Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
27 septembre 2008

De Deiteus Mythica, le Myhe des Demi-Dieux : Pages 1068 - 1071

France_modernePour sa part, la noblesse, qui est le creuset dans lequel l’Etat puise ses élites militaires et administratives, pratique le duel. Nombreuses sont les victimes parmi des hommes appelés à servir un Etat qui ne peut tolérer cette survivance d’une justice privée où le droit n’a pas son mot à dire. Toute justice n’émane t’elle pas du trône ? Le duel offense le roi, il est aussi un crime contre Dieu expliquent les plus grands théologiens.

Les édits les plus sévères se multiplient donc contre le duel, qualifié lui aussi de « crime de lèse majesté ». En vain. A titre d’exemple, Richelieu fait décapiter Montmorency-Bouteville, un gentilhomme qui a osé se battre à Paris, sur la place Royale, cet espace symbolique du pouvoir central.

Plus tard, l’instauration de l’absolutisme heurte de nombreux nobles, qui, nostalgiques de l’ordre féodal, s’opposent aux représentants de l’autorité royale et entendent rester maîtres dans leurs fiefs. C’est le cas de la famille de Pompadour qui fait l’objet d’un rapport envoyé par Corberon, l’intendant du Limousin, au chancelier Séguier. Il est pratiquement impossible de percevoir la taille sur les terres de Monsieur et de Madame de Pompadour, car ces puissants seigneurs « traitent mal » les collecteurs. Ils ont, dit le rapport, « tant de mépris de l’autorité » que le peuple en est venu à croire que la protection de Pompadour lui permettrait d’échapper à la répression. Les paysans ne paient donc plus la taille.

Gaston d’Orléans, frère du roi et héritier potentiel du trône tant que Louis XIII n’a pas de descendance interprète l’événement comme un acte de trahison de Richelieu envers la reine mère. Aussi tente t’il de soulever sa province, l’Orléanais. Après avoir échoué, il se réfugie en Lorraine, dont le duc Charles IV soutient la politique des Hasbourg, maîtres des Pays-Bas et de l’Espagne, qui sont les ennemis traditionnels de la france. Le 31 Mai 1631, Gaston d’Orléans fait publier un manifeste à Nancy. Il y dénonce le contrôle absolu de Richelieu sur Louis XIII, le gouvernement et le royaume, et il fustige « l’audace active, l’insolente et impétueuse » du cardinal-ministre, qu’il qualifie de « tyran formidable ». Aussitôt après, dans le Languedoc, le frère du roi participe à la révolte du duc de Montmorency, qui, vaincu par les troupes royales, est décapité le 30 Octobre 1632. Cet événement impressionne fortement l’aristocratie et contribue à l’assagir.

Mais, au même moment, les affaires étrangères deviennent prépondérantes : la guerre de Trente Ans dans l’Empire Allemand s’internationalise, et la france intervient de plus en plus directement dans ce conflit.

Car, entre 1630 et 1635, ce sont d’abord cinq années de « guerre couverte », marquée par la lutte indirecte contre les Hasbourg, à l’aide des alliances protestantes – celles de la suède en particulier – et des opérations ponctuelles aux portes du royaume, notamment en Italie du Nord. Après avoir imposé sa médiation dans le conflit entre la pologne et la suède, Richelieu offre en effet l’alliance française à Gustave-Adolphe. Le traité de Bärwalde consacre l’amitié entre les deux royaumes. Il s’agit d’une alliance offensive contre l’Empire, assortie de conditions financières. Gustave-Adolphe s’engage à entretenir en Allemagne une armée de  36 000 hommes et à respecter le culte catholique, moyennant un substantiel versement annuel de la france. A la mort de Gustave-Adolphe, la suède poursuit cette politique en signant un nouveau traité à Compiègne, en 1635. Et quand la suède subit d’importantes défaites militaires, Richelieu juge que la france se doit d’intervenir directement pour faire barrage aux Hasbourg. Aussi, le 30 Mai de la même année, Louis XIII déclare t’il solennellement la guerre à l’Espagne dans les formes rituelles traditionnelles : un héraut d’armes du monarque va porter la déclaration à Bruxelles, aux Pays-Bas.

La guerre est l’agent le plus puissant du renforcement de l’autorité incarnée par un roi général, qui prend en personne la tète de ses armées. Par son ampleur, son coût humain et financier, la guerre permet de justifier le recours à des moyens extraordinaires, au nom des « besoins pressants pour le bien public ». Cette formule est inscrite dans le préambule de beaucoup d’édits qui imposent des « noveletés » fiscales. Car la première conséquence de l’entrée en guerre de la france est l’accroissement énorme des impôts : un véritable tour de vis fiscal. Selon les termes de nombre de lettres patentes ou d’ordonnances, « la nécessité publique n’à point de loi », et elle impose plus que jamais la raison du prince face aux raisons particulières des provinces, des communautés ou des personnes, ces dernières fussent t’elles les chefs des plus grands lignages.

A la même époque, en 1631, tous les Sorciers de la région de Loudun se réunissent chaque Samedi – jour de Sabbat -, dans l’une des maisons de la rue François Chrétien. Tous savent en effet que la cave de celle-ci mène à un souterrain aboutissant à la chapelle du monastère de Loudun. Tous savent aussi que le long du passage, de nombreux dessins représentant une rose chargée d’un swastika, sont disséminés sur la roche. Pourtant, à l’automne 1632, le curé du monastère, Urbain Grandier, est accusé d’être un serviteur du Démon. Un long procès s’engage pendant que les exorcismes se succèdent en vain. Le public se presse comme au spectacle pour assister aux convulsions des religieux. Finalement, Grandier est déclaré coupable et brûlé vif le 28 Août 1634 devant plusieurs milliers de personnes. Mais les autres membres de sa Confrérie Démoniaque ont alors disparu sans laisser de traces.

En 1637, quelques Basques de France se transmettent encore les rudiments d’une religion très antique. Découverts, ils sont poursuivis puis brûlés en grand nombre. En effet, les Inquisiteurs les jugent aussitôt comme Mages et mangeurs de chair humaine. Tandis qu’en 1638, le bois proche du hameau de Pruzauges est frappé d’interdit par l’Eglise. En fait, depuis quelques mois, le site – riche de monuments mégalithiques – est la proie de manifestations rituelles païennes ; lesquelles servent surtout de prétexte à des orgies monstrueuses, voire diaboliques.

Par ailleurs, pendant l’hiver 1638-1639, le poète Mairet accuse Corneille d’avoir plagié le dramaturge espagnol Guilhem de Castro en écrivant « Le Cid ». L’auteur lui répond avec dédain. Mais des dizaines d’autres textes attaquent bientôt Corneille et lui reprochent de ne pas avoir respecté les règles du « beau langage », des « bienséances » et de l’unité de temps, de lieu et d’action. Le pouvoir politique se mêle ensuite au débat.

Richelieu, lui, est mécontent du Cid parce que la pièce met en scène un héros espagnol au moment où les armées de ce pays viennent de menacer Paris. Il veut surtout en profiter pour affirmer l’autorité de l’Académie française, qu’il vient de créer. Finalement, celle-ci ne reproche qu’une chose à Corneille : avoir violé la bienséance en mariant Chimène à celui qui a tué son père, car l’œuvre littéraire doit servir la morale.

En 1639, la révolte des Va-Nu-Pieds normands est écrasée, avec la même violence, d’autant qu’elle s’appuie sur les sentiments particularistes d’un ancien duché fier de ses privilèges et de ses libertés. La révolte est provoquée une fois encore par une surcharge fiscale, et précisément par la décision d’étendre la gabelle – impôt sur le sel – dans une province jusque là exemptée. Contre les Normands révoltés, le colonel Jean de Gassion dispose de quatre mille hommes de pieds et de mille deux cents cavaliers. Des combats violents opposent les soldats aux insurgés, en particulier sous les murs d’Avranches, à la fin de Novembre 1639. Le siège provoque plus de trois cents victimes et il s’achève par le sac de la ville et par une série d’exécutions sommaires. L’arrivée à Rouen du chancelier Séguier, pourvu du droit exceptionnel d’ordonner directement les exécutions capitales, associe la force de la justice à celle de l’armée du roi pour une exemplaire punition.

Le 4 Avril 1640, tout le territoire sur lequel est situé le village de Vendresse est secoué par un effroyable tremblement de terre.

En 1640 également, Nicolas Poussin partage ses Connaissances Occultes avec d’autres personnes : Nicolas Fouquet, Lauzun et Dauger ; car eux aussi effectuent à cette époque leurs propres investigations Esotériques. C’est d’ailleurs à la suite de ces communications qu’une quinzaine d’années plus tard, Nicolas Fouquet – alors surintendant des finances du jeune Louis XIV – se fait l’ami d’artistes tels que Jean de la fontaine ; qu’il leur permet d’accéder à son extraordinaire Bibliothèque. Il sait en effet que celle-ci peut leur servir pour poursuivre leur Quête de la vérité. Au même moment, de son coté, Nicolas Poussin devient un membre actif du Prieuré de Sion.

Or, progressivement, Louis XIV a le sentiment que son ministre lui cache quelque chose. Cela l’intrigue de plus en plus ; à tel point qu’un jour, il donne l’ordre à Saint-Mars de fouiller les habits de Fouquet, et de conserver tous les écrits qu’il y retrouverait.

Blaise Pascal participe à la grande révolution intellectuelle qui marque les sciences de cette époque : l’utilisation du langage mathématique. A seize ans, Pascal écrit son premier ouvrage de géométrie, « l’Essai sur les Coniques ». Il traite encore d’arithmétique avec son célèbre triangle, de calcul des probabilités et d’analyse infinitésimale. Il étudie la bible, et plus particulièrement l’Ancien Testament, en concluant que le Livre n’est qu’un Chiffre. En 1642, il met au point, pour son père, une machine arithmétique.

Mais Pascal est aussi un physicien : il reprend les conceptions de Torricelli sur le vide et réalise une expérience au sommet de la tour Saint-Jacques. Très lié aux savants de son temps, avec lesquels il correspond, Pascal met en lumière la nécessité d’une méthode scientifique rigoureuse.

En 1643, Anne d’Autriche obtient la régence de royaume de France au nom de son fils, le futur Louis XIV. Pourtant, lors de son avènement, à Fontainebleau, elle décide de faire brûler ou effacer tous les tableaux de la résidence princière. Elle souhaite en effet que les représentations des artistes éminents commandées par François Ier disparaissent.

De fait, les fresques de dieux, de femmes et de déesses outrageant la nature en se plongeant dans des dissolutions monstrueuses, sont retirées. Anne d’Autriche sait pourtant bien que, si elle veut anéantir tout ce qui se trouve d’abominable et de dissolu, elle devrait réduire en cendres presque tout Fontainebleau ; et elle n’en n’a pas le droit.

En 1643 encore, pendant plusieurs mois, deux sorcières pratiquent nuitamment des envoûtements au cimetière Saint-Supilce de Paris. Une figurine aux attributs occultes les y aide. Mais, bientôt découvertes et traquées par la police, elles émigrent dans le village de Brianny ; où elles pratiquent de nouveau le Sabbat et invoquent des Farfadets et des Génies.

De fait, les campagnes sont le terrain privilégié de la chasse aux sorcières. Les bourgs et même les villages les plus reculés n’échappent pas aux enquêtes et aux procès. La répression de l’hérésie démoniaque devient ainsi un instrument privilégié de l’affirmation de l’autorité centrale, relayée par le pouvoir des échevins – les juges locaux -, des curés et des notables. Traité comme un bouc émissaire, la sorcière rurale – 80 % des accusés sont des femmes – est en quelque sorte l’antithèse du juge qui la condamne : femme et paysanne, elle est doublement suspecte. Son interrogatoire, son jugement et son exécution spectaculaire visent à détruire l’ordre et la cohérence propre du monde villageois, toujours suspect de paganisme ou d’insoumission. Le procès et la mise à mort publique de la sorcière ont aussi pour fonction de conduire vers les « sentiers du bien » ceux qui se sentent culpabilisés de vivre à coté de tels « suppôts de Satan ».

La chasse aux sorcières contribue ainsi à renforcer un consensus social tourné vers l’obéissance au seul maître possible, le roi, image de Dieu sur la terre. A travers les femmes condamnées, c’est l’ensemble du monde rural qui est mis en accusation, parce qu’il représente encore des marges à conquérir, à discipliner et à moraliser.

D’un autre coté, tous les territoires et provinces touchées par ces procès – Le Nord, l’Est, le Languedoc, le Sud-ouest et le Béarn – ont en commun une histoire marquée par une longue résistance aux efforts de la monarchie pour construire un Etat unifié et centralisé. Pour les juges du roi, il ne fait aucun doute que les procès de sorcières participent à une entreprise plus générale visant à imposer soumission politique, discipline sociale et orthodoxie chrétienne. D’ailleurs, la lutte contre le satanisme va de pair avec la répression des révoltes populaires. Ainsi, les procès de sorcellerie sont étroitement liés à la lutte entre le centre politique, c’est à dire l’Etat royal, et la périphérie.

Car, soucieux de manifesté leur loyauté et leur rectitude, les tribunaux des régions périphériques agissent souvent avec une plus grande sévérité que ceux de la capitale, le Parlement de Paris au premier chef. De nombreuses sentences de mort sont annulées par le Parlement de Paris, qui exerce la juridiction d’appel sur une partie de la france du Nord et qui sert plus ou moins de modèle aux autres cours de justice. Il joue ainsi un rôle de modérateur dans la chasse aux sorcières. En effet, de nombreux juges touchés par les progrès du rationalisme et des sciences, commencent à douter de la réalité des phénomènes extraordinaires complaisamment attribués au Démon et à ses serviteurs.

En 1645, le grand voyageur Paul Lucas revient d’un long voyage en Asie Mineure et s’arrête quelques jours à Arles. Là, il rencontre un éminent Philosophe. Et, au cours d’une conversation, ce dernier lui révèle que les « véritables Philosophes de notre Monde » détiendraient le pouvoir de prolonger la vie humaine d’un millier d’années.

Paul Lucas écrit le lendemain dans son journal : « Je pris alors la liberté de citer l’illustre Nicolas Flamel, qui possédait, pense t’on, la pierre Philosophale, et qui n’en n’est pas moins mort. Mon interlocuteur sourit de ma naïveté, et me dit d’un air ironique : « Pouvez vous croire cela ? Non, mon ami, Flamel est bien vivant. Ni lui ni son épouse n’ont connu la mort. Il y a plus de trois ans que je les ai vus pour la dernière fois en Inde. C’est d’ailleurs l’un de mes bons amis. ». Je restais abasourdi par cette révélation. ».

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 617
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité