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22 mars 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1332 - 1334

France_moderneOr, si certains milieux jouissent d’une grande prospérité matérielle, le sort des ouvriers s’améliore peu. Les industries recrutent leur main d’œuvre parmi des paysans déracinés, plongés dans un univers inconnu et hostile. L’économie florissante de la france permet d’éviter le chômage, mais les conditions de travail sont difficiles et les salaires ne suivent pas l’augmentation des prix. Les femmes et les enfants, moins payés que les hommes, effectuent les tâches les plus pénibles dans les mines et dans l’industrie textile. Ne bénéficiant d’aucune protection sociale, logés de façon insalubre, les ouvriers commencent à constituer des mouvements revendicatifs.

Exilé en Suisse puis en Italie après le chute de la commune, Jules Guesde en est une des figures les plus importantes. Celui-ci passe en effet par diverses tendances de l’anarchisme et du socialisme utopique, avant d’être séduit par l’idéologie marxiste. Il préconise la stricte application de cette dernière au congrès de Marseille, où, pour la première fois, des socialistes et des délégués d’associations ouvrières sont réunis.

Pourtant, Guesde n’est pas suivi par les « possibilistes », qui veulent adapter leurs idées aux possibilités offertes par les circonstances, ni par les anarchistes et les blanquistes. Il regroupe alors les partisans de ses thèses collectivistes dans le « Parti ouvrier français ». Sa forte personnalité et son sens de l’organisation lui valent bientôt quelques succès électoraux dans les régions à forte concentration ouvrière : Nord de la france, Aube, Loire et Rhône. 

Mais, la défense des intérêts ouvriers s’exprime également à travers deux champs d’action : l’emploi, avec les organisations professionnelle comme les syndicats et les Bourses du travail ; la citoyenneté, avec les partis politiques et diverses stratégies de conquête du pouvoir. Ces deux actions apparaissent d’abord antagonistes : les organes syndicaux voient d’un mauvais œil la constitution de partis d’obédience socialiste, dont les militants ne sont pas tous originaires du milieu ouvrier et qui souhaitent diriger la lutte émancipatrice du prolétariat.   

En dépit de cette opposition, aggravée par des lois qui restreignent le plein exercice des libertés publiques, le poids électoral socialiste s’accroît très vite. A cette époque, 43 députés socialistes sont élus à la chambre des Députés, malgré les divisions entre anciens « guerdistes » du Parti Ouvrier Français, « allemanistes » du Parti Socialiste ouvrier révolutionnaire, « Blanquistes » du Comité Central révolutionnaire d’Edouard Vaillant et « possibilistes ».

Dans le domaine des Sciences, cette date semble confirmer les rêves des Encyclopédistes des Lumières. Les Intellectuels rationalistes constatent que le corps social est loin de progresser au même rythme que les connaissances objectives. La critique sociale devient alors la deuxième source, après les Sciences, des systèmes philosophiques : l’étude de la société, qui a été profondément transformée par les événements révolutionnaires du début du siècle et le développement de l’industrialisation, est un objet d’attention prioritaire.

Ainsi, de nombreux intellectuels se tournent vers la sociologie et nourrissent de leurs interrogations les courants socialistes utopiques de Saint-Simon, de Fourier et de Proudhon. C’est à partir de cette même source que se développe le grand courant philosophique qu’est le positivisme, avec l’œuvre de son principal théoricien : Auguste Comte. Rejetant la philosophie spéculative, il établit une hiérarchie des Sciences à la tète de laquelle il place la sociologie en lui confiant la tâche de déchiffrer la « physique sociale » et de favoriser la réforme de la société. Véritable religion laïque qui possède son calendrier et ses martyrs, le positivisme d’Auguste Comte influence tant son temps qu’il inspire la république du Brésil pour rédiger sa Constitution.

Hors, la rencontre des sciences de l’Homme et des sciences de la nature, leurs progrès constants, donnent à la pensée la sensation de la puissance illimitée de la raison. L’heure est à l’optimisme. Les connaissances biologiques et médicales progressent. Les sciences, physiques, naturelles ou humaines, se dotent de règles qui favorisent leur développement. Le biologiste Claude Bernard définit les conditions d’une véritable science expérimentale, l’histoire se libère de l’hagiographie et se rapproche de la critique objective, la philologie ouvre de nouveaux horizons à la science des textes. Une meilleure compréhension du monde donne aux hommes l’impression qu’ils peuvent réformer celui-ci sans limites.

En 1857, Baudelaire est attaqué pour ses « Fleurs du Mal », et Flaubert pour « Madame Bovary ». Ils sont jugés tous deux pour outrage à la morale publique, immoralité et irréligion. Flaubert est acquitté, Baudelaire condamné à une amende et au retrait de six poèmes.

Les accusateurs reprochent en effet aux ouvrages certains passages « licencieux » et sur lesquels toute l’attention du public et des tribunaux s’est focalisée. Pourtant, il s’agit bien plus que de simples extraits, car les deux livres sont, à leur manière, une condamnation sans appel du monde que la bourgeoisie du Second Empire est en train de construire. L’une des œuvres appelle à l’ivresse, à la fuite et à la révolte, l’autre montre que la médiocrité et les dangers d’une existence conforme aux stéréotypes. 

De même, éminent philologue, Ernest Renan est titulaire d’une chaire d’Hébreu au Collège de France. Il en est bientôt chassé pour avoir appliqué des méthodes scientifiques et rationalistes à l’étude de la vie du Christ. Sa leçon inaugurale, en particulier, fait scandale. Il confirme pourtant ses propos dans sa « Vie de Jésus ». Très déférent envers le Christ pour qui il a une grande admiration, il l’étudie en replaçant la personnalité et l’enseignement de celui-ci dans la mentalité juive de l’époque et en essayant de séparer le Mythe de la réalité Historique.

Premier en France à se pencher sur Jésus sans se référer à sa divinité, Renan s’inspire des travaux des exégètes allemands qui, comme lui, sont très marqués par la pensée de Hegel. Il complète son œuvre en aval par une « Histoire des Origines du Christianisme », en amont par une « Histoire du peuple d’Israël ».

En 1858, Helena Blatavsky revient définitivement en France après ses nombreux voyages en Asie. Puis, un peu plus tard, tout à coup, elle se prétend médium d’origine russe. Elle créé la « Société Théosophique Française » ; et, en moins de cinq ans, cette dernière possède des succursales dans la plupart des grandes villes du pays.

La doctrine d’Helena Blatavsky, le « Théosophisme », est un mélange un peu confus de Christianisme, d’Hindouisme et de Bouddhisme. Il fait figurer le comte de Saint-Germain, le Christ, Platon, Christian Rosencreutz ou Bouddha parmi ses maîtres à penser. Il reprend également à son compte la thèse de la lémurie engloutie, ainsi que celle des Connaissances Cachées du « Livre de Dyzan » qui ont été perdues depuis des millénaires.

Bientôt, sa secte fait fureur dans les milieux intellectuels français. Nombre de littérateurs ou d’inspiratrices, plus ou moins influents, s’initient aux dogmes de la société Théosophique. Ce sont d’ailleurs ces mêmes personnes qui s’initient également aux Rites de la rose-Croix ou de la franc-Maçonnerie. Et de fait, au cœur de sa Loge parisienne se retrouvent souvent Goethe, Claude Debussy, Stéphane Mallarmé ou Maurice Maeterlinck. Y apparaissent parfois Georgette Leblanc ou la cantatrice Emma Calvé ; de même que le fameux Esotériste Jules Blois. En effet, c’est lui qui entretient les relations de la société Théosophique avec des Groupes Initiatiques Allemands comme les « Illuminés de Bavière », « la sainte Vehme », « la société du Vril », ou « la golden Dawn » en Angleterre grâce à son ami Antonin Gadal.

Par ailleurs, c’est en pensant à ses nombreux petits enfants que la comtesse de Ségur, âgée de 55 ans, commence à écrire des romans adaptés à leur âge. Le premier, « les Petites Filles Modèles », paraît en 1858. Il est suivi de dix-sept autres, dont le succès ne se dément pas.

A partir d’une intrigue très simple, des enfants, bons ou méchants, désobéissants ou dociles, sont les acteurs de récits moralisateurs écrits dans un style adapté aux jeunes lecteurs. L’action se déroule dans les différents milieux de la france. Grâce à l’extrême popularité des œuvres de la comtesse, la « Bibliothèque Rose » est créée. C’est la première collection de livres spécialement destinés aux enfants.

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