De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1202 - 1204

Autriche, seconde moitié du XVIII^ème siècle :

La secte des « Chevaliers de Lumière » est fondée à Vienne en 1760 par le comte de Saint-Germain, ainsi que d’autres Initiés Inconnus. Ce sont en effet eux qui forment son « Cercle Intérieur » et se réclament d’une Philosophie Extrême-orientale.

En 1779, le comte de Saint-Germain arrive en Autriche. Mais c’est un vieil homme de 70 ans qui donne dans le Mysticisme. Au Landgrave de Hesse qui l’accueille à Vienne, il adresse alors une déclaration exaltée : « Soyez la torche du Monde ; si vous brillez seulement comme une planète, vous ne serez rien auprès du Créateur. Je vous réserve une splendeur que le Soleil lui même enviera. Vous guiderez le cours des Etoiles, et vous commanderez ceux qui dirigent les Empires. ».

Le Landgrave de Hesse lui obtient alors une haute position à la cour. Il met à sa disposition le château d’Eckenforde pour toute la durée de son séjour dans la province. Les comtes Zaber et Lobkowitz le présentent à un maréchal Autrichien qui est atteint d’une mystérieuse maladie. Le comte de Saint-Germain guérit alors ce dernier quasi instantanément. Et enfin, quelques semaines plus tard, il meurt dans son manoir ; bien qu’il n’y ait aucun témoin direct de son décès, et qu’il n’y ait non plus aucune somme d’argent, ni aucun papier propre à fournir des éclaircissements sur lui.

Le comte de Saint-Germain se fait donc enterrer dans une crypte située sous le manoir. Or, deux mois plus tard, des fouilles sont pratiquées dans son tombeau ; plusieurs de ses Adeptes veulent en effet les Secrets qu’il a fait enfouir avec lui. Ceux-ci sont donc frappés de stupeur quand ils se rendent compte que le sarcophage est vide. Et avant de s’enfuir, terrorisés, ils parviennent tout de même à lire cette épitaphe : « Celui qui se faisait appeler comte de Saint-Germain et de Welldone, et dont on ne sait rien, repose dans ce caveau. ».

En 1785, le comte de Sain-Germain participe à une réunion Maçonnique à Wihensbad, dans le Sud de l’Autriche. On l’y aperçoit en compagnie de Cagliostro et du « Philosophe Inconnu ». Un témoin écrit alors : « Les Francs-Maçons désignèrent le comte de Saint-Germain pour les représenter au convent des Loges. ».

En 1789, au moment de la révolution Française, des nobles, qui se disent « Jacobins » par haine de l’Empereur Autrichien, fondent autour du professeur Martinovics une Société de l’Egalité et de la lberté, qui fomente un complot contre les Hasbourg.

En 1790, Vienne devient le grand centre des Rose-Croix en Europe. Or, dans cette ville se trouve également un groupe de Disciples du comte de Saint-Germain. Parmi ses membres, il y a – entre autres – le baron Linden. C’est ce dernier qui fait permet aux Disciples du comte de Saint-Germain d’entrer en relation avec les « Illuminés de Bavière ». Il les aide aussi à obtenir des postes importants au sein de l’Ordre rosicrucien. Au cours d’une conversation avec l’un d’eux, le baron Linden répète une phrase de son Maitre :

« Adieu mes amis, je me retire des Affaires de cette Epoque. Je reviendrais dans vingt ans, lorsque le Monde aura définitivement changé d’Ere. ».

Mais, quelques mois plus tard, un autre fidèle du comte de Saint-Germain, Etteila, écrit : « le comte de Saint-Germain, en tant que véritable Alchimiste, est encore ici, et très bien portant. J’ai déjeuné avec lui voici deux jours. ». 

En 1791, une fois la guerre déclarée avec la france, toute sympathie pour la révolution devient traîtrise. Les quelques Jacobins qui sympathisent avec elles, cherchent à se réunir en secret, leurs écrits sont interdits.

Provinces-Unies, seconde moitié du XVIII^ème siècle :

Après Valmy et Jemmapes – 20 Septembre et 6 Novembre 1792 -, les patriotes des Provinces-Unies fondent dans chaque village un club jacobin, mais le peuple, proche des autorités traditionnelles, les accueille mal.

De fait, en 1794-1795, le régime bientôt instauré de force par ceux-ci ne reçoit aucun appui populaire ; de plus, les autorités françaises, trouvant même ce régime trop égalitaire, suscitent un coup d’Etat contre lui en 1798.

Pologne, seconde moitié du XVIII^ème siècle :

En 1772, le roi Stanislas-Auguste doit accepter un premier partage de son pays, au profit de la prusse, de la russie et de l’Autriche. Pourtant, à cette date, ce royaume connaît un vrai renouveau. Bourgeois et intellectuels s’enthousiasment pour la révolution Française. En Mai 1791, le roi édicte une Constitution inspirée de l’exemple français.

Mais Catherine II ne peut tolérer aux portes de son Empire une monarchie libérale bien plus dangereuse, selon elle, que la « jacobinière de Paris ». En 1793, un second partage accroît les possessions de la prusse et de la russie. Le patriote Tadeusz Kosciuszko prend alors la tète d’une révolte nationale, en Mars 1794. La russie et la prusse assiègent Varsovie, où 20 000 personnes sont massacrées. En 1795, un dernier partage fait disparaître jusqu’au nom de la pologne.

Russie, seconde moitié du XVIII^ème siècle :

A seize ans, en 1745, une petite princesse allemande épouse le neveu et successeur présumé de la tsarine Elisabeth, Pierre, un prince ivrogne et immature. Baptisée dans la foi orthodoxe sous le nom de Catherine, la jeune femme s’adapte mieux à sa nouvelle patrie qu’à son époux. La prussophilie et les maladresses de Pierre III permettent à l’Impératrice de regrouper les mécontents et, bientôt, elle tente un coup d’Etat avec le soutien d’une partie de la noblesse. Contraint d’abdiquer, le tsar est assassiné peu après.

En 1758, au cours d’un séjour prolongé en Russie, Johann August Starck rencontre des Francs-Maçons ayant des liens avec d’autres Loges européennes, et notamment italiennes. Il croise également la route du médailleur Natter, ainsi que celle d’un Grec portant le nom de « Comte de Melesino ». C’est d’ailleurs grâce aux membres du groupe dont fait parti ce dernier qu’il obtient finalement une nomination de professeur à Saint-Pétersbourg.

Mais, en 1766, Johann August Starck quitte soudainement la capitale russe ; il se rend à Paris, à la poursuite d’un Secret Maçonnique Oriental. Il a en effet appris par hasard à Saint-Pétersbourg que des Connaissances Occultes détenues par sa Loge se trouvent en Perse, en Assyrie ou en Egypte.

Il écrit d’ailleurs à ce sujet : « Cette idée est née à la renaissance. Henri de Nettesheim n’a t’il pas été un Clerc du Temple ? J’ai lu un livre rédigé par lui, dans lequel il dénonce les Templiers comme Sorciers. Celui-ci insiste sur le fait qu’ils se servaient d’éléments Magiques au cours de leurs Rituels. Et Henri de Nettesheim relève le nom de « Baphomet », qu’ils ont été accusés d’avoir adoré sous la forme d’une image. Il prétend donc que cette rumeur était exacte, et que les propriétés Magiques de la figure peuvent être répétées par des moyens modernes. ».

Plus loin : « Par contre, cette notion est très répandue à notre époque. Elle se reflète dans les œuvres graphiques de l’artiste italien Piranèse ; elle apparaît également dans le style architectural néoclassique. Il n’a donc pas fallu longtemps à certains pour fonder sur cette base des Loges Maçonniques Egyptiennes. ».

Quand il arrive en Orient, Johann August Starck organise une cérémonie consacrant les chanoines du Temple. Lorsque celle-ci débute, lui porte une robe violette ressemblant à celle d’un prêtre catholique ; les chanoines sont vêtus d’une robe blanche descendant jusqu’au sol, avec une croix rouge sur la poitrine. Sur son autel, il dépose bientôt une Bible, un objet identifiant le Baphomet devant un chandelier à sept branches dont trois seulement sont allumées. Puis, il commence par lire certains passages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il pratique l’exorcisme de l’eau et l’onction du candidat avec les Saintes Huiles. Et il termine pendant que le nouveau chanoine touche le Baphomet afin de se concilier quelques unes de ses propriétés Magiques.