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Mes Univers
13 novembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1635 - 1637

chineChine, première moitié du XXème siècle :

En 1911, après trois siècles de domination Qing, la dynastie Mandchoue est déchue de son titre Impérial ; puis, le Confucianisme est aboli en tant que Religion d’Etat.

Par ailleurs, tandis que la guerre fait rage en Europe, la jeune République Chinoise est confrontée à de multiples problèmes. Les campagnes sont soumises aux exactions des « seigneurs de la guerre », petits chefs militaires locaux, dont la richesse est basée sur des revenus illégalement collectés et sur le trafic de l’opium ; les puissances étrangères – Japon, Grande-Bretagne, France – continuent de s’immiscer dans la vie politique chinoise et soutiennent plus ou moins ouvertement ces seigneurs dans le but d’entretenir l’instabilité. Le président Yuan Shikai, qui gouverne en dictateur, meurt alors en 1916, laissant la chine désorganisée, déchirée entre un Nord conservateur, à la solde des étrangers, et un Sud révolutionnaire.

Or, le règlement du premier conflit mondial provoque le sursaut nécessaire à un réveil de la conscience nationale. Le 4 Mai 1919, les Chinois apprennent avec stupéfaction les dispositions prises à leur sujet par les grandes puissances réunies à Versailles : loin d’être restituées à la chine, les possessions chinoises de l’Allemagne vaincue sont confiées au Japon. A Pékin, les Chinois descendent dans la rue pour manifester leur colère. De cette journée de protestation naît un courant intellectuel nouveau, le « Mouvement du 4 Mai ». L’agitation née dans la capitale se propage dans toutes les grandes villes du pays. Le boycott des produits étrangers, les grèves successives, ne réussissent pourtant pas à faire évoluer la situation politique. Les puissances occidentales et le Japon continuent à mener leur propre jeu en Chine, tout comme les seigneurs de la guerre. Mais la journée du 4 Mai n’en reste pas moins primordiale en amorçant un mouvement qui, bientôt, redonne vigueur au « Guomindang », le parti nationaliste crée par Sun Yat-Sen en 1912.

Car, les nouvelles idées nationalistes sont défendues et diffusées par les professeurs qui connaissent la civilisation occidentale pour avoir étudié à l’étranger ou traduit des ouvrages. Détachés de la culture traditionnelle chinoise, qu’ils considèrent en partie comme responsable du retard de la chine, ces enseignants encouragent leurs étudiants à écrire en langue populaire et non plus dans le chinois des lettrés. Les plus radicaux d’entre eux sont tentés par les idées des révolutionnaires russes. Ils créent des journaux, des clubs et essaient de familiariser le peuple avec leurs idées.

De plus, après cette date, Sun Yat-Sen revient en effet en Chine, qu’il a quitté au cours d’un exil forcé. Il réorganise alors le Guomindang, dissous par Yuan Shikai. Dès 1923, il est obligé, pour lui donner des bases plus solides, d’y admettre des communistes. Cette alliance lui assure l’aide de l’U.R.S.S., désireuse de contrer les influences occidentales dans le pays. Un agent du Kominterm arrive bientôt pour aider Sun Yat-Sen à mettre en place le nouveau parti, sur le modèle centralisé et hiérarchisé du parti communiste soviétique. L’un des premiers soucis du Guomindang est de créer sa propre armée. Pour cela, Sun Yat-Sen fonde en 1924 une académie militaire à Whampoa. L’U.R.S.S. fournit les fonds nécessaires, les armes et les instructeurs militaires. Sun Yat-Sen place à la tète de l’institution Tchang Kaï-chek, son beau frère. L’armée nationale révolutionnaire devient rapidement opérationnelle. Elle compte vite environ 100 000 hommes.

L’U.R.S.S. offre ensuite son aide pour « rejeter les impérialistes étrangers hors de Chine et restaurer le pouvoir du peuple Chinois ». Des agents du Kominterm prennent donc des contacts à Pékin et à Shanghai afin d’organiser un parti communiste, affilié au « grand frère » de Moscou. Chen Duxiu et Li Dazhao, professeurs de ‘université de Pékin, recrutent de jeunes socialistes et fondent des cellules communistes dans différentes villes. Le 1er congrès du Parti se réunit à Shanghai et compte une cinquantaine d’adhérents. Parmi eux se trouve Mao Zedong, fils de paysans aisés, qui a découvert le communisme à l’université de Pékin, où il a travaillé comme aide bibliothécaire.

Les communistes reçoivent des directives du Kominterm. L’envoyé de Moscou leur conseille de rejoindre Guomindang pour hâter la révolution, même si une alliance avec le parti de Sun Yat-Sen, libéral mais bourgeois, paraît contraire à leur éthique. Sun Yat-Sen, de son coté, sait bien que, pour vaincre, il a besoin de toutes les forces révolutionnaires. Malgré ces réticences réciproques, le IIIème congrès du Parti Communiste Chinois entérine cette stratégie. S’il accepte que le Guomindang soit, pour l’instant, à la tète du mouvement révolutionnaire, il n’abandonne pas l’idée d’une révolution prolétarienne future et se fixe comme tâche de propager ses idéaux au sein des masses populaires. L’alliance entre le Guomindang et le Parti communiste se révèle donc fragile dès le départ, chacun cherchant à accroître sa propre influence.

Pourtant, le schéma idéologique imposé par l’U.R.S.S. correspond assez peu à la réalité chinoise. Rapidement, de nombreux membres du Parti communiste chinois s’écartent de l’orthodoxie soviétique, qui prône une révolution prolétarienne, pour se préoccuper en priorité du sort de la paysannerie. Mao Zedong est de ceux-là. Il connaît bien la terre et ceux qui la travaillent ; il sait que la révolution ne peut venir que du monde rural, plus vaste et plus misérable en Chine, que le prolétariat urbain. En effet, les conditions de vie des paysans chinois – qui représentent les trois quarts de la population – sont très difficiles : une seule et même charrue sert souvent pour quatre ou cinq familles ; quand les paysans louent leurs services, ils sont traités comme des serfs ; ceux qui manquent de terres doivent en acquérir à des taux prohibitifs. 

Des intellectuels réussissent peu à peu à les convaincre de créer des associations de défense. Les paysans s’organisent donc et se lancent dans des combats parfois violents contre les propriétaires terriens et les pouvoirs locaux. Une telle situation effraie les membres modérés du Guomindang, qui ne veulent surtout pas d’une révolution du type communiste.

Sun Yat-Sen meurt en 1925, laissant Tchang Kaï-chek à la tète du Guomindang. Le parti nationaliste, organisé, doté d’une armée efficace et renforcé par les communistes, peut enfin agir. L’armée nationale révolutionnaire se met en route pour la conquête de Pékin en Juin 1926. Tchang Kaï-chek s’est fixé un double but : éliminer les seigneurs de la guerre et instaurer un gouvernement nationaliste au Nord, c’est à dire réunifier la chine.

Les étrangers commencent à craindre l’avance de l’armée nationaliste, qui prend Hankou en Septembre 1926, puis Shanghai en Mars 1927. A Nankin, qu’ils atteignent peu après, les nationalistes se livrent à des actes de violence contre les résidents étrangers : la mort de sept personnes, le saccage de villas et de plusieurs consulats décident Britanniques et Américains à répondre à coups de canon, faisant dix-neuf victimes parmi les Chinois. Cela ne freine ni l’ardeur ni l’avancée de l’armée qui, pourtant, est en crise : l’alliance du Guomindang et des communistes arrive à son point de rupture lorsque Tchang Kaï-chek comprend le dangereux ascendant qu’exercent ses alliés communistes sur les populations. Pour se débarrasser de ceux-ci, Tchang Kaï-chek, en Avril 1927, ordonne une véritable purge à Shanghai, où le parti communiste est très puissant, et renvoie l’ensemble de la mission soviétique. Pourchassés, les communistes se réfugient dans la clandestinité ; après une ultime offensive contre les seigneurs de la guerre, Tchang Kaï-chek entre à Pékin le 4 Juin 1928.

Ainsi, le 10 Octobre 1928, naît officiellement le gouvernement national Chinois, avec Tchang Kaï-chek pour président et Nankin pour capitale. Le nouveau pouvoir ne fait pas l’unanimité : quelques seigneurs de guerre, ignorant le changement qui s’est accompli, se comportent toujours en despotes dans certaines provinces ; les communistes, présents dans toutes les villes et les campagnes, continuent à propager l’idée d’un monde égalitaire, idée d’autant mieux perçue que la population reste toujours aussi pauvre. Pour lutter contre l’influence communiste et s’attacher le peuple, Tchang Kaï-chek lance le « Mouvement de la nouvelle Vie », qui remet en honneur les valeurs traditionnelles de la chine. Bien accueillie par les milieux d’affaires et les grands bourgeois, que les réformes économiques du nouveau gouvernement favorisent, l’initiative de Tchang Kaï-chek est un échec auprès du peuple.

De plus, au début des années 1930, le gouvernement de Nankin doit faire face à un nouvel ennemi : le Japon. L’extrême droite au pouvoir à Tokyo prône une politique expansionniste qui aboutit à l’annexion de la mandchourie, vaste territoire au sous sol riche. La chine en appelle à la société des Nations, qui se contente d’un rapport défavorable sur le Japon. En signe de protestation, le Japon quitte la « S.D.N. », mais maintient son annexion. La mandchourie devient officiellement indépendante de la chine ; rebaptisée Mandchoukouo, elle est placée sous l’autorité de Puyi, dernier Empereur Qing, aux mains des Japonais. Lignes de chemin de fer, mines et industries se développent grâce aux capitaux japonais : le Mandchoukouo n’est qu’une première étape dans la conquête de la chine. Occupé à pourchasser les communistes, Tchang Kaï-chek semble se désintéresser du problème mandchou. Chinois et Japonais se livrent une guérilla alors sans merci.

Pendant cette période, les communistes, chassés par les nationalistes, sont obligés, pour la plupart, de se réfugier dans des zones isolées ou de se cacher en ville. Mao Zedong, entouré d’une poignée de fidèles, s’installe dans les montagnes du Jinggang puis dans le Jiangxi. Là, il recrute de nouveaux membres. Des soldats nationalistes déserteurs et des paysans pauvres forment la base de la nouvelle armée communiste, dont Mao confie l’organisation à Zhou Enlai. Des soviets d’ouvriers, de soldats, de paysans sont créés. Mao entreprend des réformes agraires, au grand soulagement des paysans : les gros propriétaires voient leurs terres confisquées et redistribuées ; les dettes sont annulées ; un impôt unique, calculé en fonction des revenus de chacun, remplace les taxes multiples. En 1931, la république Soviétique Chinoise est proclamée.

C’en est trop pour Tchang Kaï-chek : après plusieurs tentatives pour réduire la poche des révolutionnaires, il envoie 750 000 soldats contre les communistes de Mao en 1934. Ceux-ci évacuent le Jiangxi au mois d’Octobre et se lance dans un périple qui dure un an. Fuite à l’origine, cette marche se transforme bientôt en voyage héroïque à travers la chine, sous les assauts répétés des nationalistes. Les vivres sont rares ; il faut parcourir près de 30 kilomètres par jour. Sur les 130 000 fidèles qui suivent Mao, 30 000 seulement arrivent à Shaanxi, où la troupe s’arrête en Octobre 1935.

Là, Mao Zedong, comprenant que la première urgence est de repousser le péril japonais, lance à Tchang Kaï-chek un appel à la solidarité. Celui-ci finit par accepter une trêve, et c’est une Chine unie qui fait front contre l’assaillant nippon.

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