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2 septembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1512 - 1513

France_moderneLe Conseil Supérieur de guerre interallié permet désormais aux Alliés de se réunir pour confronter leur stratégie. Or, dès le début 1918, une opposition se fait jour entre Pétain et Haig, généraux en chef des armées française et anglaise. Aux yeux de Clemenceau, un seul homme paraît capable de redresser la situation : Foch, en disgrâce depuis la terrible année 1916. Il est temps que l’armée alliée se ressaisisse car les nouvelles sont mauvaises. Chaque camp sent que l’heure est décisive. En Mars, une grande offensive allemande ramène les ennemis aux portes de Paris : on envisage même une évacuation de la capitale. Le 15 Avril, Clemenceau, Haig et Pershing confient à Foch le titre de commandant en chef des armées alliées, avec mission de coordonner les actions des armées sur le front Ouest. Les 23 Août, le bâton de maréchal lui confirme la confiance du gouvernement français et lui permet de traiter d’égal à égal avec son homologue, le maréchal Haig. L’union prévaut enfin dans le camp militaire allié. 

Pourtant, de Mars à Mai, les Allemands dominent et s’avancent jusqu'à 120 km de Paris, tirant des obus meurtriers avec le canon que les parisiens appellent « grosse Bertha », du nom de la fille de l’industriel Krupp. Ils progressent dans les Flandres, mais l’offensive de Ludendorff échoue. De Mai à Juin, des succès alliés obligent celui-ci à décider d’un suprême effort dans le secteur de Reims. En Juillet, enfin, les Alliés, auxquels le rapport des forces – effectifs matériels – est redevenu favorable, reprennent l’initiative en Champagne jusqu'à la marne : pour la première fois, les Allemands se replient derrière l’Aisne. L’offensive alliée du 8 Août est pour le général Ludendorff « le jour de deuil de l’armée allemande ». Les victoires des Alliés se succèdent, repoussant les troupes ennemies désorganisées, mais non encore écrasées. Ludendorff démissionne en Octobre et les négociations d’armistice s’accélèrent alors que les Américains franchisent la meuse le 5 Novembre.

Le 8 Novembre 1918, les plénipotentiaires allemands, menés par Mathias Erzerger, sous secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, rejoignent la forêt de Compiègne en train : à Rethondes, ils sont reçus dans le wagon des Alliés par le maréchal Foch, assisté de l’amiral Wermiss et de l’amiral Hope. Aucune proposition allemande n’est écoutée par Foch, qui, sur l’acceptation du mot d’armistice, donne l’ordre au général Weygand de lire les conditions imposées :

-          Evacuation de tous les territoires envahis ou occupés, les troupes allemandes étant ramenées derrière les frontières du 1er Août 1914, Alsace et Lorraine non comprises. Les troupes alliées doivent immédiatement prendre leur place.

-          Evacuation de la rive gauche du Rhin avec occupation par les Alliés de trois tètes de pont, une zone neutre devant être établie sur la rive droite du fleuve.

-          Rapatriement de tous les prisonniers sans réciprocité immédiate pour les prisonniers allemands.

-          Livraison du matériel militaire et de sous marins.

-          Maintien du blocus, malgré l’opposition américaine et britannique ; seule une aide alimentaire est prévue.

-          Annulation de tous les traités antérieurs avec l’Allemagne.

-          Réparation des dommages causés aux Alliés.

Erzberger est affolé et tente de discuter, sans succès. Il demande le temps d’étudier le texte et de se rendre à Spa, au Q.G. Allemand, avant de signer. Foch fixe la date et l’heure de la réponse : le 11 Novembre, à 11 heures du matin, sinon la guerre continuera jusqu'à la capitulation de l’Allemagne.

Guillaume II se sent abandonné de toutes parts : malgré les désertions de plus en plus fréquentes, provoquées par une grave crise du moral, l’Empereur croit encore à la grandeur de son armée. Toutefois, la déroute du 8 Août, la démission de Ludendorff, qui veut laisser les « civils » assumer la responsabilité de l’armistice ; la crainte de voir les armées ennemies envahir son Empire, enfin, la pression de la population allemande, lasse de souffrir, incitent l’Empereur à nommer un nouveau chancelier, le prince Max de Bade, chargé d’examiner les conditions d’armistice. Le souverain reste persuadé qu’il va pouvoir garder l’Alsace et la lorraine.

Max de Bade, lui, est lucide. Il connaît les vue du président Wilson sur le droit des peuples à disposer d’eux mêmes ; il comprend aussi que l’Empire a vécu et qu’une démocratie serait salutaire pour l’Allemagne : il présente sa démission à Guillaume II, en lui demandant d’en faire autant. Le 10 Novembre, celui-ci consent à abdiquer à la condition de rester roi de Prusse. Le nouveau chef de l’Etat, hâtivement désigné, est alors un socialiste, partisan de la paix, Fiedrich Ebert. Les discussions recommencent le même jour, à 21 heures 15 et se terminent le 11, à 5 heures du matin.

Le 11 Novembre, à 11 heures, les armes se taisent enfin. Clairons français et allemands sonnent en écho le cessez le feu. Sur les grands boulevards, à Paris, une foule immense fête la victoire des Alliés. Les tranchées se vident progressivement de leurs combattants qui abandonnent derrière eux quatre ans de souffrance et de mort. Clemenceau, le Tigre, bientôt appelé « Père la victoire », reçoit un accueil enthousiaste à la chambre des Députés, qui, pourtant, un mois auparavant, lui a dit, par la voix du président Poincaré : « Tout le monde espère fermement qu’on ne coupera pas les jarrets de nos troupes par un armistice, si court soit t’il ! ». Les armées alliées, transformées en troupes d’occupation, s’établissent sur le Rhin. Mais le climat de liesse, unanime, et l’attente du retour des prisonniers ne peuvent effacer, dans l’opinion publique, le souvenir douloureux des nombreux morts, blessés et disparus. Une crainte subsiste dans les esprits : les Allemands ne vont t’ils pas s’en tirer à trop bon compte ? Comme le dit Clemenceau, il s’agit à présent de « gagner la paix, et ce sera le plus difficile. ».

Blessés, traumatisés, gazés, les poilus ont le sentiment d’avoir vécu une expérience impossible à faire partager à ceux qui n’ont pas connu la boue des tranchées. Dès leur retour, ils se regroupent en associations d’anciens combattants. Chaque commune, chaque quartier, chaque famille politique a la sienne, où les hommes tentent de retrouver la fraternité du front. Rien, pensent t’ils, ne pourra jamais les dédommager pour ces années d’horreur. Leur haine va aux « embusqués », aux profiteurs qui ont su s’enrichir pendant la guerre. Seule consolation, seule certitude, cette victoire qui leur vaut la reconnaissance de la patrie. Un jour de Décembre 1918, Barrès s’écrie : « Foch commande toutes les armées du monde ».

Mais le prix de la victoire est très lourd. 60 000 km de routes ont été détruits, une grande partie des voies ferrées est inutilisable, de nombreuses villes du Nord et de l’Est sont en ruines, les mines du Pas de Calais inondées. Les rentiers ont perdu la moitié de leurs placements à l’étranger,  l’inflation menace le franc.  La population,  saignée par  la mort de 1 500 000 hommes jeunes, stagne ; les élites ont été décimées. Le coût de la reconstruction est estimé à 130 milliards de francs-or ; la réintégration de l’Alsace-Lorraine dans la communauté nationale oblige à de gros investissements administratifs et scolaires. Certaines colonies se sont appauvries : le départ de colons et d’indigènes et parfois cause de l’abandon de quelques secteurs développés

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