Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
20 décembre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1250 - 1252

France_moderneEn 1823, les toiles imprimées de Christophe Oberkampf sont aussi à l’honneur. On installe par ailleurs des hauts fourneaux pour moderniser l’industrie métallurgique et l’Etat encourage les initiatives les plus varies par ses commandes et ses subventions. Dans le domaine alimentaire, ce sont les premières applications des découvertes d’Appert sur les conserves. La photographie est mise au point  par Niepce, tandis que la machine à coudre est inventée par Thimonnier.

D’un autre coté, l’évolution des techniques, la complexité grandissante des machines, contraignent à des investissements de plus en plus importants. Elles transforment aussi le paysage social. Jusque là, le travail s’est surtout fait à domicile ou dans des ateliers et des fabriques de taille restreinte. L’augmentation de la production ne fait pas disparaître ces établissements, mais elle exige une centralisation de la main d’œuvre et provoque l’apparition d’unités de production plus importantes : les usines. Les nouvelles technologies mises en place n’utilisent plus les compétences des métiers urbains. C’est donc dans les zones rurales, loin du contrôle des corporations urbaines, qu’est recrutée la nouvelle main d’œuvre. Anciens paysans, femmes, enfants, sont encadrés par des ouvriers professionnels et astreints à une discipline de travail très exigeante. Les journées sont longues, les salaires particulièrement maigres. Cependant, aussi bas qu’ils puissent être, ces salaires assurent l’entrée de nouvelles couches sociales dans l’économie monétaire. 

Dans le même temps, ces groupes sociaux changent de nature et forment peu à peu la classe ouvrière. Ceux qui en font partie prennent lentement conscience d’être une catégorie particulière, quoiqu’hétérogène. Pour produire, l’industrie a besoin d’une main d’œuvre à la fois nombreuse, peu chère et docile.

En 1823 également, Victor Hugo écrit un poème intitulé : « l’Enfant ». A un jeune Grec qui pleure la mort du peuple de Chio, le poète propose les plus sublimes objets pour le consoler. La réponse de l’enfant est celle-ci : « Ami, dit l’enfant aux yeux bleus ; Je veux de la poudre et des balles ».

Delacroix présente au Salon de 1824 une grande toile où les horreurs du carnage de Chio, au cours de la guerre de l’Indépendance de la grèce, sont représentées dans un style réaliste et brutal.

A la mort de Louis XVIII, peu après, c’est son frère qui monte sur le trône sous le nom de Charles X. Mais le roi semble bien loin de comprendre les aspirations de son peuple. Après avoir longtemps vécu en exil, il est devenu le chef du parti « ultra », composé de royalistes intransigeants qui rêvent de rétablir la monarchie de droit divin. Charles X est nourrit de romantisme, celui des années 1820, marqué par le culte du passé et de la sensibilité religieuse. Mais le conservatisme du régime cadre mal avec les bouleversements sociaux et culturels de cette période.

Dès 1825, Charles X heurte de front les libéraux en instituant la répression du blasphème puis en promulguant la li dite « du milliard des émigrés », qui permet d’indemniser certaines victimes de la révolution. Un autre projet de loi, dite plaisamment « loi de justice  et d’amour » prévoit d’imposer à la presse des obligations et des taxes si lourdes qu’il aurait été très difficile d’éditer un journal indépendant. Mais la chambre des pairs repousse ce projet. Les erreurs de Charles X permettent aux libéraux de sensibiliser l’opinion aux risques encourus, avec un tel monarque, par la société civile. Chateaubriand lui même, ardent royaliste et ancien ministre de Louis XVIII, entre dans l’opposition. Le parti du roi ayant perdu les élections de 1827, Charles X doit appeler à la tète du gouvernement un royaliste libéral, Martignac, qui s’empresse d’abroger certaines dispositions ultracléricales et s’efforce d’apaiser les tensions.

En 1827, les sciences de la vie sont à un tournant majeur. Les zoologistes et les botanistes commencent à se poser le problème de l’Evolution. Un débat virulent oppose les partisans du fixisme à ceux du transformisme : pour Georges Cuvier, qui est le premier à étudier systématiquement les fossiles, les espèces sont « fixes » ; pour Jean-Baptiste Lamarck, Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, elles se « transforment » en fonction de leur milieu. Ces derniers estiment en effet que, au sein d’une même espèce, l’action du milieu naturel peut modifier un ou plusieurs individus.

Mais, à cette époque, la science dont les avancées ont le plus de conséquences sur la vie quotidienne est bien évidemment la médecine. Les techniques d’observation du patient s’améliorent : René Laennec, un spécialiste des affections pulmonaires, invente le stéthoscope, qui permet d’écouter à travers le thorax. Cet appareil facilite l’auscultation et rend plus fiable le diagnostic. Les progrès des autres sciences profitent à la médecine, qui utilise de nouvelles substances chimiques à des fins thérapeutiques. La chirurgie bénéficie des recherches de Velpeau, de Dupuyrien et de Lisfranc. L’isolation de la morphine permet de lutter contre la douleur.

Par ailleurs, la france construit de nouveaux hôpitaux et, grâce à une exceptionnelle génération de médecins, elle est le premier pays d’Europe à se donner les bases d’un système de santé efficace. Cette conjonction de talents médicaux baptisée « l’Ecole de Santé de Paris » a de brillants représentants : ainsi, le baron Jean Corvisart pose les bases scientifiques de la médecine clinique.

Charles X patiente deux ans, puis, persuadé d’être confronté à un complot libéral, il chasse Martignac et le remplace par le prince Jules de Polignac. L’homme est médiocre et étroitement mystique. Polignac confie le ministère de l’Intérieur à la bourdonnais. Quant au nouveau ministre de la guerre, il n’est autre que le général de Beaumont, qui a trahi l’Empereur à Waterloo. C’en est trop, et la presse bonapartiste sonne la charge ; certains menacent de faire la grève de l’impôt, les pamphlets se multiplient. En 1829, la chambre, par une « adresse » signée par 221 de ses membres, exige du roi qu’il respecte la volonté des députés. Elle est dissoute mais se retrouve encore plus forte lors des élections de Juin 1830. Le 25 Juillet, Charles X tente un coup de force et promulgue quatre ordonnances : l’une muselle la presse, l’autre dissout la chambre fraîchement élue, une troisième modifie la loi électorale au seul profit des grands propriétaires fonciers, la quatrième, enfin, fixe la date des nouvelles élections.

Ces ordonnances sont une provocation de trop, d’autant plus que la situation sociale contribue à exaspérer les passions : hausse des prix du blé, chômage, pillages et émeutes témoignent de la gravité des tensions. A Paris, le coup de force de Charles X suscite une réaction immédiate et radicale. Pendant les journées des 27, 28 et 29 Juillet – les Trois Glorieuses -, le peuple se soulève. Les 27, ouvriers, étudiants et journalistes dressent des barricades ; le 28, tout l’Est de Paris, qui abrite les quartiers populaires, est mobilisé et se révèle imprenable : 2500 soldats de l’armée royale sont tués ainsi    au cours d’assauts répétés, tandis que la garde Nationale rallie les insurgés ; le 29, le Palais Bourbon, puis le Louvre sont investis par le peuple de Paris. Charles X retire alors ses ordonnances, mais il est trop tard : le peuple est victorieux. Cependant, les libéraux n’entendent pas lui abandonner le pouvoir : le 30 Juillet, le duc d’Orléans, neveu de Charles X, que sa simplicité « bourgeoise » a rendu populaire, entre dans Paris et devient, le 9 Août, Louis-Philippe Ier, roi des Français par la volonté des deux Chambres.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 688
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité