste confinée à un cercle restreint de fidèles. Elle leur montre un souci d’universalité et l’intérêt de la philosophie. Akbar aime d’ailleurs à discuter avec des brahmanes, des pères portugais de Goa ou des adeptes du Jaïnisme à son propos.

Et bien qu’illettré, Akbar s’entoure de savants et d’artistes. Il impose le persan comme langue officielle de la cour et de l’administration. Pourtant, au-delà des nécessités de carrière, les nobles cultivent le persan pour sa richesse, et la littérature persane se répand en Inde. Grâce à cette politique d’assimilation d’Akbar, les élites hindoues adoptent bientôt le persan à leur tour.

En 1569, construite sur l’ordre d’Akbar, à 38 kilomètres au Sud d’Agra, la ville de Fathpur Sikri illustre parfaitement la volonté de syncrétisme culturel de l’Empereur. Son architecture emprunte aux styles de l’Inde, du monde musulman et même de l’Occident. Bâtie sur une colline, elle devient la nouvelle capitale de l’Empire Moghol, supplantant Agra. Elle n’abrite la cour que peu de temps.

Akbar fait construire sa nouvelle capitale sur le site de prédilection du saint soufi Salim Tchitchi, qui lui annonce la naissance, très attendue, d’un fils – l futur Djahangir. L’Empereur baptise l’endroit « Fathpur Sikri » - la ville de la victoire – au retour de sa campagne victorieuse contre le Gujerat. Sur plus de trois kilomètres, la ville s’étale autour d’un lac. Protégée de murailles, elle regroupe tous les bâtiments nécessaires à l’exercice du pouvoir impérial, les palais, les édifices administratifs, les mosquées et les temples. Elle comprend aussi un kiosque pour l’astrologue que l’Empereur consulte avant de prendre des décisions importantes, un cimetière pour les membres de la famille impériale, des bassins et des pavillons, des jardins, des écuries, des ateliers d’artistes… 

En 1573, les succès d’Akbar doivent beaucoup à ses qualités de chef militaire – il s’attache à perfectionner au mieux son armée – et de meneur d’hommes. Il est bientôt capable de parcourir plus de mille kilomètres en quelques jours, à la tète de 3000 cavaliers, pour aller restaurer l’ordre au Gujerat. Car l’affirmation de son pouvoir ne va pas sans résistances. Akbar doit réprimer de nombreuses révoltes de populations ou de princes refusant le joug moghol, et les membres de la noblesse… Dans sa propre famille, son fils, le prince Salim, est si impatient d’occuper le trône qu’il doit plusieurs fois être rappelé à l’ordre.

D’un autre coté, pour montrer son souci d’unification de l’Empire moghol, Akbar abolit l’impôt sur les « infidèles » - qui ne touche donc que les hindous – et met en place un système de taxe unique. Les postes importants de l’administration son accessibles aux hindous comme aux musulmans. L’Empereur ménage les susceptibilités des chefs militaires rajputs en leur laissant leur territoire, et en leur demandant seulement d’accepter sa suzeraineté. Il les emploie comme commandants d’armée, gouverneurs provinciaux ou membres de son conseil privé. A la cour, les hindous bénéficient des mêmes honneurs que les nobles musulmans. 

En 1575, l’Empereur Akbar décide d’éliminer le Culte de Kali honoré par les Phansigars, et qui a des ramifications jusqu’au sein de son propre Gouvernement. Il déploie dès lors d’immenses efforts en ce sens. Il parvient à  remporter de grandes victoires contre ses Adeptes. Mais, malheureusement, malgré toute sa volonté, il ne réussit pas à démanteler l’ensemble de ses réseaux installés sur son territoire. Et ces derniers jugent qu’il leur est désormais nécessaire de se faire beaucoup plus discrets qu’auparavant. 

Chine, seconde moitié du XVIème siècle :

A partir de 1570, l’Empereur Chinois Longqing décide de faire ériger plusieurs Nécropoles. Il demande donc à ses Architectes de creuser des Mausolées évoquant les Palais des défunts illustres auxquels ils sont destinés. Ceux-ci commencent alors par calculer les proportions de chacun d’entre eux, le nombre de leurs pièces. En ce qui concerne leurs vestibules, ils y bâtissent des portiques de marbre à cinq arches. Ils y élèvent six Piliers quadrangulaires Symbolisant le début du « Shendao » - ou, « Chemin de l’Ame ». Ils y sculptent des représentations du « Chanling » - ou, « Caveaux des Monarques qui ont régné sur la chine de 1402 à 1566. Dans une autre salle, sur le dos d’une tortue ayant une tète de Dragon, ils construisent un Arc Monolithique de neuf mètres de haut. Au centre d’une troisième, ils taillent deux séries de douze statues désignant des animaux debout ou accroupis : des Lions, des Licornes, des Chameaux, des Eléphants, des Chimères, et des Chevaux. Ils leur adjoignent des portraits de Mandarins Militaires, de Mandarins Civils, et de Mandarins Lettrés. Et, enfin, au cœur d’une quatrième Salle, ils confectionnent un autel. Puis, afin de montrer qu’ils sont soumis aux Dieux, au sommet de ce dernier, ils déposent une couronne en or, un diadème en forme de Phénix, et un collier serti de plus de 5000 perles et de plus de 100 pierres précieuses.

D’un autre coté, dès 1580, Longqing apprend que plusieurs caravanes conduites par des Occidentaux, sont en train de franchir les frontières de son Empire. Il découvre que parmi ces derniers, se trouvent des Hollandais. Il est informé du fait que des navires envoyés par d’autres Puissances Européennes, commencent à marchander avec ses cités côtières. Et, il lui est révélé que les responsables de ces bâtiments s’y livrent à une surenchère incessante.      

Colonies du Portugal, Amérique du Sud, seconde moitié du XVIème siècle :

En 1555, non loin de la baie de Rio de Janeiro, Nicolas Durand de Villegaignon, qui guide des huguenots fuyant la france, fonde la « France Antarctique ». Mais sa forteresse succombe en 1560 sous l’assaut des Portugais, qui n’hésitent pas à massacrer des colons.

Ces relations commerciales éphémères et cette colonisation avortée ont toutefois des répercussions sur le plan culturel. La cour de France connaît un vif engouement pour les plumes, les singes et les perroquets.

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