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31 octobre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1613 - 1615

URSSLes négociations avec les autorités allemandes pour mettre fin au conflit débutent en Décembre 1917. Jusqu’au 3 Mars, date de la signature de la signature du traité de Brest-Litovsk, les bolcheviks tergiversent et sont divisés sur la conduite à adopter. Les revendications formulées par le gouvernement allemand paraissent inacceptables à certains ; de plus, nombreux sont ceux qui, comme Trotski, comptent sur une vague révolutionnaire en Europe. Au contraire, Lénine défend le principe d’une paix à tout prix. La nouvelle offensive allemande contre Petrograd, en Février 1918, met fin aux hésitations et la position de Lénine l’emporte. La signature de la paix est assortie d’un lourd tribut : la russie doit abandonner toute prétention sur la finlande, les pays Baltes, l’Ukraine ; elle dit céder Kars, Ardahan et Batoumi à la turquie et verser une importante indemnité de guerre.

L’acceptation du « diktat » allemand provoque l’opposition des S.R. de gauche, seul parti à avoir appuyé jusque-là le gouvernement bolchevique. A droite, l’annonce d’une paix séparée avec l’Allemagne comportant la perte de plus de 800 000 km² de territoire soulève un tollé général. De nombreux officiers démobilisés rejoignent dans le Sud la petite unité de l’armée de volontaires formée en Novembre 1917 par le général Kornilov, et appellent leurs soldats à les suivre. L’opposition entre « blancs » et « rouges » divise désormais le pays : la paix n’a été qu’une illusion.

Parallèlement, le transfert de la capitale à Moscou, envisagé par Kerenski, est finalement effectué par Lénine, en Mars 1918, à quelques jours de la signature de la paix. L’abandon de Petrograd, citadelle de la révolution, est jugé par Trotski comme une trahison, et beaucoup d’ouvriers petersbourgeois ressentent amèrement cette décision que Lénine justifie par des raisons stratégiques. La cité du Nord paraît effectivement trop exposée à une éventuelle agression extérieure pour pouvoir abriter le siège du gouvernement. Mais, au-delà des motifs géopolitiques, la décision du chef du parti paraît guidée par le souci d’asseoir le nouveau pouvoir au centre historique de la russie. L’abandon de Petrograd marque un tournant dans la politique de Lénine, qui cherche désormais à faire de la révolution bolchevique une révolution nationale, et en appelle au sentiment patriotique des Russes. Par une nuit sans lune, le gouvernement quitte l’Institut Smolnyï, son refuge historique, et abandonne clandestinement Petrograd pour Moscou, où, trois jours plus tard, le transfert de la capitale est solennellement décrété. Le Kremlin des tsars moscovites devient la forteresse du pouvoir ouvrier et paysan, proclamé par les bolcheviks.   

Fonctionnaires tsariste, aristocrates et bourgeois, dont les vies sont menacées par les bolcheviks, se réfugient au Sud de l’Ukraine et en Crimée, fiefs des contre révolutionnaires. Le ravitaillement défectueux entraîne des départs massifs vers les campagnes ou les pays limitrophes, Finlande ou Estonie. Les conditions d’hygiène et d’alimentation se dégradent et causent de graves épidémies : le typhus décime le reste de la population.

Dès lors, la géographie des rapports de forces politiques se dessine assez clairement. Les bolcheviks contrôlent le Nord et le centre du pays jusqu'à la volga moyenne ; ils sont également maîtres de quelques grandes villes importantes du Sud, comme Bakou, et d’Asie, comme Tachkent. En revanche, le Sud échappe à leur influence. L’Ukraine indépendante accepte la protection de l’armée allemande, qui entre à Kiev le 1er Mars. La géorgie est aux mains des mencheviks. Les cosaques du Don et du Kouban se soulèvent au printemps. Un troisième front se développe le long du Transsibérien lorsque la légion Tchèque, autorisée à traverser le pays pour rejoindre les Alliés, prend parti contre les bolcheviks. Ces 30 000 soldats, soutenus par les S.R., qui constituent un comité « pour les libertés », se rendent maîtres de la sibérie occidentale.

Outre ces trois grands fronts, les bolcheviks doivent également faire face à l’intervention étrangère, dès Mars 1918 : l’arrivée des Français et des Britanniques au Nord, à Mourmansk et Arkhangelsk, et au Sud, à Odessa, est d’abord motivée par la volonté de contrer l’occupation allemande dans des territoires riches en matières premières et de maintenir un front à l’Est dans la grande Guerre. S’ils soutiennent les généraux blancs, c’est avec l’espoir que ces derniers contribuent en premier lieu à lutter contre les armées des puissances centrales. Cependant, à partir de Novembre 1918 et de l’arrêt des combats à l’Ouest, l’intervention alliée change de sens et elle est exclusivement orientée vers la lutte contre le pouvoir bolchevik.

Trotski est alors nommé commissaire à la guerre et est chargé de mettre en place une nouvelle armée qui ne compte à ce moment là que quelques milliers de volontaires et de gardes rouges. Pourtant, il décrète bientôt la mobilisation générale : l’armée rouge compte ainsi rapidement près d’un million d’hommes ; et il n’hésite pas à faire massivement appel aux plus anciens cadres de l’armé tsariste pour assurer le commandement et institue une discipline de fer pour lutter contre les nombreuses désertions.

Dès lors, les compensations sont importantes : les soldats y apprennent à lire et sont invités à entrer au parti, avec la promesse d’une promotion sociale. 

Mais, les blancs ont pour eux la compétence des cadres de l’armé tsariste. En Ukraine, le général Denikine remporte des succès importants : se proclamant « chef des forces armées du Sud de la russie », soit 150 000 hommes, il s’empare de Kharkov en Juin 1919, Kiev, Koursk, Orel et menace même Moscou. A l’automne 1919, les troupes contre révolutionnaires sont au maximum de leur avance. Mais les blancs, divisés, ne savent pas se concilier les paysans et les opposants aux bolcheviks. Leur coalition est d’autant plus fragile que la disparition du tsar a laissé un vide politique. Nicolas II et sa famille – la tsarine, le tsarévitch Alexis et les quatre grandes duchesses – ont en effet été exécutés par un groupe de bolcheviks, dans la nuit du 16 au 17 Juillet 1918, alors qu’ils se trouvaient en résidence surveillée à Iekaterinbourg : l’impérialisme est bien mort. De plus, les volontaires blancs, soutenus par les Alliés et contraints de s’appuyer sur les groupes allogènes séparatistes, apparaissent comme les agents de l’étranger alors que les bolcheviks, au contraire, sont les défenseurs de la patrie russe : un contraste que la propagande socialiste ne manque pas d’exploiter. L’armée rouge contre attaque, reprenant Kharkov et Kiev en Décembre 1919. En Février 1920, l’amiral Koltchak, qui dirige les contingents tchécoslovaques de Sibérie occidentale, est capturé et exécuté. Enfin, en Novembre de la même année, la défaite du général Wrangel, successeur de Denikine, marque l’échec définitif de la contre révolution. 

A partir de 1920, Lénine est perçu comme un visionnaire, même parmi ses opposants au sein du parti ; il s’affirme dès lors comme le premier dirigeant russe. Des rues et des places portent ainsi son nom. Mais, tout en déplorant que sa personne soit mise en avant, le chef du parti ne peut l’empêcher.

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