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3 septembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1513 - 1515

France_moderneInaugurée le 18 Janvier 1919 par les représentants des principales nations alliées ou « associées », c’est à dire Clemenceau, Lloyd George, Orlando et Wilson, une conférence de la paix réunit tous les Etats touchés par la guerre, y compris ceux qui se sont trouvés sous domination des Empires Centraux.

Les diplomates ont la charge d’élaborer une Europe nouvelle et d’installer une Société des Nations, instance internationale qui doit édicter les règles de droit pour protéger les pays les plus faibles. Ils doivent aussi rédiger des traités pour satisfaire les vainqueurs ; sous l’influence américaine, la diplomatie secrète laisse la place à des réunions spectaculaires, dont les conclusions sont souvent trop vite connues des opinions publiques, à cause d’une presse qui a retrouvé sa liberté. Aussi, les déceptions apparaissent t’elles au grand jour.

La france récupère l’Alsace et la lorraine, mais souhaite établir un glacis protecteur contre une nouvelle invasion : elle réclame la sarre, un retour partiel à ses frontières de 1814 et la proclamation d’une république indépendante de Rhénanie. Cette idée du maréchal Foch est soutenue par Poincaré, mais vigoureusement combattue par Wilson et Lloyd George, qui ne veulent pas cristalliser des désirs de revanche d’une Allemagne agitée par le spectre du bolchevisme. De plus, les Anglais sont hostiles à une possible hégémonie française en Europe.

Un compromis est alors trouvé : la sarre revient à la france, qui exploitera son charbon à titre de réparation ; en 1935, son statut sera soumis à un plébiscite. La rhénanie est démilitarisée ainsi qu’une bande de cinquante kilomètres sur la rive droite du Rhin. Enfin, une aide militaire américaine est garantie à la france si elle est attaquée ; les Britanniques subordonnent leur appui à la ratification du traité par les Etats-Unis.

Ce projet final est soumis au ministre allemand des Affaires Etrangères, le comte von Brockdorff-Rantzau, le 6 Mai 1919. Celui-ci n’obtient que de minimes arrangements et préfère démissionner pour ne pas avoir à signer ce que les Allemands nomment déjà un « diktat ». Sous la menace d’une reprise des opérations militaires, le gouvernement provisoire du Reich accepte les conditions le 22 Juin, car la situation intérieure est trop chaotique.

Il est signé dans la galerie des Glaces du Château de Versailles le 28 Juin 1919, jour anniversaire de l’attentat de Sarajevo. Il comporte 200 pages et 440 articles. L’Allemagne perd 13 % de son territoire et 10 % de sa population ; l’annexion de l’Autriche lui est interdite. Son armée est réduite à 100 000 hommes, sans aviation ni haut état major. La conscription est supprimée. La flotte de guerre doit être livrée ; elle se saborde peu après à Scapa Flow. 

L’article 231 du traité exaspère les Allemands : il les rend responsables de la guerre, « imposée par l’agression de l’Allemagne et de ses alliés ». Un concept juridique nouveau apparaît : le crime de guerre. Nommément désigné, Guillaume II se réfugie alors aux Pays-Bas, qui refusent de l’extrader.

La belgique et le Danemark, ainsi que deux nouveaux Etats, la tchécoslovaquie et la lituanie, bénéficient de rectifications de frontières aux dépens de l’Allemagne. La pologne renaît après une éclipse de 124 ans : un couloir maritime lui est attribué, qui sépare la prusse Orientale du reste de l’Allemagne. Cette dernière n’a dès lors de cesse de dénoncer cette clause, nouvelle pomme de discorde.

Enfin, l’Allemagne est contrainte de payer une indemnité de 20 milliards de marks-or, au titre d’avance sur les réparations, qui sont fixées en 1921 à 132 milliards de marks-or, dont 69 milliards pour la france. D’autres traités conclus en 1919 et 1920 avec les anciennes puissances centrales achèvent de redéfinir les frontières.

Initiative de Wilson, la société des Nations est une assemblée d’Etats souverains, mais n’accueille que les pays vainqueurs ou neutres. Elle a pour but de prévenir tout genre de conflit et d’améliorer les rapports entre les nations ; l’esprit est basé sur la conciliation, la solidarité et inclut un désarmement général. Tout agresseur est l’objet de sanctions. La société des nations. privilégie les négociations ouvertes entre chefs d’Etat. Toutefois, elle ne possède aucun moyen organique pour faire respecter ses décisions.

Un discours de Léon Bourgeois, l’un des fondateurs français de la société des nations, le 30 Janvier 1920, illustre bien le sens de l’institution : « Et quelles qu’en soient encore les lacunes, le pacte est scellé entre les peuples libres l’engagement solennel de l’union pour tous pour la sûreté et pour l’indépendance de tous. ». La société des nations traîne néanmoins le poids des traités qu’elle ne peut désavouer : « le traité de paix doit être exécuté non dans un esprit de persécution et de haine, mais dans celui de la plus stricte et impassible justice ; l’Allemagne doit sentir l’impuissance de tout sursaut de révolte. ». 

Or, justifié quant au principe, mais rédigé de façon à humilier l’Allemagne, le maladroit traité de Versailles ne satisfait personne. La france n’obtient que de belles paroles et la concession du charbon sarrois, maigre compensation de ses terribles pertes humaines et financières. En effet, pays le plus touché, la france pleure 1 400 000 morts, soit 11 % de sa population masculine. Agriculteurs et intellectuels sont décimés. Déjà faible avant 1914, la natalité s’effondre ; malgré le retour de l’Alsace-Lorraine à la nation, celle-ci a 400 000 habitants de moins qu’en 1911. Par ailleurs, 760 000 orphelins doivent être pris en charge, tandis que 740 000 individus sont mutilés.

De son coté, le Royaume-Uni, fidèle à sa politique d’équilibre continental, conteste l’écrasement territorial et économique du Reich, jugé trop sévère. Confronté aux dures réalités, l’idéaliste Wilson voit s’envoler son rêve de paix universelle ; pire, son Sénat lui inflige une suprême humiliation en refusant de ratifier le traité de Versailles et d’adhérer à la société des Nations. La france perd donc la garantie militaire promise ainsi que l’appui britannique qui lui était habilement subordonné.

La mauvaise volonté allemande à payer les réparations n’améliore pas ses rapports avec la france. Des pourparlers interminables réduisent les clauses financières à la portion congrue, avant de les supprimer, malgré le « leitmotiv » des hommes politiques français de tous bords : « l’Allemagne paiera », facile exutoire aux déceptions de l’opinion publique.

Dès 1920, la médecine progresse beaucoup au contact des blessures, mutilations et intoxications dues aux gaz. Les soins orthopédiques et psychiatriques bénéficient de recherches importantes, et le traitement des maladies consécutives à la sous-alimentation ou aux chocs psychologiques est amélioré.

Par ailleurs, autrefois réservés aux armes, les vivres en conserves deviennent des produits de consommation courante. Les usines d’armements se reconvertissent dans la production de biens d’équipements. L’aviation civile profite des progrès militaires ; les appareils sont plus sûrs, plus rapides, et les premières lignes commerciales voient le jour. La vente à crédit, la place de la presse, de la radio et de la publicité facilitent l’essor de la consommation.

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