De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1535 - 1537

En Juin 1918, Machen et Rudolf Hess quittent Berlin et rejoignent Londres. Machen désire faire connaître les autres membres de la golden Dawn au représentant du Groupe Thulé en Angleterre. Il le fait même Initié au premier grade de l’Ordre ; puis, il le présente à plusieurs de ses Adeptes les plus récents ; parmi eux, le duc de Hamilton, le duc de Bedford et Sir Kiurk Patrick. Rudolf Hesse, lui, souhaite acquérir en son sein tous les Enseignements qui peuvent lui être utiles à l’avenir ; et en communiquer un certain nombre aux plus hauts Frères de sa propre Confrérie, tels que Sebeptendorff, Haushofer, Frisch ou Harrer.

Quelques mois plus tard, Machen termine de rédiger son propre « Livre Magique » ; qu’il titre « The Great God Pan ». Et à l’intérieur de celui-ci, il fait souvent référence à Nodens, qu’il décrit comme un dieu à la main d’argent.

Enfin, à la fin de la première Guerre Mondiale, le Sabbat de la golden Dawn connaît un renouveau très élaboré et très intellectualisé par son intermédiaire. Grâce à lui, la        secte hérite des Traditions Erotiques et de la magie Sexuelle des Anciens Hindous ; elle créé des Loges en France et en Italie, y Initie de nouveaux Adeptes. Elle sonde également les tréfonds du « Graal Noir » en distillant alchimiquement la lie de la lie. Machen et ses compagnons en extraient une certaine forme de Pierre Philosophale.

A la fin de la guerre, le bilan du gouvernement de coalition n’est pas brillant : l’économie se trouve gravement affaiblie, dans un climat social très lourd. Les ouvriers n’ont accepté l’effort de guerre que grâce à des hausses de salaire, accrues par le paiement d’heures supplémentaires. Les syndicats comptent plus de 8 millions d’adhérents ; ils ont su renforcer leur influence en intégrant les « unskilled », travailleurs peu qualifiés exclus de l’aristocratie ouvrière militante. L’arrêt des industries d’armements et la démobilisation font 2 500 000 chômeurs, mais la résolution des ouvriers est telle que bientôt, les mineurs se lancent dans une grève très dure qui désorganise la production. A la même époque, la politique étrangère de Lloyd George vis à vis de l’U.R.S.S. et du Moyen-Orient lui vaut la haine des conservateurs. 

En 1919, Kiekebush, un chercheur de la région, écrit dans un ouvrage qu’il consacre au Mystère entourant le site de Stonehenge : « La tradition veut que la population du pays aille en pèlerinage à Stonehenge le jour du Solstice d’Eté afin d’y célébrer une fête. ». Kiekebush apporte ainsi un argument décisif à l’hypothèse du Temple Religieux énoncée quelques dizaines d’années plus tôt par l’éminent explorateur Petrie.

Toujours en 1919, T.E. Lawrence étudie scrupuleusement plusieurs des écrits de H.P. Blatavsky, cette femme russe habitant les Etats-Unis, et ayant séjourné un temps au Tibet. Il est d’ailleurs progressivement persuadé qu’au cours de ses nombreux voyages, elle a reçu des Enseignements Secrets de Mahatmas et d’Etres Surhumains vivant là bas.

En Mai et Juin 1920, on trouve à Londres des serpents venimeux après de violents orages. La première fois, c’est un mortel « haja haja » égyptien qui est découvert dans le jardin d’un médecin de Bloomsbury. En Juin, c’est une vipère qui est retrouvée à l’extérieur de la cathédrale de Westminster.

Puis, entre le 9 et le 14 Août, des pluies de pierres tombent sur une maison de Grove Road, Woodford Sud. Les fenêtres sont brisées et l’enquête de police n’apporte aucun début d’explication malgré des veillées nocturnes le 13 et le 14. Plusieurs constables confirment les faits.

En Septembre, un jeune homme est mystérieusement transporté d’une rue de Londres Sud à Dunstable, Bedfordshire, soit 65 kilomètres de distance. Il ne sait absolument pas comment la chose a pu se produire.

A partir de 1920 également, la question la plus grave pour le gouvernement est celle de l’Irlande, où le « Home Rule » proclamé en 1914 n’a pas satisfait les nationalistes. La répression de l’insurrection de 1916 a renforcé l’anglophobie ; les députés irlandais ont proclamé la république en 1919, et le gouvernement doit bientôt envoyer des troupes contre « l’Irish Republican Army » - IRA -. Lloyd George accorde une indépendance de fait à la partie Sud de l’Irlande ; les conservateurs exigent sa démission, laquelle entraîne aussitôt la dissolution des Communes. La majorité conservatrice menée par Baldwin ne se maintient qu’un an : une nouvelle dissolution a lieu. Les élections donnent un tiers des voix à chacun des trois grands partis ; les libéraux, arbitres de la situation, appuient le travailliste Ramsay Macdonald dans un cabinet « lib-lab », libéral et travailliste. Mais les difficultés économiques mécontentent les ouvriers, peu sensibles à la politique étrangère novatrice du gouvernement : Dawes, ministre des Affaires Etrangères, contribue au règlement de la question des réparations allemandes : les travaillistes reconnaissent l’U.R.S.S. Une nouvelle dissolution de la chambre entraîne d’autres élections. L’affaire de la fausse lettre de Zinoviev, président du Kominterm, publiée quatre jours avant le scrutin et appelant les soldats britanniques à la révolte, explique le raz de marée anticommuniste qui porte aux Communes 419 conservateurs contre 151 travaillistes, tout en laminant les libéraux.

En 1921, Timothée Ignatz Trebitsch quitte Montréal. Il abandonne les Baptistes de son pays pour rejoindre l’Eglise Anglicane de Grande-Bretagne. Il obtient bientôt des fonctions de vicaire dans le comté du Kent. Pourtant là, très vite, les gens de la région l’accusent de s’adonner à une Magie plus ou moins sexuelle. Il est donc rapidement de nouveau réduit à l’état de laïc ; puis flirte un moment avec les Quakers Ecossais, avant de s’affilier à la franc-Maçonnerie et au parti libéral. Il fuit la contrée après l’échec du putsch de Kapp.

Toujours en 1921, un poltergeist frappe une maison de Hornsey Essex, à Londres. Les incidents paranormaux décrits comprennent des explosions de boulets de charbon, des sarabandes d’outils métalliques et la disparition d’une horloge. Le poltergeist cesse son activité après la dépression nerveuse mortelle d’un enfant.

Le 17 Août, des pluies de grenouilles minuscules tombent du ciel et recouvrent les routes à Southgate.

En 1922, le plan du Temple de Salomon dessiné par Isaac Newton au XVII^ème siècle est conservé au cœur de la bibliothèque du Babson Collège. Il est rangé avec les différents écrits confidentiels de l’éminent savant ; ces derniers totalisant plus d’un million de mots.

Mais, quelques mois plus tard, ces documents ressurgissent tout à coup. Lors d’une vente aux enchères, ils sont acquis par Maynard Keynes, un économiste de la royal Society. Celui-ci se livre alors à une étude très minutieuse des manuscrits ; puis, il écrit à leur sujet :

« Newton ne fut pas le premier des rationalistes. Il était le dernier des véritables Magiciens de ce Monde ; le dernier des Babyloniens et des Sumériens à regarder l’Univers avec les yeux de ceux qui commencèrent à construire notre héritage intellectuel, voilà plus de 10 000 ans. ».

Plus loin : « A mon point de vue, l’Univers tout entier et tout ce qui s’y trouve comme une Enigme, comme un Secret, ne peut être vu qu’à l’aide d’une pensée pure. Car, telle une Clef Mystique, celle-ci permet une sorte de chasse au trésor philosophique. Newton y croyait, lui aussi. Il pensait en outre que cette Clef pouvait, pour une part, être découverte dans les Astres et dans la constitution des Eléments ; et d’autre part, dans les documents et les Traditions transmis en une chaîne ininterrompue par nos Frères, depuis la révélation Originelle. ».

Encore plus loin : « Si Newton eut accès aux mêmes Secrets et aux mêmes Savoirs cachés que Moïse, cela implique pour le moins la perpétuation, durant plusieurs millénaires, d’une Secte clandestine. Et il ne fait aucun doute que lors de sa fondation, celle-ci établit immédiatement un Culte structuré pour l’aider à transmettre sa Sagesse privilégiée et exclusive à ses futurs Initiés. ».