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14 octobre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1588 - 1589

allemagneEn 1935 également, à Nuremberg pendant le congrès annuel du parti, sont votées « la loi sur la citoyenneté allemande », privant les Juifs de leurs droits civiques. Les Juifs perdent ainsi leur citoyenneté : le droit de vote leur est désormais refusé. Mariage et relations extraconjugales entre Juifs et Allemands « de sang » sont interdits. La législation pose une définition extensive de la communauté juive : est désormais considérée comme juive toute personne ayant soit trois grands parents juifs, soit deux grands parents juifs si elle même est de religion juive ou mariée avec un conjoint juif.

Mais, préserver la race allemande du danger juif n’est pas suffisant : il faut encore la perfectionner, c’est à dire la débarrasser des éléments indésirables. La loi sur l’eugénisme rend obligatoire la stérilisation de toutes les personnes atteintes d’idiotie, de schizophrénie, de manies dépressives, d’épilepsie, de cécité, de surdité ou d’infirmités corporelles. Le grand laboratoire nazi commence ses expériences.

L’Etat nazi s’impose implacablement, d’une part par la terreur assurée par les membres de la « SS » et de la gestapo, dirigée par Himmler ; d’autre part par l’embrigadement de la société à travers toute une série d’associations, telles que « la force par la joie » et les « Jeunesses Hitlériennes ». Celles-ci prônent les vertus du travail, du sport, de la vie au grand air et de la vie de groupe. De même, premier maillon de la communauté nationale, la famille est l’objet de tous les soins, selon une conception à la fois conservatrice et totalitariste. Ainsi, les femmes sont incitées à libérer des emplois et à se cantonner aux trois « K » traditionnels : « Kirche, Küche, Kinder » - ou « l’Eglise, la cuisine et les enfants » -. Mais les nazis ont surtout pour ambition de préparer les filles à la maternité et les garçons à la guerre. Préservée de « l’impureté juive », purgée de ses éléments « tarés » par diverses pratiques, la natalité est fortement encouragée : un peuple plus nombreux doit permettre à l’Allemagne de revendiquer ou de conquérir son « espace vital ».

La propagande mystique et émotionnelle, orchestrée par Goebbels, atteint son apogée en 1936, aux XIème Jeux Olympiques, qui se situent alors à Berlin. En effet, Hitler et Goebbels ont vite compris quels effets ils pourraient tirer des Jeux, et ils savent apaiser les tièdes inquiétudes du Comité international olympique. Les Jeux s’ouvrent donc au cœur de la capitale allemande le 1er Août.  Habilement, toute trace de campagne antisémite disparaît, et c’est même un Juif qui préside le Comité olympique allemand.

Les prouesses réalisées dans le domaine de l’organisation et de la technique impressionnent les invités : superbes installations du village olympique ; gigantesque stade de 120 000 places construit pour l’occasion ; jeux de lumière grâce aux projecteurs de la « DCA » ; utilisation des premiers postes de télévision. Le cinéaste Leni Riefenstahl tourne le film « les Dieux du Stade », à bord du dirigeable « Hindenburg » ou plongeant au fond des piscines armé d’une caméra sous marine. Mais le sport nazi ne peut pas être apolitique, il sert avant tout à affirmer la supériorité de la race Aryenne. Or, malgré tout ce déploiement de faste et les 181 médailles gagnées par les athlètes du Reich, la vedette de ces Jeux est le Noir américain Jesse Owens, quadruple champion olympique qu’Hitler, furieux, refuse de féliciter. 

Quelques semaines plus tard, de nouveau, au congrès annuel de Nuremberg, le génie de la mise en scène des dirigeants nazis transforme le rassemblement en un véritable « show » du parti : les grandes bannières rouges, frappées de la croix gammée, les aigles gigantesques, le défilé martial des Jeunesses Hitlériennes, tout concourt à gonfler d’orgueil le cœur de l’Allemand le plus humble et à faire oublier les années humiliantes que le Reich vient de vivre. 

Et pourtant, le fonctionnement et l’organisation du régime ne sont pas aussi parfaits qu’on voudrait le faire croire. Les instructions, souvent orales, laissent aux collaborateurs une large marge de manœuvre, qui débouche sur des chevauchements de compétence, des incohérences et des rivalités de clans que Hitler entretient et arbitre avec cynisme. L’administration, hypertrophiée par la multiplication des services et doublée par les instances parallèles du parti unique, avec lequel le partage des compétences et le cumul des fonctions sont plus qu’imprécis, fonctionne de façon assez désorganisée et chaotique. C’est une véritable polycratie, dans laquelle Hitler se contente de manipuler les hommes et de sanctionner plutôt que de gouverner ; instable, sujet à des sautes d’humeur, il st d’ailleurs lui même de plus en plus influençable.

A partir de 1936 encore, l’autarcie, le réarmement massif, les emprunts outranciers de l’Etat et l’étroitesse du marché intérieur précipitent le régime dans une fuite en avant expansionniste. C’est d’ailleurs à cette période qu’Hitler renonce à sa prudence initiale en politique extérieure, que l’Allemagne abandonne le réarmement clandestin pour le réarmement ouvert, que l’armée passe sous la coupe des nazis, que l’isolement diplomatique est brisé par le rapprochement avec l’Italie de Mussolini et par la conclusion de l’axe Rome-Berlin. Hitler peut maintenant s’attacher au but ultime de son fanatisme : « la reprise de la marche en avant des Germains, là où elle s’est arrêtée il y a six siècles. ». Cependant, le régime bénéficie à ce moment là d’une large popularité et du ralliement de vastes couches sociales. La faiblesse de la résistance antinazie et de l’émigration – juifs exceptés – illustre cette hypnose collective de la population allemande, mais aussi celle de nombreux responsables étrangers.

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