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Mes Univers
23 novembre 2009

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1647 - 1649

am_rique_centraleMexique, première moitié du XXème siècle :

En Juillet 1900, Alister Crowley débarque au Mexique, où il a été appelé par un mystérieux personnage nommé Don José Médina ; celui-ci se prétend en effet depuis longtemps dépositaire d’Enseignements Magiques précolombiens. Il se voit également comme un grand prêtre et un sacrificateur Aztèque.

Don José Médina conduit bientôt Alister Crowley dans les ruines d’un temple dédié au Serpent à plumes. Une fois sur place, il lui montre un certain nombre de documents datant du règne d’Elisabeth d’Angleterre ; d’après lui, ils ont été rédigés en caractères Enochiens. Puis, Alister Crowley et lui se livrent à des conjurations au sommet de la pyramide la plus élevée du site.

Enfin, quelques semaines plus tard, un ami de Crowley – l’alpiniste Eckenstein – les rejoint. Et ils entreprennent, à eux trois seulement, d’escalader les hautes montagnes d’Amérique du Sud que sont la cordillère des Andes.

Au Mexique, le malaise s’aggrave au début du XXème siècle : sur quinze millions d’habitants, le pays compte quelques dizaines de milliers de grands et moyens propriétaires aisés et une masse misérable de « peones » illettrés, victime de la hausse des prix et de la crise américaine de 1907. Celle-ci pèse sur un Mexique trop dépendant.

Les premiers révolutionnaires se recrutent parmi les déracinés ou les prolétaires urbains ; des grèves éclatent mais sont férocement réprimées. Dans l’opposition, le libéral Francisco Madero réclame l’exercice des libertés politiques. Trois partis sont en lice pour l’élection de 1910 : les « porfiristes », les démocrates du général Reyes et le parti anti-réactionniste de Madero. Idole des foules, celui-ci est emprisonné par Diaz, qui ne le relâche qu’une fois réélu. Décision ans effet : Madero se réfugie au Texas et appelle les Mexicains à la révolte, qui éclate dans l’état de Chihuahua le 20 Novembre 1910. Des chefs émergent, tels Pancho Villa ou Emiliano Zapata. La guérilla submerge le Mexique et contraint Diaz à l’exil, le 25 Mai 1911.

Madero triomphe donc, mais une fois élu président, il doit faire face à de puissants courants contre-révolutionnaires, en particulier celui d’Emiliano Zapata, qui s’appuie sur les paysans du Sud. Madero est abandonné par les conservateurs tandis que les Etats-Unis lui reprochent de négliger leurs intérêts : l’armée complote : en Février 1913, le général Huerta renverse Madero, abattu sommairement. Brutal, avide de boissons fortes et de stupéfiants, Huerta ne peut imposer son autorité : dans l’Etat de Cohahuila, le gouverneur Carranza prend la tète des troupes constitutionnelles et s’allie à Pancho Villa et à un jeune « ranchero », Alvaro Obregon. Les troubles continuent : poussé par les hommes d’affaires, le président américain Wilson fournit des armes à Carranza et débarque des troupes. Huerta s’enfuit et Carranza prend le pouvoir, contesté à son tour par Villa et Zapata. Il parvient à décréter une réforme agraire et signe un pacte avec les syndicats. Puis Villa, battu, ce dernier monte un raid contre le Texas. Wilson réplique par l’expédition du général Pershing en 1916-1917. En vain, Pancho Villa ne se soumet à personne et entraîne ses troupes d’un parti à l’autre, peu cohérent dans ses instincts de pillard. Zapata, de son coté, est contenu, et Carranza se réinstalle à Mexico.

Carranza a disposé de l’armée pour imposer son autorité. Les militaires mexicains profitent de sa victoire pour mettre le pays en coupe réglée. Le président les laisse faire et couvre les exactions d’une administration désorganisée et corrompue. Seul élément positif, une convention réunie à Querétaro élabore la constitution de 1917.

La constitution ne transforme par la nature du régime mais lui octroie des bases solides. D’inspiration nationaliste et sociale, elle accentue la centralisation fédéraliste. Elu au suffrage universel masculin, le président conserve ainsi une grande marge de manœuvre ; et elle définit strictement les prérogatives de l’Eglise : les Parlements locaux peuvent même limiter le nombre de prêtres. Par ailleurs, le principe de la propriété de l’Etat sur le sol et le sous sol est posé, afin de contrôler les puits de pétrole exploités par les étrangers. La constitution édicte encore la journée de huit heures, le salaire minimum, l’abolition du « péonage » et prévoit l’arbitrage dans les conflits du travail.

Celle-ci n’est pourtant appliquée qu’en partie : la commission agraire ne distribue que 180 000 hectares de terre. Le désordre s’installe à nouveau. Les Etats-Unis protestent contre les tendances germanophiles de Carranza, alors qu’ils viennent de déclarer la guerre à l’Allemagne, mais lui reprochent surtout son hostilité aux intérêts pétroliers américains. Aux abois, Carranza fait assassiner Zapata en 1919 et arrêter les chefs syndicalistes à la suite d’une grève générale. Alors, le pays se tourne vers Obregon, le plus populaire des chefs militaires : le parti du Travail milite pour sa candidature à la présidence. Carranza cherche à se maintenir au pouvoir, mais l’Etat de Sonora se soulève : Obregon et Calles marchent sur Mexico ; Carranza est assassiné, la soumission de Pancho Villa obtenue par l’octroi d’une hacienda. Devenu président en Novembre 1920, Obregon met fin à l’agitation révolutionnaire. Mais le Mexique est épuisé.

Toutefois, la stabilité revient peu à peu, malgré quelques rebellions – en particulier celle des « cristeros » : en effet, la politique antireligieuse de Calles amène la suspension du culte en Juillet 1926. Et, protestant, les fidèles se soulèvent au nom du Christ-Roi et de la vierge de la guadalupe. Cinquante mille paysans en armes tiennent tète à l’armée fédérale jusqu’en 1929.

D’un autre coté, en 1929, la dépression du marché américain touche très rapidement le pays ; les exportations s’effondrent, l’obligeant à instituer un contrôle des changes dès 1930 : le retrait massif des capitaux américains provoque la faillite de nombreuses banques qui ont le plus souvent investi à long terme les sommes dont elles disposaient jusque là. Et la baisse des prix et la stagnation du commerce international érodent leurs recettes. La crise amplifie donc les multiples déséquilibres de l’économie depuis la fin de la guerre 1914-1918.

La dictature qui s’ensuit s’appuie sur la police, muselle la presse, instaure le culte du chef et permet à celui-ci de s’enrichir sans limites. Obregon se constitue ainsi vite une fortune estimée à 35 millions de dollars. La corruption se généralise, d’autant plus que les richesses à prendre augmentent en même temps que se développe l’exploitation des ressources naturelles du pays : le cuivre et le pétrole donnent des perspectives économiques nouvelles.

Les capitaux qui financent ce décollage économique relatif viennent pour l’essentiel des Etats-Unis en train de se remettre de leur crack boursier. La « United Fruit », la « Sinclair Oil », la « Vanadium Corporation » soutiennent sans réserve la dictature, qui assure la stabilité nécessaire à leur prospérité. Les retombées économiques de leurs activités permettent au dirigeant du Mexique d’apporter de nombreux progrès dans les domaines des réseaux de communication et de l’éducation.

Or, même si la domination des Etats-Unis n’est qu’économique, elle reste omniprésente et suscite de plus en plus de critiques. C’est donc tout naturellement que la lutte contre « l’impérialisme yankee » devient le thème fédérateur de l’opposition au système politique et économique du Mexique.

Le sentiment antiaméricain s’accompagne d’un renouveau du nationalisme. Le patrimoine  et l’histoire sont remis à l’honneur. Les paysans pauvres méprisent depuis toujours le Yankee, mais dans les villes le phénomène est nouveau. Les citadins ont jusque là été sensibles à la paix civile qu’a assurée la domination américaine ; leur sentiment patriotique finit cependant par s’exacerber. Bientôt, l’Union nationale exige l’évacuation des compagnies américaines ; et les journaux nationalistes sont de plus en plus nombreux. Le pays s’enflamme et le peuple commence à prendre les armes. Le Mexique est alors secoué par la révolte de ses paysans, les « Cacos ». Puis, l’antiaméricanisme éclate au grand jour lors de la 6ème conférence panaméricaine de la havane.

Cette mobilisation n’est pas sans résultats puisque les Etats-Unis abandonnent certaines positions. Mais, surtout, c’est la crise de 1929 qui modifie le sort du pays. La grande dépression affaiblit l’économie des Etats-Unis et leur nouveau président, Franklin Roosevelt, abandonne la doctrine Monroe au profit d’une politique de bon voisinage. La pression du puissant voisin se fait alors moins forte, mais elle ne disparaît pas totalement, si bien que le sentiment antiaméricain persiste et s’affirme. Finalement, le Mexique ne parvient donc pas à se défaire totalement de la domination des Etats-Unis. 

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