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9 septembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1527 - 1528

France_moderneEn Mars 1939 il faut l’invasion de la bohème-Moravie pour convaincre les Français de l’imminence d’un conflit avec l’Allemagne d’Hitler. Le pacte germano-soviétique suivi de l’invasion de la pologne les décide, le 3 Septembre, à déclarer la guerre à l’Allemagne, ne serait ce que pour assumer des obligations morales envers un pays allié.

La mobilisation française réunit cinq millions d’hommes sous les drapeaux dans un calme résigné. Le souvenir des hécatombes de la grande Guerre et des doutes profonds sur les buts du nouveau conflit justifient ce peu d’enthousiasme : faut t’il « mourir pour Dantzig » et l’autoritaire Pologne, alors que la démocrate Tchécoslovaquie a été « lâchée » sans coup férir un an plus tôt, avec la signature des accords de Munich ? Pas plus que leurs dirigeants, les Français n’ont lu « Mein Kampf » et ils ignorent la véritable nature du régime nazi. Toutefois, restés patriotes, ils font confiance à leur armée, qui jouit d’une bonne réputation, et sont rassurés par l’alliance britannique.

Les forces sont plutôt équilibrées, mais les stratégies s’opposent. Les Allemands privilégient l’effet de surprise fondé sur la rapidité offensive et la concentration des forces : les divisions blindées, soutenues par l’aviation, doivent percer le front ennemi dans un secteur vulnérable, puis exploiter le succès. De massifs bombardements aériens, destinés à paralyser la logistique ennemie, impliquent la maîtrise du ciel et des conditions météorologiques favorables. 

Les Français optent pour la défense. Conçue pour parer à toute attaque brusquée et mobiliser en toute sécurité, la ligne Maginot répond à ces deux objectifs. Mais l’état major pervertit cette idée : il table sur l’invulnérabilité de celle-ci pour livrer une guerre d’usure, compléter la préparation matérielle et asphyxier l’ennemi par le blocus maritime. Les théories révolutionnaires sur l’arme blindée, préconisées par le colonel de Gaulle trouvent peu d’échos chez les Alliés. En effet, ceux-ci conservent de petites unités à coté de trois divisions de chars, dont le soutien logistique manque de souplesse. En outre, le défaut de transmissions modernes paralyse toute action d’envergure.

De fait, les mois qui suivent l’entrée en guerre de la france sont caractérisés par le désœuvrement des soldats, occupés à des travaux agricoles ou de fortifications. Le rappel du front des ouvriers spécialisés, la hausse des prix, les exercices de défense passive, la désertion de Maurice Thorez et les poursuites contre les parlementaires communistes après les agressions soviétiques en Pologne et en Finlande passionnent plus que les opérations à l’Est. L’instabilité politique se manifeste à nouveau : Daladier démissionne du gouvernement en Mars 1940, remplacé par Paul Reynaud.

Le moral de l’armée souffre de cette situation insidieuse, même si les unités acquièrent une certaine cohésion. Aux avants postes, les escarmouches de « corps francs » contre les « Stosstruppen » allemands alimentent les communiqués. Les Français veulent tenir jusqu'à Octobre pour combler leur retard matériel ; leurs usines d’armements tournent désormais à plein régime. Les Allemands le savent et, malgré leur victoire sur la pologne, ils redoutent l’armée française, considérée comme la meilleure du Monde depuis 1918. Seules l’intuition démoniaque et l’autorité illimitée du Führer les décident à lancer le « coup de faux ».

De fait, la soudaine attaque allemande du 10 Mai 1940 persuade les Alliés que tout va se dérouler comme en 1914. Ils pénètrent alors en Belgique pour former un front continu de Breda au Luxembourg. Le 14 Mai, coup de théâtre : appuyées par des bombardiers, les divisions blindées de Guderian pulvérisent le faible dispositif français des Ardennes, dont les unités fuient, aggravant la panique marquée par l’exode de millions de civils. Les Allemands foncent vers la mer, coupent les Français de leurs approvisionnements, refoulent l’armée franco-britannique autour de Dunkerque. Plus de 300 000 hommes sont évacués vers l’Angleterre avant la reddition du secteur et la capitulation belge.

Gamelin, qui a commandé les forces franco-anglaises jusqu'à présent, est limogé au profit de Weygand. Le dispositif français, rompu, ne laisse plus en présence que cinquante divisions opposées à cent-quarante allemandes. Les Britanniques retirent leurs troupes, et Churchill refuse le concours de la royal air force à ses alliés. Sur la somme, l’Aisne et le canal de l’Ailette, les Français livrent des combats acharnés, mais ce front, constitué en hâte le 5 Juin, est brisé le 10. Noyée au milieu des civils, l’armée reflue.

Le même jour, Mussolini, profitant de l’occasion, déclare à son tour la guerre à la france. La progression des Italiens est néanmoins aisément contenue par la solide armée des Alpes.

Replié à Bordeaux, le gouvernement français hésite : Paul Reynaud se prononce pour une capitulation militaire en métropole afin de continuer la lutte dans l’Empire. Le général Weygand réclame l’armistice pour sauver l’armée d’une capture totale. Désavoué par ses ministres, Paul Reynaud démissionne le 16 Juin, malgré une proposition d’union franco-britannique. Le président Lebrun appelle le vieux maréchal Pétain au gouvernement.

Le nouveau président du Conseil sollicite l’armistice, accordé par les Allemands le 25 Juin à de dures conditions : celui-ci doit être signé à Rethondes, lieu symbolique de leur défaite en 1918. Ils veulent pouvoir occuper le Nord et l’Ouest du pays, plus le littoral Atlantique ; ils doivent percevoir des indemnités de guerre, tandis que l’entretien des troupes d’occupation doivent être à la charge du vaincu. La france doit également livrer à l’Allemagne du matériel militaire, l’armée française doit être limitée à 100 000 hommes en zone libre.  Pour les Français, cela  importe  moins que la  fin du  cauchemar : 120 000 morts, 200 000 blessés, 1,9 millions de prisonniers, 10 millions de civils sur les routes, des villes en ruines, l’Etat balayé par le désastre.

Seuls quelques irréductibles, groupés autour du général de Gaulle, à Londres, refusent cette vision des choses : aux yeux du gouvernement légitime, ils font figure de rebelles. 

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