De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1657 - 1658

En Février 1927, le cinéma américain change de face. Les producteurs se dotent d’une organisation syndicale chargée de surveiller la moralité des films : la censure apparaît. La même année, la naissance du cinéma parlant annonce la fin du grand art de la pantomime filmée.

En Avril 1927, Wilbur Whateley prend ses livres et ses effets personnels, les installe dans deux cabanes et entreprend de nouveaux travaux dans sa maison : il condamne les fenêtres du rez de chaussée et abat toutes les cloisons.

Le 15 et le 16 Juillet de la même année, Robert Martin Olmstead visite Innsmouth. Ayant appris trop de choses sur les secrets de la ville, il doit fuir pour sauver sa vie. Il raconte ce qu’il a subi aux autorités gouvernementales. Dans les mois qui suivent, le Ministère des Finances ordonne une enquête confidentielle.

Le 3 Novembre, des pluies torrentielles s’abattent sur le Vermont ; les rivières en crue charrient d’étranges corps rosâtres. Un peu plus tard, les agents officiels du gouvernement fédéral poursuivent discrètement leur enquête sur les curieux phénomènes constatés à Innsmouth. Et encore plus tard, Wilbur Whateley commence à fréquenter régulièrement la bibliothèque universitaire d’Arkham afin d’y recopier des passages du terrible « Nécronomicon ». Le jeune homme demande qu’on lui prête le livre, mais le professeur Armitage refuse. 

En Janvier 1928, à Arkham, Walter Gilman, qui a loué une chambre à Witch House, fait d’étranges rêves. En Février, des agents fédéraux assistés par des policiers de l’Etat du Massachusetts font une série de descentes à Innsmouth. Ils procèdent à des arrestations et détruisent systématiquement par le feu ou au moyen d’explosifs toute une série de bâtiments côtiers inoccupés. Les autochtones pensent que ces mesures sont liées à la répression du trafic de whisky. On signale qu’un sous-marin détruit à coups de torpilles un pan de Devil Cliff, situé à un peu plus de deux kilomètres d’Innsmouth.

Le 1^er Mai, Walter Gilman meurt, le cœur dévoré par Brown Jenkins, le gros rat apprivoisé de Keziah Mason. En Juin, le docteur Wilmarth reçoit un enregistrement phonographique en provenance du Vermont. Des voix fantomatiques y sont gravées dans la cire. Le Mardi 3 Août, Wilbur Whateley est tué par le chien de garde de l’université d’Arkham, alors qu’il tente de dérober le Nécronomicon. Le Dimanche 2 Septembre, au terme de presque un mois de travail, Armitage parvient à transcrire toute la première partie du journal de Wilbur Whateley. Le lendemain, Armitage passe sa journée plongée dans des livres. Le surlendemain, Morgan et Rice lui rendent visite, et celui-ci leur confient un terrible secret ; ils le quittent pâles et tremblants. Et le jour d’après, Wilmarth reçoit un avertissement d’Akeley, son correspondant du Vermont ; celui-ci lui recommande, entre autres, de « se tenir sur ses gardes.

Le 9 Septembre, l’Abomination de Dunwich est pour la première fois repérée par Luther Brown, le garçon de ferme de Georges Corey, qui conduit ses vaches au pré. Chauncey, le fils de Sally Sawyer, découvre un peu plus tard les ruines de la maison des Whateley ; celle-ci semble avoir littéralement explosé. On commence à retrouver des vaches blessées ; elles appartiennent à Seth Bishop.

Le 11, le monstre attaque la ferme d’Elmer Frye, détruisant son étable et tuant les trois quarts de son bétail. Le 13, à trois heures du matin, il massacre toute la famille Frye. Le 14, Armitage, Rice et Morgan se rendent à Dunwich en voiture. Ils ne tardent pas à apprendre la destruction de la ferme des Frye et découvrent que cinq policiers ont apparemment disparu. La nuit suivante, le monstre fait trois nouvelles victimes : Seth Bishop, Sally Sawyer et son fils Chauncey. Et le 15, Armitage, Rice et Morgan parviennent à abattre le monstre au sommet de Sentinel Hill.

Le 7 Octobre 1928, Randolph Carter, alors en visite à Arkham, disparaît mystérieusement. On retrouve sa voiture garée au pied d’Elm Mountain. A quelques semaines de là, les travaux de la station radio de « l’Arkham Advertiser » commencent au sommet de Kingsport Head. Et Edward Derby et Asernath Waite se marient. 

A Chicago, le 14 Février 1929, jour de la saint-Valentin, sept hommes du gang de Bug Moran attendent la livraison d’une cargaison d’alcool. Soudain, une automobile surgit en trombe. Ses occupants – des hommes d’Al Capone – ouvrent le feu à la mitraillette, éliminant tous leurs adversaires.

C’est l’épisode le plus célèbre de la guerre des gans, mais, depuis la prohibition, de telles pratiques sont monnaie courante. Pour s’adjuger une partie du marché juteux ou pour « régler leurs comptes », les gangsters s’assurent les services de tueurs sans scrupules. La police laisse faire, quand elle ne ferme pas les yeux moyennant finances. 

En Juin 1929, on peut lire dans une revue dévote de Philadelphie : « En Pennsylvanie, des Familles émigrées depuis au moins cinq générations, continuent de pratiquer des Rites païens. Elles vivent à l’écart, dans des ranchs, en compagnie de chouettes et de chats noirs. Elles possèdent des cabanes remplies d’herbes Magiques, de charmes et de divers accessoires odieux. Elles sont également accompagnées de Fidèles qui les vénèrent comme des Sorcier(e)s du Moyen-Age. Ces Initiés sont d’ailleurs persuadés que ces Familles et leurs ancêtres – depuis un nombre incalculable de générations – ont conclu un pacte formel avec le Diable. Ils croient que Satan est le véritable géniteur de ces Clans maudits.

Par ailleurs, quelques uns de ces Fidèles considèrent ces Familles comme des « Races Elues ». Pour eux, elles sont pénétrées de l’Esprit de la nature. Ils les regardent aussi comme des possédants des pouvoirs de guérisseurs et de voyants. C’est d’ailleurs qu’ils font de la propagande à leur propos parmi les ambitieux et les pervers.

Ces Familles, accompagnées de leurs Initiés, tiennent régulièrement des assemblées pendant lesquelles elles pratiquent des Rites Magiques. Pour cela, tout d’abord, leurs membres éclairent leurs lieux de réunion avec des chandelles faites à partir de graisse humaine. Ils persuadent leurs Fidèles que la nuit venue, ils prennent à volonté des formes d’animaux de couleur noire ; mais qu’ils réintègrent leur apparence humaine au lever du Soleil. Puis, enfin, ils commencent leurs Sabbats.

Due à une spéculation effrénée, la hausse des cours boursiers s’accélère et culmine le 19 Septembre 1929 ; puis, elle amorce un repli le 3 Octobre. A ce moment là, les transactions quotidiennes portent en moyenne sur 4 millions de titres. Or, le 24 du même mois, 13 millions de titres sont vendus. L’intervention immédiate des grandes banques limite toutefois le recul des cours, mais le rêve d’un enrichissement illimité s’éloigne.

Le choc décisif a lieu le « Mardi noir », le 29 Octobre : 16 millions de titres son bradés et les cours s’effondrent ; la confiance excessive secrétée par la prospérité de l’après guerre est alors balayée par une vague de panique.