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Mes Univers
16 juillet 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1426 - 1428

Finlande, seconde moitié du XIXème siècle :

Peuplée de Lapons, de Baltes et de Finno-Ougriens, la finlande est sous domination russe depuis Alexandre Ier. Celle-ci est d’abord tolérante et pacifique, mais s’appesantit à la fin du XIXème siècle. La constitution est supprimée en 1898  et le général Bobrikov réprime toutes les velléités de révolte. Les Finlandais se rapprochent alors du Scandinavisme et préservent farouchement leur identité culturelle, forgée au moment de l’union avec la suède.

Les écoles d’adultes, « kansanopisto », créées dès 1889 sur le modèle danois, jouent un rôle très important dans la résistance intellectuelle au panslavisme. Tolérées, car elles dispensent aussi un enseignement pratique, elles exaltent le passé, diffusent et popularisent la littérature nationale. Leurs congrès sont l’occasion de manifestations nationalistes.

Islande, seconde moitié du XIXème siècle :

Au milieu du XIXème siècle, l’Islande et ses 70 000 habitants sont sous domination danoise, mais ils gardent toujours une conscience aiguë de leur identité et de leur spécificité. Même le paysage islandais est marqué par la tutelle danoise : les maisons blanches des patrons pécheurs danois surplombent les baraques de bois des petits ports.

Mais, les Danois accordent à contrecœur un Parlement aux Islandais et celui-ci n’accède à un réel pouvoir législatif qu’au moment des fêtes du millénaire de 1874. Les Islandais continuent cependant à parler leur propre langue et inventent des mots nouveaux et originaux pour les innovations techniques.   

Russie, seconde moitié du XIXème siècle :

En 1850, alors qu’en Autriche, le compromis austro-hongrois exclut les autres nationalités, les populations slaves se tournent vers la russie, dans un mouvement inspiré par les slavophiles.

Tandis que les Tchèques et les Slovaques revendiquent l’aide des Russes contre l’Autriche-Hongrie, les Bulgares et les Slaves des Balkans recherchent leur protection après des siècles d’hégémonie ottomane. Le panslavisme a pour chantres Khomiakov, Kireïevski, Samarine et Dostoïevski, qui prônent le renouveau de l’authentique tradition russe et de l’orthodoxie religieuse. Une dimension mystique traverse ce panslavisme, et Dostoïevski décrit ainsi la mission internationale de la sainte Russie : elle a le devoir de « proférer la morale véritable de la grande harmonie universelle de tous les peuples, selon la loi évangélique du Christ. » ; Moscou, troisième Rome, confirme ainsi sa vocation de réaliser le règne terrestre de Dieu. Collectes de fonds et levées de volontaires donnent une réelle efficacité à ce mouvement.

1861 est une année de grandes réformes : administration, armée, instruction, justice, représentation politique au sein des « zemstvos » - ou « Assemblées territoriales de district » et, surtout abolition du servage. Le libéralisme de l’intelligentsia et le souci de fournir à l’industrie naissante les ouvriers dont elle a besoin aboutissent à la promulgation du « Statut des paysans libérés du servage ». Mais celui-ci ne prend tous ses effets que très lentement, après d’âpres négociations sur la répartition des domaines agricoles. Les domaines seigneuriaux doivent être rachetés par le « mir » - communauté villageoise qui a la charge de les répartir entre les paysans. Mais la part allouée à ceux-ci est insuffisante pour les faire vivre ; la « faim de terre » de la paysannerie est loin d’être assouvie.

Avec l’abolition du servage, la russie entre dans l’ère capitaliste. Une partie de la production agricole est commercialisée, le pays se dote d’infrastructures routières et ferroviaires, de canaux, de banques, d’institutions de crédit. Les paysans les plus pauvres, libres de quitter la terre, vendent leur lopin et vont grossir les rangs du prolétariat urbain, fournissant une main d’œuvre peu coûteuse à l’industrie.

Après la guerre de Crimée, qui a limité ses ambitions en Mer Noire, l’Empire des tsars profite de la défaite française de 1870 pour y reprendre son expansion. Il appuie en 1875 l’insurrection de la bosnie et de l’Herzégovine, en 1876 celle des Bulgares et impose aux Turcs le traité de San Stefano en 1878. Le Congrès de Berlin confirme l’indépendance de la roumanie, de la serbie et du Monténégro, la constitution d’une Bulgarie autonome, et les annexions russes dans le Caucase et en Bessarabie. En Asie Centrale, la russie constitue par ailleurs un gouvernement général du Turkestan et impose son protectorat aux khanats de Khiva et de Boukhara. 

Mais, en dépit de ces succès, la russie connaît les mêmes problèmes ethniques que l’Autriche ; ils sont posés par les Polonais catholiques, les Finlandais luthériens et les Baltes, eux aussi majoritairement luthériens, qui exigent que les autorités respectent leur différence. En réponse, la russification, nationaliste et orthodoxe, prend des allures de répression violente. Outre l’opposition constante des Polonais, le nouveau tsar doit mater celle des pays baltes et de la finlande. Partout, la langue russe devient obligatoire, les églises luthériennes sont fermées. La russification de l’Asie Centrale musulmane est tout aussi autoritaire. Les communautés juives sont également victimes du nationalisme russe : dès 1881, plusieurs lois d’exception interdisent aux Juifs de s’établir hors des villes et fixent un numerus clausus à leur entrée dans les universités, tandis que de violents pogroms servent d’exutoire facile aux problèmes sociaux.   

Dès 1881 également, l’expansion industrielle est à l’origine de grèves très dures, comme celle d’Orekhovo-Zouïevo. Elles sont sauvages, violentes, spontanées. Rapidement, une famine révèle l’étendue de la misère russe et l’incompétence de la bureaucratie : une partie des populistes a conscience des difficultés du prolétariat urbain et fonde des cercles marxistes, adeptes du « socialisme scientifique », où les intellectuels et les étudiants sont plus nombreux que les ouvriers, et où les étrangers, Polonais et Bulgares, sont très actifs. Plekhanov, qui fonde le groupe « Libération du travail » se fait le théoricien du marxisme russe dans « Nos différences ». Très vite, ces cercles de réflexion s’orientent vers l’action révolutionnaire. La répression, les déportations en Sibérie contraignent la plupart des socialistes à l’exil ou à la clandestinité, où ils forgent leur détermination.

En 1881 encore, après avoir nié, lors de la crise nihiliste, toutes les valeurs établies, l’intelligentsia réagit aux réformes en se mettant au service du peuple ; anticapitalistes, les populistes veulent construire un socialisme russe original, fondé sur le mir et « l’artel » - ou « association volontaire de travailleurs » - artisanal. Leurs militants, déçus par l’inertie paysanne, traqués par une police très efficace, recourent au terrorisme. Bientôt, le groupe « Terre et Liberté » se scinde en deux branches, « Partage Noir » et « Liberté du Peuple ». Cette dernière prépare plusieurs attentats et finit par assassiner Alexandre II, le 1er Mars 1881. Les organisateurs les plus actifs du complot sont des femmes, parmi lesquelles Vera Figner et Sophia Perovskaia, qui est bientôt condamnée à mort et exécutée. Alexandre III inaugure alors son règne par une répression impitoyable. Mais cette politique amène une tension avec la prusse et, déçu par l’Allemagne, le tsar surmonte ses répugnances vis à vis du régime républicain et signe une alliance défensive avec la france ; puis se rapproche avec habilité de l’Italie après la chute du germanophile Crispi. Les populistes se résignent donc à accepter l’autorité impériale, qui garantit les droits des communautés paysannes ; ils se lancent dans un programme d’instruction populaire et tentent sans grand succès de développer l’artisanat et l’industrie.   

En 1881  enfin, pour les Juifs, la situation est très difficile à cette époque. Au XIIème siècle, ils ont été expulsés, mais les conquêtes des tsars les ont ensuite placés sous la domination moscovite  en Pologne, Russie blanche et Crimée. S’ils ont bénéficié de la protection de Catherine II au XVIIIème siècle et de la politique de libéralisation au début du XIXème siècle, leur sort ne fait qu’empirer par la suite. L’antisémitisme sert désormais d’exutoire au pouvoir, qui l’utilise pour détourner le mécontentement populaire et se forger une idéologie nationaliste, antilibérale et hostile à l’Occident. En 1882, suscités et encouragés par la police tsariste, les pogroms se multiplient. Des milliers de Juifs trouvent la mort dans ces violents accès de haine populaire. Par ailleurs, il leur est interdit de vivre dans les campagnes, d’exercer un commerce et de sortir du territoire qui leur est attribué. Près de quatre millions de personnes se trouvent ainsi parquées dans des ghettos. A l’Est, l’existence des Juifs est de plus en plus précaire. 

En 1889, Papus fréquente assidûment les cercles Esotériques puissants et influents se formant peu à peu autour du tsar et de la tsarine. Il en crée d’ailleurs un qui lui totalement dévoué ; et pour cela, il se fait passer pour un certain « Monsieur Philippe ». Il est alors un familier de la cour de Saint-Pétersbourg.

Pourtant, en même temps, Papus reste en contact permanent avec ses amis et associés français. Il écrit souvent à Jules Doinel – le fondateur de l’Eglise néo-Cathare du Languedoc quelques années plus tôt. Il envoie des documents Occultes à Joséphin Péladan ; qui prétend avoir découvert le tombe de Jésus Christ en Orient. Il apprécie les lettres que lui expédie Emma Calvé, ainsi que les poèmes de Claude Debussy.

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