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Mes Univers
4 novembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1620 - 1623

URSSLe 22 Juin 1941, 153 divisions allemandes, dont 17 blindées, pénètrent en Union Soviétique, bousculent ses défenses, et déferlent vers l’Est sur une ligne de front allant de la mer Baltique à la mer Noire.

En dépit des avertissements britanniques, Staline est surpris par l’attaque. Mal préparée au conflit, désorganisé, privée de ses meilleurs cadres depuis les purges de 1936-1937, l’armée russe est balayée. Le 3 Juillet, Staline rompt le silence et, dans un discours destiné à réveiller le patriotisme, appelle à la guerre totale contre l’envahisseur : « L’ennemi ne doit pas trouver une seule locomotive, pas un seul wagon, pas une livre de pain ni un verre de pétrole. ». Au nom de cette politique de terre brûlée, les Soviétiques dynamitent, le 20 Août, un des fleurons de leur technologie : le grand barrage de Zaporojie, sur le Dniepr.

Le 22 Août, alors que la « Wehrmacht » approche de Leningrad, le maréchal Vorochilov proclame : « Hitler ne mettra jamais les pieds dans notre magnifique cité. Leningrad n’a jamais et ne sera jamais livrée à l’ennemi. ». Le siège débute de 8 Septembre. La ville est presque entièrement encerclée. Un minimum de ravitaillement arrive par le lac Ladoga, par bateau l’été, par camion ou traîneau l’hiver, sur ses eaux gelées, au prix de nombreux accidents. Les souffrances de la population sont terribles. Pendant un seul mois, 100 000 personnes meurent de faim et de froid. Des scènes de cannibalisme ont lieu.

Les atrocités allemandes provoquent la colère des populations conquises : les premiers groupes de partisans perturbent les communications et le ravitaillement, créant un sentiment d’insécurité sur les arrières ennemis. Le climat reste le meilleur atout des Soviétiques ; les pluies d’automne transforment les pistes en fondrières impraticables aux camions comme aux blindés et le mauvais temps interdit à la « Luftwaffe » d’agir. Il neige à partir du 15 Octobre, plus tôt que prévu. Dans la nuit du 6 au 7 Novembre, le thermomètre chute à –30 °C : le froid raffermit le sol, mais les radiateurs des véhicules éclatent, faute d’antigel ; huiles et carburants figés paralysent le fonctionnement de l’armement. Plus grave, l’armée allemande combat encore avec ses tenues d’été ; l’évacuation de nombreux combattants, victimes du grand froid ou de la gangrène, réduit de moitié les effectifs engagés. Le « général Hiver » est le meilleur allié de la résistance russe. 

Une avant garde de la « Wehrmacht » atteint la banlieue Sud-ouest de Moscou dans un ultime effort, le 1er Décembre. Le 6, une contre attaque de Joukov desserre l’étreinte et contraint l’ennemi à la retraite. Inquiet, celui-ci découvre que l’Union Soviétique a une réserve presque inépuisable d’hommes et qu’elle met en ligne des matériels nouveaux d’une qualité supérieure aux siens : le char polyvalent T 34 surclasse les panzers tandis que le Yakovlev Yak 3 et l’Illouchine II-2 Sturmovik affrontent sans mal les meilleurs appareils de la « Luftwaffe ». Mécontent, le Führer dirige lui même les opérations militaires à partir du 19 Décembre 1941.

Début 1942, Anglais et Soviétiques se rapprochent pour conclure une alliance contre l’Allemagne. Pourtant, les deux nations restent sur leurs réserves. Staline se méfie de ses nouveaux alliés, et ceux-ci jugent les prétentions soviétiques – la restauration de l’influence russe dans les pays Baltes et la bessarabie et l’obtention du tracé de la frontière polonaise sur la ligne Curzon – incompatibles avec les buts de guerre arrêtés par la charte de l’Atlantique.

Au cours de l’automne 1942, le front de l’Est se stabilise autour de Leningrad. Pourtant, le Caucase est menacé. L’objectif de la « Wehrmacht » est simple : se fixer sur la volga pour couper les Russes de l’indispensable pétrole caucasien et préparer une attaque de revers sur Moscou.

Or, la 6ème armée allemande, sous les ordres du général Paulus, atteint Stalingrad à la mi-septembre 1942. Une terrible bataille s’engage, avec un égal acharnement dans les deux camps, malgré des pertes importantes. Jusqu’à la fin Novembre, on se bat à la grenade, à la baïonnette pour s’emparer d’une rue, d’une maison. La gare centrale change de mains quatre fois en trois jours. Les projectiles incendiaires font des ravages, car la ville est surtout construite en bois. 

Joukov commande les soviétiques depuis le mois de Septembre : ils se révèlent les plus habiles dans ces combats de rue. Le 20 Novembre, leurs canons donnent le signal de la contre offensive. L’Armée rouge mène dès lors une double attaque en tenaille, au Nord et au Sud de la volga. Joukov engage dans la bataille des forces impressionnantes : 900 chars T4, 13 500 canons lourds et 1100 avions. Le succès est foudroyant. Le 26 Novembre, l’étau se resserre sur les soldats allemands, auxquels Hitler a interdit de se replier vers l’Ouest. La « Wehrmacht » résiste alors deux mois dans les ruines de la ville. Ses hommes y sont décimés par la faim, le froid et le typhus. Paulus capitule le 31 Janvier 1943 et laisse sur le champ de bataille plus de 300 000 soldats, tués, blessés ou prisonniers.

La victoire de Joukov marque le tournant militaire de la guerre. La « Wehrmacht » a subi un échec cuisant. Près du quart de ses forces du front de l’Est a disparu ; un million et demi de soldats sont morts, blessés, portés disparus ou prisonniers. Le matériel qu’elle a perdu aurait suffi à équiper 80 divisions. Quant à la « Luftwaffe », elle compte 1775 appareils de moins. Mais, surtout, c’est la première défaite allemande. Elle ébranle le mythe de l’invincibilité des armées nazies. Et le Reich a été vaincu par ceux-là même qu’il considère comme des sous hommes. L’Allemagne prend le deuil pour quatre jours : le régime ne peut masquer l’ampleur du désastre.

Pour l’Armée rouge, Stalingrad sonne l’heure de la reconquête. Celle-ci marche sur le Dniepr, libère Kharkov et Smolensk. Fleuve après fleuve, par de puissants mouvements d’enveloppement, elle reprend la crimée, l’Ukraine et la biélorussie. Kiev tombe. Et enfin, le 19 Janvier 1944, l’Armée rouge entre dans Leningrad. Début 1944, les Allemands sont repoussés sur les positions qu’ils occupaient trois ans plus tôt, en 1941.

Fin 1944, la situation militaire a considérablement évolué. Désormais, les Alliés ont tous le pied en Europe et se soupçonnent les uns les autres de vouloir utiliser leur domination militaire à des fins politiques et économiques. Churchill s’inquiète surtout de la progression soviétique dans les Balkans, en particulier en Grèce. Bien plus averti que les Américains de la nature du régime communiste, il se rend à Moscou En Octobre et improvise avec Staline un accord très vague qui délimite les zones d’influence britannique et soviétique dans cette région.

A la veille de la conférence de Yalta, le rapport de forces est nettement favorable à Staline : ses troupes ne sont plus qu’à 70 kilomètres de Berlin, alors que ses alliés occidentaux sont en deçà du Rhin. De plus, les opérations du Pacifique grèvent l’effort de guerre américain et Roosevelt cherche à attirer les Soviétiques sur ce front.

En dépit de ces tensions, l’atmosphère est cordiale ; Staline accueille Roosevelt et Churchill à Yalta, station balnéaire de Crimée, du 4 au 11 Février 1945. « L’esprit de Yalta » permet l’adoption de décisions capitales : le statut de la future Organisation des Nations Unies est précisé, le principe du droit de veto des grandes puissances, adopté ; Staline obtient même trois sièges pour la russie, l’Ukraine et la biélorussie. Le dictateur géorgien promet de s’engager contre le Japon trois mois après la capitulation allemande. Le démembrement du Reich est acquis et l’avenir de la pologne établi : Staline obtient une modification des frontières au profit de l’U.R.S.S. et accepte d’élargir le « comité de Lublin » à des personnalités non communistes.

« Partage du Monde » ? Victoire unilatérale de Staline sur un Roosevelt naïf et affaibli par la maladie ? Peut-être. A Yalta, le Premier Ministre britannique fait figure de parent pauvre et regrette l’absence du Général de Gaulle. La modération de Staline n’est en effet qu’apparente ; elle charme néanmoins Roosevelt. Confiant, le président américain accorde plus de sincérité qu’il ne le devrait à ce froid réaliste en échange d’une « Déclaration sur l’Europe libérée ». : Celle-ci prévoit des élections libres dans tous les pays du Vieux Continent.

Yalta est malgré tout une tentative pragmatique de développer la coopération entre les vainqueurs et d’organiser une Europe nouvelle, déjà dessinée par la répartition des troupes victorieuses. La france est absente, mais elle se voit attribuer une zone d’occupation en Allemagne et le statut de membre permanent du futur Conseil de sécurité de l’O.N.U. Les avantages glanés par Staline ne sont pas sans contrepartie. Ils sont aussi la reconnaissance de l’énorme fardeau supporté par le peuple soviétique depuis 1941.

Malgré cela, les relations entre les trois « Grands » se détériorent assez vite après Yalta ; dès le 27 Février, Staline viole la « Déclaration sur l’Europe libérée » en installant un gouvernement procommuniste en Roumanie. L’influence soviétique est de plus en plus sensible en Bulgarie, en Tchécoslovaquie et en Autriche ; les Soviétiques refusent l’accès de leurs arrières aux missions militaires Alliées chargées de s’occuper des prisonniers libérés, et empêchent le retour en Pologne du gouvernement légal de Londres. Or, si Yalta a entériné l’annexion des Etats baltes par l’U.R.S.S., le sort de l’Est polonais, revendiqué et occupé par les Soviétiques, n’est pas officiellement fixé. Truman, qui succède à Roosevelt, décédé le 12 Avril, est partisan de la fermeté vis à vis de Staline, dont il méconnaît toutes les capacités.

De plus, la situation stratégique a évoluée depuis Yalta : l’Allemagne a capitulé le 8 Mai ; le 16 Juillet, la veille de la conférence de Postdam, la première bombe atomique explose dans le désert du Nouveau Mexique, donnant aux Américains une maîtrise militaire sans égale. Enfin, Staline, confronté à l’ampleur des ruines de son pays, se retrouve cette fois quémandeur.

Le climat est déjà nettement moins cordial qu’à Yalta et les interlocuteurs ne sont plus les mêmes : Churchill, qui perd le pouvoir, est remplacé par le travailliste Attlee. Mais la volonté de négocier reste assez forte pour maintenir une certaine unité. Les discussions achoppent surtout sur les frontières de la pologne, le transfert des industries du Reich défunt au titre de réparations et le statut de l’Italie. Le compromis des l’Américain Byrnes est finalement adopté par les négociateurs : les Etats-Unis acceptent le tracé soviétique des frontières polonaises, mais leurs décisions prévalent pour les deux autres questions. En revanche, un point ne trouve pas de solution : les élections libres dans les territoires occupés par les Soviétiques.

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