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27 mars 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1342 - 1344

France_moderneL’opposition parlementaire compte beaucoup sur les élections de 1869 pour accéder au pouvoir. Mais, à l’exception du groupe des républicains, elle n’a pas de programme bien défini et se présente dispersée devant les électeurs. Le tiers parti sort grand vainqueur de la consultation et Napoléon III n’hésite pas à confier le ministère à Emile Ollivier le 2 Janvier 1870, faisant évoluer son régime vers le parlementarisme. L’aile gauche républicaine ne désarme pas et exploite avec succès la dure répression d’une grève minière dans l’Aveyron – 14 morts. Elle transforme les obsèques de Victor Noir – tué au cours d’un duel entre Pierre Bonaparte, un cousin de Napoléon III, dans des circonstances mal élucidées – en manifestation antigouvernementale ; Jugé par la haute Cour, Pierre Bonaparte est acquitté, mais doit s’exiler. Inquiet, le gouvernement recourt à un plébiscite en Mai 1870. Le chiffre triomphal inespéré des « oui » paraît dès lors « assurer une vieillesse heureuse à l’Empereur ».

Or, la coûteuse ingérence française au Mexique, imprudemment qualifiée de « grande pensée du règne », se solde par un échec complet ; poussé par son entourage immédiat – l’Impératrice, le duc de Morny -, Napoléon III profite de la guerre de Sécession américaine pour imposer l’archiduc Maximilien, frère de l’Empereur d’Autriche François-Joseph, comme Empereur du Mexique. Le corps expéditionnaire qu’envoie la france s’épuise face à une guérilla incessante menée dans tout le pays. Maximilien n’est pas accepté des Mexicains. Menacé d’une intervention militaire des Etats-Unis, Napoléon III rapatrie ses troupes. Isolé, privé d’appuis militaires ou diplomatiques, Maximilien se laisse capturer et fusiller par les partisans du Juarez à Querétaro.

Plus grave, la maladroite diplomatie personnelle de Napoléon III dans le conflit austro-prussien incite Bismarck, chancelier du roi de Prusse, à profiter de la faiblesse de la france pour réaliser par les armes son œuvre maîtresse : l’unification de l’Allemagne sous l’égide prussienne.

Car, les relations diplomatiques franco-prussiennes, mauvaises depuis Sadowa – Juillet 1866 -, se dégradent brusquement en 1870. Bismarck pousse le prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen à accepter le trône d’Espagne, vacant depuis la révolution de 1868. Cette candidature d’un cousin du roi de Prusse apparaît comme une provocation à l’égard de la france.

Le gouvernement impérial charge alors son ambassadeur en Prusse, Benedetti, d’obtenir du roi Guillaume Ier, chef de la famille Hohenzollern, la renonciation formelle au projet. Satisfaction est donnée le 12 Juillet, mais l’insistance de la france et surtout sa « demande de garanties », effectuée le lendemain, irritent le vieux roi et poussent Bismarck, qui veut absolument la guerre, à brusquer les choses : le 14 Juillet 1870, celui-ci fait publier par la presse la « dépêche d’Ems », récit volontairement tronqué qui rapporte en termes provocants et discourtois l’entrevue cordiale de l’ambassadeur Benedetti avec le roi. Des deux cotés du Rhin, les opinions publiques s’enflamment : les Prussiens sont persuadés que leur souverain a été humilié ; les Français, que leur ambassadeur a été outragé. Avec une incroyable légèreté, la france prend alors l’initiative de déclarer la guerre à la prusse le 19 Juillet. Cette dernière a beau jeu de présenter l’affaire comme une agression : les Etats de l’Allemagne du Sud font bloc derrière elle. En revanche, la france n’a aucun allié sûr et demeure seule.

De plus, l’armée de la confédération Allemande surclasse l’armée française par ses effectifs, son armement lourd, sa logistique et son haut commandement. Si l’armée impériale quitte Paris sous les acclamations populaires, son chef, Napoléon III, est fort pessimiste quant à l’issue de la guerre.

En effet, moins de six semaines suffisent aux Allemands pour l’emporter : l’Alsace est perdue le 6 Août, la lorraine le 18. Incapable d’exploiter les occasions de victoire, l’armée française est scindée en deux : une partie assiégée à Metz, une autre capitulant avec l’Empereur dans la cuvette de Sedan, le 2 Septembre. La nouvelle de ce désastre provoque la chute du régime ; le 4 Septembre, la foule parisienne envahit le Corps législatif, et Gambetta lui fait approuver la déchéance de l’Empire. Le même jour, la république est proclamée à l’Hôtel de Ville.

Mais, en dépit de la situation dramatique, les Français, galvanisés par l’énergique Gambetta, qui quitte Paris en ballon, le 7 Octobre, pour organiser la résistance en province, s’opposent encore six mois à l’invasion et ouvrent plusieurs fronts avec des armées improvisées, sur la loire, au Nord et à l’Est. De Septembre 1870 à Janvier 1871, Paris supporte un terrible siège : disette – on mange du rat et les éléphants du Jardin des Plantes -, bombardements prussiens et l’un des hivers les plus rigoureux du siècle. Le 18 Janvier 1871, le roi Guillaume Ier est proclamé « Empereur Allemand » à Versailles. Dix jours plus tard, le gouvernement provisoire sollicite un armistice pour discuter des conditions de paix avec son vainqueur. Signé le 10 Mai 1871, le traité de Francfort impose à la france la cession de l’Alsace, d’une partie de la lorraine et le paiement d’une indemnité de cinq milliards de francs, étalé sur trois ans.

Dès lors, l’armistice permet aux Français d’élire une Assemblée Nationale, dominée par les monarchistes, qui confie à Thiers le pouvoir exécutif, vote la ratification des préliminaires de paix et s’installe à Versailles par méfiance de Paris. La capitale est en effet en proie à une effervescence inquiétante.

L’Assemblée accumule les maladresses qui achèvent de dresser les Parisiens contre elle : l’abrogation du moratoire sur les dettes et la suppression de la solde des gardes nationaux frappent de plein fouet une masse d’artisans, d’ouvriers et de petits patrons que la guerre a réduits au chômage et à la misère. La tentative de désarmement de la garde Nationale, le 18 Mars 1871, est un échec, et le meurtre des généraux Lecomte et Thomas rend toute conciliation impossible. Le gouvernement évacue Paris.

Maitre des lieux, le Comité central de la garde Nationale procède alors à l’élection d’un Conseil Communal. Investi du pouvoir souverain, ce conseil d’environ quatre-vingts personnes siège à l’Hôtel de Ville sous le nom de « Commune de Paris ». Si, pour la première fois, l’élément ouvrier ou artisan domine une assemblée élue, l’hétérogénéité des tendances politiques – blanquistes, proudhoniens, fouriéristes, jacobins, internationalistes, etc. – et l’absence d’un vrai chef compliquent singulièrement les tâches de celle-ci.

Pourtant, la commune gère les affaires publiques de Paris avec probité et une certaine modération. Elle ne réalise cependant pas ses projets de séparation de l’Eglise et de l’Etat ou ceux d’un enseignement laïque et obligatoire. Gouvernement insurrectionnel, la commune lutte d’abord contre le pouvoir légal : une guerre civile impitoyable l’oppose aux « versaillais », sous le regard indifférent des Allemands. Plus disciplinés, les versaillais investissent méthodiquement la capitale et finissent par écraser leurs adversaires lors de la « Semaine Sanglante » - 21 – 28 Mai 1871 -. La commune fusille ses otages, l’Hôtel de Ville est incendié, et les archives personnelles de Napoléon III disparaissent dans les flammes – avec elles, le dossier secret concernant le comte de Saint-Germain. Mais l’armée régulière exécute sommairement entre 20 000 et 30 000 fédérés. Les tribunaux fonctionnent longtemps, ordonnent 5000 emprisonnements et autant de déportations en Nouvelle-Calédonie.

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