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Mes Univers
28 octobre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1139 - 1142

France_moderneLes villes de province suivent bientôt le mouvement amorcé par Paris. Les conditions y sont en effet particulièrement favorables : cette époque est marquée par le reflux d’une partie des nobles de cour vers leurs terres. Nombre d’entre eux veulent améliorer leurs domaines – c’est, du reste, un élément moteur des sociétés d’agriculture qui se développent – et beaucoup tiennent à avoir une vie mondaine. Le développement économique renforce la richesse des notables dans les villes. En outre, ayant perdu une part de ses fonctions municipales, la bourgeoisie locale se tourne, elle aussi, vers l’activité intellectuelle.

Rares sont les villes d’une certaine importance, en particulier les sièges de Parlements, qui ne proposent pas aux esprits éclairés de se réunir, souvent autour d’une bibliothèque, et de confronter leurs réflexions. Ces associations prennent diverses formes. Il s’agit surtout de salons, de cafés et d’académies.

Les académies et les sociétés de pensée diffusent une vision laïque, scientiste, utilitaire et politisée du Monde, et vulgarisent les discours des savants ou des philosophes. Les concours qu’elles organisent sur les sujets les plus variés, abstraits ou techniques, ont pour but de diffuser les innovations utiles au public, tout en distinguant de nouveaux talents. Ainsi, Rousseau est couronné par l’académie de Dijon pour son « Discours sur les Sciences et les Arts », et Parmentier remporte un prix à Besançon grâce à la pomme de terre. Porteuses de modernité – leurs membres doivent en effet renoncer à leur identité sociale pour tenir un autre rôle -, les sociétés de pensée annoncent des principes et des modes de fonctionnement nouveaux.

Law est nommé contrôleur général des Finances le 5 Mars 1720. Hypertrophié, le système est cependant à la merci d’une panique. Effectivement, en Février, lorsque les ennemis de Law viennent réaliser leurs actions, c’est à dire se les faire rembourser en espèces, les petits souscripteurs s’affolent. Ils se précipitent alors dans les bureaux de la banque pour échanger leurs billets contre de la monnaie métallique. Plusieurs personnes meurent étouffées dans la bousculade. Le 22 Mars, une ordonnance royale interdit de négocier un papier qui, désormais, perd chaque jour de sa valeur. En Décembre 1720, l’ampleur du désastre est telle que Law est obligé de fuir à Bruxelles.

Cette expérience n’est cependant pas totalement négative, puisqu’elle a permis à l’Etat de payer une partie de ses dettes et d’augmenter ses recettes. En outre, elle a favorisé le commerce atlantique et a provoqué dans monde rural un large phénomène de désendettement, de l’ordre de 50 % : les intérêts ont baissés et l’inflation a réduit l’importance de la dette des paysans. Enfin, le « système de Law » a provoqué d’importants transferts de biens fonciers, qui ont été à l’origine d’un bond en avant de l’économie agricole.

Les effets psychologiques de l’expérience de Law sont cependant désastreux. Certains accumulent d’immenses fortunes, achetant domaines et châteaux grâce à la spéculation, tandis que d’autres, qui ont presque tout vendu pour acheter des actions, sont ruinés. La hiérarchie sociale a été bouleversée par l’argent facile, et l’opinion publique se méfie maintenant de toute forme de papier monnaie.

Dès lors, le Régent et son ministre Dubois sont obligés de revenir à une politique financière traditionnelle. Quand ils meurent tous deux, les gens se souviennent surtout de cette banqueroute à laquelle ils ont assisté, impuissants.

En 1721, sont éditées « les Lettres Persanes », de Montesquieu. Celles-ci sont une féroce satire des mœurs politiques et sociales de la france, présentées sous formes de missives écrites par deux Persans en voyage à Paris. Montesquieu s’attaque, entre autres, à la croyance traditionnelle qui veut que le roi de France reçoive, le jour du sacre, le pouvoir de guérir les écrouelles. En contestant ainsi l’origine surnaturelle du pouvoir royal, Montesquieu amorce la réflexion sur les fondements de la monarchie. Dans « De l’esprit des lois », qu’il fait paraître, Montesquieu défend cette fois la nécessité des libertés individuelles et l’importance de la séparation des pouvoirs.

En 1724, à Rennes, un mystérieux incendie se déclare dans la ville haute le 22 Décembre. Il dure sept jours ; pendant lesquels plus de 900 maisons sont réduites en cendres, tandis que des centaines d’autres sont gravement endommagées.

En effet, les flammes s’étendant sur plusieurs kilomètres, même les édifices les plus solides ne résistent pas. La tour de l’Horloge, par exemple, qui a toujours semblé défier les siècles, et dont on fait remonter la fondation à celle d’un temple païen, se dresse trois jours au milieu du brasier. Mais, finalement, elle s’écroule, calcinée.

En 1724 toujours, à Paris, les membres d’une secte révérant la déesse égyptienne Isis – les Clercs d’Isis - se réunissent plusieurs fois par mois dans une chapelle mortuaire du cimetière des Innocents. Mais, parfois, ils se donnent aussi rendez vous dans les Catacombes de la capitale. Et, à chaque fois, il s’entoure d’un arsenal morbide d’os et de crânes savamment disposés ; ceux-ci leur permettent de pratiquer des Rituels Nécromantiques innommables.

En outre, les Initiés de cette secte se prétendent en possession de Secrets de Sorcellerie qui ont permis à Isis de faire revivre son époux Osiris après qu’il ait été démembré par Seth. Ils se disent également capables d’annihiler la malédiction lancée par Seth contre Osiris.

Cette année là, à Marseille, les adhérents d’une autre société secrète – les Adorateurs de la lune -, s’associent aux Clercs d’Isis. Plusieurs membres de chaque Confrérie se rencontrent. En fait, ils se rejoignent dans le massif de Sainte-Baume. Puis, nus, ils s’exposent tous aux rayons de l’astre nocturne en murmurant des paroles incohérentes. 

En Juillet 1725, une émeute populaire éclate dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris. Un boulanger augmente le prix du pain, qui passe de trente à trente-quatre sous. Les boulangers, pris à parti par une foule en fureur, voient leurs maisons pillées, tandis que pâtes et farines sont jetées à l’eau. Finalement, le guet à cheval tire quelques coups de feu et réussit à disperser le peuple.

Mais, l’année suivante, en Septembre, à nouveau, les soldats tirent sur des émeutiers qui s’insurgent une fois encore contre la cherté du pain. Cette année là, comme précédemment, quelques manifestants et meneurs sont pendus, pour l’exemple.

François de Pâris, un diacre janséniste du faubourg Saint-Marceau, considéré comme un Saint, est mort depuis plusieurs années. Bientôt, un étrange nouvelle se répand : en se couchant sur son tombeau, des malades recouvrent la santé. Une foule de plus en plus nombreuse se presse au cimetière Saint-Médard pour assister aux « convulsions » violentes, voire hystériques, des candidats à la guérison.

De fait, la répression est vigoureuse : par ordonnance royale du 27 Janvier 1732, le cimetière est fermé. Quelqu’un écrit sur la porte : « De par le roi, défense à Dieu de faire des miracles en ce lieu. ». Mais, dans des maisons particulières, les convulsions se poursuivent, bien que de nombreux partisans de Pâris soient enfermés à la bastille.

En 1734, à défaut de brûler l’auteur, on condamne au feu les « Lettres Philosophiques » de Voltaire, écrites en Angleterre. Réfugié à Genève, puis jugé indésirable dans cette ville, le philosophe s’installe à Ferney, sur la frontière franco-suisse.

Lorsque, en 1739, à l’âge de trente-deux ans, Georges-Louis Leclerc est nommé Intendant du Jardin du roi, il dispose là l’un poste unique pour ses recherches en botanique. Excellent administrateur, il enrichit l’ensemble dont il a la garde et attire les savants du monde entier. Les trois premiers tomes de sa grande œuvre, « l’Histoire Naturelle », paraissent avec succès. L’ensemble ne comprend pas mois de trente-six volumes. Le projet est vaste : formation de la terre, description des minéraux, des animaux – oiseaux et quadrupèdes – et étude de l’Homme. Mais le savant, soucieux de faire partager sa passion, se double d’un vulgarisateur de talent, servi par une plume admirable. Reçu à l’Académie Française, il prononce d’ailleurs un « Discours sur le style ».

Lorsqu’en 1740, le comte de Saint-Germain commence à se faire connaître dans les salons parisiens, il a l’allure d’un homme entre 30 et 40 ans. Ses vêtements attirent l’attention ; ils sont en noir alors que ceux de la plupart des gens de la haute bourgeoisie ou de la noblesse sont en soie colorée ornés de rubans voyants. De fait, ils rehaussent l’éclat des diamants qu’il porte en guise de boutons, de boucles, à son gousset et à sa tabatière. Ses poches sont également remplies de brillants, et ils étincellent tous. Le comte de Saint-Germain les distribue d’ailleurs régulièrement à ses hôtes, comme si ils étaient, pour lui, de la monnaie courante ; à l’égal de l’or qui lui file entre les doigts. 

Le comte de Saint-Germain a par ailleurs un don certain pour les langues ; il parle couramment le français, l’anglais, l’italien, le hollandais et le russe. Il affirme savoir s’exprimer en chinois, en hindou, en persan, ainsi que dans d’autres idiomes moins connus. Il se dit en outre excellent musicien, alors que beaucoup de personnes remarquent surtout ses talents de peintre ; ses tableaux sont effet admirés pour l’éclat de leurs couleurs. Le comte de Saint-Germain possède enfin un esprit hors du commun. Il peut disserter des sujets les plus variés sans jamais être pris de court. Histoire, géographie, sciences, philosophie, littérature lui sont familiers. Chimiste réputé pour ses recherches sur les teintures, il prétend avec le plus grand sérieux avoir plus de 300 ans, qu’il connaît les Secrets de la médecine Universelle et qu’il a la maîtrise des Eléments : « C’est pour cette raison, explique t’il, que je peux faire fondre les diamants, et que je suis capable, avec dix ou douze d’entre eux, d’en produire un seul, de la plus belle eau. Tout cela n’est qu’un jeu d’enfants. ».

Il le prouve à plusieurs reprises lorsqu’il enlève les crapauds et les impuretés de quelques pierres précieuses – lesquels diminuaient leur valeur -, entouré de dizaines de témoins. Ou, quand il rehausse l’Orient d’une demi-douzaine de perles d’un invité présent à ce moment là.

Rapidement, de nombreuses rumeurs se propagent à propos du comte de Saint-Germain : l’une soutient qu’il est l’un des derniers héritiers de l’Egypte Antique et de la chaldée ; une autre soutient qu’il possède une seconde personnalité, et que celle-ci se rattache à l’Esprit d’une momie ressuscitant de loin en loin avec armes et bagages. Une autre encore révèle que Catherine de Médicis est morte à son chevet. Une quatrième affirme qu’il se nomme en fait Christian Rosencreuzt – le fondateur de l’Ordre de la rose-Croix -, et qu’il a découvert le Secret de l’Immortalité. Une cinquième déclare que personne ne peut se vanter de l’avoir vu manger en public, et que cette abstinence doit être interprétée comme une pratique médicale régénérant les cellules de l’organisme sans qu’il soit nécessaire de s’alimenter. Une sixième suppose qu’il n’y a rien dans la nature, qu’il ne sache modifier, améliorer ou utiliser ; etc.

L’hypothèse la plus vraisemblable pourtant, lui donne pour ancêtre une illustre lignée : celle des Racokzi, des princes Hongrois de Transylvanie. Il serait l’un des trois fils de François II Racokzi et de Helena Tekely. Car, dit t’on, l’un d’eux – tous élevés très tôt par l’Empereur d’Autriche – aurait été soustrait à cette tutelle à l’âge de quatre ans. Il aurait alors été confié au dernier descendant de la famille des Médicis en Italie. Puis, parvenu à l’âge adulte, il aurait prit le nom de Saint-Germain à cause de la petite ville de San Germano, dans laquelle il aurait vécu au cours de son adolescence.   

Dès le début de son règne, Louis XV doit faire face à de multiples problèmes politiques : l’opposition du Parlement de Paris est quasi permanente, le problème janséniste ressurgit et permet à beaucoup d’exprimer leur opposition à « l’arbitraire royal », annonçant les phénomènes d’opinion. Pourtant, la popularité du roi est grande, quand le peuple s’inquiète de la santé fragile du jeune prince, et elle atteint son sommet en 1744, grâce aux bénéfices de la participation personnelle du monarque à la guerre de la succession d’Autriche.

Car, le 13 Novembre 1744, une entrée solennelle dans Paris achève la première campagne militaire su souverain, qui s’est illustré lors du siège de Menin. Un an plus tard, en Septembre 1745, quelques mois après la bataille de Fontenoy, lors de laquelle Louis XV se signale par un sang froid particulier, la réception est tout aussi enthousiaste et chaleureuse.

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