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Mes Univers
21 mars 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : 1330 - 1332

France_moderneEn 1849 également, tout artiste souhaite voir ses œuvres exposées au Salon ; reconnu par le jury, il peut espérer faire carrière : commandes publiques ou privées, médailles honorifiques accompagnées de gratifications substantielles, critiques élogieuses… L’important est de convaincre le jury, de composition variable.

Celui-ci est désigné à la fois par le ministre des Beaux-arts et par les artistes médaillés des Salons antérieurs ; moins novateurs que quelques dizaines d’années plus tôt, il ne reconnaît pas toujours les talents originaux. En effet, les conditions d’exposition interdisent un examen sérieux de chaque œuvre : celles-ci sont des milliers, accrochées bord à bord dans un Louvre trop exigu. Après l’exposition Universelle pourtant, le Salon émigre au spacieux palais de l’Industrie, sur les Champs Elysées.

Mais, l’esthétique et la technique des « Impressionnistes » ne trouvent pas grâce aux yeux des jurys officiels. La hiérarchie des genres dessert les paysagistes : ils passent pour des peintres médiocres, incapables de maîtriser les « grands genres », tels que l’histoire ou la mythologie, lesquels supposent la connaissance de l’anatomie, de la perspective géométrique et de nombreuses conventions de style dont les impressionnistes cherchent précisément à se libérer. De plus, les paysages exposés au Salon sont trop souvent traités en tonalité sombres.   

Car, pour les impressionnistes, la lumière et ses variations deviennent des sujets d’étude. Le meilleur exemple en est la série « des Meules » et de « la cathédrale de Rouen ». Le peintre travaille à saisir un objet en fonction d’une heure ou d’une saison et d’une lumière spécifique. Ainsi, l’une de ses œuvres est intitulée « les Meules, fin de l’été, effet du matin ».

Certes, les « Impressionnistes », comme ils se nomment, se veulent des réalistes. Mais, bientôt, la spontanéité de la perception laisse place au système au procédé différent. Il faut tout le génie d’un Monet pour que système et acuité de perception produisent d’insurpassables et troublants chefs d’œuvre. 

Une telle option suppose donc l’abandon rapide des techniques traditionnelles de l’art académique. Le dessin contour disparaît : déjà, les peintres de Barbizon, tels Daubigny ou Rousseau, l’avaient délaissé. De même, la perspective géométrique est mise de coté au profit de la dégradation des teintes et des tons. La teinte désigne la « qualité » d’une couleur : la famille des bleus, par exemple, compte l’outre mer, le bleu de colbat, le bleu de Prusse, etc. Le ton indique le « degré d’intensité » de la teinte : du plus foncé au plu clair. Enfin, les noirs, gris, bruns sombres et clairs obscur ne sont plus utilisés : les ombres deviennent de savantes symphonies et combinaisons de violets, de rouges, de verts…

La valeur des œuvres impressionnistes doit plus à la liberté du sujet, à l’aisance de l’utilisation de la touche, des reflets et des harmonies qu’à une probable rationalité scientifique : un buste de femme de Renoir, une débâcle de la seine chez Monet, une vue du canal Saint-Martin par Sisley ou l’entrée du village de Voisins signée Pissarro ne révèlent guère de méthodes communes ; chacun forge son style en fonction de sa personnalité, de sa sensibilité et de ses besoins.

De fait, aucun autre genre que le paysage ne permet une telle évolution : contrairement aux peintres académiques rivés à leurs ateliers, les impressionnistes travaillent en plein air, « sur le motif ». L’invention des tubes de couleur facilite l’évasion de l’atelier pour affronter la nature et chercher à traduire les sensations fugitives : brume, poudroiement lumineux, mobilité des nuages, scintillement du Soleil sur les feuillages, respiration colorée des ombres ou caprices des reflets sur l’eau.

Malheureusement, l’entreprise n’est pas de tout repos pour ceux qui la vivent, surtout lorsqu’ils ont une famille à nourrir : c’est notamment le cas de Sisley. Il leur faut plusieurs années de labeur incertain pour parvenir à une relative aisance  encore certains en sont t’ils privés, tel Sisley, mort dans un complet dénuement. Mais ces années difficiles sont également les plus fécondes.

Les impressionnistes ont trois groupes à convaincre : les jurys et professeurs officiels des Beaux-arts, les critiques, et, bien sût, le public. Le choix très restrictif des œuvres exposées au Salon crée un certain scandale. Soucieux d’équité, Napoléon III intervient alors pour autoriser le « Salon des Refusés ».

En Juillet 1851, Ninian Bres, l’auteur du « Corbeau Menteur », affirme un jour avoir croisé Nicolas Flamel et dame Pernelle sur le boulevard du Temple. Il explique à ses invités incrédules : « D’une taille légèrement inférieure à la moyenne, il se tenait quelque peu voûté sous le poids des ans. Mais il gardait néanmoins le pas ferme et l’œil clair. Son teint, étrangement délicat, et comme transparent, rappelait le vieil albâtre ; tout comme la femme qui l’accompagnait, son épouse de toute évidence ; bien qu’elle parut à la fois un peu plus âgée et plus énergique que lui.

Nicolas Flamel portait des vêtements dont la mode remontait à quelques années seulement, mais qui offraient en même temps un caractère indéfinissable d’antiquité.

Je me tenais à demi caché sous un porche, tout au bout du boulevard du Temple. Mes mains étaient toutes tachées par les acides, et mon pardessus gardait des relents de charbon. Comme le couple passait à ma hauteur, Flamel tourna la tète vers moi et sembla sur le point de me parler. Mais Pernelle l’entraîna et ils se perdirent rapidement dans la foule.

Vous me demanderez sans doute comment je peux être aussi sûr qu’il s’agissait de Nicolas Flamel ? Eh bien, je vous répondrais que j’ai passé d’innombrables heures à la bibliothèque Nationale, penché sur le Livre d’Abraham le Juif. Or, si vous regardez attentivement la cinquième page, tout en bas à droite, représenté parmi ceux qui cherchent de l’or dans leur jardin, vous pourrez voir le visage qui me fixa ce soir là, sur le boulevard du Temple. ».

Elu pour quatre ans, Louis-Napoléon Bonaparte ne peut se représenter aux élections présidentielles de 1852. C’est, en tout cas, ce que prévoit la constitution. Comme il ne parvient pas à en obtenir la modification par la voie légale – il faudrait une majorité des deux tiers à l’Assemblée -, Louis-Napoléon choisit la manière forte. Le 2 Décembre 1851, jour anniversaire du sacre de Napoléon Ier et de la bataille d’Austerlitz, des affiches sont placardées à Paris. Elles annoncent la dissolution de l’Assemblée législative et le rétablissement du suffrage universel. Quelques barricades s’élèvent alors, mais l’armée en vient facilement à bout, au prix d’environ 400 morts. Une habile propagande ayant présentée Louis-Napoléon comme le garant de l’ordre, le coup d’Etat est massivement ratifié par le référendum de Décembre 1851. Une deuxième consultation, en Novembre 1852, approuve également le rétablissement de l’Empire. Le 2 Décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte devient donc Napoléon III. La succession dynastique est bientôt assurée par la naissance, en 1856, d’un héritier.

Parallèlement, la france obtient de notables succès extérieurs. La sanglante guerre de Crimée oppose Français, Anglais et Turcs aux Russes, de 1854 à 1856, à propos de la protection des Lieux Saints. L’influence russe est diminuée au congrès de Paris, tandis que la france, consacrée puissance méditerranéenne, retrouve un prestige évanoui depuis 1815. L’aide apportée au Piémont pour l’unification de l’Italie fait de Napoléon III le champion de la liberté des peuples, et l’expédition du Levant, destinée à protéger les chrétiens de Syrie et du Liban, conforte la supériorité diplomatique de la france.

A cette date également, le régime de Napoléon III a toutes les apparences de la monarchie constitutionnelle et le succès des deux référendums lui donne une certaine légitimité. En réalité, sous un semblant de démocratie, le Second Empire est une véritable dictature. L’Empereur détient à la fois les pouvoirs exécutif et législatif ; il nomme les ministres qui ne dépendent que de lui et limite, selon son bon plaisir, le pouvoir des deux Assemblées prévues par la constitution. Le Sénat est composé de personnalités nommées à vie par l’Empereur et qui lui sont toutes dévouées. Les députés du corps législatif sont bien élus au suffrage universel pour six ans, mais le système de la « candidature officielle » rend très difficile la naissance d’une opposition parlementaire. Seuls les candidats d’obédience impériale peuvent en effet poser des affiches et disposer de l’appui des pouvoirs locaux.

De plus, l’administration, la presse et les élections sont étroitement surveillées par les préfets. La police est également très active. L’attentat du patriote italien Orsini contre Napoléon III fournit au pouvoir un prétexte pour promulguer une loi de sûreté générale qui permet de déporter ou d’incarcérer sans jugement les hommes considérés comme « suspects ». Dans ces conditions, aucune opposition, républicaine ou royaliste, n’a les moyens de s’exprimer et l’ordre peut régner sans partage sur la france Impériale.   

En 1857, l’Impératrice Eugénie fait découvrir à son époux un petit village de pécheurs où elle a séjourné jeune fille, chaque année, avec sa mère. A son tour, Napoléon III est séduit par la beauté du site et la douceur du climat : Biarritz est lancé. Le couple impérial s’y fait même construire une résidence « la villa Eugénie », qui abrite les vacances diplomatiques de Bismarck, venu rencontrer Napoléon III.

Vichy, quant à elle, doit d’abord sa célébrité à ses eaux et à ses sels, commercialisés avec succès dans toute la france : 25 tonnes de sel et deux millions de bouteilles sont vendues. Mais, à l’exemple de l’Empereur, de nombreux mondains – jusqu'à 20 000 par an – se découvrent une vocation e curistes. Il est vrai que la vie sociale est fort brillante et les soupers très peu inspirés par la diététique. Vichy obtient dès lors bientôt le titre de « reine des villes ».

Mais cette soif de volupté n’est pas partagée par toutes les classes sociales. La bourgeoisie, austère et volontiers pudibonde, n’a guère le goût de la dissipation et la classe ouvrière est loin d’en avoir les moyens. Pourtant, au Creusot, la fondation d’ateliers mécaniques par les frères Schneider fait passer le taux de croissance annuel de la ville à 8 %.

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