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Mes Univers
17 décembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1243 - 1245

France_moderneAprès le Congrès de Vienne, la france est désormais gouvernée par Louis XVIII. Mais le rétablissement des Bourbons sur le trône, après vingt cinq ans d’exil, n’est pas un retour à l’Ancien Régime. Il marque, au contraire, la naissance de la france moderne. Louis XVIII octroie une Charte Constitutionnelle, qui instaure un régime monarchique, tempéré par deux assemblées : une Chambre des Députés, élue par les hommes  de plus de trente  ans payant au moins  300 francs d’impôt foncier – 100 000 électeurs sur une population de 29 millions - ; un Chambre des Pairs nommés par le roi.

En 1816, Goethe, lui, s’inspire du Mythe de Thulé pour écrire un récit assez particulier : « la ballade du Roi de Thulé ». Quelques mois plus tard, Gérard de Nerval, un de ses amis, traduit le texte en vers français, et lui fait prendre un sens ésotérique échappant au profane :

« Il était un roi de Thulé. A qui son amante fidèle. Légua en souvenir d’elle. Une coupe d’or ciselé. C’était un trésor plein de charmes. De son amour se conservait. A chaque fois qu’il y buvait. Ses yeux se remplissaient de larmes.

Voyant ses derniers jours venir. Il divisa son héritage. Mais il excepta du partage. La coupe, son cher souvenir. Il fit à la table royale. Asseoir les barons dans sa tour. Debout et rangée à l’entour. Brillait sa noblesse loyale. Sous le balcon grondait la mer.

Le vieux roi se lève en silence. Il boit, frissonne et sa main lance. La coupe d’or au flot amer. Il la voit tourner dans l’eau noire. La vague en s’ouvrant fait un pli. Le roi penche son front pali. Jamais plus on ne le verra boire. ».

Puis, peu après avoir adapté ce texte, dans un court récit rédigé sur une feuille imprégnée de sucs de plantes, et titré « Aurélia », Gérard de Nerval fait part d’une étrange vision qui l’a envahit à ce moment là ; elle concerne l’histoire Symbolique de la création de l’Univers par les sept Elohims des Origines. Ainsi, il marque : « Encore faut t’il que ces Esprits ne soient pas mauvais ; car l’Obscurité qui caractérise le Monde d’en Bas est propice aux confusions. ».

Plus loin : « Celui qui en savait trop, on l’a retrouvé pendu à un réverbère, rue de la vieille Lanterne, à Paris. Il n’a pas fait attention à l’Alphabet Magique, aux Hiéroglyphes Mystérieux, qui nous sont arrivés incomplets et complètement faussés. Car, soit le Temps, soit ceux qui ont intérêt à notre ignorance, les ont tués. Retrouvons donc la lettre perdue ou le Signe effacé ; recomposons la gamme dissonante. Alors, nous prendrons force dans le Monde des Esprits. ». 

Dans un autre de ses textes Symboliques : « Mon front est rouge du baiser de la reine. J’ai rêvé de la grotte où nage la sirène » ; plus loin : « Je n’ai jamais vu la reine du Midi telle qu’elle a été décrite dans l’Apocalypse de l’Apôtre Saint-Jean. » ; et plus loin : « Et j’ai, deux fois vainqueur, traversé l’Achéron. Modulant tour à tour la lyre d’Orphée, j’ai entendu les soupirs lancés à la sainte, ainsi que les cris de la fée. ». Avant de marquer à propos de la reine de Saba : « J’entends la comtesse de Balkis dans un cabaret de Strasbourg. Scintillante d’escarboucles, issue de l’île de Palaesimonde, d’émeraudes et de brocarts, elle disparaît à cloche pieds dans le désert. ».

De son coté, en 1818, le jeune Victor Hugo – il a dix huit ans – fonde deux feuilles littéraires d’inspiration royaliste, « le Conservateur littéraire » et « la muse française », codirigée par Alfred de Vigny, officier dans la garde Royale. L’allégeance de Victor Hugo à la monarchie est alors totale. Pensionné du ministère de l’Intérieur, il écrit des vers à l’occasion de grands événements du régime : la mort du duc de Berry, et la naissance du duc de Bordeaux.

Jean-Jacques Rousseau a également légué beaucoup de motifs littéraires aux romantiques. Il leur a, entre autres, donné le goût du paysage naturel qui est le décor obligé du nouveau lyrisme. La nature devient le lieu et l’inspirateur de l’expérience existentielle de l’homme, qui, désormais, éprouve le sentiment de l’infini à la montagne et celui de la mort et de l’agonie pendant l’automne. Reçue elle aussi de Rousseau, la passion autobiographique hante les romantique qui, à la forme des classiques « Mémoires », préfèrent celle de la « Confession », où le cheminement capricieux des sentiments et de l’âme se substitue volontiers à la trop morne succession chronologique. Enfin, abandonnant l’austère et pâle raison, la génération romantique ne jure plus que par les états extrêmes de la conscience humaine. L’amour doit être fou, la jalousie maladive, les passions névrotiques, et même la religion doit se vivre sur un mode de fulgurance.

Après le retour des Bourbons au pouvoir, Louis XVIII consacre les grands acquis de la révolution – égalité et liberté – dans une Charte. Les lois libérales sur la presse de Mars 1819 favorisent ainsi la formation d’une opinion publique, ainsi que l’apprentissage politique des élites issues de la révolution et bridées sous l’Empire. Cette France nouvelle, celle de la bourgeoisie du talent et du mérite, du commerce et de la manufacture, est reconnue par la charte. Et la question des biens nationaux est bientôt réglée par une loi d’indemnisation, dite « du milliard des émigrés ».

De fait, la charte concentre dans les mains du roi tous les pouvoirs de l’Etat : exécutif, législatif et judiciaire. Mais la période de la restauration est celle d’une montée en puissance des Chambres par le biais de la discussion parlementaire, qui consacre des pratiques comme le droit de pétition, d’amendement, de la responsabilité des ministres devant les Chambres.

Cette évolution politique ne se fait pourtant pas de façon continue. Selon les ministères et le jeu des forces en présence – ultraroyalistes, constitutionnels, indépendants ou libéraux -, la restauration connaît des ères « progressistes », et « conservatrices ». Par ailleurs, deux problèmes restent en suspens : la mise entre parenthèses du peuple, qui ne prend aucune part à la vie politique de la nation ; et la persistance d’une administration très centralisée, héritée de l’Empire.

En même temps, la charbonnerie, une société secrète libérale, devient très active dans tout le pays. Divisée en « ventes » - groupes locaux – civiles et militaires, elle inspire plusieurs complots. Celui de la rochelle est l’occasion d’un procès retentissant : quatre sergents du 45ème de ligne, tous membres de la « vente du régiment », sont exécutés en place de Grève, le 21 Septembre 1822. Leur héroïsme, leur patriotisme, leur abnégation soulèvent une grande émotion.

D’un autre coté, à l’extérieur, la france opère un redressement spectaculaire. Après Waterloo, Louis XVIII et son ministre, le duc de Richelieu, doivent signer un traité très défavorable pour le pays : lourde indemnité de guerre, retour aux frontières de 1789, occupation militaire. De plus l’Angleterre, la russie, l’Autriche et la prusse forment une alliance contre la france, jugée dangereuse. En Novembre 1818, Richelieu obtient la libération du territoire et l’entrée de la france dans l’alliance européenne.

En 1820, Jean Cadaux – un Occultiste illustre habitant le village de Gentioux – décide de faire fabriquer sa propre pierre tombale. Sur un de ses cotés, il fait sculpter une femme voilée siégeant parmi des animaux monstrueux. Sur l’autre, il modèle une seconde femme, allaitant un enfant tandis que des masques grimaçants l’entourent.

En 1820 encore, les efforts de Louis XVIII créent à terme les conditions d’un  décollage économique : expositions industrielles ; développement de l’enseignement technique ; amélioration des voies fluviales. Les premières concentrations industrielles apparaissent : le Nord, l’Alsace et la normandie pour la filature du coton ; l’Alsace et la bourgogne pour la métallurgie.

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